Voyage de retour.

Par Silwenne le 21/6/2002 à 7:11:49 (#1688233)

[Extrait du journal intime de Silwenne]

Mon voyage touche à sa fin et je rentre mes bagages alourdis de plantes de toutes les îles visitées. Lors de mon périple j’ai rencontré des gens de toutes sortes, côtoyé des coutumes étrangères, foulé le sol de pays tantôt hospitaliers tantôt rebutant; depuis les dunes de Kérath jusqu’aux montagne d’ Heavanel, en passant par les lacs gelés d’Azuryl et la citée d’ambre de Nivaléah. J’ai si froid. Je ne sais si ma mémoire retiendra toutes ces merveilles et ces souvenirs moins doux mais une chose est sure, on ne peut pas rester la même personne quand on a vu toutes ces choses, la merveille qu’est le monde qui nous entour. Et pourtant les hommes continuent à s’entre-déchirer pour des peccadilles, au nom de leur Dieu souvent, ce qui est encore plus absurde.

Que vais-je trouver en retournant sur Arakas? Je m’en moque en fait, éperdument. Le passé ne sert à rien d’autre qu’à pleurer sur son sort, ses erreurs, ses regrets et remords. J’ai trop pleuré, je n’en peux plus, mais même si je le voulais, je ne pourrais pas, alors tant pis, bénie soit la glace qui m’enserre. J’ai si froid. Je ne ressens plus Enora, Syndrael, Lorana ou même… Il n’y a plus que cet étrange appel qui me pousse à rentrer malgré ma lassitude. Je suis partie depuis déjà plusieurs mois, tant de choses auront changées, comme moi sans doutes, mais c’est certainement mieux ainsi, qu’elles m’aient oubliées, qu’elles soient heureuses ensemble, c’est tout ce que je voulais. Le temps efface doucement les traces et referme les blessures, mais tous ces sacrifices ne doivent pas être vains, se serait trop horrible, imaginer ne serait-ce qu’un instant que tout cela ait été inutile…

La vie, la mort, quelle importance après tout. La dame noire viendra bien un jour, elle peut venir, oui, qu’elle vienne, je la serrerais dans mes bras si fort que personne ne mourra durant des siècles. Qu’elle vienne, je l’attends. J’ai vécu et bien vécue, j’ai profité des plaisirs terrestres à outrance même si ma vie de femme ne fut couronnée de son apothéose, porter et donner la vie. J’ai si froid. Je me sens seule, où es-tu mon amour? Les étoiles ne parlent plus, pourquoi ce vide en moi? J’ai peur… Si peur de tout perdre, encore. Je me rapproche de toi et ton image disparaît tel un mirage. Peut-être ais-je rêvé cet amour trop grand, je vais me réveiller ou le suis-je déjà? Oui, ce devait être un rêve, c’était trop beau, trop pour moi… Un rêve aux allures d’une sirène aux cheveux roux, assise à une harpe ou jouant du luth les yeux tournés aux étoiles, une sirène qui me ressemble traits pour traits et qui m’appelle… J’arrive dans mon vaisseau de glace, je glisse vers toi, vers tes bras tentaculaires pour m’étouffer et m’engloutir d’ivresse. J’ai si froid…

(Attention cette signature contient de l'extrait de Royo utilisée pour un rp lesbien. Lire attentivement la notice, ne pas dépasser les doses prescrites. Si les symptômes persistent consultez votre médecin.) :rolleyes: :p

Par Lorana le 21/6/2002 à 18:21:50 (#1691210)

Le temps était passée, elle avait goutée au bonheur et fortifiée l'amour qu'elle portait a Syndrael mais elle ne parvenait pas a oublier Silwenne pour autant, elle s'y refusait. Ainsi, chaque jour, chacune de ses promenades, de ses ceuillettes l'amenait irémédiablement a la meme déstination. Elle finissait toujours par se retrouver aux portes du Duché parcourant les rues, faisant un trajet mainte fois arpenté pour arriver devant la demeure de Silwenne esperant y appercevoir une lumière, un signe de présence, de vie. Mais ce n'etait jamais le cas alors ses pas la portait vers le port guetant chaque arrivée de bateau désireuse de voir Sil descendre de l'un deux mais seul la déception etait au rendez vous. Alors elle repartait se disant que peut etre demain...

Par Carna Rogue le 22/6/2002 à 1:25:14 (#1693006)

La silhouette observait comme a chaque fois le port, attentive, seul le chat, tranquille présence a ses côtés, attestait qu'il ne s'agissait pas là d'un de ces quelconques spectres que les ombres de la nuit faisait passer pour des gens égarés dans ses ténèbres. Elle reste là un moment, avant de rentrer dans le duché, adressant de simples mots au chat, lui siginifiant qu'il était temps de rentrer.

Allons... viens Onyx, inutile d'attendre plus longtemps...

Par Syndrael le 23/6/2002 à 22:09:21 (#1700903)

Petite particule, grain de poussière porté par le vent, glissant sur une vague mouvante d'air frais, flottant dans la brise salée du port. Il amorça une lente dérive, tournoyant sur lui même, emporté irrémédiablement vers une destination sur laquelle nulle n'aurait pu avoir contrôle. Il frôla le tissus de sa robe, étoffe aussi noire que la nuit qui recouvrait le port en cette soirée, fondant sa porteuse dans les ombres, contre la muraille, non loin du port.

Elle y venait rarement ces temps ci, bien plus que Lorana, qu'elle enviait parfois de trouver l'occasion de le faire. Sa vie avait été bien trop dense et chargée, tout s'écroulant, se précipitant, s'entrechoquant autour d'elle dans un ballet de mort, d'amour et de frayeur, de bonheur et de regrets..
Regrets et amertume, c'est ce qui l'assaillait en ce moment, alors que les odeurs lourdes des tavernes et des foyers remontait à ses narines, masquant ce qu'elle était venue chercher, la douce salaison des embruns, le rêve d'une île lointaine, son île.. son parfum.
Le froid s'était insinué sous les replis de sa cape, la faisant soudain frissonner lorsqu'elle prit conscience de ce fait, avec un peu de retard. Elle aurait aimé frissonner sous d'autres mains que celles du vent, des doigts glacés, mais brûlant, à ses yeux, des doigts qu'elle désespérait désormais de pouvoir réchauffer un jour.
Tout était allé si vite.. rien n'avait changé toutefois.. enfin, si. Mais Syndrael anticipait douloureusement la réaction de Silwenne à son retour, autant qu'elle désirait ardemment la revoir. Etrange paradoxe dont elle espérait qu'elle rapporterait la clef, qui sait, de ses voyages.

Elle se releva souplement, ajustant les plis de sa robe d'une main engourdie par l'air glacial du large, arrivant maintenant en masses puissantes de l'horizon des flots. Encore une fois, elle adressa un bref regard aux étoiles, Ses étoiles.. si brillantes par cette nuit sans nuages, intensifiant encore le mordant de l'air nocturne. Elle ouvrit la bouche, comme pour formuler sa rituelle prière à la nuit.. mais rien ne vint cette fois.


Syndrael

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