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Vague récit sans importance
Par Felomes le 27/5/2002 Ă 21:53:06 (#1539134)
Nous étions en contrebas. Le reste de mes troupes et quelques mercenaires. Un combat très classique, mais pas à notre avantage. Du moins si nous n'avions creusé des tranchées au bas de la butte. Ostvarg était là , pas courant pour un baron. Enfin il a sonné le cor et a suivi ses troupes qui dévalaient la pente. Ca gueulait, ça je peux vous le dire. Nous, nous avions ordre de la fermer, et j'y tenais. On avancait doucement, pour pas arriver trop vite. Mais eux alors, ils gueulaient comme des porcs. Pour se donner du courage, tu sais. Le courage des porcs... les porcs ça s'égorge, et c'est plus ou moins ce qu'on a fait quand ils se sont vautrés dans les tranchées. Deux nuit à creuser ce large trou ! Ca payait, et plutôt bien. Tu comprends, c'est tout l'intérêt de faire la guerre autant sur le champ que par l'oreille. Les papiers, on les avait grapillés, aisés. Leur faire comprendre qu'on irait camper dans le creux, c'était facile. Tout s'achète, et la désinformation, puisqu'on appelle ça comme ça par ici, c'est une arme redoutable. Chez nous on dit plutôt "tirer l'oreille" ou "tirer la mauvaise oreille". Peu importe.
Enfin nous en étions là , à décapiter tout ce qui dépasse. De grands coups ! L'abattoir ! Des fontaines rouges. En général, les champs, ça flaire la fumée, puis la sueur quand on est près. Là , ça sentait le sang. Rien que le sang, avant qu'on y foute le feu. Fallait pas qu'ils sortent, évidemment. Et les autres, derrière, nous arrosaient avec leurs arcs. On n'en avait pas, ou peu. Le feu à la paille du trou, ça a fini par prendre. Ils ont cramé dans leur fosse, et je crois pouvoir dire que la fumée nous a caché des archers. Ca compte peut-être pas. Enfin par le revers, ils ont vite fini avec leurs copains, on avait prévu le coup. Tu te souviens, des gros bouillons ? Avec la viande qui remonte à la surface le temps de se faire dorer, pour replonger au fond de la marmite. Ca cuit, ça bout, et de grosses bulles éclatent comme des pustules.. la fumée qui te prend la raison, âcre, le temps de la cuisson. Après, tu te régale. Là , c'était un peu pareil. On voyait presque les pustules sur leurs visages. Deux cent soldats qui crament dans leur fosse, je peux te dire, ça fait du raffut, de la fumée, mais aussi encore une sacrée foutue d'odeur ! Et ben, foutre, on s'est régalés. Et pas qu'un peu !
Je crois que c'est dans ces moments là qu'on peut jouir, tu me comprends. C'est une victoire qui m'a fait bien sourire, sur le moment. Je me souviens d'un gars, dans mon camp. haut comme trois pommes, mais bien costaud. Pas du genre sauvage, tu vois, plutôt précis dans son estoc. Un dangereux, mais bien docile. Il avait été bon. Alors on a des usages, bien sûr, et lui - il avait fait partie de ceux du revers - se démenant comme dix bonshommes, avait mis au trou le baron et pas mal de gros bras. Des tournoyants, si tu situes, avec leurs épées hautes comme des montagnes, à tournoyer comme des idiots. Je lui ai dit qu'il pouvait bouffer le coeur du baron, un usage, tu sais. Ca se faisait, chez nous, et il l'avait mérité, je l'avais bien suivi. Mais quand je l'ai fait chercher, il chialait comme une bonne femme. J'ai pas compris sur le coup. En fait, il venait de tuer sa soeur, du camp adverse. J'avais oublié qu'il était de la baronnie, justement. Ca, vois-tu, ça m'a fait vraiment mal. J'essaie, en général, de rester neutre et correct, de pas manger dans l'auge des chiards. Mais de voir ce gosse, que j'avais en estime, aussi misérable à cet instant, ça m'a fait drôle. Tout le monde était là , autour, j'entendais déjà la pensée des soldats prêts à s'apitoyer. Mais j'étais trop bizarre en moi pour lui offrir sa récompense, le marquis.. ouais, le baron, encore fumant, porté à bout de bras par un lieutenant, le coffre encore tiède, le visage rouge et gonflé par les flammes qui lui avaient dévorées la tête.
Ca tu peux le dire ! Con, je me sentais ! Je n'aime pas me tromper sur un élément. Ni une ni deux, je l'ai fait mettre à genou, et je lui ai tranché la tête, à ce faux soldat chialeur, ce petit vers qui avait osé me faire passer pour jobard ! C'est ça, qu'on attend d'un bon chef ! J'ai bien montré sa petite tête à la troupe, et j'ai gueulé, de quoi calmer les élans sentimentaux des femelettes alentours. Je lui ait ouvert le coffre, et j'ai pris son coeur, je l'ai bouffé, oui ! Un soldat de mon propre camp, je lui ai bouffé le coeur, devant chaque camarade ! Du sang plein la barbe, et les yeux fous ! Qu'ils comprennent tous, enfin, que les émotions pleurnichardes sont du ressort de l'ennemi ! De l'ennemi uniquement !
*Felomes, emporté, boit violemment sa chope en se cognant les dents, renversant la mousse sur son armure*
Par Yodavid le 27/5/2002 Ă 22:07:26 (#1539246)
Cela dit, je vais quand même lire pour vérifier ;+)
Une âme torturée
Par Casus Orelen le 28/5/2002 Ă 7:21:14 (#1540802)
Ses mots seraient donc l'émanation d'une âme tourmentée et malmenée par un passé que l'on préfèrerait oublier. Je le regarderais à présent de la sorte...
*se caresse pensivement la barbe*
Par Fizban Krynn le 28/5/2002 Ă 8:25:50 (#1540997)
Quel évènement a pu rendre cet homme si dur, si violent, si imperméable aux sentiments.
Son passé reste sombre, puisse son éventuel futur être plus... proche de la lumière.
L'amour et la paix, voilĂ ce qu'il lui faudrait...
Fiz, rédempteur
Par Abel Dhyr le 28/5/2002 Ă 23:04:52 (#1546050)
Par BluT le 29/5/2002 Ă 0:16:22 (#1546455)
WAAARGH j'ai regardé GHOST OF MARS ce soir Felomes ca m'a trop fait penser à ton texte de ouf malade !!! ;p
PS : comment ca je regarde des film totalement stupides !!!
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