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Mémoire de Stonecrest
Par Mordred Laufey le 31/1/2002 Ã 14:10:18 (#824774)
Ma course folle m'entraina bien plus loin que les terres connues et explorée lors de mon enfance. Je quittai la forêt profonde, laissant derriere moi rires et joies de mon insouciance, pour découvrir une lande, pauvre et aride, réalité du monde qui s'ouvrait à moi.
Puis ma course devint une marche, lente, épuisante, sur un chemin de boue dont j'ignorai où il me ferait échouer. Le jour déclinait, et la peur noua mon ventre...Le hurlement des skraugs dans le lointain annoncait le début de leur chasse nocturne.
Etait-ce moi la proie?
Je reprenai ma fuite, poussé par la terreur cette fois, tandis que les cris se rapprochaient. La boue se collait sur ma culotte et mes pieds nus, et je manquai de choir à plusieurs reprises. Me poursuivaient ils? Je ne souhaitai pas vraiment le savoir, ne me détournant pas de l'horizon desesperement vide...
Mon salut, étonnament, provint d'un cavalier noir.
Immobile sur son destrier de guerre, il coupait toute retraite pour un petit fuyard de mon espèce. Trés lentement, ses ailes de jais se deployerent, et il empoigna son épée....et chargea.
Je fermai les yeux, certain de mon trépas. Mais le cavalier avait choisi d'autres ennemis, plus redoutables et dignes d'interêt. Les skraugs furent massacrés, et je contemplai leur défaite avec épouvante. Cet inquiétant cavalier frappait avec force, tranchant têtes et membres...au final il ne demeurait que lui, sa monture pietinant le cadavre des vaincus.
Il ne m'adressa aucun regard.
-Merci monseigneur..arrivai je à balbutier.
-Suis le chemin, petit homme...au bout tu y trouveras la providence.
-Ne puis je pas vous suivre...? La route est périlleuse.
-Il n'y a aucune providence là où je vais...
Il éperonna son cheval, et me laissa seul, sur ce chemin de boue rougit par le sang des skraugs. Son conseil fut précieux, car au milieu de la nuit, je discernai les remparts de l'avant poste de Stonecrest.
[Ã suivre]
Par Maelia le 31/1/2002 Ã 16:55:32 (#825752)
Par Ansi 2 Keyl le 31/1/2002 Ã 17:04:23 (#825810)
:lit: :lit: ... :chut: ... :merci:
Par Razael le 31/1/2002 Ã 19:47:30 (#827058)
Par Mordred Laufey le 1/2/2002 Ã 18:12:14 (#832908)
Aurai je mieux fait de suivre ce cavalier noir? Non assurément...
Je passai la fin de ce sombre été à vivre seul, m'adonnant à quelques rapines pour survivre, le coeur lourd de tristesse et de haine. Je revoyai les assassins de ma mère jusque dans mes rêves, et les flammes de son bûcher devinrent une obsession. A n'en point douter, je passai pour un enfant sauvage dans l'enceinte de la cité, vêtu de haillons et couvert de crasse, réfugié dans mon silence.
L'automne arriva avec les premieres pluies...et le froid.
Ma préoccupation fut de trouver rapidement un refuge pour ne pas mourir gelé. Ne supportant pas les sermons des prêtres, je me refusai à rejoindre le temple...j'optai pour la taverne, avec son foyer accueillant et ses victuailles appétissantes.
Un doux rêve...
Entre moi et ce rêve, une simple fenêtre sur laquelle je plaquai mon visage pouacre, les yeux écarquillés pour apprécier ce que je n'aurai jamais. Les chopes de bieres, les morceaux de poulets, les soupes et potages, les bouteilles de vins, les rires et les chants, la chaleur humaine...
Au milieu de ce tumulte, je peinai à voir une femme pour le moins étrange, une danseuse pensai je. Mais je ne m'en souciai peu, louchant sur la nourriture de quelques aventuriers agacés...
Oui, je louchai trés certainement un peu trop à leur goût. Les 3 hommes, massifs et vêtus d'armures usés, se précipiterent dehors avant que je ne puisse réagir. Un poing s'écrasa sur mes côtés, et je gisai à terre, le souffle coupé.
-J'supporte pas les curieux moi !
Leurs rires étaient gras, avinés. Je tentai de me relever, toujours silencieux.
-Rosse moi cette vermine...et jette le dans un puit !!
[Ã suivre]
Par Leak le 1/2/2002 Ã 18:50:14 (#833153)
Par Mordred Laufey le 1/2/2002 Ã 23:47:09 (#835595)
Le guerrier en face de moi, prêt à me corriger, avait des mains comme des battoirs, des yeux de veau et surtout une énorme chevaliere à son index droit.
Il lanca son poing dans mon abdomen. Je cru exploser sous le choc.
-Hey ! Le tue pas maint'nant !
Ils riaient. Toute la foule riaient, d'un rire niais, avec peu d'interêt pour mon avenir proche.
Une main souleva mon menton...l'autre me gifla avec force, dans un claquement sec. Je sentai la rondeur de la chevaliere, crachant du sang de ma lèvre déchirée. Combien de temps allai je tenir la volée, sans force ni envie de vivre...
La brute devant moi, peut etre la personne que je haissai le plus au monde en cet instant, craquait ses phalanges avec envie. Il agrippa ma tignasse, son autre poing, celui avec la bague, relevé...
-Ca suffit !
La voix, autoritaire, provenait de l'entrée. Dans un grognement, les trois soudards me relachèrent, et je heurta le sol une nouvelle fois.
-Hé...c'est bon, c'est qu'un foutu mendiant ! gronda l'un d'eux.
-C'est un gosse ! Dégagez sales porcs !
Toujours cette voix, celle d'une femme, impérieuse et forte. La douleur m'empechait de relever la tête, et je ne discernai que le sol, moucheté de mon sang. Mon corps tremblait sous le choc, le froid, la faim...la haine. Autour de moi, la confusion était totale, un brouhaha succèda aux rires puis le silence revint partiellement.
Une main, douce et rassurante cette fois, se posa sur mon épaule.
-Allez mon garcon...Ne restons pas là . Je m'occupe de ton cas.
[Ã suivre]
Par Mordred Laufey le 2/2/2002 Ã 15:28:49 (#839378)
Par Flotteur Endery le 2/2/2002 Ã 16:29:57 (#839969)
Par Mordred Laufey le 2/2/2002 Ã 23:22:51 (#843871)
-Ah...tu t'éveilles enfin.
Sa voix était un souffle sur mon visage enflé. Allongé dans un lit aux draps propres, je reprenai lentement mes esprits, découvrant le visage de ma bienfaitrice. De longues boucles dorées, un visage marqué par le temps mais aux traits délicats, un regard profond soutenu par deux perles vertes, un sourire discret mais suffisant pour réchauffer mon coeur meurtri.
Je la regardai un moment, certain de l'avoir dejà vu...
La danseuse.
Enfin, je la croyai danseuse jusqu'à ce que j'apprenne la vérité de sa bouche un peu plus tard.
Elle s'appelait Forgail, et survivait par la satisfaction offerte aux voyageurs dans leur couche, ainsi que dans celle du tavernier qui lui "louait" sa modeste chambre. De cette situation, Forgail ne s'en vantait pas, l'acceptant comme un moindre mal...
Sa liaison avec le tavernier lui permettait quelques "privilèges", et d'obtenir le respect de ses clients. Autant dire que sans son intervention, je serai mort, mon cadavre pourrissant dans l'humidité d'un puit.
Mais elle fit encore plus pour moi.
Je lui contai mon histoire, ma fuite éperdue et ma misère. Usant de son influence sur le patron de la taverne, elle me décrocha un poste dans les cuisines, que je récurrai pendant prés d'une année. Mais je vécu heureux durant ce temps là , loin du froid, loin du besoin.
Il ne me restait que mon envie de vengeance, grandissante obsession et future raison de mon départ de l'île.
[Ã suivre]
Par Narya Earendil le 2/2/2002 Ã 23:50:19 (#844139)
Par Anauel Senkarst le 3/2/2002 Ã 2:36:44 (#845434)
Par Brume de Lys le 3/2/2002 Ã 12:05:46 (#848211)
Par Ansi 2 Keyl le 3/2/2002 Ã 18:24:34 (#851327)
*attend la suite*
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