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Une fleur, une femme...

Par Lo-My le 28/5/2002 à 19:52:18 (#1544869)

Une petite fleur, à peine agés de quelques jours. Elle est là parmi toutes les autres, identique. Ses jeunes pétales teintés d’un violet très sombre, sont repliées. Insensible aux petites gouttes de rosée qui sont venues se déposer sur son maigre corps, elle dort. Ce n’est que quand le premier rayon de soleil vint la taquiner, qu’elle dénia frémir. Alors doucement elle déplia sa robe froissée. Petite boule sombre, elle s’épanouissait. Enfin, quand elle eu finit de se vêtir, elle n’était plus semblable à ses voisines. Son habit, n’était pas uni. Contrairement à sa race, elle était parsemée de multiples taches jaunes… Cette particularité faisait sa fierté, mais elle était aussi la cause de son exclusion. Par peur, jalousie, ou peu être bêtise, ses compagnes ne la regardaient plus. Tournées vers l’ombre, au risque d’en mourir, elles l’ignoraient…

Lo-My était repliée sur elle-même, confortablement adossée à son ami. Elle avait dormit sous les étoiles. Jusque tard dans la nuit elle avait pensé, à son passé, à son avenir, à elles, à eux… Ses yeux étaient maintenant paisiblement clos, mais sur ses joues sales se devinaient la marque des larmes qu’elle avait abondement versée. Son cœur serré, elle avait trouvé le sommeil, parce qu’elle ne pouvait plus rester éveiller. Si son corps le lui avait permis, elle ne se serait pas assoupit.

Lyronn l’avait longuement écouté, puis quand il l’avait vu tombé de fatigue il s’était allongé à ses côtés et avait veillé sur elle toute la nuit. Il avait sentit un changement douloureux s’opérer en elle, et à sa façon il lui avait donné un peu de réconfort… mais pas assez pour apaiser les douleurs qui la tourmentaient.

Le soleil effaçait l’ombre de la nuit et réveillait doucement la forêt endormie. L’étalon noir approcha sa bouche de l’oreille de la femme et poussa un doux hennissement.

Elle ouvrit ses yeux. Quand elle vit la tête familière de son ami penché sur elle, elle ne put retenir le sourire qui se dessina sur ses lèvres.

« Mon bon Lyronn, tu es là… »
La jeune amazone se leva alors, accompagné dans son mouvement par l’animal.
« Vas maintenant, vas les rejoindre, je t’appellerais… »

Tandis que son ami s’éloignait, Lo-My se dirigea vers une large rivière. Elle se pencha alors sur l’eau pour se rafraîchir, mais quand elle y aperçut le reflet de son visage, elle s’arrêta, et resta là quelques secondes à observer cette image qu’elle connaissait depuis longtemps, mais qui aujourd’hui lui paraissait étrangère.

Elle s’était maintenant enfoncée dans l’eau jusqu’aux épaules. Elle aimait le contact froid de ce liquide et resta ainsi longtemps. Ce n’est que quand elle ne put plus retenir les frissons que traversaient son corps qu’elle décida enfin à quitter cette source de bien être.

Elle s’enroula dans la cape qu’elle avait laissée sur la berge, et s’allongea au soleil, lui laissant le soin de redonner à son être la chaleur dont elle avait besoin.

A ses côtés une jeune fleur, aux pétales sombres, parsemées de taches jaunes s’imprégnait elle aussi de la douce chaleur de ce début de journée…

Par Iraban le 29/5/2002 à 9:32:15 (#1547402)

:lit:

Par Lo-My le 29/5/2002 à 12:59:34 (#1548563)

Une fois sèche, Lo-My se leva se rhabilla, et récupérant son arc et ses flèches, s’enfonça dans les bois. Ses yeux qui depuis sa naissance n’avaient jamais connu une autre lueur que le reflet de la haine qu’elle avait toujours éprouvée pour les mâles ne reflétait maintenant plus aucune expression. Vides, ternes, ils ne renfermeraient plus aucune flamme. Avant de quitter l’endroit où elle avait passé la nuit, elle cueillit la petite fleur qui lui avait tenu compagnie en ce début de journée.

La jeune amazone marchait maintenant en direction d’une clairière où depuis longtemps, vivaient le peuple de Lyronn. Arrivée sur un large rocher qui surplombait ce paradis terrestre, elle s’assit et sortit d’une de ses poches la frêle plante qu’elle avait arrachée à la terre quelques instants plus tôt.

Le soleil état déjà haut dans le ciel. Quelques trentaines de chevaux passaient paisiblement l’herbe fraîche. Imperturbables, ils vivaient leur vie, insensibles aux difficultés qui dérangeaient les êtres qui les entouraient. Tous étaient habillés d’une robe claire, souvent proche de blanc. Pourtant, une tâche noire se détachait de cette couleur presque unie… Dernier descendant de Belag, Lyronn était aussi le dernier porteur de cette couleur sombre qui, il y a quelques générations, recouvraient une majorité des chevaux de ce troupeau.
Pourtant, il avait toujours était respecté par ses proches et était maintenant accepter par Belag... enfin autant q'un étalon pouvait en supporter un autre.
Cette petite fleur était, elle aussi, unique. Mais ces tâches jaunes, cette particularité, étaient la cause de son exclusion…

Par Serra de Saul le 29/5/2002 à 17:57:01 (#1550397)

magnifique mais triste :sanglote:

Par Iraban le 29/5/2002 à 18:05:44 (#1550448)

C'est pas encore tres triste...attendons la suite :lit:

Par Lo-My le 30/5/2002 à 8:22:28 (#1553466)

Traîné, hué, elle l’avait mené en camps les yeux bandés. Une large barbe recouvrait la partie inférieure de son visage, ses mains abîmées étaient liées par un cordage tellement serré qu’il lui entaillait la peau, laissait le sang couler de cette chair humaine. Quant à ses habits ils n’étaient que tissu déchiré, mais on devinait, par ce qu’il en restait, qu’ils étaient de bonne fabrication.
Les femmes le menèrent jusqu’au centre du camp, là, elle le firent s’agenouiller. Même si beaucoup prenait plaisir à voir un homme ainsi traité, elles n’en laissaient rien voir. Une des amazones qui escortait l’inconnu leva le bras gauche et, par ce geste, intima le silence à ses sœurs. Une autre, lui enleva enfin le bandeau noir qui lui recouvrait les yeux.
Lo-My avait beaucoup entendu de vieilles histoires, raconter par les plus âgées, qui décrivait ce genre de pratique. L’homme y était toujours inférieur, soumis, terrifié, prêt à mourir, voir pire… Mais dans le regard de l’inconnu, elle ne percevait ni crainte, ni soumission, ni peur…


« Femmes de ce peuple, voici un représentant de cette race que nous nommons les hommes. Jeunes fille regardez le, et retenez ses traits, ses particularités… souvenez-vous en pour être sans pitié le jour où vous serez face à ce genre d’espèce. Ils nous ont fait souffrir, pleurer. Mais ce temps est révolu !! Nous sommes maintenant nos seuls maîtres !! … »

Ces mots furent accueillis avec grand enthousiasme, mais la petite amazone ne put assister à la suite de cet événement, déjà, on entraînait les plus jeunes a l’écart…


[retour en arrière]

Par Anony le 30/5/2002 à 8:29:25 (#1553488)

*lis avec passions* http://www.freegaia.com/smileys/etonnes/etonnes29.gif

Par Lo-My le 30/5/2002 à 18:20:09 (#1556682)

Elle ne faisait plus attention aux paroles qui fusaient autour d’elle. Pour beaucoup des petites amazones, cela avait été la première fois qui leur avait été permis de voir un homme. Jusqu'à présent elles ne les connaissaient que par les histoires que leur narraient les plus âgées.

Lo-My les avait toujours imaginés imposants, cruels et sans pitié. Pour elle, ils ne savaient que faire souffrir les femmes, tuer par plaisir, boirent… Pourtant l’être qu’elle avait aperçut sur l’estrade semblait inoffensif, et elle s’était même surpris à éprouver de la pitié pour cet homme… Il n’avait pas une seule fois tenté de se défendre, de se révolter. Il était soumis aux amazones, prêt à mourir. Ses yeux même ne laissaient rien voir de ses sentiments, vident de toutes expressions ils traversaient le rang de femmes qui leur faisait face, absent, spectateur d’une autre scène, dont ne sait ou. Cette sérénité du regard que1 que soit ses sentiments, la petite amazone ne le connaissait que trop bien. Depuis qu’elle était en âge de communiquer avec ses sœurs de sang, on lui avait appris à ne jamais dévoiler ses émotions, à rester impassible. Cet homme ne réagissait finalement pas si différemment d’elles… pourquoi alors le traiter ainsi ?Non, elle n’avait pas le droit de se poser ce genre de questions. Elle était une amazone, et ne devait en aucun cas se laissé amadouer par ces formes humaines… n’étaient-ils pas la cause de la réclusion de son peuple, de la mort de sa mère, de la souffrance de ses aïeules ??

Un cri vint interrompre ses pensées. Son éducation reprenant le dessus, un sourire haineux vint se peindre sur son visage.
« Un de moins … »
Un homme est une bête à abattre et à haïr, voilà ce qu’on lui avait appris, voilà la phrase avec laquelle elle avait grandit. Jusqu’à un certaine période elle avait continué à obéir aveuglement à cet ordre, ne cherchant pas plus loin la cause de sa haine naturelle pour ces êtres, jusqu’aux jour où elle connut véritablement la signification de ce mot… La haine...

Par Lo-My le 30/5/2002 à 20:18:09 (#1557503)

lLa haine… un sentiment qu’elle croyait connaître, qu’elle pensait avoir exploré sous tous ses angles… Lo-My avait tellement entendu parler des actes innommables dont étaient coupables les hommes, et son éducation aidant, le simple vue de ce genre d’humain lui donnait l’envi de tuer… Rien ne l’impatientait plus que d’attendre le jour où enfin elle pourrait planter une de ses flèches dans la chaire d’un être vivant, d’un homme… Alors pour passer le temps, la petite amazone développa une véritable passion pour les créatures qui peuplaient la clairière qui se trouvait à quelques pas du camp. Elle s’y rendait souvent, accompagné parfois de sa chère jumelle, Opheylia. Elle apprit à connaître ses fils du vent, à les aimer, à les aborder.
Et c’est en partie "grâce" à eux qu’elle découvrit le véritable sens de ce sentiment encré dans le cœur de tous les membres de son clan.
C’était un jour banal, mais il changea toute la mentalité de Lo-My. Ces hommes avaient tué la mère de Lyronn, doucement, cruellement. Et quand elle les vit approcher leurs armes de son ami, elle avait alors connu une rage indescriptible. Jamais elle ne se serait cru capable de venir à bout seule des ces monstres, mais la folie qu’ils avaient éveillée en elle en décida autrement. Elle tua pour la première fois, n’y prit aucun plaisir…

Après cet "incident", Lo-my ne put plus jamais tuer sans raison. Maintenant qu’elle avait découvert la véritable folie dans laquelle vous plonge la haine, elle ne raisonnait plus comme avant… La simple vue d’un homme ne suffisait plus à lui donnez envie de voir couler le sang…
Voilà pourquoi elle avait depuis laissé la vie sauve à plusieurs hommes, les pensant dignes de vivre… Elle ne tuait plus par vengeance, mais par nécessité… C’est sûrement cela qui lui avait valu son exclusion… La mort qu’elle ne leur avait pas donné avait été interprété comme un signe de faiblesse, et apparemment avait été jugé comme dangereux pour son peuple… Elle n’avait maintenant comme seule famille sa jumelle, Lyronn et son troupeau… Elle n’était plus une amazone de clan de Zyiah, mais elle le restera, à sa manière… mais pour cela, peut-être lui faudra-t-il changer de vie, abandonné son passé…

Lo-My se saisit de la fleur sombre qu’elle avait emporté et resta longtemps à la contempler.


[L'histoire des hommes qui ont tué la mère de Lyronn à déjà été écrite sur le post "Un étalon couleur d'ébène". Je n'ai donc pas jugé nécessaire de la réécrire en détail…]

Par Opheylia le 30/5/2002 à 23:09:48 (#1558618)

*passe discrètement* Un étalon couleur d'ébène:chut:
To be continued... Demain... ;)

Par Opheylia le 31/5/2002 à 22:17:00 (#1564861)

Le jour se levait à peine sur les bois que la jeune fille ne se décidait à quitter, envahie d'une mélancolie latente aux nuances bleues-grises qui incitait à l'inactivité, chose qu'elle n'avait connu de toute sa vie ou presque. Toujours occupée à une chasse quelconque, ou guettant les bois qu'elle connaissait si bien, cette nouvelle sensation étrange la laissait déconcertée. L'ancienne Amazone (de la tribu) laissait file le sable éblouissant de la vie entre ses mains desserrées de son fidèle arc...

A peine réveillée, elle trouva la couche de sa jumelle inoccupée, et eut un rire léger dans la cabane déserte. Enfilant rapidement le cuir assoupli dont le contact sur sa peau lui était devenu naturel, elle quitta la modeste demeure et s'éloigna dans les bois, ombre dans la clarté douce et diffuse de l'aube timide.

Débouchant sur la clairière qu'elle connaissait si bien pour y être venue avec son âme jumelle, elle trouva celle-ci sur un rocher baigné des rayons naissants du soleil. Opheylia s'approcha doucement de cette silhouette qui lui ressemblait tant, s'arrêtant à quelques pas d'elle, qui l'avait senti arriver avec un sourire léger.


Bonjour à toi, ma Lo... Rêveuse ?

L'air interrogatif, elle s'assit près de sa jumelle, ses prunelles d'ombre fixées sur elle.

Par Lo-My le 1/6/2002 à 10:30:48 (#1567196)

Lo-My accueillit d’un simple sourire sa jumelle… Longtemps elles restèrent sans parler, mais la jeune amazone sentait sur elle le regard interrogateur de sa sœur, alors, pour rompre ce silence, elle commença :
« Qu’allons nous faire maintenant ?… »

Quelques mots tranchants, mais posés sur un ton neutre… Cette question elle l’avait tournée et retournée dans son esprit sans jamais y trouver de réponses… enfin peut-être n’avait-elle pas tenu compte des solutions qui lui étaient venues…

Par Opheylia le 2/6/2002 à 12:19:36 (#1575491)

Elle laissa un insidieux silence s'établir quelques instants, songeuse, avant de prendre la parole doucement, dans un murmure qui paraissait cristal prêt à mourir dans le vent.

Ma douce soeur... Il n'est plus possible de continuer ainsi, je crois, nous nous étiolerons vite dans cette forêt désertée, certes délicieuse mais désertée... N'est-il pas temps de la quitter ? Je pense que nous avons bien besoin de changer d'air... Louer une chambre à l'auberge de HavreClair, tout près ? Je te laisse libre, ma Lo, mais j'aimerais te voir à mes côtés...

Les yeux troublés, elle attendit la réponse de sa vis-à-vis.

Par Lo-My le 2/6/2002 à 14:03:37 (#1576169)

Quitter la forêt… Lo-My y avait tellement pensé, mais à chaque fois elle n’avait pu refouler les larmes qui lui amenait cette solution…
Elle aimait tant ce lieu, cette maison… mais c’était également le terre de Lyronn, et elle n’aurait jamais osé songé l’éloigner de ce paradis. Malheureusement, sa jumelle avait une fois de plus raison. A rester ici, elles couperaient toutes relations avec les mondes des hommes (plutôt des femmes) et rester si près du territoire de Zyiah pouvait un jour se réveler fatal…


« Je ne pourrais me résigner à quitter définitivement cette terre Opheylia, et encore moi ce peuple…mais je ne peux non plus songer à te laisser partir seule... »
Sur ces mots elle désigna le vaste troupeau qui se mouvaient sous elles.
« Je pense que Lyronn me suivrait si nous partions en ville, mais je ne peux lui demander, il en souffrirait certainement… Je t’accompagnerais jusqu’à Havre-Claire, mais je ne peux encore te dire si j’y resterais… »

Elle baissa le regard, rangea la délicate fleur qu’elle tenait dans ces mains dans une de ses poches, et s’empara de son arc et ses flèches. Se relevant, elle rabattit la capuche de sa cape, de façon à dissimuler les larmes qui inondaient son visage, mais elle savait que sa chère sœur ressentait sa peine, son hésitation…

Lo-My était prête à se mettre en route… et avait déjà prit sa décision, mais ne pouvait encore la dire…

Par Opheylia le 2/6/2002 à 15:04:21 (#1576555)

Elle sentait cette peine terrible, ces effluves de tristesse qu'exhalaient son âme jumelle, et en souffrait elle aussi. La jeune fille n'osait néanmoins prendre sa jumelle dans ses bras, retenue par une pudeur étrange. Elle reprit son arc sans dire mot, et prit la direction de leur cabane, aux côtés de sa moitié.

En entrant dans la seule et unique pièce, elle se dirigea sans hésitation vers un coin où était déjà déposé le paquet qui contenait le minimum d'affaires nécessaires pour vivre à l'auberge. Elle le jeta sur son épaule, silencieuse, et reporta son regard d'abysse sans fin sur Lo-My, s'interdisant intérieurement de céder aux larmes, s'ordonnant d'être forte pour elle, par elle...

Par Lo-My le 2/6/2002 à 19:16:53 (#1578177)

Elle avait suivi sa sœur sans prononcer un mot. Le regard toujours à terre, abattue… Quand elles arrivèrent devant leur petit abri, elle laissa seule sa sœur y entrée pour y chercher ce dont elle avait besoin. Lo-My ne voulait rien de plus, elle emportait toujours avec elle ce dont elle avait besoin, et ne voulait rien d’autre.
Petite cabane de bois, elle se fondait dans les arbres qui l’entouraient. Elle était presque aussi vielle qu’elles… Comment pouvaient-elles l’abandonner ainsi… La jeune ne comprenait pas encore pourquoi il fallait abandonner tout ceci… leu passé, leur histoire, tout allait s’effacer doucement, douloureusement.
Perdu dans de tristes pensée, Lo-My n’avait pas entendu venir l’ombre qui s’approchait maintenant d’elle. Ce n’est que quand elle sentit un poids alourdir ses épaules, qu’elle s’aperçut que son ami l’avait rejoint.

« Tu es donc venu… »

La jeune amazone caressa longuement le chanfrein de l’étalon, attendant que sa sœur sorte. Les larmes qui il y a quelques instants inondaient son doux visage avaient rapidement séché, et quand le regard de sa jumelle se porta sur elle, elle put lui répondre par un sourire. Elle était maintenant décidé…
« Lyronn et bien capable de nous porter toutes les deux… »
Sur ce, la jeune amazone enfourcha habillement son ami, et tendis sa main à sa sœur.


« Elle a toujours été forte pour moi, elle a souvent supporté mes peines sans rien dire… Oh ma douce sœur, si tu savais comme je tiens à toi… Jamais je n’aurais pu te laisser partir sans moi… »

Par Opheylia le 3/6/2002 à 21:37:00 (#1586270)

Elle prit la main de sa soeur et monta sur Lyronn derrière elle. La jeune fille sentait une communion étrange en cet instant, cette fusion des âmes étrangère au monde extérieur, sans un mot prononcé elle sentait son âme jumelle dans chacun de ses gestes et pensées. Inconsciemment, elle savait que son double allait rester ; il ne pouvait en aller autrement. Mais plus réellement lui restait une sorte d'appréhension de la voir disparaître dans les sous-bois, cette peur panique de voir s'écrouler un pan de son âme dans les ténèbres.

D'un accord tacite avec Lo-My dont elle tenait les hanches, elle éperonna le cheval qui s'éloigna en direction de la ville, lointaine... Qui apparut bien plus vite qu'elle ne le pensait. A la vue de cette civilisation bruissante, tous ses doutes lui revinrent à l'esprit, et sentant son hésitation, le cheval continua son chemin, mais au pas, vers les lumières et la vie pétillante de HavreClair...

Par Opheylia le 10/6/2002 à 20:12:40 (#1629852)

HavreClair s'éveillait à peine en cette matinée, bruissant déjà d'une vie encore quelque peu brumeuse. Opheylia, toujours chevauchant derrière Lo-My, dirigeait de ses gestes ses deux compagnons vers la taverne située le long de l'une des arêtes principales. Les sabots de Lyronn résonnaient dans l'air encore frais de la rue presque déserte, à l'exception de quelques passants, le plus souvent trop affairés à leurs propres affaires pour porter attention aux arrivantes. Certains néanmoins se retournèrent dans leur sillage, détaillant d'un oeil ironique leurs frustres de cuir passé, ricanant de l'orgueil se dégageant du petit équipage.

Les soeurs, semblant miroir l'une de l'autre, finirent par atteindre l'auberge dont l'enseigne volait paresseusement au souffle du vent matinal. Opheylia descendit lestement de cheval. Il n'était plus temps d'hésiter... Sous peine de revenir en arrière. Elle tendit une main affectueuse à Lo-My...

Par Lo-My le 11/6/2002 à 19:16:07 (#1636645)

Elle se saisit la main de sa sœur, et habillement, mit pied à terre. Elle rabattit alors la capuche de sa cape sur son fin visage, par habitude. Elle n’aimait se dévoiler à des inconnus, et c’était une manière de se cacher, de se protéger. Ce morceau de tissu ne l’avait jamais quitté.
Quand il lui cacha en partie les yeux, la jeune amazone se rendit compte qu’il était imprégné de milles odeurs. Il embaumait le parfum de bois, et on pouvait également y deviner cette senteur donc raffolait Lo-My, trace de son temps passé auprès des chevaux. Elle regarda ensuite tendrement son étalon. Elle voyait nettement qu’il ne désirait en aucun cas la quitter, mais elle ne pouvait non plus l’obliger à vivre dans une écurie. Cheval sauvage, il n’avait jamais vécu bien loin d’elle, et encore moins dans un lieu clos… Pourtant il ne partirait pas.


Attend-nous ici Lyronn… Je reviendrais vite.

Les deux jumelles entrèrent alors dans l’auberge, mais avant de pénétrer dans ce lieu qu’elle ne connaissait pas Lo-My jeta un regard rempli de tristesse en direction de son passé… cette forêt qu’elle aimait tant. Elle entendit également le doux hennissement de son ami. Presque imperceptible, il résumait à lui seul l’hésitation qui envahissait maintenant l’étalon, et l’inquiétude qui le saisit quand il vit s’éloigner de lui sa cavalière. Il resta cependant à sa place, tel que lui avait ordonné la jeune femme.

Nous y retournerons Lyronn… un jour…

La jeune amazone n’appréciait guère d’être enfermé entre quatre murs, mais elle aurait suivi sa chère sœur jusqu’en enfer…

Je te laisse parler Ophey… je ne me pense pas capable de prononcer un mot à ces inconnus, sache seulement que j’aimerais n’aimerais pas me séparer de Lyronn… et encore moins cette nuit…

Par Opheylia le 13/6/2002 à 23:05:02 (#1651321)

Elle avait tout observé, silencieuse, sentant en elle chacun des remous qui altérait les certitudes de Lo. Elle n'osait ajouter quoi que ce fût, de peur de craquer elle-même, ne serait-ce qu'au hennissement déchirant de l'étalon. D'une main douce elle prit sa soeur par les épaules, geste de tendresse et de protection si l'on peut dire ; tentant de lui communiquer cette volonté qui la muait aujourd'hui d'évoluer... Un instant Opheylia se permit de la guider, sentant son hésitation. Elles franchirent le pas de l'auberge...

...et furent assaillies immédiatement par une atmosphère radicalement différente. Des fragrances douces-amères leur montaient à la tête, relents de boissons et de nourriture de toutes sortes. Fort heureusement la matinée s'éveillait à peine, et nulle agitation marquante ne troublait l'auberge. Quelques clients isolés, déjeunant entre deux baîllements, le tavernier au sourire jovial mais encore fatigué.

Guidant toujours sa jumelle en un slalom faussement amusé (et surtout inquiet) entre les parfums de l'auberge, la jeune amazone se dirigea vers le comptoir de bois grossier, fraîchement nettoyé. L'aubergiste leva une moue ennuyée vers les deux silhouettes semblables.


- C'pour quoi les d'moiselles ?

Déroutée, Opheylia sentit Lo-My frémissante.

- Euh... Vous resterait-il... Une chambre à deux lits ?
- Ce s'ra 50 pièces d'or la nuit ma p'tite demoiselle...

L'homme eut un sourire mielleux. Sentant la répulsion monter en elle, la jeune fille décrocha sa bourse d'un geste vif avant de jeter quelques pièces d'or qui tintèrent en retombant sur le comptoir. Son vis-à-vis leur tendit une clé noirâtre, leur indiquant une chambre au 1er étage.

Opheylia sentait l'appréhension de sa jumelle pour son étalon tant aimé. Hésitante, elle la laissa prendre la parole sur ce sujet, si elle le souhaitait...

Par Lo-My le 14/6/2002 à 21:31:33 (#1657072)

Lo-My avait gardé les yeux baissés, mais quand elle s’aperçut que sa jumelle s’était tu, et qu’elle semblait attendre quelque chose de sa part… elle leva son regard et le plongea dans celui de son double.
Ne prononçant aucune parole, elle fit comprendre à Opheylia qu’elle ne tenait pas à passer ses nuits sans Lyronn, du moins, cette nuit…

« Je t’ai suivie jusqu’ici ma chère sœur, mais avec tous ces changements, je ne pourrais me résoudre à abandonner toutes mes habitudes… je te laisse libre de passer la nuit dans cette auberge, dans un lit… mais si tu en fais ainsi, je ne dormirais pas auprès de toi ce soir… J’ai besoin de lui… ainsi que de toi pour vivre… mais lui n’a que moi… »

Prenant enfin la parole, la jeune amazone s’adressa à l’aubergiste.

« Je ne dormirais pas ici… »

Adressant un tendre sourire, quoique quelque peu forcé, à son double, elle sortit, rejoignant son ami… Une fois dehors, elle inspira profondément, s’imprégnant de cette odeur de liberté.

« A mon bon Lyronn, qu’il va nous être dur de nous habituer à cette nouvelle vie… Je ne suis en tout cas pas encore prête à dormir entre quatre murs… »

Sur ce, incontrolablement elle se mit à rire… elle ne savait pourquoi, mais elle était heureuse d’être là…

« Nous n’allons comme même pas la laisser seule ici… nous dormirons dehors, devant cette porte… Qu’en dis-tu ? »

Elle proposa alors à l’étalon une pomme qu’elle venait de découvrir dans une de ses poches. Puis elle s’assit dos au mur, observant avec attention les différentes personnes qui traversaient la rue, pressés, flâneurs…
Elle savait que grâce au lien qui l’unissait à Opheylia, celle-ci n’avait pas manqué une seule de ses réflexions…
Lo-My était heureuse d’être ici, d’avoir suivi sa sœur… mais elle ne pouvait pourtant pas encore résigner à dormir dans un lieu clos…

La jeune amazone laissa vagabondé ses pensées, caressant distraitement une fleur sombre aux tâches jaunes… son étalon s’était étendu à ses côtés… indifférents aux regards que leur portaient les passants, ils attendaient… Opheylia… la nuit… le lendemain…

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