Chroniques d'Ypso - Les Brumes du Pouvoir.

Par Kyrstenn d'Ypso le 4/2/2002 à 23:32:05 (#861712)

Accoudée à une haute persienne, la silhouette fine observe les petites gens envahissant les pavés de la cour. Un sourire glacial naît sur ses lèvres à l'écoute du murmure qui monte, enjoué, qui gaiement envahit l'air et la terre. Seule l'aura sombre que dégage la jeune fille le brise comme un jouet fragile. Ses ongles aux reflets nacrés résonnent nerveusement contre la pierre brute. On dirait une sombre madone à la chevelure et aux yeux abandonnés aux ténèbres, contrastant avec sa peau extrêment pâle, presque translucide. Ses traits nobles et son port altier amènent bien vite à la conclusion d'origines prestigieuses. Une froide beauté dont nul ne saurait détacher le regard après y avoir senti tant d'insondables abysses.

Elle se détourne sèchement de la fenêtre, faisant voler une cascade de cheveux. Calmement, elle marche sous les arcades du château, assurée, incontestée. Si vous interrogez quelque barde du royaume d'Ypso, il pourra vous conter que le seigneur en ces terres fut, est et sera Gwaldir d'Ypso, époux de la sombre Aliènor. De même sans doute vous dira-il que la jeune fille entrevue dans la forteresse se nomme Kyrstenn d'Ypso. De nombreuses histoires courent les rues du royaume. On dit les femmes de la noble famille nées du sang sur leurs enfantines lèvres. A l'opposé, le Roy lui-même et ses ancêtres possédent les yeux de la candeur, d'un vert calme et confiant, des traits sereins. Nul néanmoins n'a jamais lu les vélins profondément enfouis dans les caves du donjon... Les secrets du pouvoir scellés d'une cire brûlante aux reflets carmins...

Un grincement retentit au pivotement de la porte massive devant Kyrstenn, qui s'ouvre sur une fastueuse chambre au plafond bas. Un lit aux finitions parfaites, quelques meubles délicatement taillés, une immense psyché. Le reflet soudain de deux femmes, une même aura destructrice qu'on croirait prête à briser la fragile glace en milliers d'éclats sans autre forme de procès. Deux regards sombres qui se croisent dans un même néant, deux sourires froids et entendus. La lourde porte brutalement se referme sur leurs murmures glacés... Un mot s'échappe effrayé, voletant hors de la pièce aux relents de tombeau ; Mort.

Quelques heures plus tard, une mince silhouette se faufile par une porte dérobée de la chambre. Le premier rayon de la Lune qui se lève à l'horizon glisse sur une fiole finement ciselée.


A suivre.

Par Bardiel le 4/2/2002 à 23:36:44 (#861751)

:lit: Joliment écrit :)

Par Poukave le 4/2/2002 à 23:50:13 (#861847)

:lit: :)

Par Azulynn le 5/2/2002 à 2:30:52 (#862712)

:lit: :)

Par Alanis Delyn le 5/2/2002 à 7:38:56 (#863108)

*attend la suite*

(...) une immense psyché.

Par Deux-Âmes le 5/2/2002 à 7:52:17 (#863131)

On dirait une sombre madone à la chevelure et aux yeux abandonnés aux ténèbres

Par Dodgee le 5/2/2002 à 8:59:21 (#863240)

Sympa :):lit: