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Une nouvelle victime.
Par Ombre Océane le 16/1/2002 à 22:17:44 (#728973)
Quelques heures plus tôt, alors que le soleil disparaît doucement derrière la ligne de lhorizon, je méveille avec une image résiduelle dans la tête, sorte de fragment du rêve que je faisais, mais dont seule subsiste dans ma mémoire cette dernière scène. Une petite fille aux cheveux noirs, dont les traits ne me sont pas inconnus qui contemple un cadavre, un couteau ensanglanté à la main. Etrange pensée qui hante mon esprit. Je sors sans attendre du vieux chêne dans lequel javais élu domicile pour me reposer et me cacher pendant la journée. Rapidement je jette un coup dil dans sa direction et constate sans surprise quil est devenu un arbre à lécorce écaillé, sans feuille, presque mort. Autre facette de ma vie. Je tue tout ce que je touche.
La nuit promet dêtre belle, aucun nuage ne venant couvrir de leur gris manteau ces étoiles à laube de leur vie nouvelle. Je songe alors à ma vie passée, pour chasser avec vigueur cet étrange sentiment qui monte en moi. Je tue, jaime cela. Rien dautre ne doit apporter son lot de joie et de désespoir mêlés de façon inextricable.
Comme pour mapprouver, mon cerveau envoie une sourde mais irrésistible envie de meurtre. La dernière vie que jai prise ma amplement laissé en paix depuis longtemps, mais ce quil en reste disparaît maintenant, laissant la place à ce démon intérieur qui me pousse vers une nouvelle victime.
Celle-ci dailleurs, je lai déjà sélectionnée. Un archer du nom de Junior soixante-six. Je minterroge toujours sur la signification de ce nombre, sorte de code personnel que jignore, mais à mon avis, il sagit de sa génération ; Althéa regorge de tant de mystères que jai encore à découvrir. Jai appris quil existait dautres serviteurs de Feyd sur les Trois Iles, mais je nen ai encore rencontré aucun. Les divers gardes en parlent avec une haine non dissimulée, teintée parfois de crainte voire de respect. Peut-être un jour viendra où je serais amenée à croiser leur chemin, moi qui nai jamais côtoyée dindividus ayant les même desseins que moi. Je me sens souvent esseulée dans un monde qui me rejette. De toute façon, il rejette tout ce qui a un sens, tout ce qui prétend détenir la vérité. Ce monde naime que lordre établi, ce système dont beaucoup profitent.
Toute à mes pensées, je me dirige vers lendroit où ce fameux Junior se présente régulièrement, surtout depuis quil a acquis son nouvel arc. Ceux qui me croisent ne voient quune jeune femme aux longs cheveux couleur de jais, vêtue dune robe noire et dune cape grise et élimée dont le capuchon est relevé. Mes bottes de cuir produisent un claquement à chacun de mes pas. Souvent, jaime prendre une forme tangible. Celle-ci me permet de retrouver les quelques sensations que jéprouvais jadis. Mais jamais je ne retrouverais totalement mon humanité ; cest le prix à payer pour ces années gagnées. Je marche vite car je sens que ladrénaline monte peu à peu. Rien que lidée denserrer ma prochaine proie fait monter en moi une extase rageuse et profonde. Mes yeux brillent dune lueur malveillante, comme deux charbons ardents parmi le brasier quétait mon corps. Sous les plis de ma cape, je serre le manche de mon poignard, lame noire de loubli, qui a tranché tant de personne. Je ne me rappelle ni de lendroit, ni du moment où jai bien pu le récupérer, mais il est un des rares objets auxquels de tiens plus que tout. Plus quà ma vie même
Mes pas me guident enfin près du lieu quaffectionne Junior larcher. On lappelle couramment le camp aux gobelins. Allez savoir pourquoi
Il est certain que bon nombre de ces créatures apparaissent ici, presque désireuses de se faire massacrer par des aventuriers encore peu aguerris aux quels venaient prêter main forte, parfois, des prêtres de renom ou des mages accomplis.
Mes sens mavertissent sans ménagement quune flèche est pointée sur moi. Le « camp » est vide à cette heure et labsence de lune ne facilite guère lobservation. Malgré tout, un mouvement dans un fourré proche mindique que celui ou celle qui me vise, peut-être ma proie, en est lindigne hôte. Alors que je me tourne vers le buisson, je sens le souffle de la flèche par-dessus mon épaule.
Une voix sélève, rompant avec le silence nocturne que même les grognements des gobelins errants navaient pas troublé :
- Ne bougez pas. Je ne vous veux pas de mal.
Jai du mal à contenir un petit rire de provocation, mais aucun son ne sort de ma bouche. Je lui réponds dune voix nonchalante :
- Alors veuillez poser, je vous prie, cet instrument de mort que vous tenez à mon encontre.
- Je veux juste vos possessions et votre or, ma dame.
- Demoiselle sil vous plaît. Et arrêtez votre jeu de cache-cache. Jaime voir les personnes auxquelles je madresse.
- Je crains que vous ne considériez pas cette situation à son juste titre. Cest moi qui donne les ordres ici.
Il égrène les paroles dun ton mal assuré. A priori, il navait pas lhabitude de lembuscade. Encore un de ces voleurs de pacotilles qui ne savent pas agir en toute connaissance de cause. Il fallait que je le tue, je navais pas de temps à perdre. Déjà, je peine à contenir mon poignard dans son fourreau.
- Quespériez-vous donc ? Que je vous donne ce que vous me demandez ? Je me mets à rire. Croyez-vous réellement meffrayer ?
Deuxième flèche. Je lévite de peu. Une petite douleur naît au sommet de mon crâne. Je souris de plus belle, ne perdant pas de ma contenance.
- Bravo ! Vous visez bien. Maintenant approchez, je vous assure que je nai aucune arme.
Je lève mes bras en signe de soumission et je laperçois enfin. Il sagit bien de ce Junior que je recherche. Enfin
Il ne porte quun simple pantalon de toile noir et était armé dun arc recourbé fabriqué dans un bois de couleur claire. Il me met en joue et ses yeux ont cet air décidé que jaime voir chez mes futures victimes. Les tuer avec cet esprit combatif me procure plus de plaisir. Je lobserve des pieds à la tête et note son tatouage. Il représente une créature marine que je ne connais pas surmontant une vague. Je trouve quil serait du plus bel effet sur moi.
La tentation se fait plus forte et jai de plus en plus de mal à me contrôler.
- Alors comme cela on joue aux apprentis bandits, mon petit Junior ?
Une fugace surprise passe dans ses yeux.
- Comment ? Comment connaissez-vous mon nom ?
- Je sais beaucoup de choses de toi archer. Mais je ne tiens pas à en savoir plus, je veux juste voir ce qui y aura dans tes yeux au moment de ta mort.
- Noublieriez vous pas un infime détail ? Cest moi qui vous a l'arme.
- Pensez-vous vraiment que jai besoin dune arme pour vous tuer ? Cest bien mal me connaître
Mais joubliais, vous ne savez pas qui je suis. Je regarde le ciel. Dailleurs, cest bien mieux comme cela.
Mon corps se désagrège et devient une ombre rampante sur le sol. Je regarde avec délectation lébahissement de larcher qui a encore du mal à conserver sa ténacité.
Je tourne autour de lui. Je mamuse. Je goûte aux effluves que sa peur me transmet.
Jattaque et lenserre de mes bras dombre. Il suffoque et a encore plus peur. Je ris dun rire sans son, que personne ne peut entendre. Je relâche mon étreinte, pour prendre une forme gazeuse, sorte de brouillard mortel quaucun vent ne viendra chasser.
Il tousse et crache alors que mon esprit part en vadrouille dans des recoins inconnus qui échappe à mon contrôle conscient. Jadmire néanmoins son courage et sa pugnacité à résister à sa mort. Ses yeux reflètent limage dune femme, sans doute son amour, mais je men moque, jai besoin de son fluide vital, jen ai atrocement besoin.
Il meurt enfin et son dernier souffle est long, comme si la vie rechignait à quitter ce corps pourtant si inutile à présent.
Enfin
Je laisse sur le sol un squelette blanchi, sorte de signature dont je me passerais bien, mais que je ne peux empêcher. Je retourne vers la ville en silence, observant avec parcimonie les alentours, juste pour vérifier quaucun voyeur ne sy trouvait.
Cest en tant que jeune fille que je me présente aux gardes du pont aux gobelins qui me demandent la raison de ma présence à cette heure tardive :
- Rassurez-vous. Je viens de Windhowl et je ne souhaites quune seule chose, cest prendre une chambre à lauberge et me reposer.
Ils me laissent passer. Je pénètre dans la ville éclairée par des torches.
Jai emmagasiné une nouvelle force et la sérénité est enfin revenu dans mon esprit torturé. Pour combien de temps je lignore
Je marrête devant une fenêtre ouverte et observe mon image dans un miroir. Je descend légèrement ma robe et contemple le tatouage qui orne mon épaule.
- Je lavais bien dit quil serait bien sur moi
Je pars en direction de la fontaine. Je passerais le reste de la nuit à observer en silence ceux qui daigneront passer ici. Lobservation et la base de lapprentissage
Par Kyriane Feals le 17/1/2002 à 0:51:05 (#729685)
:)
Par Crazy le 17/1/2002 à 1:05:36 (#729721)
Joli...
Mais heu...
1) ça serait mieux en aérant les 1ers paragraphes, là c'est un peu indigeste :)
2) on dit "servante", pas servitrice :p
Crazy, the chieuse of Feyd :p
Par Azulynn le 17/1/2002 à 7:25:00 (#730091)
Par Kyriane Feals le 18/1/2002 à 14:27:38 (#737596)
Merci Azu pour l'avoir lu.
Pour répondre à ceux qui pensent qu'il n'existe plus de Feydiens, en voici une: Ombe Océane. :)
Par Zibeline le 18/1/2002 à 23:20:11 (#740807)
*hop hop*
Par Elswindel Soon le 18/1/2002 à 23:27:57 (#740851)
Provient du message de Kyriane Feals
Pour répondre à ceux qui pensent qu'il n'existe plus de Feydiens, en voici une: Ombe Océane. :)
Et une deuxieme même si...
Elswindel -Fan de Kyrian- Soon
Par Kyriane Feals le 19/1/2002 à 0:45:58 (#741310)
Provient du message de Elswindel Soon
Elswindel -Fan de Kyrian- Soon
Fan de moi? Mais c'est trop. :p
Merci quand même.
Par Elswindel Soon le 19/1/2002 à 1:53:51 (#741627)
Par Azulynn le 19/1/2002 à 1:54:45 (#741630)
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