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Ethérée
Par Azulynn le 20/1/2002 Ã 2:39:42 (#747990)
Les murs dénotaient une splendeur passée, tendus de tapisseries d'un cramoisi défraîchi, quelques coins pendant ici et là , laissant deviner de poussiéreuses pierres. Les portes se succédaient de chacun des côtés, certaines entrouvertes, d'autres encore branlantes, les gonds défoncés. L'éthérée à la démarche spectrale jetait parfois un oeil indifférent dans une pièce, n'y trouvant que meubles recroquevillés sur eux-mêmes et leur vieillesse ou pudiquement couverts d'un drap blanc... Qu'on eût dit mortuaire... Buffets aux finitions impeccables, bibelots finement ciselés à demi cachés sous une épaisse pellicule de poussière, sièges au rembourrage de paille disparu ou simplement posés un peu plus loin par le hasard du temps, des acteurs, des vies. Leurs derniers instants de gloire sous les yeux de la jeune femme, si éphémères, au son des pas trop vites éteints, les ramenant à leur lente pourriture.
Elle marchait depuis... Qu'importe après tout, le temps ne se mesure pas dans un tel lieu. Chaque pierre ramène à un temps révolu, chaque parcelle d'air est une bouffée de nostalgie... Pour vous du moins. Qui d'entre vous saurait deviner les états d'âme de l'impalpable ombre venue troubler le repos d'un lieu depuis longtemps oublié ? Mais qui n'essaierait pas... Tentation... Irrésistible...
Rupture. Le long ruisseau calme bifurqua soudain, un escalier abrupt se devinant dans une alcôve brutale. Les marches disparates s'enroulaient insidieusement autour d'une colonne finement sculptée, couleuvre irisée dissimulant un venin... Mortel.... Sans marquer d'hésitation la jeune femme emprunta la volée de marches, négligeant de jeter le moindre regard à l'inégalité des degrés, assurée, prémunie des faux pas. Enfin elle posa un pied léger sur la dernière marche, la colonne s'effaçant à contrecoeur pour laisser s'imprimer dans ses yeux le dessin de la pièce qui s'offrait à son regard. La voûte au-dessus d'elle présentait une forte inclinaison, tendant à s'abaisser en rampant vers elle, sombre et parcourue de toiles dénuées de leurs tisseuses, même elles ayant déserté la demeure. La pièce, peu étendue, étant entièrement vide, nulle décoration ne venant adoucir la froideur des murs, nul meuble tentant de cacher le pitoyable mais impressionant dénuement.
Seule une psyché s'offrait à la vue de l'éthérée, occupant entièrement le mur qui lui faisait face, ayant pour uniques limites les arêtes de la pièce. Entièrement fondue dans les murs, elle semblait être là depuis toujours et à jamais, calme et inexorable, que trop consciente de sa grandeur, même déchue. Rien ne bougea quand la jeune femme s'avança dans la pièce, seules l'atmosphère semblant inconsciemment s'alourdir et la psyché se fendre d'un sourire ironique. Qu'auriez-vous cru lire alors sur le visage de cette femme inconnue ? Chacun de nous l'aurait vue différemment, chacun aurait entrevu une facette de son prisme brumeux... Mais aucun n'aurait pu en détacher ses yeux...
La psyché, de mauvaise grâce - foi -, affichait une image troublée de la jeune femme dont le visage était toujours de glace, figé dans sa beauté froide et inexorable, elle aussi. Deux entités s'affrontaient dans le silence de la pièce, un face-à -face sans témoin et sans bruit dont l'issue s'éteindrait sans que le témoignage en soit jamais gardé... Ainsi vous-même l'oublierez, lentement, calmement. Elle, Elle qui restera votre énigme, s'avança vers la haute glace, dans la continuité de sa marche calme, sur laquelle aucune pierre ne vint ricocher et la troubler.
Le temps que dura sa marche dans la pièce sembla une éternité, même dans ce lieu hors du temps. Enfin elle s'arrêta devant la psyché, calmement, cessant la lutte imperceptible qu'elle avait menée ne serait-ce que pour aller à l'encontre de la psyché, à l'encontre de la volonté écrasante de l'objet inanimé à vos yeux, doué de vie dans un autre miroir de vie. L'éthérée plongea son regard translucide dans ses propres yeux, ceux de son reflet trouble.
L'image s'anima sur la psyché. Les mains fines de la jeune femme se portèrent à son cou, ses ongles brillants se refermant sur sa chair. Dans la pièce, elle n'avait pas bougé. La psyché écrivait sa propre histoire... Sur sa surface plane on distinguait le dessin brouillé d'une femme s'étranglant... Les mains nobles se resserraient autour du cou immaculé... Serraient à l'infini... Inexorable... La jeune femme réelle (mais quelle est la réalité), les bras délicatement posés le long du corps, eut un hoquet.
Un voile noir tomba sur la scène.
Dans une demeure en Goldmoon, un long hurlement troubla le calme d'une nuit de nouvelle lune.
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Par Gorgone le 20/1/2002 Ã 2:49:28 (#748022)
Par Yolinne le 20/1/2002 Ã 11:01:41 (#748679)
Par Azulynn le 20/1/2002 Ã 13:07:34 (#749102)
Par Kyriane Feals le 20/1/2002 Ã 13:35:15 (#749246)
Que dire...?
Je préfère me taire et relire. J'apprends beaucoup...
Par Bardiel le 20/1/2002 Ã 13:37:54 (#749265)
Par Galius dAertith le 20/1/2002 Ã 15:47:26 (#750421)
Gal-Amoureux des rp d'Azu-ius
Que des rp mav t'inkiete :P
Par Azulynn le 20/1/2002 Ã 15:47:58 (#750426)
Par Rand le 20/1/2002 Ã 18:22:34 (#751745)
Par Subtil le 20/1/2002 Ã 18:40:42 (#751884)
*a qd meme peur de ce que cela signifie...*
Par SeraphRaziel le 20/1/2002 Ã 18:41:55 (#751896)
Par Azulynn le 20/1/2002 Ã 21:05:45 (#753064)
Par Henoutsen le 21/1/2002 Ã 1:01:22 (#754331)
Par Azulynn le 21/1/2002 Ã 6:35:55 (#754805)
Par Azulynn le 21/1/2002 Ã 13:15:17 (#756172)
Les mots sont nos vies.
Par lana le 21/1/2002 Ã 13:44:23 (#756364)
Par Kilvan le 21/1/2002 Ã 15:45:30 (#756993)
hmm, oui ca veut dire quoi ça, zuzu? :p
Par Azulynn le 21/1/2002 Ã 17:41:36 (#757675)
:baille:
Par Maverick Dark le 21/1/2002 Ã 17:45:15 (#757704)
:D
Par Azulynn le 21/1/2002 Ã 19:50:26 (#758553)
Par DarkLife Sylrus le 21/1/2002 Ã 20:16:55 (#758694)
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