Si le temps pouvait s'arrêter...

Par Carna Rogue le 9/6/2002 à 8:07:08 (#1619134)

Le soleil se lève sur un nouveau jour, et ses rayons finissent par vaincre l'opposition des rideaux du temple. Filtrant doucement, leur éclat vient doucement frapper mon visage. Douce chaleur qui parait pourtant glacée face a la chaleur intérieur de ce bonheur qui me brûle. La vue de la petite silhouette dormant a mes côtés efface les craintes subites d'un simple songe. Ses petits yeux s'ouvrent sur le monde, puis se posent, innocents, sur moi. Joie sans fin de l'entendre m'appeler maman, de sentir ses lèvres sucrées contre ma joue, de la serrer contre moi, de sentir son coeur, a la fois si petit et si énorme palpiter a l'unisson du mien. Vision de rêve que de la voir partir, trotinant gaiement, me lançant un dernier sourire avant de s'enfoncer dans l'éclat du jour.

Je me lève, et me dirige vers la sortie de ce temple qui fut le refuge d'une nuit. Et même si ce soleil impitoyable me paraîtra toujours nuire a la nuit, je le salue néanmoins pour la première fois avec un grand sourire, le remerciant presque d'être là. J'observe la ville s'éveillant doucement, les oiseaux posés sur la fontaine, le chat m'observant, intriguée alors qu'il rentre de sa virée nocturne, le chien errant qui vient mendier nourriture et caresses a qui le veux. L'air est frais, empli de cet odeur de brume matinal, de cette rosée qui accueille humidement le jour.

le sable fin glisse sous mes pieds, et un frisson me parcourt. Le quidam pourrait se dire que le vent en est l'oeuvre, moi je sais qu'il est dû au souvenir de cette nuit passée, de cette passion retrouvée, de cette fidélité jurée que jamais je n'aurais osée rêver. Je regarde cette plage, ce port où je me suis tant divertie hier. Silwenne, Alanis... elles traversent un instant mon esprit... et je me jure de les rendre heureuses, heureuses comme moi en cet instant. Puis je me laisse envahir par cet immense amour qui ne demande qu'a s'exprimer, cette joie de vivre qui imprègne chaque parcelle de ma peau.

La simple eau fraîche de la mer venant s'échouer sur mes pieds me parait être une raison suffisante de vivre, alors que je me prends a imaginer... une demeure... peut-être une échoppe... une herboristerie... ou une simple maison, peu importe. J'y vis avec Aloisia, partageant avec elle nos amantes, prodigues de nos caresses et de notre bonheur si grand, le donnant a qui en voudra. Et notre fille... Naomee... respirant la joie de vivre, entourée d'attention, d'amour, d'affection... je prie un instant le monde qu'Aloisia accepte de l'adopter, même si je sais déjà qu'elle acceptera... je ne peux l'imaginer autrement. Je me prends a rêver d'une existence simple... d'une vie faite de joie.

Je redarde le ciel si bleu, les nuages si blancs, et je souris. Sourire de défi a ces dieux, ces dieux a la face desquels je jette mon bonheur, leur criant muettement que je n'ai pas besoin d'eux. Peu importe les dieux, l'haruspice ou Dalai... Bien sûr je continuerai a jouer leur jeu, car ils nous l'imposent, et seuls les idiots peuvent les ignorer... Bien sûr je continuerai a danser dans ce ballet mystérieux que représente le pouvoir... Mais ce sera différent... tellement différent. Qu'ils essaient de survivre dans la jungle, moi je m'y amuserai, mue par la simple envie de vivre.

De retour dans la ville, saluant chaque personne croisée d'un sourire radieux, je me prends a penser au passé. Et pour la première fois depuis toutes ces années, je l'affronte sans trembler, sans ressentir ce poid coupable qui pesait avant sur mes épaules. La vengeance, bien que restant nécessaire, ne me semble plus que secondaire. Brusque détour alors que ce passé me ramène a mon coeur bien présent, a cette personne qui ne l'a jamais quitté, qui toujours a été présente... et aujourd'hui je comprend, je comprend enfin... et doucement, je lui murmure.

"Merci...merci de m'avoir offert cette vie"

Je voudrais que cet instant reste figé a jamais, que le temps s'arrête, coulant autour de ce bonheur infini sans pouvoir l'atteindre, le laissant intact. Mais je sais qu'implacable il continuera sa course... et qu'aucun bonheur ne dure éternellement... la seule chose que je puis faire, c'est me jurer de le faire durer aussi longtemps que j'en aurai le pouvoir... si seulement... oui... si seulement le temps pouvait s'arrêter...

HRP : ecrit en ecoutant :
- Texas
- X japan - crucify my love... simplement parceque cette chanson évoque pour moi des instants joyeux (même si la chanson ne l'est pas ;))

Voilà... je voudrais remercier tous ces joueurs, toutes ces personnes qui font de t4c ce qu'il est pour moi... ce post est pour eux... cette soirée, même si virtuelle, fut sans doute une des plus belles de ma vie, je n'ai jamais aussi bien compris le fameux Carpe Diem d'Horace qu'aujourd'hui... j'avais envie de crier ma joie de vivre au monde, je l'ai écrit ici avec les mots qui me venaient, pourtant bien insuffisants...

Et a tous ceux qui trouveront ça stupide, dégoulinant d'une sentimentalité inutile et illusoire, je dis simplement qu'ils peuvent penser ce qu'ils veulent, je m'en fous royalement.

Merci... simplement merci...

P.S. : les lecteurs attentifs excuseront les fautes d'orthographes et de syntaxes, sans doute dues a une fatigue grandissante et un état euphorique persistant...
:cool:

Par Iann-Nyo Darken le 9/6/2002 à 10:09:32 (#1619271)

Bizoux toua =) :amour: :amour:

C'que tu peu bien ecrire....

Par Syndrael le 9/6/2002 à 11:08:12 (#1619441)

On recommande souvent de respecter le malheur. Et le bonheur donc ? c'est lui qui est rare, c'est lui qui est fragile, c'est lui qui a besoin d'être respecté.

Par Sinthiel le 9/6/2002 à 15:01:47 (#1620855)

j'aime!

Par Lorana le 9/6/2002 à 17:55:05 (#1621999)

:lit: Tres bien ecrit et plaisant a lire :) et puis ca fait plaisir de voir des gens qui s'amusent vraiment sur ce jeu :)

Par Alanis Lyn le 9/6/2002 à 21:58:26 (#1623434)

Un seul mot : *hop* :)

Par Deux âmes de Feyd le 9/6/2002 à 22:46:31 (#1623707)

Bienvenue sur Feyd Carna :)