Une renaissance

Par Ysengwen le 4/3/2002 à 19:25:52 (#1063193)

[Vieux truc que j'ai retrouvé sur mon disque dur, ITG ça fait plus d'un mois que j'ai mes nainailes :p *lisse amoureuseument ses plumes*]

Un pilier de feu fantasmagorique troua l'obscurité, venant embraser de flammes sans chaleur la pierre blanche du temple d'Artherk de Lighthaven. A l'intérieur un bref flamboiement illumina la pénombre qui rêgnait, interrompue par quelques chandelles de loin en loin. Ouverte à toute heure la chapelle était cependant quasiment déserte, seule une paire de prêtres s'y affairaient encore au coeur de la nuit.

Une nouvelle éruption de flammes spectrales bleutées illumina la nef, auréolant une forme étendue au sol qui n'avait pas été là avant. Les prêtres s'arrêtèrent un instant puis reprirent leurs occupations sans un mot, le visage sombre, détournant leurs regards de la silhouette qui remuait faiblement. Une jeune fille dont le dos nu s'ornait d'une paire d'ailes immenses, noires comme la nuit. La possibilité de tuer ici les nouveaux Néphilims dans leur heure de plus grande faiblesse avait traversé plus d'un esprit plus d'une fois... mais quelques dévastations que puissent causer les ailés noirs sur les terres Althéannes c'était la volonté d'Artherk qu'ils vivent, pour un jour se joindre au combat contre le Héraut de l'Haruspice, la Liche qui drainait la puissance d'Artherk et d'Ogrimar et les aurait considérablement affaiblis et peut-être même anéantis sans les défaites qu'elle subissait face aux séraphes.

L'un des prêtres s'arrêta encore, regarda furtivement le visage de la nouvelle venue puis s'avança vers elle d'un pas décidé, les mains vides largement ouvertes et écartées du corps pour signifier ses intentions pacifiques, prononçant son nom d'une voix douce et apaisante comme s'il s'attendait à moitié à la voir lui bondir dessus pour l'égorger...
Qu'il était ensorceleur le chant de la puissance brute courant dans ses veines, à fleur de peau... le chant des éléments n'attendant qu'un geste pour se déchaîner, net et pur comme elle ne l'avait presque jamais encore entendu...
Un éclair grésilla à la verticale, allant heurter la voute de pierre. Le prêtre recula instinctivement.

Par Golgotha Lochly le 4/3/2002 à 20:10:01 (#1063558)

pom pom pom regarde autour de lui aller je suis pas pas méchant je t'en veux pas de pas m'aimer :p

pas mal ;)

Par Turin Endery le 4/3/2002 à 20:16:18 (#1063619)

Jolie :)

Par Ansi de Keyl le 4/3/2002 à 20:46:50 (#1063864)

Waow ;)

Par Leuan le 5/3/2002 à 13:30:11 (#1066507)

Sortant d'une des salles de lecture des ailes du temple une autre silhouette couverte d'une cape de laine écrue s'approchait et s'accroupissait à coté de la jeune femme. Ce n'était pas un inconnu non plus songea le prêtre qui ne réussit pourtant pas à se rappeler le nom du jeune homme. On le voyait assez souvent dans la bibliothèque... Etrangement sérieux pour son âge qui ne devait pas dépasser les 23 ou 24 ans. Mordant envers ceux qui lui semblaient pêcher par orgueil, faisant la sourde oreille aux fainéants mais refusant rarement un peu d'aide aux jeunes aventuriers désireux de s'en sortir par eux-mêmes. Incisif dans les débats de toute sorte auquels il participait volontiers, soutenant des points de vue dont on se demandait parfois si c'était vraiment les siens ou s'il ne les adoptait que pour mieux pousser ses interlocuteurs à exprimer entièrement leurs positions... quitte à tenir des propos qui auraient fait sourciller un garde royal passant par là ou un fidèle d'Artherk peu enclin à la discussion.

Leuan Ikinthil. Un jeune Rédempteur. La jeune fille que le prêtre avait connue sous le nom d'Ysengwen avait été une amie des Rédempteurs aussi. Renaissant sous le signe d'Ogrimar. Aucune surprise apparente pourtant dans l'expression du jeune paladin. Cherchant un meilleur éclairage l'Artherkien vit ses yeux rougis... Il avait su avant de voir. Avait même su quand venir attendre son arrivée à l'issue des Epreuves. S'en voulait-il ne n'avoir pas su la convaincre de ne pas accepter le marché de l'Oracle ? Il était assez connu pour tenter assez âprement de dissuader de renaître ceux qui lui tenaient à coeur.

Par Ysengwen le 13/3/2002 à 19:47:09 (#1112936)

Les motifs de laine rouge brodés sur le bord blanc cassé de la cape représentaient des oiseaux en vol, ailes déployées, des aigles peut-être. Ysengwen n'y avait jamais fait attention. Il est vrai que leurs échanges étaient restées essentiellement epistolaires, et que lors de leurs rares rencontres bien qu'amical et de conversation agréable il avait toujours gardé une certaine distance.
Elle tendit la main vers lui comme à tâtons. Un infime mouvement de recul de sa part, vite maitrisé, puis un bras offert pour l'aider à se relever; encore chancelante telle un poulain naissant encombré de ses trop longues jambes. Ils s'acheminèrent lentement vers la sortie.

Par Falvel Bagarth le 14/3/2002 à 7:33:24 (#1114704)

magnifique :)

la suite siou plé :)

Par Leuan le 14/3/2002 à 13:40:41 (#1115676)

Un bruit de sandales. Se retournant ils virent l'un des prêtres qui s'approchait en leur faisant signe.
- Une robe. Elle ne va pas sortir comme ça tout de même ? Si vous voulez bien déposer une obole dans le tronc des pauvres en passant...
La paire le regarda un instant comme s'il était transparent, sans comprendre. Comme surgissant de quelque rêve ils étouffèrent un rire embarassé et Leuan saisit le vêtement, commençant à aider la jeune fille à s'en revêtir, notant que la robe blanche bien que de coupe simple prévoyait un large décolleté jusqu'au creux du dos.
- Merci... J'avais des vêtements pour elle mais je ne sais pourquoi je les ai laissés dans ma chambre à l'auberge. Il faudra voir un tailleur de toute façon...

Par Ysengwen le 1/4/2002 à 22:12:10 (#1209988)

- Il faudra voir un tailleur de toute façon...
Jusqu'au dernier instant il avait fait comme si je pouvais revenir en arrière... D'abord de longs échanges de lettres pour tenter de me dissuader, puis au contraire ensuite lorsqu'il avait été clair que je ne changerais pas d'avis, une aide discrète pour réunir les plus étranges ingrédients des trois îles en vue de la reconstitution symbolique de parties du corps d'Ogrimar... les hallucinés comme Vargus n'avaient guère été difficiles à convaincre, les plus intelligents et lucides comme Julian et son maître Mordenthal avaient pour quelque raison semblé convaincus que ma renaissance tournerait à l'avantage de leur Sombre Seigneur même si mes propres buts étaient bien différents des leurs...

Pourtant je ne me sentais pas changée... la puissance était là, à portée de main, beaucoup plus proche qu'avant, mais en moi nul désir soudain d'en user pour me faire craindre et obéir de ceux que je continuais à considérer comme mes frères humains... Juste l'éternelle soif de découvertes et d'exploration des possibles qui avait toujours semblé m'animer.
Peut-être Mordenthal pensait-il que la seule possession du pouvoir me corromprait. Peut-être lui et Julian en savaient plus sur mon propre compte que je n'en savais moi-même... à maintes reprises j'avais surpris le regard de ce dernier sur moi dans les rues de Stonecrest, éclairé d'une étrange lueur. Je le soupçonnais d'être le mystérieux encapuchonné qui adossée au murailles de la ville avait assisté à mes deux départs vers les royaumes de l'Oracle... d'abord seule puis derrière la haute silhouette du Néphilim Kurvik de Rohan...
Peut-être... beaucoup de questions sans réponses qu'il faudrait affronter un jour... tout comme ces images qui avaient envahi mon esprit lorsque ma pierre de destinée avait brillé dans les épreuves labyrinthiques, et ces rêves qui me venaient de temps à autre...

Par Leuan le 1/4/2002 à 22:14:58 (#1210004)

Leuan tira doucement le coude de la jeune fille, qui sembla sortir de transe avec un frisson pour le suivre à nouveau vers l'extérieur.
L'Artherkien les regardait partir, en proie à un étrange sentiment d'irréel. Se forçant à en comprendre les raisons il frissonna à son tour... ces deux-là faisaient presque penser à un couple fraîchement confirmé volant vers la liberté... sauf que... sauf que ce n'était pas sous le soleil du plein midi mais dans les premières lueurs de l'aube teintant de reflets d'acier bleui le plumage de l'envol de pigeons... sauf qu'ils étaient seuls enmurés dans leur complicité et leur silence plutôt qu'entourés d'une foule familière félicitant et applaudissant à tout rompre... sauf que malgré leur beauté à eux deux la moindre possibilité d'un désir sensuel n'était même pas niée mais... inexistante...