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SĂ©paration.
Par Silwenne le 8/6/2002 Ă 11:16:35 (#1613667)
Le moment était venu de partir, déjà le bateau attendait dans le port de Hurle Vent. Silwenne avait terminé ses préparatifs, fermé ses quelques bagages. Syndrael était arrivée la première et les deux femmes s’étaient étreint longuement partageant des mots tendres et chargés d’une émotion intense, seules, une dernière fois enlacées. Puis arrivèrent Vincent accompagné de Layelis, Lorana, Serena et Leylia, même elle était venue. Une certaine tension pouvait se sentir en cet instant et, malgré la présence de sa sœur, la détermination de Silwenne ne fut pas ébranlée.
Retournant dans la chambre dans laquelle le cercueil de glace reposait toujours, la jeune femme prit le prisme que Vincent lui avait donné dans sa main gauche et se concentra. Levant lentement sa main droite, paume ouverte vers le haut, le cercueil s’éleva dans les airs suivant le même mouvement. Avec une extrême précaution elle le fit sortir de la pièce, puis de la maison. Elle prit le chemin du port sans se retourner pour un dernier regard à sa maison, suivie du cortège de ses amis dont Vincent se chargeant de ses bagages. Le sarcophage gelé fut embarqué à bord et placé dans sa cabine pour plus de sûreté.
Silwenne se retourna et regarda une à une les personnes composant le petit groupe, il était temps de se dire au revoir, mais elle était calme rien ne pourrait la retenir tant sa tâche lui était importante. Silwenne s’avança vers chacune des personnes présentes et les enlaça de toute sa tendresse, de tout son amour, recevant un don de chacune d’elles. L’émotion du moment était grande et belle, presque palpable mais peut-être le calme de Silwenne permit que les larmes ne coulèrent pas trop… Carna arriva, suivie de peu par Angel qui joua un air triste sur sa flûte d’argent, renforçant Silwenne dans sa conviction et c’est un doux sourire aux lèvres qu’elle recula sur la passerelle et salua envoyant un baiser, son autre bras chargé d’un bouquet de roses blanches et d’un lys.
La passerelle fut remontée et les voiles levées que le vent gonfla aussitôt. Debout sur la poupe du navire, Silwenne regarda la ville réduire tandis que le lourd vaisseau glissait sur les eaux de la baie de Hurle Vent. Quelques larmes de glace tombèrent dans l’océan alors que les hautes murailles disparurent, le bateau s’éloignant des cotes poussé par le vent. Ce n’est que lorsque Arakas ne fut plus visible que Silwenne se retourna et gagna sa cabine, disposant les fleurs dans un vase d’eau douce, bien précieux en cet endroit, et découvrit avec un doux sourire un lilas jusque là dissimulé. Elle s’assura que le cercueil n’avait subit aucun dommage et elle ressortie pour aller tout à l’avant du navire, sa robe et ses cheveux flottants au vent.
Elle regarda la mer et vit des dauphins joueurs, comme celui figurant sur la broche accrochée à sa poitrine, sautant devant l’étrave comme pour guider la goélette jusqu’à sa destination. Cette vision raviva un souvenir fort, celui de sa rencontre avec Enora, et elle laissa enfin ses larmes coulées sans la moindre retenue, roulant sur ses joues en perles de glace pour tomber dans l’océan. Dans quelques semaines elles seraient arrivées à Havnor, suivrait l’enterrement puis une longue période de solitude et peut-être alors rentrerait-elle… Peut-être.
Par Lorana le 8/6/2002 Ă 13:21:04 (#1614444)
Elle avait donc failli, s'echappant au loin, pour laisser s'exprimer enfin sa peine. Elle s'assis au pied d'un arbre entouré de pommes, sortant le luth symbole de son ancienne vie, qu'elle voulait offrir a Sil. Fermant les yeux elle laissa l'atmosphère des lieux et son coeur inspirer une melodie pleine de mélancolie. Elle fut rejoins quelques temps après par Syndrael, toujours aussi douce et attentionnée a son egard. Protectrice, elle su par ses mots et ses gestes appaiser ce poids continuant d'entretenir l'espoir du retour de Sil.
Par Angel Wyvern/Darken le 8/6/2002 Ă 15:47:41 (#1615347)
Mais au fond d'elle, son coeur seigner... Elle esperais la revoir un jour...
- Qu'une plume rouge et noir voguant dans le vent, accompagne pour toujours se souvenir eternel...
...Silwenne...
Par Syndrael le 10/6/2002 Ă 12:32:24 (#1626983)
Elle me promet qu'elle reviendra mais son regard sème en mon coeur un trouble indéfinissable, comme un aveux tacite qu'elle ne saurait me faire autrement. C'est sans doute juste mon imagination, une vue de mon esprit embrumé, engourdi par la peine.
Le bateau est parti, il n'y a rien que je puisse faire. J'ai déjà tout tenté, jusqu'au pire, au meilleur. Et je sais qu'elle doit le faire, la tâche est à accomplir. J'ai juste peur, désespérément peur de ne jamais la revoir.
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Et la mer Ă©tait lĂ , cruelle et furieuse..
Etait elle cruelle ou furieuse ? Je n'en ai aucune idée.. Je ne l'ai pas regardée. Je sais juste qu'elle me la prend, qu'elle l'emmène loin de moi, sur ce chétif ouvrage humain. Peu importe comment et avec quoi d'ailleurs, il me faut juste un responsable. Je ne puis vivre en pensant que c'est moi et ne puis considérer que c'est elle. Je n'ai pas besoin de haïr en fait.. Alors laissons la mer en paix...
Elles étaient toutes là , ses amies, non pour la faire fléchir mais pour l'encourager, lui montrer par avance le chemin du retour, ce qui l'attendait et ce qu'elle perdrait si elle restait là bas, se perdait elle même, à Havnor, dans le chagrin et le doute :
Sa soeur, Layelis, était là notamment, elle possède même sans doute plus de poids que moi. Je n'en conçois nulle rancoeur bien évidemment, c'est sur un plan différent et nous allons dans le même sens.
Lorana aussi, mais elle n'a pas tenu.. Je l'ai rattrapée, terrifiée à l'idée de ce que le désespoir pouvait la pousser à faire. Je lui ai fait promettre de rester là où elle était, de m'attendre juste un instant, et j'y suis retournée.
Vincent était là bien sûr, il l'a toujours été, souvent pour le meilleur d'ailleurs, même si je ne l'ai pas toujours compris. Il ne fait rien pour cela.. Mais il compte beaucoup pour elle et sa présence fut salutaire, une fois de plus.
Carna aussi est venue. Je ne sais rien de leur relation. Juste qu'elle a failli être professionnelle mais que ce départ la remet en question. Toujours est-il qu'elle est venue, l'encourageant de sa présence elle aussi.
Leylia nous avait rejoins aussi. Elle n'a pas eu le temps de la connaître mais elle était là . Sa présence me fut surtout précieuse, sinon.. je l'aurais peut-être suivie. Je me suis accrochée à sa main, je reste pour elle. Mais aussi pour Silwenne. Abandonner tout cela pour notre amour, si puissant soit-il, est-ce possible ? Tant d'amour et d'amitié ainsi réuni sur un quai. Si avec cela elle ne trouve pas la lumière du retour, c'est que rien ne pouvait plus la lui donner.
Angel est arrivée plus tard, mais elle presque eu la place principale.. En ce qui me concerne du moins, sa présence fut sans prix, m'apaisant, m'hypnotisant presque de sa flûte, m'empêchant de céder à la détresse et aux passions qui me rongeaient, de la voir ainsi partir, peut-être sans retour.
Je lui ai fait un présent moi aussi, futile et niais diraient certains.. mais qui me rappellera encore davantage à elle. C'est tout ce que je puis faire sinon la regarder, affermir sa résolution en réprimant tout effusion, toute douleur trop apparente. Une intériorisation absolument éprouvante à laquelle je suis parvenue toutefois.. C'était trop important.
Je sais qu'elle doit le faire, pour Enora. Aussi ne chercherai-je pas à la retenir. Je voudrais juste être sûre que ce n'est pas un adieu, perspective effrayante entre toutes.
Elle m'a manquée avant même de poser le pied sur la passerelle - Va.
Peut-être est-ce ce qu'elle voulait depuis si longtemps, s'envoler, se libérer de ses chaînes.
Peut-ĂŞtre trouvera-t-elle un autre bonheur, moins douloureux que le mien, un bonheur qu'elle ne devra pas fuir par amour, simple et sans Ă©quivoque, franc et constant. Et elle m'oubliera.. CÂ’est envisageable, mĂŞme si tout mon ĂŞtre me crie que c'est faux, que cela n'arrivera jamais.
Etrange paradoxe que cette pensée puisse soulever des émotions si radicalement opposées. Je le lui souhaite, sincèrement, ce serait si facile et si beau, pour elle. Et moi, cette simple pensée me brûle, me dévore intimement, le simple fait de l'imaginer, d'imaginer cette résignation de ne plus la voir.
Altruisme contre égoïsme.. mais la spéculation est ridicule puisque cela n'arrivera pas. Si elle reste à Havnor, ou n'importe où ailleurs, elle m'a ordonné de ne pas venir la chercher, avec une véhémence surprenante, effrayante. Mais je lui écrirai, cela a toujours fonctionné jusqu'alors. Sans doute suis-je plus adaptée à l'écrit qu'au discours, cela ne m'étonnerais pas.
A bientĂ´t...
Syndrael
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Ecrit sur Boswell John - Skye boat song (Celtic twilight)
Par Carna Rogue le 10/6/2002 Ă 14:43:16 (#1627810)
L'embrun qui fouette son visage narrive pas a masquer la présence de cette odeur fantôme, l'ambiance du port, aussi bien nocturne que diurne, n'arrive pas a combler ce vide ressenti en regardant ce quai.
Elle aurait tant voulu la retenir, trouver les mots qu'il fallait, pouvoir lui offrir ce qui lui manquait... Mais si ni Syndrael, ni Layelis n'avaient pu l'empêcher de monter sur ce bateau, qui pensait-elle être pour l'en empêcher. Le seul cadeau qu'elle avait pu lui offrir étaient ces quelques mots glissés a son oreille. Combien elle aurait aimé lui dire de rester, de ne pas traverser cette passerelle qui l'amenait vers un avenir incertain, vers une fuite qu'elle croyait providentielle.
Et pourtant, elle n'avait pu que l'étreindre légèrement, en présence de ceux qui l'aimaient. Elle l'avait regardé partir, seule avec ses démons, seule avec son passé, seule avec sa tristesse, accompagnée seulement des sentiments de ceux qui l'aimait. Carna espérait que cela suffirait, elle espérait mais doutait la chose possible.
Elle se remémora leurs courtes rencontres avec un léger sourire. Cette femme avait marqué son coeur d'une empreinte inaltérable, comme toute celles qu'elle croisait et a qui elle accordait un regard. Elle aurait voulu apprendre a la connaître, avoir de ce temps qui lui avait cruellement manqué, cultiver ce sentiment naissant, confus, présence d'une silhouette embrumée dans les prémices d'un amour qui semblait si peu partagé.
Une bourrasque subite lui fit serré sa cape contre elle, vaine tentative de se protéger, non contre le vent, mais contre cette impression de manque qu'elle ressentait au fond d'elle. Forcée de s'avouer que Silwenne lui manquait, elle venait chaque jour quelques minutes, en un espoir irréel de voir poindre a l'horizon les voiles d'un retour improbable.
Echo des voix de son coeur, forçant le barrage bien mince du voile de la raison, son esprit lui soufflait confusément que rien n'était fait, que tout restait a faire, se faisant le spectre des paroles prononcée par cette même personne qui l'avait quittée, elle comme d'autre... Oui, tout restait a faire, et pourtant tant déjà avait été réalisé, sinon pourquoi ce début d'amour la torturait-il comme un serpent au doux venin lové dans une part infime de son coeur, morsure incessante qu'elle ne voulait voir cesser, qu'elle ne pouvait ignorer.
Espérant que le message lui parviendrait, elle invoqua un esprit du vent d'une courte formule, maigre élémental d'air dont l'evanescence représentait sa seule chance de communiquer avec elle. Elle l'envoya par delà les mers, porteurs de ce court messages, de cinq mots qui exprimaient si bien ses sentiments actuels.
Tu me manques... reviens vite...
Ecrit en ecoutant Marylin manson - sweet dreams are made of this
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