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Conte du troubadour: Le lac argenté

Par Dodgee MIP le 11/3/2002 Ă  12:21:39 (#1099199)

Le troubadour s'installa doucement sur la fontaine, comme Ă  son habitude. Pour attirer l'attention de la foule, il commenca comme Ă  son habitude Ă  interpeller les passants, les curieux et autres visiteurs, avant de finalement monter d'un pas leste sur le rebord de la fontaine, et de faire face Ă  son public.

Dames et damoiseaux, aujourd'hui, et pour vous satisfaire, voici une histoire ancienne, une de ces légendes qui ont inspirés tant d'artistes et qui remontent aux elfes eux mêmes!

Ce faisant, il chercha rapidement du regard dans l'assistance ces jeunes hommes qui lui réclamaient régulièrement des contes et des légendes sur les elfes, et satisfait, reprit.

C’est une ancienne histoire, celle d’un amour que l’on aurait cru impossible. En ce temps là, les elfes étaient nombreux, alors que les hommes balbutiaient à peine de par le monde d’Althea. La jeune fille se nommait Silvera, qui, si elle avait déjà vécu bien plus qu’une existence humaine, demeurait à bien des égards jeune parmi les siens. De sa mère, elle avait les traits et ces longs cheveux noirs qui cascadaient dans son dos, et de son père, ce regard aux yeux d’argent, comme un songe descendu des cieux. Curieuse et avide de liberté, elle aimait à arpenter les terres avoisinantes, loin, bien loin des limites du village. Là, au creux de la nuit, elle observait ces peuplades avec lesquelles les elfes avaient bien peu de rapport, ces êtres dont la civilisation semblait frustre et barbare. Quels êtres auraient pu soutenir la comparaison avec les luxuriantes cités des elfes, ces chefs d’œuvres que nul humain n’a jamais su égaler ? Plus d’une fois ses pas l’avaient amené dans ces régions sauvages, où nul ne venait guère que pour chasser. Et ce fut lors d’une de ses promenades nocturnes qu’elle fit sa rencontre.

Ce soir là, sous le regard protecteur de la lune, elle était parvenue aux rives d’un petit étang isolé. Le calme du lieu et la douceur de la nuit semblaient l’inviter à se reposer quelques instants. Elle était à présent bien loin du village, et une petite halte ne pouvait lui faire de mal. Alors qu’elle s’asseyait au bord de l’étang, elle remarqua enfin cette silhouette qui se reflétait à la surface de l’eau, et son regard, nullement gêné par l’obscurité, se leva pour apercevoir un homme qui s’était immobilisé en la voyant. Il avait ce visage vague et distant, celui de ceux qui semblent toujours voir plus loin que l’horizon. Vêtu d’une simple tunique de cuir, d’un pantalon de toile sombre, il était de stature moyenne, les cheveux en bataille comme s’il avait du fuir un démon, mais gardait toutefois une prestance rare pour un humain. Dès l’instant où son regard s’était posé sur la jeune fille, il n’avait osé bouger le moindre muscle, de peur de faire disparaître cette apparition merveilleuse. En silence, les deux s’observèrent un instant sans qu’aucun ne se décide à approcher. Finalement, elle lâcha un petit rire, amusée par la situation, avant de se redresser pour s’approcher de lui. Illyam, car c’était son nom, ne pouvait guère comprendre cette langue chantante mêlée d’émotion que les elfes employaient, pas plus qu’elle n’aurait pu comprendre ce langage rustre et simpliste des hommes. Pourtant, lentement, comme rapprochés sous la lueur de la lune, tous deux commencèrent une discussion qui ne devait s’achever qu’au matin. Illyam était un voleur, qui avait eu le malheur de s’attirer les foudres des puissants. Exilé, traqué, il avait fini par se réfugier dans ces régions inhospitalières encore sauvage, où, pensait il, nul ne viendrait le chercher. Depuis quelques temps déjà, il se cachait dans les environs une fois un de ses larcins accomplis, afin de se faire oublier quelques temps, mais toujours planait sur lui la menace qu’une de ses victimes ne se décide à lui faire payer cher. Mais sous ses dehors fantasques et puérils, il dissimulait cette nature sensible et touchante, qui n’échappa pas à Silvera. Bientôt, la curiosité devint intérêt, et l’intérêt, amour…

Chaque soir, les deux amants se retrouvaient aux rives du petit lac, vivant sans y penser un amour qu’aucun n’osait évoquer. Ce cruel sentiment qui semblait impossible, pour l’un comme pour l’autre, tant il aurait été impensable, alors, pour une elfe de s’attacher à un humain, fut il un prince. Et chaque matin ils se séparaient avec la promesse de revenir. Jusqu’au jour où Illyam ne vint pas. L’attente interminable dura jusqu’au matin, en vain. Le soir d’après et les nuits suivantes ne virent pas non plus sa venue, alors que la peur et la tristesse se mêlaient en elle. Bientôt le désespoir vint comme une tempête, balayant les craintes et les attentes, ne laissant que cette frêle silhouette se lamenter au bord de l’eau. Une nuit, dans un geste désespéré et ne voyant d’autres issues à sa douleur, elle se jeta dans le lac pour y chercher la mort, ne pouvant plus supporter ces larmes qui ruisselaient chaque soir. Comment aurait elle pu savoir, alors, qu’Illyam avait été fait prisonnier, et se languissait comme une âme en peine ?

Quand enfin il fut libre, il n’eut qu’une pensée en tête, avec cet espoir fou de revoir son aimée. Et ses pas l’emportèrent vers ce lac si cher à ses yeux, pour attendre la nuit, et celle qui occupait ses pensées. Mais las, il ne pouvait voir sa belle reposant au fond du lac, frappée du plus cruel des sentiments, et bientôt sa joie disparut tandis que la lune montait haut dans le ciel. On raconte que sa détresse toucha Sélène, qui telle la lune éclairait cet homme qui aurait voulu mourir pour revoir Silvera. Pleine de compassion pour cet amour si pur, elle leur accorda la possibilité de se revoir, même par delà la mort. On raconte que les soirs de pleine lune quand celle ci se reflète sur l'eau, une silhouette hante la surface du lac, celle d’une jeune fille elfe qui attendrait son amant. Ce même amant qui toute sa vie durant revint sur les rives du lac pour revoir celle pour qu’il aimait à en mourir, ces nuits où la lune les protégeait du monde. A sa mort, il souhaita demeurer sur les rives du lac, jusqu’à ses derniers instants… La légende veuille qu’un arbre aie poussé sur les rives à l'endroit précis où son corps repose l'étreignant de ses racines, et que ses branches effleurent la surface de l'étang, comme une douce caresse. Elle raconte aussi que désormais deux silhouettes hantent la surface de l’étang les soirs de pleine lune, et qu’enfin réunis ils connaissent le bonheur. Et si vous vous promenez, d’aventure, sur les terres de Stoneheim par un soir de pleine lune, peut être pourrez vous les entendre murmurer, comme le vent entre les feuilles de l’arbre, ces douces paroles d’amour, qui sont désormais éternelles.

Laissant les dernières paroles retomber, et sans oser briser le silence, il regarda simplement avec des yeux clairs ces visages qui, plus que des paroles, témoignaient de l'impact de son histoire sur son auditoire...

Par Azulynn le 11/3/2002 Ă  12:46:47 (#1099366)

En silence une jeune femme scruta longuement le conteur, de ses yeux brillants parsemés d'émeraude. Nulle parole ne franchit ses lèvres, mais quiconque aurait observé son regard, aurait compris toute l'émotion que lui inspirait ce récit conté avec tant de talent.

( :amour: )

Par Ethel Tvar le 11/3/2002 Ă  12:49:12 (#1099379)

emu par l'histoire du conteur :

Cette histoire est tellement magnifique . L'amour vrai et pur transcende meme la mort et perdure a jamais ...

Par Dodgee MIP le 11/3/2002 Ă  14:40:48 (#1100139)

Le silence, enfin, est brisé par ces quelques applaudissements, timides de la foule, alors que le troubadour salue son auditoire. Mais plus que ces applaudissements, c’est l’émotion qu’il peut lire dans les regards, dans ces yeux si vivants, qui lui cause un tel plaisir. Là, dans la foule, il croit reconnaître un visage, puis un autre, plus loin, il voit même le barde royal, qu’il avait déjà croisé sans le connaître alors qu’il racontait une histoire sans grande prétention. Inclinant rapidement la tête pour saluer un confrère, et heureux de le revoir à une de ses prestations, le troubadour descend finalement du rebord de la fontaine. Ethel lui avait parlé du fameux concours royal, dans lequel il remettrait son titre en jeu afin que le roi puisse voir les artistes et bardes du royaume. Le temps viendrait sûrement, où il pourrait à son tour concourir, mais pour l’heure, il se contenta de ramasser les quelques pièces d’or que le public avait bien voulu lui laisser, avant de se retourner pour faire un dernier salut.

Par Yolinne MIP le 11/3/2002 Ă  14:50:38 (#1100210)

C'était la deuxième fois qu'au cours de ses promenades elle croisait ce troubadour. L'histoire qu'il avait raconté cette fois-là était vraiment touchante, et, en retrait, elle lui adressa un sourire, et hocha la tête pour le remercier de son talent. Il faudrait qu'un jour elle aille lui demander son nom, se dit-elle en souriant.

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