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Destins scellés
Par Hugues de Payns le 29/6/2002 Ã 21:09:11 (#1731458)
L'écriture élégante ne laisse pourtant aucun doute sur le contenu que tu y as mis. La bataille est proche, le Comté soumis a rude épreuve. Bertrand en assaillant de ton chateau familial, ton frere perdu jadis à ses cotés.
Je me demande comment tu as réussi à me faire parvenir ce message, mais que t'est-il impossible de réaliser ?
La mort , elle-meme, tu l'as vaincu pour me redonner la chance de vivre à nouveau.
Je sais qu'il est enfin temps de réunir mes compagnons les plus fidèles, une poignée, nous sommes peu, mais notre coeur est vaillant.
En prennant le bateau pour te rejoindre dans ce lointain Royaume qui est le notre maintenant, nous fesons halte dans ce monastere ou j'ai connu tout ce qui me permettrait plus tard d'etre celui que je suis devenu.
Je me receuille sur la tombe encore fraiche de cet homme qui m'a tant appris, sans , que trop jeune encore, je ne comprenne ses messages, ses espoirs.
Quelques jeunes moines rompus aux armes nous accompagneront, leur puissance est encore faible mais leur foi sans borne, Artherk la leurs donne.
Après un long voyage que je met à profit pour méditer sur ma jeune vie, mes espérances, mes illusions ou mes désillusions, nous arrivons sur les cotes du Nord des provinces d'Angélus.
Le temps est gris, la lande est couverte d'une épaisse brume, mais lors de mon précédent voyage j'ai appris avec ton frere dévoué à reconnaitre cet endroit.
Quelques préparatifs, des chevaux que tous ne savent pas montés, sauf moi, qui ait appris à le faire avec les tiens.
Notre marche silencieuse dans ces terres sauvages mais si grandioses par leurs beautés, nous mène non loin du chateau dont l'ombre discrete se profile au loin.
L'odeur acre des feux grégeois, quelques tentes autour de l'édifice, un siège a lieu.
Je te sais là , derrière ces murs, vaillante et forte comme j'esperai que tu deviennes, en première ligne lors de chacun des assauts repoussés, ta chevelure blonde telle la crinière de l'animal sauvage qui défend son domaine au prix de sa vie, et ces yeux, ce regard si tendre quand tu me l'as offert, mais si dur et impitoyable contre tes ennemis. Je sens d'ici, toute ta détermination, mon ame s'éveille, l'exaltation s'empare de moi, l'inspiration que tu me donnes me pousse à hurler.
Notre charge surprend le camp encore endormi, nous franchissons les quelques faibles protections dressées à la hate par vos assaillants, mon arme frappe ces gens dont je ne connaitrai jamais le visage, ces gens qui sont là pour le sang, celui que leur chef désire, celui de ta pureté.
Les brumes, la fumée, la nuit encore présente, tout se melange devant nos yeux, les ombres, les cris de ces gens qui meurent autour de nous, le fracas des armes, le corps d'un ami qui tombe.
Dans une course chaotique nous percons, pour arriver au pied du pont levis, il reste desesperement fermé.
Je réalise soudain, combien mon amour m'a inspiré pour te rejoindre et m'a fait oublier toutes les regles de tactiques militaires maintes fois répétées.
Nous voici acculés aux bords des douves rougies par le sang des jours passés, des corps brulés y flottent pourrissant déjà , nos ennemis se ressaisissent et en ordre se préparent à nous défaire.
Beaucoup des miens sont tombés, mais les dégats et la potentialité de renforts possibles à mis en déroute nombres des mercenaires à la solde de Bertrand.
Ma tete explose de pensées fugitives, je revois les moments importants de mon existence, un bouquet de fleur ravi au coté d'une damoiselle, un baiser passionné au bord d'une mer témoin d'un amour naissant, le cri desesperé de prière d'une femme apres d'un corps mutilé et inerte, ce regard gris et profond que je ne cesse de voir, d'aimer, de cherir.
Mais déjà , ils arrivent, notre volte face ne nous permettra que de tenir peu de temps. Et ce pont levis qui reste relevé comme le dernier rempart à nos retrouvailles.
Un premier chevalier tombe sous mes coups, Bréhan me donne la foi et la force de les combattre avec le courage du desespoir. Je sens cette aura s'éclairer une fois encore autour de moi, elle me protege de tout temps, serait ce la dernière fois ?
Je ne sais pourquoi , je releve les couleurs que je porte à mon bras, la mort est si proche que je veux la voir honorer dans mon trépas, une fois encore, ton etre, Ma Dame.
Je reconnais cet homme , sa barbe finement taillée, il rit, il sait qui je suis, ses couleurs ne cachent pas qui il est, Bertrand notre ennemi de toujours, depuis ce jour, où tu as refusé d'etre sienne, tu as rejeté son amour, épanouie sa rage de ne pouvoir te posseder.
Il donne un ordre, autour de moi tous sont tombés, un autre homme s'avance, lui aussi porte couleurs, celle de ta famille, celle des Lioncour.
Alors qu'il s'approche pour un ultime duel que la fatigue peut me faire perdre à son profit sans trop d'efforts, enfin, le pont se baisse.
Nous savons tous que c'est ici que ce terminera cette histoire commune. Le moment est intense, la mort rode, le froid est prennant.
Je passe ma main sur mon flanc, mon armure est déchirée, mes jambières ruisselantes de mon sang.
Les defiant tout deux du regard, je jette ma pierre de destinée, ils connaissent la signification de ce geste. Ils echangent un regard, s'executent. Le moment de la vérité est arrivé .
Dans la barbacane, j'esperai voir une armée venir à la rescousse, mais je ne vois qu'une frele ombre, les cheveux longs, l'allure altiere, le regard porté vers l'avenir alors que la fin parait si proche.
Ta main rassurante frole mon épaule, tu es là Agnes, forte comme je te voulais.
Ce geste m'apporte la ressource et l'inspiration qui me manquait pour cet ultime combat, je me redresse , nous sommes prets.
Sans un mot , nos regards se croisent, je vois glisser le long de tes doigts cette pierre qui est tienne, elle tombe au sol, se réunissant presque avec la mienne. Quoi de plus normal que cela ? Pour me sauver des enfers tu m'as donné une part de cet artefact, comme un symbole , ils reposent là , au sol.
Le frere félon qui est tien s'avance. La haine dans ses yeux montre sa détermination à te soumettre. Bertrand lui met une main sur l'épaule. L'air malsain , il veut te défaire comme prix de ses efforts.
Un long silence laisse place aux echanges de sentiments mélés en cet instant. Leurs haines , notre amour, l'anxiété de la mort présente elle aussi, l'espoir pour chacun d'etre vainceur de cette joute meurtrière qui va avoir lieu.
Je prends mon épée encore vierge de tout sang, à tes cotés nous avancons, proches et concentrés sur chacun de nos opposants.
Les armes s'entrechoquent, les duels commencent, danse macabre que celle qui donne la mort.
Une longue période de coups parés, d'esquives réussies, de coups donnés suit ce ballet ou quatre destins vont se scellés pour l'éternité.
Soudain tu cries, je ne comprends pas de suite ce que j'entends, mais ce frere , jadis evincé de ta famille, me ramene à la réalité.
Il entame , en meme temps que toi sur ton combat, la botte de votre famille.
Une esquive de coté, un passage en fausse piste sur le flanc, retourné frappé à la gorge.
Comme un reve au ralenti, j'entends tes mots "Honni soit qui faille", je décortique son mouvement, en voyant le tien en second plan sur ton propre opposant.
Encore faible tu m'as montré ce geste, je l'ai étudié, comment pouvais tu encore savoir ca , Agnès ? Tu as toujours su ce qui serait notre avenir, nos combats, notre amour. Je l'ai appris à tes cotés, moi qui pensait savoir tout cela. Comment n'ai je pas compris pendant si longtemps qu'en une femme, un amour , tout une vie peut etre donnée ? Oh oui Agnès sans aucun doute, je te la donne, comme toi, tu me l'as donné.
Ton arme plonge dans la gorge de Bertrand, alors que d'un geste précis je détourne celle de ce frere traitre à ta famille, je sens au bout de mes doigts serrés sur la pommeau de mon épée, sa cotte de maille se déchirée , sa chair s'ouvrir, son coeur se percer.
Les deux corps mortellement touchés tombent au sol en un lourd et pénétrant bruit sourd.
Nous venons de mener notre dernier combat.
Tu te retournes vers moi et je pénétre à nouveau ce regard ou je veux me perdre pour le restant de mes jours.
Je suis seul, devant toi, témoin privilégié de la femme que tu es devenue, vaillante à l'extreme, fragile et aimante quand nous sommes réunis.
Tu te blotties dans mes bras comme tu aimes le faire, je ne dit rien savourant comme toujours ce sentiment partagé d'etre présent pour la beauté de ce spectacle que nul autre n'aura.
Un sourire complice, un geste tendre, sans rien dire nous prennons le chemin de notre destin, tournant le dos au passé, et nous présentant à l'avenir, ce chateau, ces terres, où nos enfants grandiront, où nos sujets aimeront vivre.
J'apprends plus tard, que ton père est blessé durement, mais Bréhan me donne le pouvoir d'imposer mes mains sur ses plaies pour lui redonner force et vigueur.
Ton frere chéri est présent, il me confie que ce dernier combat n'était pas le sien, et que par respect pour toi, et suite à ta demande , il en est resté loin .
Une dernière fois je me questionne, comment pouvais tu avoir autant foi en moi ? Moi que le doute a assailli à tout les pas de ma vie .
Grace à toi, je ne doute plus, je vis enfin, comme secrètement je l'ai toujours espéré, grace à toi , Agnès.
Quelques jours plus tard, nos noces ont lieu, ici chez nous, avec notre famille, celle qu'il me manquait, celle que tu m'as donné.
Enfin, nous nous retrouvons, seuls, prets à partager sans retenu de nos corps nus, ce doux moment de fusion parfaite, ce dernier moment où le sang versé devient un lien que nul ne pourra jamais défaire. Le symbole de ta pureté devient le symbole de notre amour indeflectible.
une pensée lointaine à Aerye qui pourra etre fiere d'avoir mené sa tache à son terme, elle sera fière de vivre ce moment comme si il était un peu sien, elle ne méritait pas autre issue, et ca aussi tu l'as toujours su, Agnès.
Les rayons du soleil comme une caresse, nous réveillent, nous nous étreingnons dans une lutte malicieuse où il n'y aura ni vainqueur ni vaincu, comme nous nous le sommes promis.
Nous n'avons pas faillis, ma tendre aimée.
Je t'aime à jamais
Par The BlooD Wolf FRA le 29/6/2002 Ã 21:40:46 (#1731583)
Blood / Isahir[/HRP]
Par Merlin Astaldo le 30/6/2002 Ã 1:12:16 (#1732372)
Par Hugues de Payns le 30/6/2002 Ã 21:59:47 (#1736092)
Par Sahas Herion GW le 30/6/2002 Ã 23:21:43 (#1736529)
tu aurais du fractionner ton texte comme l'a fait irma la voyante
ca aurait ete plus digeste
g finalement trouve le courage de le lire et je suis pas decu
Par Nailo le 1/7/2002 Ã 0:50:09 (#1736990)
Par Oceana Ajeddo le 1/7/2002 Ã 14:55:12 (#1739400)
Cet ami qui s'inquiète pour elle, et qui est present dés qu'elle a besoin de lui.
Cependant, le sachant valeureux et courageux, n'arrive pas à l'imaginer arme aux poings, le sang ruisselant sur celle-ci.
Ce complait à le voir calme, posé et reconfortant tel qu'elle le connait.*
ma femme
Par blackmamba le 1/7/2002 Ã 16:35:09 (#1739906)
La seul personne que je connaisse qui a tres peut de cette dualité c'est toi mon amour, tu es toujours la lumiere, et les tenebres ne t'affleurent meme pas. Sauf peut etre le premier jour de notre rencontre, ou nos jeux ... sourit un ange oui tu es mais peut etre pas aussi pur que tu le voudrais te tend un fouet
Par Hugues de Payns le 2/7/2002 Ã 6:47:54 (#1743001)
La vie est une succession d'évènements qui guident nos actes. Bien sur que je n'aime pas faire couler le sang, bien sur que je deteste le fracas des batailles injustes ou lire dans les yeux d'un opposant les derniers souffles de cette vie qui lui échappe.
Je suis et reste un homme d'arme, avec des devoirs dus à mon rang de chevalie , mes idéaux, j'essaie de concilier tout cela, ce n'est pas toujours facile, mais qui a dit que la vie est chose aisée si on veut l'affronter avec sa seule conscience, ses sentiments ?
J'ai souvent dit à d'autres , qu'il faut passer toutes ces épreuves la tete haute. Oh pas par orgueil, mais pour etre digne de l'honneur qui nous est donné d'etre homme.
Croire en l'humanité, avec ces faiblesses que le pardon peut aider à accepter, et ces qualités, trop enfouies, mais tellement présentes quand on arrive à s'adresser avec son coeur à celui des autres.
Comme toutes mes batailles, armées peu souvent, ou plus mystiques ou encore plus symboliques, celle ci était la dernière car le symbole de ces ennemis d'hier , Bertrand et le frere felon de ma Dame, est devenu celui de la victoire de l'Amour sur l'oppression, l'intolerance et du pouvoir que les hommes ont trop souvent en tete.
Je te laisse cette pensée qu'un vieux moine m'a dit un jour, celui là meme qui fut un révélateur de ma propre conscience :
"penser avec sa tete est une chose très importante pour arriver à ses objectifs, mais le plus important qu'un homme puisse faire dans le temps que la vie lui accorde, c'est d'agir.
Agir selon son coeur, avec tout ce que celui-ci renferme.
Là est le vrai combat à mener, taire ses pulsions, effacer ses haines, pour ne laisser que l'Amour en sortir.
Alors, muni de cette force fabuleuse et sans limites, alors, oui, tout est possible."
J'essaie, Oceana, j'essaie.
Encore meditant ses dernieres paroles, s'éloigne calmement, accompagnant de ses pensées une de ses amies.
Par Oceana Ajeddo le 2/7/2002 Ã 14:11:34 (#1744588)
je sais hélas qui'ici bas, des décisions, des choix s'imposent à nous et que certains actes sont même necessaires a l'accomplissement de notre vie.
Sache que je ne juge ni toi ni tes actes, loin de moi cette pensée.
J'ai seulement eu des images de toi qui à ce jour me semblait impensable.
Peut être est ce ma naïveté ou mon inconscience.............
Mon amour
Je me complaisais à penser que ce monde pouvait vivre dans l'amour et dans la paix.
Mais j'ai bien peur que mon rêve ne se tourne peu à peu en cauchemard, sans que ne je puisse rien faire pour remedier à cela.
Ainsi va la vie, bien que je voudrais qu'il en soit autrement !
Mon epouse adorée
Par blackmamba le 2/7/2002 Ã 17:55:05 (#1745746)
Par Agnès le 5/7/2002 à 15:32:03 (#1762753)
En bas des hautes tours défendues avec rage, on entendait ricaner les assaillants. Leur dirigeant nous somma une nouvelle fois de nous rendre, et de lui livrer les terres ainsi que "la pucelle qu'il allait falloir dompter"... Je supposais que ce cher Bertrand parlait de moi... Mon regard fut attiré par quelques mouvements brumeux, j'esquissai un sourire, tout en répétant d'une façon peu courtoise à mon agresseur que sa demande n'était pas recevable !
Je sentais sa présence, serrant dans mon poing la gemme de destin qui nous liait fatalement. Il avait reçu cette lettre. Les renforts n'étaient pas loin. Je devais faire tenir mes gens quelques heures, quelques jours encore, trouver d'autres mots, d'autres phrases de réconfort... Nous ne pouvions pas abandonner si près du but! Si prets de vaincre !
L'aube jeta sur les cieux des peintures de safran et d'ocre, présageant peut-être l'ultime bataille. C'était l'heure... Je ne faillirais pas. Je serais forte, pour toi, pour nous, nous vaincrons... Hugues... Mon amour... Le fracas des armes déchiraient ce qui fut un silence angoissant. Je me jetais à corps perdu dans ces combats violents, l'odeur du sang flottant dans l'air à en avoir la nausée.
Le dénouement se jouant en parallèle, comme dans une pièce de théatre, j'affrontais Bertrand, ennemi juré des Lioncour, tandis que mon chevalier était face à ce frère déshérité, que tous croyaient morts mais qui avait juste changé de camp... Danse funeste... La danse des lions n'est-elle pas mortelle? ... Pas toujours. Ce silence tant attendu s'effondra sur nous, faisant autant d'effet qu'un coup de tonnerre. Nous regardâmes les corps de nos ennemis jurés gisants au sol, leur vie regagnait la terre nourricère en un flot rougeâtre...
Ce sang qui me fait si peur. Je sens sa main douce sur mon épaule , caressant mon peau avec tendresse et douceur. Un baiser se pose au creux de mon cou. Je le dévisage, sentant glisser le drap de satin sur mon corps dénudé. Aucune bataille ne fut plus difficile à gagner que cette nuit la. Je suis femme, femme, ta femme, mon amour...
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