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Retour à Trandling - 1ère partie
Par Dodgee MIP le 17/5/2002 Ă 20:34:52 (#1481312)
Cette réédition, sortie sous la pression des éditeurs, n'a pas pour but d'être une version corrigée et remaniée des premiers écrits. Elle demeure relativement fidèle à la première mouture, avec toutefois quelques corrections orthographiques. Elle ne constitue en aucun cas la version finale qui sera retravaillée avant l'édition
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- Index -
Le départ
Après un premier départ en bateau et ayant du faire mot de rappel suite à un appel pressant venu de son île natale, le paladin en termine à nouveau avec ses préparatifs de départ.
Deux épées courtes croisées garde en bas sur les reins…
Deux épées longues, croisées garde haute à hauteur des épaules…
Un solide fléau accroché d’un coté et une hache d’arme de l’autre, prise dans une large ceinture enserrant un dur plastron de métal poli aux reflets bleutés…
Quelques poignards coincés par des lanières sur la poitrine et un lourd bouclier au bras gauche dont le poids est contrebalancé par celui d’un grand sac porté sur l’épaule droite…
Sur la tête un heaume de maille elfique, souple et léger pour le voyage, des gants de la même fabrication protégeant les mains. Le sac contenant le reste de l’équipement est beaucoup plus solide, destiné à être utilisé en bataille rangée pour y parer les coups les plus puissants mais inadéquat pour le long parcours à venir. Le contenu du sac étant complété d’une chemise propre, une couverture et suffisamment de nourriture pour tenir un bon mois.
Le paladin que l’on croise souvent à LightHaven, toujours prêt à apporter son aide à ceux qui en ont besoin n’a plus rien du rédempteur plein de bonté. Son regard est sombre. Aussi sombre que les nouvelles venues du nord. Trandling a cédé de nouveau. La cité, perdue par les troupes du Duc et envahie de barbares avait été libérée par les quatre mille lanciers d’un baron voisin qui en avait profité pour garder la cité sous son aile. Hélas il ne semble pas l’avoir gardée longtemps. Ses lanciers ont été vaincus par une force bien plus grande encore que celle qui a vaincu l’ancien Duc.
Le paladin repense à voix basse aux mots non-signés visiblement couchés à la hâte sur le parchemin qu’il a reçu :
Trandling est perdue. Les morts qui marchent ont quitté les terres maudites. Ils sont légion et se nourrissent des âmes des vaincus. Ils sont nombreux mais ils ne sont pas invincibles. En marchant sur Trandling, passes par les terres de Cymod. Une armée t’y attend. Kaastrig est mort. Mais son successeur a levé une troupe importante. Il entend profiter des troubles actuels pour envahir ses voisins et étendre son domaine. Profites-en.
Le paladin grommelle une sombre imprécation à l’attention du destin qui l’éloigne à nouveau des siens et pousse la porte du Kulgan’s, retrouvant Neo Doreggan et Gadjio
"- PrĂŞts Ă partir mes amis ?"
Les deux hommes hochent la tête en silence et se lèvent, empoignant leurs équipements respectifs*
"- Avez vous pu trouver quelques compagnons de route ? J’ai dans l’idée que nous ne serions pas trop si nous étions plus nombreux. Nous devrions peut-être attendre une heure ou deux que tous nous rejoignent… Allons à la fontaine, nous partirons de là ."
Le paladin quitte l’auberge, accompagné des deux hommes à l’humeur aussi sombre que la sienne.
(par Zeed Mithror)
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Alors qu'il entend son ami repartir accompagné du conseiller Gadjio et de son ami Neo Doreggan, Galadorn reste assis sur le banc qui fait face à la mer, le dos appuyé contre le solide mur de l'auberge.
Son regard vide tourné vers le ciel, comme en quête d'une réponse, il soupire.
"- Zeed" pense t'il.
"Tu pars de nouveau vers le nord, et encore une fois je ne puis t'accompagner. Sans un mot échangé entre nous, j'ai compris qu'un aveugle n'avait pas sa place dans ta mission.
Toutes ces années en ta compagnie, bien avant que tu ne deviennes ce paladin admiré de tous, nous étions comme deux frères, inséparables comme les deux faces d'une même lame.
Puis vinrent tes responsabilités, tant envers les pauvres et les démunis, que vers ta famille, et tes frères de l'ordre de la Licorne. Et moi-même je suis à blâmer d'avoir pris notre amitié pour acquise, tandis que les fêtes et ripailles du Kulgan's me tenaient éloignées de toi et de nos longs voyages à travers les îles du royaume.
Oh bien sur j'ai eu mon content de malheurs et de soucis, et le nécromancien Limish hante encore mes cauchemars. Mais rien ne saurait justifier ces longues absences et ces silences entre nous.
Tu es venu tout à l'heure, tout simplement, et même si je n'ai plus mes yeux pour voir ton attirail, j'ai entendu le cliquetis des mailles, le frottement des fourreaux contre ton havresac. Mes narines ont senti l'odeur de l'huile que tu emploies pour astiquer tes armes, le parfum musqué des onguents qui assouplissent et protègent le cuir avant un long voyage en mer.
Je ne suis pas rentré dans la salle commune pour te saluer, je suis resté derrière la porte du couloir. Je savais les mots vides que nous aurions échangé.
Tu as laissé un message a Geena, et c'est d'une voix douce qu'elle m'annoncera ton départ, à un moment ou elle pensera la nouvelle moins douloureuse.
Zeed, mon ami, je t'aurais accompagné à Trandling si tu me l'avais demandé. Mais je sais la discussion vaine, et plutôt que nous quitter en colère l'un contre l'autre, alors que tu n'aurais cherché qu'à me protéger, j'ai préféré que tu partes sans me voir.
Va Zeed, paladin de la Licorne, pars au-delà des mers et reviens-nous encore une fois sain et sauf. Malgré le temps qui passe, malgré les épreuves, notre amitié restera aussi forte qu'elle l'a été.
Va mon ami, et que les Dieux te protègent."
Hauts dans le ciel d'azur, les nuages blancs défilent dans une danse lente et soyeuse.
(par Galadorn)
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Myriame l’entendait faire les cent pas, ses bottes frappaient le parquet de la chambre sur un rythme rapide, pour une mélodie inquiétante. La jeune femme était à la fois déterminée et désemparée. La nouvelle avait quelque chose d’odieux, ce quelque chose qu’elle connaissait même trop bien, elle reconnaissait là le propre des coups du Destin qui s’acharnaient à détruire sa vie. Les contradictions et les dilemmes, les angoisses et les pleurs, son existence n’était faite que de ricochets interminables sur la quiétude du bonheur.
Raide sur sa chaise, les traits tirés, elle appréhendait le moment où la porte s’ouvrirait à nouveau. Elle redoutait d’avoir encore à lui parler car elle redoutait de céder à ses arguments. Il avait raison, c’était chose sûre. Mais elle n’avait aucune envie de suivre des arguments, pour cette fois elle devait suivre son coeur. Les yeux dans le vague, elle l’entendait quand il était venu la trouver.
"- Je ne veux pas user de détour pour vous confier ceci, demoiselle Myriame, avait-il dit. Je dois partir, c’est imminent, et il est possible que ce voyage n’ait pas de retour. Pour vous, cela ne fera pas de différence et tant que je serai loin, ma demeure sera la vôtre. "
Puis il s’était tu, comme s’il s’attendait à ce que la discussion s’arrête là , comme s’il était certain qu’elle acquiescerait sans mot dire. Elle ne le vit pas de la même façon, et des notes de véhémence percèrent dans la voix fatiguée de la jeune femme.
"- Vous partiriez, messire Gadjio ? Vous quitteriez le Royaume ? Et quel voyage mérite plus que vos obligations ici même ? Est-ce la mort que vous allez chercher en d’autres terres ? "
Il y avait on ne savait quoi de lugubre dans sa façon de prononcer le seul mot « mort ». Comme horrifiée et dégoûté, avec en sus une mélancolie ineffable. Gadjio lui répondit avec calme, aussi imperturbable qu’à l’ordinaire.
"- Appelez cela Croisade, mademoiselle. Je vais rencontrer la mort, vous l’avez deviné. Mais je ne compte rien lui accorder, nous partons pour la chasser d’un sol qui ne méritait pas de souffrir encore.
- Nous ? Qui vous accompagnera ? Est-ce une guerre ? Vous nÂ’avez rien dÂ’un soldat, pourquoi voulez-vous... ?
- Je le fais pour un ami, demoiselle Myriame. Et peut-être pour moi, aussi. J’accompagnerai Zeed Mithror avec Neo Doreggan et les autres hommes qui auront la vaillance nécessaire nous suivrons. "
La jeune femme se crispa de façon perceptible. Une question naquit sur ses lèvres mais elle ne trouva pas la force de la poser. Gadjio y répondit tout de même.
"- La passe de Trandling est une nouvelle fois à feu et à sang. Une armée de morts s’est levée contre les vivants et tout ce qui peut être fait pour les repousser doit l’être. Soyez rassurée, mademoiselle, rien ne changera pour vous deux, je vous en fais la promesse.
- Par tous les dieux... l’Histoire ne fait-elle donc jamais autre chose que de se répéter sans cesse ? Combien d’innocents paieront encore le lourd tribut de la guerre ? Il faut que je parte avec vous. Il faut que j’empêche de nouveaux massacres.
- Vous n’êtes pas raisonnable, mademoiselle. Votre place est ici. Vous avez déjà beaucoup donné et trop souffert, vous ne méritez plus que calme et bonheur, maintenant.
- Le bonheur ? Il me fuit. (sa voix était plus triste qu’amère) Je ne peux espérer avoir un instant de quiétude en sachant par ailleurs que mon pays est en proie à la guerre. Il me faut partir.
- Il nÂ’en est pas question. Votre enfant a besoin de vous, voulez-vous faire de lui un orphelin ? Restez ici pour vous en occuper. Je vous ai offert mon toit pour ne pas quÂ’ils le retrouvent, ne lÂ’abandonnez pas maintenant.
- J’ai tout perdu, messire Gadjio. Après la dernière guerre de Trandling, j’ai vu les ruines du pays. J’ai senti l’odeur des chaumières en cendres et des corps pourris. J’ai perdu ma famille, j’ai perdu mon mari ; peut-on vivre sans âme ? Il ne me reste que mon enfant et pour lui mes journées sont inquiétude et mes nuits sont angoisse. Je dois désormais faire face et prendre mon Destin en main -je ne peux plus être son jouet. "
Il allait objecter quelque chose mais elle leva la main pour lÂ’interrompre et poursuivit.
"- Si vous vous en sentez capable, je vous confie la charge de ma fille. Vous avez beaucoup à faire en Goldmoon, je le sais. Et je suis plus compétente que vous pour battre une armée de mort-vivants. Je prendrai donc votre place. "
Son ton était celui de l’intransigeance et la détermination qui animait ses traits avait quelque chose de faux sur ce visage si naïf, même marqué par la lassitude comme il l’était. Gadjio décida que la conversation n’irait pas plus loin sans le secours de nouveaux arguments et il alla s’enfermer dans la chambre attenante sans plus un mot.
A présent, cela faisait près d’un quart d’heure qu’il arpentait la pièce et Myriame se doutait qu’il ne tarderait plus à revenir à la charge. Lorsqu’il rouvrit la porte, elle fut bien incapable de lire sur son visage la décision qu’il venait de prendre...
(par Myriame)
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Je ne sais que faire. Je suis fatigué d'avoir toujours à peser des pour et des contre, j'aimerais avoir le droit de décider comme cette femme, sur la foi de mes sentiments et pouvoir céder aux coups de tête. Mais il n'en est pas question.
J'ouvre la porte, ma décision est prise. Elle attend toujours, le regard qui se veut ferme voilé de désarroi. Elle ne voudra rien entendre et je n'espère pas parvenir à la convaincre, à la voir ainsi j'en suis à présent certain. Qu'importe, je n'ai pas le choix, elle ne l'aura pas non plus.
"-Vous pourrez partir quand bon vous conviendra, mademoiselle", fis-je d'un ton Ă©gal.
J'attends un instant, pour apprécier l'expression de surprise qui se dessine sur son visage, aussi transparent qu'une coupe de cristal. Et je poursuis, avant qu'elle n'ait le temps de réagir vraiment.
"-Je ne m'occuperai pas de votre fille. Partir, c'est l'abandonner. "
Combien il est douloureux de voir cette jeune femme se déchirer devant un tel dilemme... Je retrouve sur ses traits tous les détails des émotions qui la traversent, ses yeux sont exempts de reproches, elle semble assumer de son mieux les pensées qui déjà la torturent.
"-Je partirai dès que les autres seront prêts", conclus-je enfin, sans qu'elle n'ait seulement ouvert la bouche pour parler.
Puisqu'elle ne paraît pas décidée à réagir, je lui lance un regard désolé avant de quitter la petite maison. Malgré moi, je m'étonne une dernière fois de cette détermination encore visible sur son visage.
(par Gadjio)
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Pressant le pas, Myriame arriva rapidement à la fontaine. Elle reconnut sans aucune peine le Paladin bardé d'un ratelier stupéfiant. Elle-même avait simplement passé la robe blanche que lui avait offerte le grand prêtre et ne portait aucun autre bagage. Sa présentation fut tout aussi sommaire :
"- Je m'appelle Myriame et je remplacerai messire Gadjio, nobles combattants. "
Elle s'inclina et Ă©pousseta son vĂŞtement comme pour montrer qu'elle Ă©tait prĂŞte Ă partir.
Quand Gadjio revint Ă sa demeure, un parchemin l'attendait sur la table, par opposition Ă son hĂ´te qui, elle, avait disparue.
(par Myriame)
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Le paladin accueille ses compagnons les uns après les autres.
"- Hmm Damoiselle Myriame... Est ce ce Gadjio là que vous voulez remplacer à nos cotés? "
Il s'Ă©carte d'un pas, lui laissant apercevoir Gadjio en grande discussion avec Neo DoreggaN.
"- Ne vous en faites pas pour votre enfant, si vous le confiez au temple il sera bien gardé. Moonrock sait bien mieux protéger les enfants qu'elle a sous son aile qu'une dragonne en furie ses petits. Et c'est tout à son honneur. "
Se détournant, le paladin s'adresse à tous :
"- Allons, il nous faut prendre le bateau pour rejoindre le continent. Et de là ... Nous irons en Cymod. Vous verrez, une armée nous y attend. Nous partons à l'aube. Profitez bien de votre dernière soirée sur ces terres. "
(par Zeed Mithror)
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Une lourde armure d'adamantite sur le dos, un heaume et un sac rempli de victuailles à ses pieds, le guerrier à la stature imposante s'affaire à polir cette étrange épée qui le fascine depuis qu'il l'a trouvé.
Gadjio, l'air sombre, est en train de lui parler. Cependant les mots ne lui parviennent qu'en écho, l'homme est bien trop plongé dans ses pensées pour pouvoir réellement se concentrer sur la conversation.
Ce départ était si soudain, il n'avait jusqu'alors que très peu réfléchi à ce qu'il pouvait se passer en dehors de Goldmoon, et aujourd'hui il était prêt à partir pour une contrée qui lui était totalement inconnue. Il n’avait pas même hésité la moindre seconde lorsque le paladin Zeed Mithror lui avait proposé ce périlleux voyage : se retrouver en la compagnie d'un tel héros était pour lui une raison suffisante de braver mille dangers.
Ses pensées s'effacèrent l'espace d'un instant lorsqu'il vit apparaître une jeune femme qu'il n'avait encore jamais rencontrée. Il la salua d'un hochement de la tête, puis revint à ses affaires. Après avoir rangé sa lame dans son fourreau, l'homme entreprit de nettoyer la lourde hache de guerre qui était posée à ses cotés, il se replongea alors dans ses pensées, tendant de temps en temps une oreille discrète aux discussions de ses compagnons.
(Par Neo Doreggan)
Par Llenlleawg le 18/5/2002 Ă 1:05:24 (#1482792)
La réédition s'imposait pour ceux qui comme moi ont raté la première diffusion.
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