Archives des forums MMO/MMORPG > La 4ème Prophétie > T4C - Glyph > Journal d'une Paria
Journal d'une Paria
Par Laya de Malkesh le 21/1/2002 à 12:45:26 (#756008)
Certaines rumeurs prétendaient qu'elle aurait été châtiée par les Haruspiciens, ceux là même qu'elle avait trahi après plusieurs années au service de ce culte de fanatiques. Cela n'aurait pas été surprenant. Elle avait dévoilé certains secrets à des ennemis des Enfants de l'Haruspice afin de laisser libre cours à son envie de vengeance. Aussi avait elle probablement payé pour sa trahison...
D'autres personnes quant à elles, prétendaient avoir vu son corps être mutiné par des Ogrimariens. Même si elle clamait être revenue à la "bonne raison" en retournant auprès des Ogrimariens, tous la voyaient comme un être instable, dangereux et imprévisible. La parfaite cible pour leur jeu de tortures, mais l'un d'eux aurait pu aller trop loin et l'achever sans y prendre garde...
Plus on y repensait et plus on voyait affluer les présomptions sur les nombreux ennemis qu'elle s'était faits tout au long de sa vie. Elle était d'une nature agressive avec tout à chacun et rares étaient ceux qui pouvaient prétendre avoir reçu quelques bons mots de sa part ou même une quelconque preuve d'amitié.
La rumeur sur sa mort se fit d'autant plus forte lorsque le bruit courut que quelqu'un était en possession d'un journal écrit de sa propre main, retraçant sa vie, ses pensées et ses gestes. Elle n'aurait certes pas accepté que l'on laisse un pareil ouvrage ternir sa réputation de duelliste implacable, froide, violente.
Certaines personnes semblaient très intéressées par le contenu de ces pages, peut être le fait que des révélations soient faites sur quelques bonnes figures de Goldmoon ou de Stoneheim suscitaient leur attention et leur curiosité.
Voici donc ce que racontait ce journal...
Par Laya de Malkesh le 21/1/2002 à 12:46:17 (#756011)
Ma famille a été décimée au fil du temps...
Mes amis mont tous trahi les uns après les autres ou mont tourné le dos au fil du temps sur des divergences religieuses, rejetant les liens qui nous unissaient depuis des années. Il est vrai quil maurait été somme toute difficile denvisager une amitié avec ceux qui ont brisé ma famille, ceux qui ont tué mes enfants & qui ont tout fait pour éloigner ceux que jaimais de moi...
Me voilà donc résignée à me confier à un journal... Quelle ironie du sort, moi qui me vante à qui veut bien lentendre de navoir besoin de personne, de vouloir rester solitaire, jen suis amenée à réaliser que jai récolté ce que jai semé... Et la récolte me laisse un goût amer en bouche !
La culpabilité... Voilà ce qui mamène réellement à tout cela ! La culpabilité davoir mené une vie recluse, honteuse, privée des joies que jaurais pu vivre auprès des miens.
Orakio, lhomme que jai aimé & qui sest sacrifié pour moi.
Verdi, celui qui ma tendu la main & que jai rejeté par fierté, le Père de mes deux Enfants défunts.
Eldrikt, celui que jai laissé succomber face aux Enfants de lHaruspice alors que jétais aveuglée par une foi sanguinaire & fanatique.
Aurora & Janus, mes deux enfants dont l'assassinat commis par les 4 cavaliers Dante, Urian, Pestilence & Famine a scellé ma déchéance.
Jai délaissé ceux qui avaient besoin de moi, ne pensant quà un dessein chimérique à accomplir, cherchant désespérément un but à ma vie, alors que le bonheur de mes proches aurait pu me combler & justifier mon existence ici bas.
Existence entachée bien trop tôt par une malédiction... celle dOgrimar !
Par Laya de Malkesh le 21/1/2002 à 12:54:00 (#756044)
Aussi suis je née de lunion dune femme ayant leurré son amant, lui ayant fait croire à la Pureté de son Âme & à sa Vertu.
Mon Père en effet était un Paladin en quête dune épouse afin dassurer sa descendance. Ma Mère avait trouvé loccasion trop belle de se jouer dun homme qui aurait dû la tuer, aussi a-t-elle joué de ses charmes pour atteindre son but & y est bien évidemment parvenue.
Usant de magie pour accélérer sa gestation, ma Mère me fit naître en 9 jours. Elle nétait pas de celles à user de patience, seule lui importait son accession au pouvoir & tous les moyens étaient bons pour y arriver.
Mon Père après la disparition subite de ma Mère était parti à sa recherche & cest au moment même où celle-ci allait achever le rituel qui aurait dû mettre fin à mes jours que mon Père est intervenu. Après avoir cherché quelques explications auprès delle & se rendant compte de la perfidie dont il avait été victime, il nécouta que son courage & chercha à me sauver. Me soulevant de lautel sur lequel elle mavait posée & alors quelle entonnait une dernière prière à Ogrimar pour lui offrir mon Âme, mon Père lui transperça le dos de sa lame. Par le fait de cette prière un éclair de foudre nous frappa tous trois, mon Père fut projeté en arrière par la puissance de cet éclair & ma Mère seffondra sans vie.
Alors que mon Père se relevait tant bien que mal, crachant du sang sur le sol glacé de la grotte où se déroulait la cérémonie, il se dirigea vers le corps de ma Mère pour senquérir de mon état. Ne me voyant pas, il alla derrière lautel pensant me trouver là, mais ne vit rien. Dans la plus grande confusion il se retourna alors & fit face à une jeune enfant. Il fit quelques pas en arrière, la stupéfaction & leffroi se lisant sur son visage. Dans la faible lueur des quelques bougies placées ici & là, il reconnut la fillette. Il scrutait dun air abasourdi le nourrisson qui semblait désormais âgé de 12 ans. Ses yeux mauves le transperçaient du regard & des ailes noires se dressaient dans son dos.
Ogrimar mavait frappée de sa marque.
Par Laya de Malkesh le 21/1/2002 à 12:56:17 (#756053)
Les réactions ne se firent pas attendre. En mapercevant tous étaient abasourdis. Une Néphilim, une créature de conte de fée pour effrayer les enfants, se tenait devant eux. Elle respirait ! Elle bougeait ! Elle parlait ! Les rumeurs allaient bon train & mon Père mapercevant alors quil était accompagné de ses compagnons darmes resta pétrifié dhorreur en me voyant en pleine rue. Le fixant des yeux & me dirigeant vers lui, je le pris dans mes bras & ne dit quun mot.
"Père..."
Tous le dévisagèrent du regard, sondant son esprit à la recherche dune explication. Les Gardes Royaux ne tardèrent pas à venir nous interpeller.
Par Laya de Malkesh le 21/1/2002 à 12:59:41 (#756075)
Je repris peu de temps après mes esprits dans une geôle. Mon Père me regardait dun air accusateur sans dire un mot, me maudissant du regard pour ce que javais fait. Je restai allongé là, les larmes perlant sur mes joues, ne comprenant pas ce qui arrivait soudain & voyant le regard haineux de mon Père posé sur moi. Jespérais au fond de moi faire un cauchemar & me réveiller sous peu, mais je savais au fond de moi que tout cela était bien réel.
La fatigue & les larmes me plongèrent dans un sommeil profond. Je ne fus réveillé que par le bruit des clés dans la serrure de ma geôle. Aussitôt la porte ouverte on se rua sur moi pour massommer de nouveau. Cette fois-ci je ne mévanouis pas. Quelque peu sonnée, je voyais les couloirs défiler dun il à moitié clos. Je ne voulais pas que lon me moleste une fois de plus aussi tachais je de me faire porter pour inconsciente. Le bruit du cliquetis des armures était rythmé par le pas des Gardes. Ce bruit en devenait assourdissant, il emplissait les couloirs, je nentendais que lui. Nous nous arrêtâmes soudain. Le bruit de deux lourdes portes que lon ouvrait se fit entendre & les Gardes avancèrent de quelques pas puis me jetèrent au sol tel un sac de sable.
Daprès les quelques conversations que jentendais je me trouvais en présence du Roy Théodore VI, ancêtre de la Larve Royale, Sa Majesté Théodore XIII. Des représentant du Clergé Brehanite étaient là & questionnèrent mon père à mon sujet. Celui-ci garda le silence. Des rédempteurs étaient également dans la salle & commencèrent à mexaminer avec la plus grande attention, intrigués par ma nature, voulant découvrir mon origine & les pouvoirs que jétais supposée détenir.
Un des Inquisiteurs pris la parole & moctroya toute sorte de surnoms : démone, créature impie, aberration de la nature,... Le Roy déclara alors que mon Père & moi même allions être exécutés pour préserver lOrdre & la Sérénité au sein du Royaume. Afin quune telle affaire ne ternisse pas le blason du Clergé Bréhanite, lexécution se ferait sans en avertir la populace.
Par Nailo Tenebrae le 21/1/2002 à 20:04:11 (#758638)
Par Démone Layn le 21/1/2002 à 20:12:38 (#758666)
Par Alzeir le 21/1/2002 à 21:16:21 (#758955)
(juste un truc: c'est une idée ou la police est grande?)
Par Laya de Malkesh le 22/1/2002 à 3:49:37 (#760497)
Les portes du bastion royal furent fermées à la populace le temps de lexécution. Les préparatifs commencèrent à peine le Roy avait prononcé le sentence. Deux bûchers furent montés dans la cour intérieure du château sous la direction des Inquisiteurs. Ceux-ci estimaient que la mort par les flammes représentait une souffrance assez importante pour bannir le mal ancré dans des corps possédés par des démons. Daprès eux nos Âmes seraient sauvées par ce procédé et nous devions nous réjouir de cette heureuse attention à notre égard.
Nous observions ce spectacle au loin, à genoux, mon Père à côté de moi. Je cherchais son regard, espérant de la compassion ou tout autre sentiment qui aurait montré son attachement vis à vis de moi, mais il fixait dun air impassible les préparatifs de notre mort.
Alors que lon terminait les préparatifs, deux Inquisiteurs memmenèrent. Pour empêcher une évasion éventuelle de ma part & pour exprimer leur haine à mon égard, ils me brisèrent les ailes. Ils me questionnèrent sur mes origines, sur mon Père. Ils appréhendaient de voir davantage de créatures telles que moi, aussi essayèrent ils diverses techniques de torture pour voir si je répondais à la souffrance comme le commun des mortels ou si ma nature néphilienne moctroyait quelques résistances à celles-ci.
Ils furent satisfaits du résultat & se délectaient de mes cris. Ce supplice semblait durer des heures. Le fouet... Le fer rouge... Létranglement... Ils testaient unes à unes les diverses tortures que leur esprit imaginait, ne semblant jamais à court dimagination. Je tombai inconsciente sous leffet de la douleur.
Par Laya de Malkesh le 22/1/2002 à 3:52:30 (#760500)
"Vois donc créature pêcheresse ce quil en coûte de nous défier, nous, humains !"
Il mit alors feu au bûcher se tenant face à moi où trônait mon Père me fixant droit dans les yeux. Le monticule de bois sembrasa presque instantanément. Les flammes se faisaient de plus en plus ardentes & engloutirent mon Père, qui dans un cri perçant le silence nocturne environnant, succomba. Je détournai la tête ne pouvant observer un spectacle aussi morbide.
Une odeur de chair calcinée envahit la Cour. Jobservai alors dun air miséricordieux lassemblée de notables présente qui regardait ce spectacle funeste se dérouler sous ses yeux.
Lhomme se tourna enfin vers moi.
"Lheure est maintenant venue de punir la bête !"
L'Inquisiteur approcha alors la torche et le feu, une fois de plus le feu, purificateur, éternel, recommença sa longue course jusquaux pieds du condamné. Je sentais la chaleur sintensifier au fur & à mesure. Lair se raréfiait, mes yeux & ma gorge me brûlaient, mes plaies me lançaient de plus en plus. Au moment où le feu allait matteindre, celui-ci séteignit brusquement sous leffet dune puissante bourrasque. Toutes les torches sétaient éteintes on ne voyait plus rien. Je sentis alors une main se poser sur ma bouche & défaire mes liens dans lobscurité. Une des personnes réussit enfin à rallumer une torche. A peine la lumière commençait à remplir de nouveau la cour, quune lumière aveuglante émergea du bûcher.
Les ténèbres firent place à la lumière, une douce lumière. Un homme encapuchonné me tenait contre lui. Cherchant le peu de force qui me restait, je me débattis & tomba sur le sol. Le sol était fait de pierres, les murs recouverts de tentures et de riches ornements garnissaient la pièce. Lhomme mavait visiblement amené avec lui dans sa demeure par lutilisation de quelque sortilège. Il retira alors sa capuche.
"Naie pas peur. Je ne te veux aucun mal."
Il saccroupit & me tendit la main
"Je me nomme Orakio..."
Par Laya de Malkesh le 22/1/2002 à 9:29:57 (#761052)
"Tu es ici chez moi. Ne crains rien, cet endroit est sûr, personne ne viendra te chercher ici. Les Gardes doivent encore se demander ce qui sest passé & je doute quil puisse imaginer ta présence en ces lieux."
Sur ces dernières paroles, je lui jetais un regard interrogateur. Tant de questions me venaient à lesprit, je ne savais par où commencer & je nosais assaillir mon hôte de mes interrogations de peur de paraître impolie.
"Je suis un des Conseillers du Roy, les soupçons ne se porteront certainement pas sur moi & quoi quil en soit ils doivent plutôt simaginer que tu tes enfuie par tes propres moyens... Et cesse donc de fuir mon regard, tu nas pas à te sentir intimider par moi."
Orakio me tendit une chaise & minvita à masseoir. Il commença à appliquer ses mains sur mes blessures pour les régénérer. Personne ne sétait encore jamais comporté avec moi de la sorte. Il était attentionné & soccupait de moi avec le plus grand soin. Certes mon Père navait jamais été violent avec moi & je mangeais à ma faim alors que jétais auprès de lui, mais il agissait ainsi plus par obligation morale que par affection. Je sentais en Orakio une certaine bonté, une chaleur humaine que javais tant désiré sans jamais la déceler chez mon Père.
Par Perle le 22/1/2002 à 9:39:57 (#761087)
:doute:
:lit:
:eek:
:lit:
:sanglote:
:lit:
:eureka:
:lit:
Gné ? :amour:
Par Laya de Malkesh le 22/1/2002 à 9:40:19 (#761088)
Après seulement quelques appositions des mains sur mes ailes, Orakio avait réussi à me faire recouvrir le mouvement de celles-ci sans quil soit pénible de les déployer. Sa connaissance dans le domaine des arcanes & de la sorcellerie semblait très développé daprès ses facultés à me soigner & limposante bibliothèque que je pouvais observer dans la pièce tendait à confirmer mes suppositions.
Celle-ci recouvrait deux murs entiers de près de 50 pieds de longs chacun. Plusieurs volumes étaient encore ouverts sur une petite table non loin & divers artefacts dont une pierre brillant dun éclat bleuté étaient déposés juste à côté.
"Le Clergé Iagonite a découvert ces objets il y a peu dans un mausolée & leurs sages ne sont pas parvenus à en déterminer les origines. Cela fait parti de mes attributions."
Il retira alors ses mains & me fixa du regard. Ses yeux étaient dun vert profond, ses cheveux bruns les masquaient en partie.
"Je... euh... pourrais tu enlever ta tunique..."
Orakio semblait profondément embarrassé & la gêne était réciproque. Je le regardais pendant quelques instants, surprise de sa demande.
"Bien... Vous mavez sauvé... Je ferai ce que vous voudrez..."
Me voyant baisser les yeux & me dévêtant dune main tremblante, Orakio réalisa le malentendu.
"Je crains que nous nous soyons mal compris. Tu ne me dois rien ! Je veux simplement guérir tes autres blessures, rien d autres. Ne va pas timaginer dautres choses.
- Pardonnez moi, je croyais... Je suis confuse...
- Ce nest rien."
Je sentais la douceur de ses mains parcourir mon dos, soulageant mes maux & cicatrisant les multiples plaies causées par le fouet & le fer rouge. Lodeur de son parfum parvenait jusquà moi, mélange de fleurs subtiles, montrant malgré son apparence quelque peu négligé qui aurait pu laissé croire à un caractère rustre & nonchalant, un certain raffinement.
Les soins quil mappliqua durèrent près de deux heures. Mes yeux se fermaient deux même sous leffet de la fatigue & du contre-coup de mes mésaventures.
"Tu as besoin de repos après ce qui vient de tarriver. Allonge toi sur ma couche, je vais veiller sur toi."
Les épreuves que je venais de traverser avaient eu raison de moi & les larmes commençaient à couler delles même sans que je ne sois capable de les retenir. Orakio me serra dans ses bras pour les apaiser & je mendormis ainsi. Il mallongea sous les couvertures, puis se dirigea vers la fenêtre, observant les étoiles.
"Syl, accorde lui ta bienveillante protection !"
Par Laya de Malkesh le 22/1/2002 à 12:27:50 (#761729)
Nous faisions de longue promenade dans les bois, me faisant découvrir les joies du grand air. Passé un temps, les ailes repliées & dissimulés sous une cape, je me promenai en ville à ses côtés et je découvris des choses formidables que je naurais jamais pu imaginer seule. Les marchés animés par des commerçants tous plus bruyant les uns que les autres dans le seul but dattirer déventuels acheteurs, me fascinaient. Je voyais les badauds se regrouper devant les divers étalages, buvant les paroles des alchimistes, inventeurs et autres commerçants tous plus farfelus les uns que les autres.
Des enfants jouant dans la rue, courant les uns après les autres mattirèrent du regard. Je les enviais pour lenfance que lon mavait volé. Leur innocence était touchante, lesprit loin des problèmes du monde adulte.
Arrivé au détour dun quartier sombre et dapparence plus modeste que la zone commerçante de Ciel Argent, Orakio voulut faire demi-tour. Linterrogeant sur les raisons de cette attitude, il ne voulut pas me répondre. Mengageant dans cette ruelle, lui suivant mes pas, je découvris les raisons qui lavait poussé à me dissuader de marcher sur le pavé de ces ruelles crasseuses.
Des mendiants et des miséreux étaient postés au devant des bâtisses, harcelant les passants pour obtenir quelque monnaie.
Le sentiment et les sensations qui me venaient à lesprit en voyant ce spectacle devant moi me mirent mal à laise. Jamais je naurais pensé que des gens puissent vivre ainsi. Ils semblaient se complaire dans la crasse et la misère alors quils auraient pu avec de la volonté tenter de se sortir de ces situations. Ils emmenaient dans leur déchéance bien souvent femmes et enfants, ne leur laissant ainsi aucune chance de connaître une autre vie que celle de ces ruelles infernales.
Par Laya de Malkesh le 22/1/2002 à 12:29:59 (#761737)
"Bien le bonjour Messire ! Madame... Vous ne devriez pas vous aventurer dans un tel quartier, cela est dangereux pour vous ! On ne trouve que des voleurs à la tire et des mendiants ici.
- Nous allions justement quitter ce lieu Capitaine. Si vous le permettez...
- A vrai dire nous vous cherchions. Le Vicomte vous fait demander dans ses quartiers pour souper.
- Dites au Vicomte que jaccepte son invitation. Je suis avec une cousine éloignée pendant la journée, aussi vais je la raccompagner. Comme vous lavez si bien dit, les rues ne sont plus aussi sûres.
- Oh si ce nest que cela, je lescorterai jusquà votre logis. Vous savez comme moi que le Vicomte nest pas des plus patients..."
Mon malaise était de plus en plus fort. Je maudissais lidée qui mavait poussé à pénétrer cette rue, la vision du Capitaine en ces lieux me donnait la nausée. Orakio sentait que la situation était dans une impasse, mais il réussit à garder tout son calme.
Tout à coup un mendiant se jeta sur moi et tira sur ma capeline en étant à genoux.
"Laumône, ma Dame ! Laumône !"
Je me débattais pour que mes ailes napparaissent pas aux yeux des Gardes. Le mendiant tirait de plus en plus, ne voulant pas lâcher le pan de tissu quil tenait fermement, bien décidé à obtenir ce quil voulait.
"Lâche la, maraud !"
Le Capitaine donna un coup de botte dans les côtes du mendiant qui saffaissa sur le sol. Je réajusta ma capeline pour que mes ailes restent entièrement dissimulée.
"Partons dici, cest trop dangereux pour votre cousine ! Je vais la raccompagner chez vous."
Je jetai un bref regard à Orakio tandis que nous nous éloignions de lui. Une longue marche avec le Capitaine mattendait.
Par Pandora le 22/1/2002 à 14:48:43 (#762568)
Par Démone Layn le 22/1/2002 à 15:18:35 (#762711)
Par Laya de Malkesh le 22/1/2002 à 16:36:46 (#763133)
"Je sais que ma conversation nest pas des plus passionnantes, mais je vous ai adressé la parole à plusieurs reprises & vous navez même pas fait mine de me prêter attention. Que vous arrive-t-il ? Y a t-il un problème dont vous voudriez me faire part ? Vous pressez le pas comme si un démon était à vos trousses..."
Au moment même où il prononçait ces mots, une lame lui transperça le corps. Lextrémité de la lame se tenait face à mes yeux, recouverte de sang. Les yeux écarquillés par la surprise & leffroi qui menvahissait, je me dégageai aussi rapidement que je le pouvais de la poigne du Capitaine, tandis que la lame ressortait de son corps. Le sang coulant de ses lèvres, une plaie béante au thorax, il marcha en ma direction, me tendant une main suppliante. Je me tenais à lécart de lui, le regard terrifié, reculant à chaque pas quil faisait. Je vis alors la lame ensanglantée se dresser dans les airs & dun coup vif & rapide lui trancher la tête.
Terrifiée par ce spectacle, je courus aussi vite que je le pus vers la tour dOrakio, seul refuge apparent contre le meurtrier. Même si je méprisai le Capitaine au plus haut point pour ce quil avait fait & pour ce quil représentait à mes yeux, je ne lui aurai jamais souhaité une mort aussi cruelle & soudaine. Peut être à lépoque que les dogmes de mon Père sétaient malgré moi ancrés dans mon inconscient pour me faire penser une telle chose, alors que jaurais tôt fait dexécuter moi-même ce pleutre si javais loccasion de remonter le temps.
Dans ma course, ma capeline tomba & mes ailes se déplièrent delle-même. Le souffle court, trébuchant à plusieurs reprises, je mapprochais de plus en plus de mon hypothétique salut, jetant quelques rapides coups dil derrière moi. La silhouette marchait calmement en ma direction, puis se mit à courir dans un élan soudain & remonta la colline à une vitesse impressionnante. Alors que jallais ouvrir la porte, je sentis une vive douleur au bras & je fus tirer en arrière. Un fouet sétait agrippé à mon poignet & je faisais désormais face à notre assaillant. Il me plaqua contre la porte, sa main posée contre mon cou. La peur emplissait tout mon corps, je tremblais, observant la lame dans sa main encore couverte de sang, nosant pas regarder dans les yeux celui qui me tenait à sa merci. Le sang coulait de la garde de sa lame & tombait sur lherbe verte. Lattente me semblait interminable, jétais comme prête à mourir mais rien ne vint.
" Laya !"
Cette voix... Elle métait familière. La curiosité me donna du courage & je me décidai à enfin fixer la Mort qui était venue memmener. La vue de son visage me laissa sans voix. Mon Père se dressait en effet devant moi...
Par Crimson le 22/1/2002 à 16:53:14 (#763245)
Par Démone Layn le 22/1/2002 à 17:01:19 (#763288)
Par Laya de Malkesh le 23/1/2002 à 0:39:33 (#766509)
"Naie pas peur, je ne te veux aucun mal, jai simplement voulu nous débarrasser de ce pauvre Capitaine..."
Un sourire malsain se dessina sur son visage alors quil jetait un bref coup dil sur le bas de la colline où gisait encore le cadavre. Des corbeaux commençaient à se poser sur lui & picoraient la chair encore fraîche.
"Jai à te parler, nous devrions rentrer..."
La main encore tremblante & nosant pas montrer mon anxiété jobéissais machinalement. Nous entrâmes, il posa son épée au pas de la porte et fit le tour de la pièce, scrutant les moindres recoins.
"Impressionnante bibliothèque... Je ne pensais pas quOrakio était si instruit, mais après tout pour vouloir se servir de toi, il a bien dû réfléchir au plan quil met à exécution actuellement.
- Quest ce que... Orakio ne pourrait pas faire cela, il ma sauvé !
- Il ta sauvée mais ne crois pas que cela soit par pure charité ou sous le fait dune compassion sans borne ! Si il la fait & si il prend autant de risques, cest par simple intérêt... Son goût du pouvoir comme bien des membres du Clergé Sylien nest plus à démontrer. Ils sont lassés de devoir toujours rester en retrait, nétant que les conseillers des Grands de ce monde & veulent maintenant aller au devant de la scène. Ce nest un secret pour personne & le Roy les fait surveiller constamment... Il a même offert Lighthaven au Clergé Sylien pour tenter dapaiser leur soif. Mais Orakio veut se servir de toi comme dun focus, dun outil pour assouvir ses attentes personnelles, ses envies de pouvoir. Et toi, ma chère fille, tu serviras à écarter ceux qui lui barreront le chemin. Il a autre chose en tête que de te faire découvrir le monde & te conter fleurète au coin du feu. Il te manipule."
Alors quil me disait ces quelques mots, sa main me caressait la joue. Jétais encore sous leffet de la surprise de ce discours.
"Ne timagine pas quil te gardera près de lui, aussitôt aura-t-il eu ce quil voulait, aussitôt il te détruira... Voilà la vraie façon de faire des Syliens !"
Par Laya de Malkesh le 23/1/2002 à 12:06:50 (#767843)
En dix ans je ne lavais jamais vu faire un tel geste à mon égard. Il ne mavait jamais caressé, encore moins serré dans ses bras. Il navait de Père que le titre quil avait bien voulu soctroyer. Lhomme que javais en face de moi nétait nullement celui que javais connu.
Il mobserva des pieds à la tête dune façon étrange, mais je préférai ne pas laisser paraître ma méfiance à son égard, ne sachant pas qui il était vraiment & ce quil voulait.
"Vous êtes mort sur le bûcher devant moi, comment cela peut-il être possible ?!?
- Ogrimar, mon enfant ! Ogrimar... Il ma fait revenir ici pour accomplir un dessein & tu en fais partie."
Voilà donc ce qui amenait vraiment cet étranger ici. Jétais le dos tourné à la cheminée et je sentais la chaleur du feu me parcourir le dos. Soudain une idée me vint.
"Un dessein ? De quoi parlez vous ? Vous mavez toujours répété que ma présence ici bas était une erreur, que les Dieux avaient honte de moi & que je devais rester cachée pour ne pas mattirer leur courroux !"
Javais enfin trouvé ce que je cherchais... Le tisonnier ! Je posai ma main délicatement dessus, le soulevai légèrement & gardai mon nouvel allier derrière mon dos pour quil ne puisse le voir. Jétais certes moins forte que lui, mais leffet de surprise pouvait jouer en ma faveur si il en venait à se montrer agressif envers moi.
Par Laya de Malkesh le 24/1/2002 à 6:52:25 (#774161)
Que jaurais aimé que mon Père me dise de telles choses... Je lui aurais tout pardonné, jaurais été prête à damner mon âme pour que cela arrive... Mais ce nétait pas lui ! Plus le temps passait & plus jen avais la certitude.
"Ogrimar ma ouvert les yeux. Il ma parlé & ma renvoyé ici pour tapporter son message & pour me permettre de tassister dans ce qui tattend désormais.
- Ogrimar est un Dieu destructeur, je ne veux pas le servir ! Je veux juste mener une vie normale ! Je me moque de ce que les Dieux attendent de moi.
- Tu ne le peux ! Tu es une élue, tu dois accomplir sa volonté. Tu sais au font de toi-même que tu as vu le jour pour semer chaos, peine & destruction. Tu es supérieure à toute cette engeance qui règne ici bas. Montre leur ton véritable visage ! Fais toi craindre deux ! Ecrase les tels les insectes quils sont ! Brûle, pille, tue ! Voilà les mots qui doivent te revenir à lesprit ! Voilà ta vraie raison de vivre ! Voilà ce qui représente ta vraie raison dêtre ! Tu es une Néphilim. Tu dois te battre pour la Gloire dOgrimar ! Tu dois...
- ASSEZ !"
Je nen pouvais plus. Je me jetai sur lui et le frappai de toutes mes forces avec le tisonnier en plein visage. Il seffondra sur le coup. Je macharnai sur lui, le visage crispé par la colère, le souffle court. Je marrêtai soudain, lâchant mon arme & observant ce que je venais de faire. La rage mavait poussée dans une frénésie incroyable.
Les mots quil avait dit mavaient affectée même si je me refusais à y croire. Il avait réussi à toucher un point sensible que je ne connaissais même pas. Un côté que javais refoulé en moi, une rancur, un dégoût des autres. Javais étouffé cette rage inconsciemment mais lui avait réussi à la faire surgir en quelques minutes. Le discours quil avait tenu me semblait trop vrai, il semblait avoir tout dit. Je navais pas pu supporter davantage ses paroles. Elles étaient désormais gravées en moi & je sentais tous mes repères se troubler.
La porte souvrit tout à coup... Orakio était de retour.
Par Démone Layn le 24/1/2002 à 15:24:43 (#775847)
(J'aime beaucoup) :)
*:lit: *
Par Pandora le 24/1/2002 à 16:14:46 (#776106)
Par Cassie le 24/1/2002 à 16:28:31 (#776256)
Laya... Quelle histoire fascinante... Ou est elle à présent ? A t elle trouvé la paix ?
Ou du moins sa paix... Je le lui souhaite...
*sourit en reprenant sa lecture*
Par Laya de Malkesh le 9/2/2002 à 14:56:42 (#892776)
"Orakio, je... Ce nest pas ce que tu crois ! Il a... "
Un rire éclata & transperça latmosphère pesante qui imprégnait la pièce. Mes yeux se portèrent sur Orakio, mais je réalisai bien vite que ce nétait pas lui. Ce ricanement provenait de la dépouille de mon ''Père''.
"Jai cru un instant que tu ne te déciderai jamais à me tuer."
Il se releva comme si rien ne sétait passé, le sang coulant toujours sur son visage. Il sessuya légèrement du revers de sa manche. On pouvait voir la chair à vif apparaître, des lambeaux de peau pendant dans le vide. Il me sourit, montrant ainsi sa mâchoire à demi fracturée.
A quoi tout cela rimait ? Orakio me tira vers lui, voulant me protéger de notre opposant.
"Oh ne ten fais pas pour elle, elle nest pas aussi faible quelle nen à lapparence. Ces jolies marques sur mon visage peuvent en témoigner. Elle na pas besoin de ta protection.
- Qui êtes vous ?
- Son Père, son défunt Père même devrais je dire !"
Par Laya de Malkesh le 10/2/2002 à 16:56:10 (#899442)
- Je ne me tournerai jamais vers Ogrimar comme ma Mère !
- Je ne mavancerais pas autant à ta place, ma fille... Je tai montré ce dont tu étais capable, jai révélé ta vraie nature et à mon avis tu y reprendras goût bien assez tôt ! Ce nest pas moi qui tenait ce tisonnier, mais toi. Après tout en à peine une heure je suis parvenu à te pousser à bout. Les mois & les années se chargeront du reste. Le vieil adage ne dit il pas "Goûte rien quune fois au fruit défendu & tu y croqueras à pleine dent une seconde fois" ?"
Mon Père montrait sa pédance qui le caractérisait si bien de son vivant & riait à la moindre de ses propres réflexions, comme savourant le plaisir de mannoncer ce destin funeste.
"Tant que je serai auprès delle, je me battrai pour empêcher cela darriver !
- Remarque intéressante... Et voilà bien le problème, vos jours sont comptés cher ami ! Je me demande comment réagirait lInquisition Royale & le clergé Sylien si ils apprenaient tous deux que vous avez sous votre toit une Néphilim. Après tout ils mont montré leur convivialité sur le bûcher."
Il éclata de rire de plus belle.
"Je tâcherai donc à ce que personne ne lapprenne, en commençant par vous éliminer !
- Essayez donc... Mais même si vous parvenez à me vaincre avant que je ne mette mon plan à exécution, dautres le feront à ma place, soyez en sûr."
Mon Père sarrêta net de rire sur ces dernières paroles échangées & se précipita vers la porte.
Alors quil descendait en trombe la colline, courant vers les bois où il aurait trouvé refuge, Orakio incanta un sort, embrasant ainsi la carcasse de mon Père. Un râle retentit dans les environs alors quil disparût définitivement !
Par Igna suma le 10/2/2002 à 21:31:27 (#901470)
Par Igna suma le 10/2/2002 à 21:32:20 (#901477)
Par Laya de Malkesh le 13/2/2002 à 15:06:53 (#921367)
La Garde était à la recherche dun groupement de brigands, les meurtriers présupposés daprès les renseignements apportés par Orakio. Afin déluder une quelconque demande de témoignage de ma part, jétais sensée être retournée auprès de mon époux, dans le but de regagner un peu de calme et de repos. Le meurtre sanguinaire dont javais été témoin mavait selon ses dires causée un certain traumatisme. Même si le barbarisme de mon Père mavait affectée au premier abord, cette scène nétait pas celle qui occupait mes pensées.
Je ne cessais de ressasser les paroles quil avait prononcé et de me remémorer le regard quil avait. Ce regard... Il me hantait. On aurait cru quil savait. Quune quelconque entité supérieure lui avait conféré des dons de prédictions & quil avait pu voir ce qui mattendait dans les lunes à venir. Que jaurais renié mes convictions les plus profondes, que jaurais trahi mes sentiments envers Orakio & que chaos et souffrances auraient été les seules choses perdurant après mon passage.
Si cela était vrai, alors à quoi bon lutter ? A quoi bon tenter de changer le cours des choses si ma destinée était déjà tracée & devait arriver inéluctablement ? Le désespoir me gagnait peu à peu et je ne savais trop quoi penser ou faire. Orakio était peu présent, mais il savait malgré tout ce que je ressentais. Cétait lévidence même après tout... Peu auraient été en mesure de réagir avec sang froid à ma place. Il voulait mapporter son aide, mais il considérait que la discussion devait venir de moi. Il ne voulait pas me forcer à aborder des sujets encore douloureux.
Puis, lassée de repenser à tout cela et dêtre poursuivie jusque dans mes rêves par mon Père, je fis ce qui simposait.
Par Wolik le 13/2/2002 à 19:43:40 (#923329)
JOL Archives 1.0.1
@ JOL / JeuxOnLine