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Vous, si misérable...

Par Jeanne de Vaal le 2/6/2002 Ă  17:47:32 (#1577610)

Une aube désagréable la tire de son sommeil. Quelques rayons navrants passent la fenêtre et viennent frapper son lit. L’esprit embué, elle se réveille sans ouvrir les yeux. Vingt heures de repos ont soulagé sa fatigue, vingt heures de sommeil sans rêve ont apaisé son esprit. Elle n’a pas besoin de tendre la main pour savoir que Falhorn n’est pas à ses côtés. Elle se souvient déjà du lieu, cette chambre inconnue de l’auberge de Lighthaven. Elle aurait aimé quelques minutes de répit, pour prolonger l’amnésie de cette si longue nuit. Les odeurs qu’elle n’a jamais senties, les voix qu’elle n’a jamais entendues s’imposent déjà à elle pour tout lui rappeler. Elle n’est pas rentrée à Silversky. Elle a fuit Silversky. Ce matin, elle n’est nulle part, et sûrement pas où elle devrait être.

La notion de devoir lui fait ouvrir les yeux, douloureusement. Elle ouvre les yeux sur cette pièce anonyme, et elle ouvre les yeux sur ce qu’elle refuse de s’avouer. Elle est assise sur le bord de son lit, encore nue, et regarde le mur blanchi à la chaux, défraîchi par les ans. Sa respiration est déjà oppressée, elle vient à peine de se réveiller. Ses tourments la rattrapent sans merci et elle aimerait pouvoir encore s’abandonner à l’oubli du sommeil. Mais ses responsabilités doivent primer. Elle se lève, le corps maladroit d’avoir tant dormi.

Elle plante son regard dans celui que lui renvoie le miroir. Quelle pitié… Cette femme la dégoûte. Elle la trouve vaine et misérable. La douceur de son visage modelé à la soie est brisée par ces prunelles mauves, si dures, si sévères. Ses yeux ne sont que critique et accusation. « Regarde-toi, Jeanne ! » disent-ils. « Tu es pathétique. Où est la force dont tu te targues ? Je te le demande. » Les larmes au fond de ce regard sont insupportables. Silencieusement, le miroir plane au travers de la chambre, et éclate, dans un fracas de tintements et de reflets brisés, contre le mur terni de poussière.

La matinée est déjà bien avancée, elle laisse quelques pièces au chevet de son lit et quitte sa chambre. Le travail l’appelle, et elle l’accomplira avec sérieux et conscience. Elle ignore encore ce qu’elle dira à son fiancé, elle ne veut même pas y penser. Au fond de son sac de voyage, sur les pages de son journal, il n’y a qu’un mot pour ce jour. Cent fois écrit. Cent fois raturé.


Par Leylia le 2/6/2002 Ă  17:54:38 (#1577648)

:lit: Superbe et très bien écrit *clap**clap*:merci:

Par Aina HarLeaQuin le 2/6/2002 Ă  18:02:12 (#1577685)

Apprécie toujours autant la prose de Jeanne. :merci:

Par Isis Tvar Sylrus le 2/6/2002 Ă  18:04:09 (#1577697)

magnifique :lit:

Par Kehldarin Osten MSF le 2/6/2002 Ă  18:16:47 (#1577763)

Passant devant l'auberge de Lighthaven, les miliciens en patrouille ne peuvent que remarquer la grande femme blonde en robe blanche quitter l'endroit Ă  pas rapides.

Elle ne croise pas leur regard, peut-ĂŞtre mĂŞme ne les a-t-elle pas vus. Son visage montre quelquechose d'Ă©trange. En tout cas elle n'est pas dans son Ă©tat normal.

Kehldarin et Ethel se sont arrêtés net en la voyant dans un état si peu habituel. Ethel bredouille bien quelques mots, pourtant.

On devrait la rattrapper, tu ne crois pas?
On la retrouvera. Ce soir.

Etait-ce vraiment une question, d'ailleurs? Les deux amis ne se regardent même pas, ils sont déjà dans l'auberge. Halam les accueille avec le sourire, les uniforme de la milice sont des laisser-passer incroyables. Arrivés au comptoir ils posent enfin la question qui leur brûlait les lèvres :

La femme qui vient de sortir. Qu'est-ce qu'elle a eu?
Raconte Halam.

[COLOR=orange-rouge]HĂ© bien, je veux bien, mais vous devez avoir soif...
D'accord, alors demande Ă  Geena de nous porter trois liqueurs de framboise. Pendant ce temps tu nous racontes.

Par Llwyt Ladd le 2/6/2002 Ă  18:16:50 (#1577764)

:lit: http://forums.jeuxonline.info/images/icons/icon14.gif

Par Syris le 2/6/2002 Ă  18:19:03 (#1577776)

Que dire si ce n'est que c'est magnifique... Il me tarde d'ailleurs de savoir quel est ce mot, bien que j'ai ma petite idée =)

Par Arken le 2/6/2002 Ă  18:35:29 (#1577876)

heu sachant que Ethel ne boit que de l'eau.. sa nous fait 3 liqueur pour Kehl.. va falloir t'expliquer toi :p

sinon j'aime toujours autant moi aussi les ecrits de Jeanne

Par Kehldarin Osten MSF le 2/6/2002 Ă  18:40:41 (#1577915)

chuuuuut vil selenite :p
C'est ma solde je fais ce que je veux, na!
Et pourquoi tu crois que je fais les patrouilles avec Ethel, hein? :ange:

*remonte le joli post au passage*

Par Ethel Tvar le 2/6/2002 Ă  19:00:45 (#1578048)

Provient du message de Kehldarin Osten MSF :
chuuuuut vil selenite :p
C'est ma solde je fais ce que je veux, na!
Et pourquoi tu crois que je fais les patrouilles avec Ethel, hein? :ange:

*remonte le joli post au passage*


Je fais deux en un apres ... non seulement il a le droit de boire 3 fois plus de liqueur , mais en plus c'est moi qui le ramene chez lui
quand il est saoul

Ethel - milicien bonne poire- Tvar Eauclaire Sylrus et compagnie


Rp on :

sirotant nonchalament son eau ,Ethel esperait sincerement que les soucis qui la faisaient se comporter ainsi n'etaient pas trop graves . Il prit la decision que , sitot apres sa patrouille , il la chercherait et irait lui parler pour un peu la delester de son fardeau ... si elle voulait bien lui en confier une partie .

Il fit comme si de rien n'etait en presence de Kehldarin mais ce n'etait que feinte car le desir de venir en aide a son amie etait omnipresent en lui ...

En attendant il regardait d'un air amusé Kehldarin boire la liqueur de framboise mais ecoutait l'histoire de Geena ...

Par Booggi Stowh le 2/6/2002 Ă  19:02:23 (#1578066)

Aerf que c'est beau... *attend le mot avec impatience*

Par Jeanne de Vaal le 2/6/2002 Ă  19:28:51 (#1578269)

Halam passe les commandes et s'adosse au comptoir, y reposant les coudes avec décontraction. Il sourit de ce sourire du propriétaire sans réelle signification, le petit air satisfait qui précède une discussion. Il aime les histoires, et bien qu'il préfère les entendre que les raconter, il doit bien s'avouer que cette cliente l'a intrigué.

« Elle est arrivée hier en fin de matinée, elle avait l’air vraiment exténuée. Ca me semble qu’elle avait les larmes aux yeux, mais je l’ai pas dévisagée non plus. J’ai pas posé de questions, vous me connaissez. Ce qui est étonnant, c’est qu’elle a voulu une tisane de sarùel, un soporifique quoi. Elle a tout bu, je lui ai bien dit que la tasse était encore brûlante, mais elle m’a pas écouté. Après, bien elle s’est enfermée dans sa chambre, et on vient juste de la revoir passer. Me semble que c’est la première nuit qu’elle passait ici et visiblement elle est repartie avec toutes ses petites affaires. Vous savez, y a pas de quoi s’alarmer, on en voit vraiment de drôles, ici. La semaine dernière, vous auriez vu, un gaillard large comme deux tonneaux, il est venu, il m’a vidé la moitié de ma cave, et il est reparti comme ça. Sans décrocher un mot sur lui. Faut pas vous en faire, eh… »

Et ainsi continue sa conversation, narrant toutes les anecdotes imaginables, pourvu quÂ’elles retiennent le clientÂ…

Par Xl le 2/6/2002 Ă  20:15:38 (#1578590)


Xl Ă©tait revenue depuis peu dans la Garde, elle avait beaucoup entendu parler de cette Jeanne, et souhaitait la connaitre plus.
En effet rares étaient les femmes à résister longtemps...Shamanna, Herbe et elle étaient bien seules en ce moment !
Elle se promit d'aller voir celle que son mari avait choisit comme assesseur, et dont il louait tant l'efficacité !

Par UltravireS le 2/6/2002 Ă  20:30:30 (#1578706)

Un récit qui parle au coeur sans décrire à la raison, c'est ce que je préfère, quant à moi :)

Par Shammana Delyn le 2/6/2002 Ă  20:34:59 (#1578733)

Jeanne est une recrue très prometteuse

Par Snoopy le 2/6/2002 Ă  20:44:05 (#1578799)

:lit: :amour: :)

Par Kehldarin Osten MSF le 2/6/2002 Ă  21:24:51 (#1579075)

Rien que de bien normal dans le discours de l'aubergiste. Rien Ă  tirer de cet endroit. Et maintenant il allait falloir retrouver Jeanne.

Ethel, je prend sur mes quartiers libres, je vais voir Chrysaor. Il doit savoir où sont ses gardes, après tout...

Je t'accompagne. La milice peut bien se passer de nous pendant une heure ou deux. Il habite toujours Ă  Windhowl?

Oui, allons-y...

Merci pour tout, Halam. Les trois liqueurs sont pour le baron.

[COLOR=orange-rouge] A bientĂ´t, bon voyage Ă  vous chevaliers.

Les deux miliciens, se concentrant quelques instants, disparaissent bientôt dans une déflagration lumineuse.

Par Gabriel Thylin MSF le 2/6/2002 Ă  22:54:34 (#1579752)

:lit: :amour:

Par Yganor Wallace le 2/6/2002 Ă  23:03:17 (#1579830)

:lit: c'est superbe ;)

(a part en voyant le titre, j'ai cru que c'Ă©tait pour moi :D)

Par Neo DoreggaN le 3/6/2002 Ă  0:36:11 (#1580507)

Ces derniers temps l'attitude de Jeanne lui paraissait des plus bizarre, elle qui lui avait toujours semblé si sur d'elle, si confiante... Aujourd'hui il avait l'impression qu'elle se detestait. Lors d eleur dernier entretien elle lui avait semblé très faible, il lui avait d'ailleurs donné l'ordre de se reposer.

Cependant quelque chose la préoccupait, beaucoup trop a son gout pour qu'elle puisse faire son travail correctement. Il fallait lui parler, ne serait ce que pour qu'elle puisse se confier...


Le Lieutenant pris ses affaires et parti sur le chemin de ronde de Raven's Dust, certain de la trouver fidèle a son travail.

Par Chrysaor Osten le 3/6/2002 Ă  2:24:02 (#1580985)

La petite Delindra courait, sous le regard, plus rêveur que vigilent, de son père. Bercé par la douceur, et la quiétude, de cette matinée ensoleillée. Le tranquille murmure d'une brise s'engouffrant, entre les maisons, les nombreux vergers de Windhowl, marié au regard lumineux de sa fille, apaisait Chrysaor, ennivré par ce mélange de fraîcheur et de tendresse. Ses pensées vagabondaient, aussi bien au coeur de l'océan de ses souvenirs, que de la spirale des récents événements. Une sensation étrange l'envahit... les traits tirés, les yeux rougis par la fatigue, le visage que présentait malgrès elle Jeanne s'imposa subitement à son esprit, c'est tout juste s'il remarqua les deux hautes silouhettes d'Ethel et de Kehldarin, qui approchaient de lui...

Par Carna Rogue le 3/6/2002 Ă  3:32:19 (#1581129)

:lit: Même si le fond de l'histoire m'échappe quelque peu... je dois dire que la prose m'a séduite de par la facilité avec laquelle elle fait passé les émotions

Par Kehldarin Osten MSF le 3/6/2002 Ă  9:34:36 (#1581783)

Bonjour Chrys!
Alors Chrys, on rĂŞve?
Oh Oh, Bonjour vous deux. Que me vaut l'honneur de la visite de grands personnages comme vous?
Kehldarin avait mis un peu de malice dans sa phrase, quoi de plus normal que la réponse de Chrysaor? Il y a des ressemblances qui ne s'inventent pas. Et les liens n'en étaient que plus forts. Mais Delindra était déjà dans les bras de Kehldarin. Ses yeux brillants de joie et de gentillesse n'avaient eu aucune difficulté à clouer le bec de ses aînés.

Ethel pris alors la parole, et expliqua de sa voix claire qu'ils venaient de Lighthaven, pour essayer de savoir où ils pourraient trouver Jeanne. Ils avaient tous les deux eu la même désagréable impression en la voyant, et ça les gênait pour Jeanne. Kehl sortait de voir le lieutenant Dorregan, Ethel avait vu la duchesse Lyn, personne ne savait où elle était de façon sûre. En repos à Silversky? En patrouille dieu sait où?


Dans quelques heures nous devrons être de retour à Lighthaven, pour relever Arken, Shivaan et Deckar, à qui on a tout laissé. En plus le baron prefere voir ses gardes dans sa ville qu'en promenade dans le royaume. Tu ne pourrais pas nous aider, s'il te plait?

Par Alanis Lyn le 3/6/2002 Ă  13:38:46 (#1583182)

Tous semblaient la chercher...

Preoccupée, fatiguée, c'est ainsi qu'ils l'avaient decrite.
Inquietant tout de meme.

Alanis se rappelait l'entrevue ou le Juge Dorregan leur avait a toutes deux annoncé leur nomination au poste d'assesseur. Jeanne lui avait paru forte et volontaire. N'etait-ce qu'une facade ?

Songeuse, elle se dit que les gardes ne tarderaient sans doute pas a avoir de ses nouvelles; Alanis pourrait peut-etre aussi demander des nouvelles de Jeanne a son compagnon, si elle avait la chance de le croiser ce jour la.

Oui, il fallait esperer qu'il n'y avait rien de grave, s'alarmer en vain est bien inutile...




(superbe texte)

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