Une enfance... [Part I]

Par Ombre Océane le 3/1/2002 à 3:39:10 (#654085)

Voici, une petite partie de mon histoire, une enfance qui se situe si loin dans mon passé que je peine à m'en rappeler les moindres bribes. Mais je vais essayer de vous conter ce qui a fait de moi cette sombre entité que vous trouvez présentement devant vous... petit à petit, peut-être comprendrez-vous ce qui m'a amenée ici.

L'entière responsabilité me revenait, mais je savais que je devais laisser courir. Ou plutôt on me l'avait laissé entendre. Que ma soeur risqua le fouet ne me laissait guère de marbre, mais je ne voulait pas le risquer à sa place. Zébrer ma peau laiteuse n'aurait guère eu rien de bon pour mon psyché. Et puis faire du mal à une si petite fille aurait été mal vu par la populace locale, elle qui protestait déjà quand on lapidait une de ces étrangères aux coutumes bizarres qui venaient s'installer non loin du village.
Je souriais intérieurement en repensant à la manière dont je m'étais sorti de cette malheureuse histoire de pain volé. Je n'avais point eu de chance que le petit Tonias m'ait vu le prendre à la vieille boulangère, lui, cet affreux rapporteur. Je ne pouvais pas plus mal tomber. Que je le retrouve un jour et je lui ferais passer un mauvais quart d'heure tiens... En attendant je devais assister à un spectacle qui devait marquer ma vie et m'envoyer tout droit dans un enfer dans lequel j'avais déjà, à l'époque, un pied.
Je ne pouvais ignorer que j'étais la cause de tout ce ramdam que le seigneur local, un certain comte Lemdis, se faisait une joie de provoquer, faisant crier dans tout le village que tout contrevenant aux lois qu'il avait proposé tyranniquement à ses sujets serait sévèrement châtié. Ma soeur, qui répondait alors au doux nom de Sarayanne aprochait dangereusement de l'âge adulte et beaucoup l'estimaient en âge d'être responsable de ses actes, surtout en sa qualité de résidante locale.
Mes parents étaient néanmoins d'un avis contraire et objectaient rageusement aux propos incohérents que tenaient le pauvre comte, pourtant d'un rang nettement supérieur au leur. La situation s'envenima au point que les armes sortirent prestement de leur fourreau, du moins du côté des gardes du comte. Mes parents n'avaient pour leur part que leurs poings pour se défendre. Cela n'émeut point le comte qui les fit eviscérer sous les yeux de ma soeur et les miens... je plongeait alors dans une torpeur presque catalyptique.
Je ne fus réveillé que par les cris de ma soeur qui subissait la torture réservée aux voleurs par le comte... douze coups de fouet. Du haut de mes huit ans, je ne compris point alors la sombre métamorphose qui s'opéra dans mon esprit. Lorsque je recueillis dans mes bras maigres le corps de Sarayanne dont le souffle court était entrecoupés de toussotements, je me sentis maudite d'avoir crée pareil cahos dans ma famille.
Je compris alors que cette immense famille à laquelle j'appartenais, les humains, je me devais de l'empêcher de sombrer dans la déchéance et ce comte serait le premier.
Le lendemain j'accompagnais ma soeur et aidais des amis de mes parents à enterrer leurs corps. Le comte les déterra et les fit pendre pour exposer à qui le voulait les représailles qu'il réservait à ceux qui contestaient ses jugements. Par la suite il les fit brûler et nous enterrâmes à nouveau ce qu'il en resta.
Encore aujourd'hui, je me souviens de mon premier meurtre et des yeux de la victime, plein d'une surprise toute jouissive. le comte Lemdis n'a pas eu le temps d'émettre un seul cri que je lui avait déjà découpé la tête à moitié. Il était le premier sur ma liste, il y en eut beaucoup d'autres... peut-être vous en conterais-je les prouesse un peu plus tard, je dois maintenant me mettre en quête d'un abri pour la nuit.

Une ombre fila à travers les sombres bois qui étaient près de l'entrée de WindHowl. Elle ne savait guère qui avait participé à son auditoire, peut-être même personne et de toute façon cela n'avait aucune incidence sur son avenir prochain; elle se plaisait ici. Feyd saurait les attirer tous... ou les refuser... et les détruire.

Par Aina HarLeaQuin le 3/1/2002 à 4:46:53 (#654175)

La Prêtresse écoute avec un plaisir non feint le récit de la jeune femme. Puis dans un murmure aux Vents...

En voilà une qui a compris que nous ne sommes pas là pour punir mais pour faire réaliser à temps leurs erreurs aux humains... et peut être leur épargner le Jugement, quitte à passer par la souffrance.



Magnifique.

Par Rand le 3/1/2002 à 9:30:56 (#654420)

:lit:

Par Azulynn le 3/1/2002 à 10:55:13 (#654582)

La jeune femme avait écouté le récit en retenant son souffle, perchée qu'elle était et aimait être dans les branches d'un haut chêne. Elle regarda disparaître Ombre Océane au loin en souriant...

Des raisons de tuer... Oui, elle en a... Je ne peux que comprendre cela... Qu'elle ne tue pas des innocents...

Azulynn se perdit dans ses pensées sans bouger d'un pouce, silencieuse dans les cimes.


( :amour: :amour: )

Par Kyriane Feals le 3/1/2002 à 16:44:43 (#656355)

Hop!