Au-delà du firmament (anticipation/science-fiction)

Par UltravireS le 11/6/2002 à 0:45:26 (#1631558)

Du plus profond d’un sommeil sans rêves, il se souvenait d’un combat sans espoir. Lorsque l’haruspice avait déchaîné ses légions sanguinaires, et que l’humanité avait rendu son dernier souffle. Leur monde s’était teinté de sang et de fureur, il s’était embrasé d’une dernière passion mortelle, dont il ne restait que les cendres. Et puis les siècles avaient passé, le laissant là, intact mais sans vie, abandonné à sa quiétude sur la pierre froide du trône de marbre. Lui et sa perle noire à ses cotés, pour l’éternité. Du moins l’espérait-il.
C’était une nuit. Un crépuscule, peut être, lorsque le flot des millénaires s’interrompit brutalement, dans le râle tonitruant d’un dragon au ventre d’acier…

-Identification terminée, accès autorisé : Bienvenu, Johannes Schneemann.
La machine avait lâché la phrase habituelle avec cet accent synthétique qu’il en était venu à détester, et à redouter. Il retira sa main de l’écran tactile, et son œil de la caméra. La porte s’ouvrit face à lui, trahissant par un gémissement feutré le jeu des lourds pistons qui manœuvraient l’alliage blindé. Il y avait le haut commissariat européen à l’exploration spatiale, et il y avait ce bureau surprotégé, dans les sous-sols de l’édifice. Johannes savait une chose : On ne convoquait pas un commissaire dans ce lieu, encore moins le commissaire allemand à l’exploration spatiale, sans qu’il ne soit question d’une affaire de la plus haute importance.
Les légionnaires qui encadraient la porte du bureau, engoncés dans les énormes armures tactiques Lancelot, lui adressèrent un signe de tête respectueux, sans pour autant s’autoriser à lâcher leurs cannons d’assaut. Il passa avec un frémissement devant les gueules béantes et voraces des armes automatiques, comme s’il se glissait entre deux bêtes sauvages prêtes à mordre et à le tailler en pièces.
Le haut commissaire était là, installé nonchalamment à son bureau de bois précieux.
-Entrez donc, Johannes, je vous attendais. Installez vous.

Des hommes… il pouvait les sentir : le monstre d’acier les avait vomi à terre. Ils s’attardaient, comme une colonie de fourmis imbéciles, à dégager à l’aide de petits pinceaux, la moindre gravure, le moindre relief du palais. Insouciants du danger, de la bête qui avait ravagé ce monde, ils s’étaient approché de l’albinos, et l’avaient emporté, lui et le trône de marbre.

Le haut commissaire feignait d’être détendu, ce qui amplifia encore l’angoisse de Johannes.
Il allait lui demander ce qui était arrivé au Nachsucht.
-Alors dites-moi, Johannes, qu’est-il arrivé à notre vaisseau d’exploration spatiale et de recherche extra-terrestre, le Nachsucht ?
La prévisibilité de la question avait rendu sa formulation encore plus exécrable, tant Johannes l’appréhendait. Il l’appréhendait parce qu’il n’en avait pas la moindre idée, et parce que cette question torturait sa raison même.

Le dragon d’acier s’était avéré être une sorte de machine, qui par un puissant sortilège de feu, s’élevait dans les airs à la volonté d’un sorcier à la coiffe étrange, semblant commander aux autres. Mortifer n’avait que partiellement conscience de la réalité qui l’entourait, mais il savait alors très bien que la venue d’être pourvus d’âmes allait briser le silence. La tisseuse n’avait pas eu raison d’eux, faute de temps, sans doute, mais la symphonie funèbre reprenait lentement de l’ampleur, et le bal macabre allait s’ouvrir à nouveau sur la valse des damnés. Des esprits murmuraient à l’oreille de l’albinos, dans un langage étranger, et se réveillaient d’une longue léthargie. Oui, Mortifer le savait : Peu importe où ces marins étranges l’emmenaient, pas un seul d’entre eux ne survivrait au voyage.

Le haut commissaire, face au silence de plus en plus gênant de Johannes, garda un calme qui se voulait rassurant :
-Laissez moi vous aider un peu : Le 23 Octobre 2897, le BESEEE « Nachsucht », sous votre juridiction, donc, et de classe Grand-rorqual, part pour une mission dans le secteur de la licorne. Le 13 Janvier 2898, il transmet les coordonnées d’une petite planète suspectée d’abriter une vie intelligente, et envoie une équipe d’étude à bord d’une barge autonome. L’équipage déclare rencontrer une résistance très virulente d’une espèce arachnide extrêmement agressive et évoluée. Par sécurité, elle se replie sur le Nachsucht. En une seule escarmouche, nous avons quand même perdu 9 légionnaires en configuration d’assaut, qui se sont, je cite « desséchés sous les yeux de l’équipe, pour n’être plus que des cadavres momifiés., comme par magie. » Et vous espériez que vous pourriez vous dispenser de devoir rendre des comptes au conseil européen ?
Johannes se recroquevilla dans le fauteuil qu’il occupait… et dire que le haut commissaire n’était même pas au courant du pire…

à suivre

Par Darksoul Zenox le 11/6/2002 à 2:56:23 (#1632157)

Alors la...je pense que personne avait encore osé :eek:

Ca change de tes autres recit :)


:lit:

Par Snoopy le 11/6/2002 à 9:51:35 (#1632921)

:lit: :)

Par Dodgee MIP le 11/6/2002 à 10:03:05 (#1632985)

Hummm... Et la suite alors, elle arrive? :)

Par Feltorn Darken le 11/6/2002 à 14:20:05 (#1634826)

:lit: superbe :)

Par Gabriel Thylin MSF le 11/6/2002 à 14:33:54 (#1634941)

:lit: :)Morty ca se passe bien tes vacances? *regarde* ah oui oui on dirait bien :mdr:

Par Lars Sylrus le 11/6/2002 à 14:51:08 (#1635061)

pfff ces artistes qui se font désirer..... :p


Bon alors morti tu nous la pond la suiteuhhh ??? ! :)

Par Gengis Khan le 11/6/2002 à 15:34:36 (#1635371)

sacré nom d'une quenouille ,c'est beau..

Par Darksoul Zenox le 11/7/2002 à 21:25:19 (#1793363)

Quenouille!!! Je te vois connecté dans la liste des utilisateurs, alors je veux un suite et plus vite que ca !! non mais...:rolleyes:

Sérieusement, j'aimerais bien connaitre la suite un jour...c'est si...étrange :)

Par Ibuki Tribal le 11/7/2002 à 22:04:12 (#1793535)

vivement la suite :lit:

Par Angel Wyvern/Darken le 12/7/2002 à 0:42:46 (#1794218)

Comment ai-je put passé a coté d'un texte pareil !

Vraiment vivement la suite c sublime !


Ps : J'adore le clin d'oeil à Orion de Masamune Shirow :)