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Contes Esquimaux
Par Louve argentee le 11/1/2002 à 13:02:40 (#698489)
Il y avait une fois un loup qui vivait dans une caverne avec sa louve. Deux petits leur naquirent au printemps. Les deux parents allaient à la chasse et veillaient à ce que leurs petits n'eussent point faim.
Un jour que, tout près de la caverne, ils poursuivaient un troupeau de rennes et étaient tout occupés de leur proie, un homme surgit, venu on ne sait d'où. Il chassait pour se nourrir et aussi pour les peaux. Il tira et tua le loup mais ne fit que blesser la louve. Elle réussit à se sauver et à se mettre à l'abri.
Elle ne sut pas combien de temps elle était restée dans sa cachette avant de se sentir un peu moins mal et elle rassembla ses forces pour s'en retourner. Elle avançait péniblement en traînant derrière elle sa patte blessée. La faim la tourmentait mais elle n'avait rien pour l'apaiser. Elle trouva seulement un tas d'os déjà rongés. Elle pensait avec terreur à ses petits qui n'avaient rien à manger.
Cependant les petits attendaient, mais le temps passait, leurs parents ne revenaient pas et ils avaient grand-faim. Tout d'abord, ils gémirent sourdement puis se mirent à se lamenter toujours plus fort.
Quelques jours après, l'homme revint chasser dans ces parages. Il entendit des gémissements et, suivant les voix, arriva à la caverne. Tiens, un repaire de loups, se dit-il. Il attendit prudemment, mais comme les loups adultes ne revenaient pas, il entra dans la caverne et mit les petits dans un sac. Il les rapporta chez lui, les nourrit et prit soin d'eux se demandant qu'en faire. Les tuer pour vendre leur fourrure ? Non, se dit-il, je vais en faire des chiens pour la chasse.
Pendant ce temps, la louve blessée avait regagné son repaire et l'avait trouvé vide. Les petits n'étaient plus là. Elle observa tout à l'entour, elle explora toutes les cachettes possibles, appela ses petits tout doucement comme la brise qui murmure, puis très fort comme la tempête qui hurle. Tout cela en vain, personne ne lui répondit, ni ne se montra. Elle parcourut toute la contrée mais ne trouva aucune trace. Les empreintes qu'avait laissées le chasseur s'étaient effacées depuis longtemps. Elle ne retrouva pas ses petits.
Quand un chasseur passait par là, il pouvait entendre hurler une louve solitaire. C'était la vieille louve qui rôdait devant sa caverne et pleurait ses petits disparus.
Le chasseur avait gardé les louveteaux, les avait bien nourris, bien soignés et les avait dressés. Les louveteaux avaient grandi et forci, ils s'étaient habitués à leur maître qui s'occupait bien d'eux et l'avaient pris en affection. Peut-être, dans quelque coin de leur mémoire subsistait le souvenir d'une caverne sombre et de leur mère louve qui les réchauffait de son corps.
Les mois passèrent puis le chasseur attela ses loups apprivoisés et partit pour la chasse.
La chance ne lui avait pas souri et il serait rentré bredouille si ses loups n'avaient éventé quelques rennes. L'homme choisit deux beaux morceaux et rentra chez lui très content. Tout à coup, il entendit hurler un loup. Il se rappela que c'était dans cet endroit qu'il avait trouvé les louveteaux abandonnés. L'homme s'arrêta et aperçut sur les rochers une grande louve. Elle se tenait la tête dressée, regardait les jeunes loups et poussait de longs hurlements.
C'était la mère louve qui avait reconnu ses deux fils. Elle courait derrière eux en les appelant. Le chasseur leva son fusil et tira en l'air. Mais la louve ne se laissa pas éloigner. Elle courait derrière le traîneau, s'arrêtait et hurlait toujours.
Les louveteaux donnaient des signes d'inquiétude. Ils se retournaient vers la louve et ne voulaient plus avancer.
Auraient-ils reconnu leur mère ? se demanda le chasseur ?
Lui-même l'avait reconnue tout de suite quand elle s'était jetée derrière le traîneau. Il ne lui avait pas échappé que, dans cette course désespérée, ses mouvements n'étaient pas symétriques et que, dans la neige épaisse, elle ne courait que sur une patte arrière.
Il leva de nouveau son fusil, visa et tira. La louve s'abattit sur la neige et y resta étendue.
Voilà, je suis débarrassé de toi, se dit le chasseur. Tu ne viendras plus attirer mes louveteaux. Il fit avancer son attelage, distribuant des coups de fouet aux louveteaux qui ne voulaient pas quitter la place. Sur le chemin pourtant, ils s'arrêtèrent et regardèrent souvent en arrière.
« Il faut que je vous attache et que je vous enferme, » dit l'homme quand ils furent rentrés à la maison. Il leur donna bien à manger et leur dit encore : « Demain, vous n'en saurez plus rien ! » et il alla se coucher.
Quel ne fut pas son étonnement le lendemain quand il ne vit plus ses louveteaux mais découvrit un grand trou qu'ils avaient creusé.
Et quand il sortit pour chercher les fuyards et les ramener, il vit devant la porte le corps de la louve qu'il avait tuée la veille. Ses petits l'avaient traînée et déposée devant l'entrée. C'était peut-être un cadeau pour le remercier de les avoir bien soignés et bien nourris, ou peut-être un reproche de les avoir privés de leur mère. Qui peut savoir ce qui se passe dans la tête d'un loup ?
Dans tous les cas, la voix maternelle avait été la plus forte et elle avait fait retourner les petits vers la liberté. Contre cela, même le fusil du chasseur était impuissant.
Traduction : Jean et René Karel
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Zoulie texte que je voulais vous faire partager
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:lit:
Par KlliS le 11/1/2002 à 13:13:36 (#698542)
Par Seskemhet le 11/1/2002 à 14:40:05 (#698914)
Par Astragale le 11/1/2002 à 19:53:07 (#700647)
Et je trouve pour ma part que cette histoire finit plutot bien, puisqu'elle débouche sur une note de liberté que rien ne peut entraver, meme pas les soins physiques donnés aux louveteaux pendant leur enfance...
J'aime que les louveteaux aient répondu à l'appel de leur liberté et qu'apres l'apparition de leur mère ils aient eu le courage de quitter cette cage dorée qu'était la domesticité pour eux...:)
D'ailleurs, lorsque je regarde vivre certains animaux sauvages (des serpents, des pantheres, des animaux de zoos...)j'a
Par Seskemhet le 11/1/2002 à 21:27:26 (#701213)
Par So Elsan le 11/1/2002 à 22:55:55 (#701833)
Excuse-les, Astragale, ils n'ont pas vraiment l'habitude de gerer toute une menagerie :rolleyes:
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