Chanson du passé ...

Par King Nerkata le 19/2/2002 à 5:02:34 (#972048)

Les luths magiques sont frappés d'une dure malédiction : Personne ne les utilise pour jouer de la musique. Le simple fait de m'apesantir sur les détails qui ornent son bois m'emplit d'une envie subite de pincer quelques cordes...

Je me remémore les quelques cours de luth que j'ai suivi dans ma jeunesse, entre deux cours d'escrime, et parviens, en quelques minutes d'efforts appliqués, à reprendre le sens de la musique. Les accords sont ronflants, mélodieux, mélancoliques, et malgré ma maladresse le rendu est presque parfait... J'imagine avec délectation ce que pourrait donner cet instrument s'il était entre les mains d'un musicien hors pair, et enfin je constate que les accords que j'enchainais n'étaient pas dûs au hasard, mais constituaient l'ossature d'une chanson surgie du passé...

Me vient subitement l'idée saugrenue de lier aux notes du bois et des cordes celle de ma voix, peu entrainée au chant, mais au ton juste.


Pleure, mère marquée par le mauvais destin,
Ton fils est bien parti, jamais ne reviendra.
Pour toujours souviens-toi du signe de sa main,
C'est le tout dernier dont tu te souviendras.

Ris et chante, garçon, c'est tout ce qui te reste,
De ta vie tu n'es plus maitre mais apprenti.
L'ire te consumera, et tu seras leste
A prendre et faucher les vies de tes ennemis.

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Sur la terre et les joues le sang creuse sa piste,
Nos guerres sont joyeuses et nos chansons sont tristes.

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Soldat, ta vie n'est plus que feuille dans le vent,
Mais il ne tient qu'à toi de rire à belles dents
Pour montrer à ton âme que tu n'as pas peur
Et que tes yeux brillent d'une vive lueur

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Sur la terre et les joues le sang creuse sa piste,
Nos guerres sont joyeuses et nos chansons sont tristes

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Chante, chante, guerrier, à ta vie disparue.
Dans le faible murmure ou le cri éperdu,
Ta voix résonnera par-delà les montagnes,
Et grandira encor ta fureur et ta hargne.

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Sur la terre et les joues le sang creuse sa piste,
Nos guerres sont joyeuses et nos chansons sont tristes.

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Ne pleure pas, soldat, tu agonises enfin,
Terrassé, pourfendu par plus puissant que toi.
Ton joug est bien fini, tu ne seras demain
Qu'un cadavre de plus.
Trépasses et restes coi...

~~~~~~

Sur la terre et les joues le sang creuse sa piste,
Nos guerres sont joyeuses et nos chansons sont tristes.

Comme toujours après une chanson chargée de tant de souvenirs, une envie me prend de continuer, mais je me contiens : cela pourrait faire ressurgir des émotions encore plus intenses, et toujours néfastes...