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Ambassade
Par Kalder'Shee le 17/12/2001 à 21:40:48 (#575718)
Le voyage sétait si bien passé que jen mourais dennui. Une seule fois, nous avions été assaillis par une meute de loups affamés, dont la seule motivation devait être le désespoir, au vu des sillons osseux qui balafraient leurs flancs, marque dextrême maigreur pour des loups au pelage hivernal.
Javais pu remarquer à cette occasion lexpression de contentement du Commodore, sentiment confirmé aussitôt par une déclaration empreinte de fierté, annonçant que si les loups eux-même mouraient de faim, alors les agneaux qui se terraient dans leur fort devaient être à lagonie. Son escorte officielle avait, à ces propos, éclaté dun rire prédateur, alors que jesquissais un rictus de pure politesse. Je devais concéder, malgré tout, que sa politique de blocus avait porté ses fruits, au-delà même de ses espérances.
Cependant, il commit une erreur, qui me fit augurer un dénouement à notre mission bien différent de celui que les apparences laissaient soupçonner. En effet, lorsque les éclaireurs annoncèrent larrivée imminente des animaux affamés, le Commodore neut pour réaction que de dire à son escorte privée, dont je faisais partie, de laisser les caravaniers défendre le convoi. Pendant lassaut, ces derniers furent si efficaces, et organisés, qu'au terme de lengagement ils ne souffraient d'aucune blessure plus grave que quelques contusions. Javais pu observer à loisir lexpression satisfaite de lhomme que jaccompagnais, signe quil nattendait quune occasion pour tester son escouade.
Aucun officier présent ne fit de remarque à ce propos, tant ils étaient ébahis par la sauvagerie du spectacle. Je pris néanmoins note du fait que le Commodore, dans son ambassade, avait prévu une solution plus violente que la diplomatie, au cas où notre prochain hôte ne veuille pas être réceptif à nos arguments. Tous ces caravaniers étaient des assassins
Partie 2
Par Kalder'Shee le 18/12/2001 à 17:42:50 (#579878)
Notre ambassade put se pavaner à loisir devant les enfants maigrelets et frigorifiés. Les officiers, montés à cheval, purent dispenser aux nombreux mendiants de dédaigneux coups de bottes, en ajoutant des commentaires bein sentis : "Elles valent déjà plus que ta vie !", "Garde la monnaie, surtout !". Cela neut pour effet que de stimuler lhilarité de la compagnie
Je me contentais pour ma part de faire reculer sans ménagement ceux qui sapprochaient un peu trop de moi, soucieux de ne pas laisser passer un éventuel assassin.
Quelques gardes de la ville, fatigués et sous-armés, nous accompagnèrent rapidement jusquau Palais, qui se dressait à flanc de montagne, comme une insulte à lérosion. Nous fûmes débarrassés de nos chevaux, et menés dans une salle où nous attendait un repas copieux. Le Commodore, en présence du majordome, ne put sempêcher de lancer à la cantonade que tout ce qui restait de nourriture dans ce pays nous serait très bientôt servi ici même. Les serviteurs présents durent, pour tenir laffront, se faire excuser, et filèrent vers ce qui semblait être les cuisines.
Nous fûmes placés, et rapidement, le Seigneur Göotstraten vint, accompagné des rares proches à ne pas lui avoir fait faux bond. Son visage, défait, accusait un manque de sommeil évident, ainsi que son désir probable de finaliser au plus vite la fin de la guerre. Je remarquais que depuis notre dernière rencontre, ses cheveux avaient fini de blanchir. Dans un silence de mort, il déclara le dîner ouvert, et les serviteurs vinrent nous servir des victuailles, sur lesquelles je lançai un sortilège de détection. Tous les officiers de lambassade firent de même, le poison étant également une façon civilisée de se débarrasser d'invités non désirés. Mais lexamen ne montra pas la moindre manipulation, et enfin, après une semaine de rations de voyage, je pus manger avec grand bonheur un repas de qualité, malgré l'exemple de silence que fut ce moment.
Le Commodore devait savourer la situation, et ne faisait rien pour gâcher son plaisir. Ce ne fut que lorsque le dernier plat eut été terminé quil gratifia notre hôte de son regard acéré. Ce dernier ne put que commencer à parler...
Partie 3
Par Kalder'Shee le 18/12/2001 à 18:47:28 (#580248)
- Cessez, vieillard ! La voix du Commodore était sèche et cassante, empreinte de mépris. Vous allez me conseiller de ne commencer les négociations que demain, et je vous rétorquerai que je ne suis pas disposé à rester ne serait-ce quune heure de trop dans cette cabane froide et humide, que vous osez qualifier de Palais. Aussi, je ne serai disposé à traiter avec vous de votre capitulation sans conditions que maintenant. De plus, la seule chose que vous pourrez négocier, cest la quantité de matière première que vos miséreux devront nous livrer pour ne pas subir notre courroux. Suis-je clair ?"
Le général des armées de la Reine Sorcière ponctua sa question rhétorique par une dernière rasade de vin. Le Seigneur Göotstraten resta bouche bée un moment, puis baissa la tête en grommelant à moitié un mot dont je ne compris pas le sens. Il se redressa, releva les yeux sur le Commodore, et reprit la parole :
"Je vous prie de me suivre dans un salon bien plus approprié pour cela, Messires."
Il accompagna ses mots en se levant de son siège, et bientôt toute la délégation officielle de Tawrun emboîta le pas du Seigneur de la Montagne. Nous arrivâmes rapidement dans une salle chauffée par une immense cheminée, meublée de grandes bibliothèques sur tous les murs. Plusieurs sièges opulents nous attendaient, et nous pûmes tous nous asseoir. Notre hôte sinstalla sur un siège, proche du mur, au côté duquel avait été installé un secrétaire. Plusieurs feuilles blanches, un encrier et quelques plumes y reposaient.
Les tractations n'avaient pas encore commencé que nous entendîmes des bruits de pas précipités de part et d'autre de la salle. Aussitôt, des deux portes surgirent plusieurs hommes armés d'arbalètes chargées. Je récitais par pur réflexe le début de l'incantation qui provoquerait une rafale de vent, conscient du fait que la puissance de l'arbalète serait sans doute trop importante pour permettre de dévier le tir. Les arbaletriers nous mirent en joue aussitôt, nous mettant au défi de faire mine de vouloir nous défendre. Je brisai là ma concentration, pour ne pas leur donner de bonnes raisons de nous abattre sur place. Etrangement, notre hôte était lui aussi mis en joue, et semblait totalement dépassé par les événements.
Partie 4
Par Kalder'Shee le 19/12/2001 à 4:09:16 (#582779)
- Ils sont à mes ordres, Waanich'Tahn. Et ils n'hésiteront pas une seconde à te percer si tu persiste dans ton arrogance. Ce n'était pas le vieux seigneur qui avait répondu, mais un homme grand et maigre qui venait de pénêtrer dans la bibliothèque. Ses vêtements sombres étaient à l'image du visage qui les surplombaient : étriqués et taillés au plus juste.
- Bors, comme on se retrouve. Ainsi, le Sorcier d'Ebène est encore en vie, continua l'ambassadeur.
- Et il va à nouveau terrifier les Reines !"
Göotstraten avait regardé la scène avec autant d'hébétude que le reste de l'état-major de Tawrun, et le nouveau venu se plaça à sa droite pour continuer à parler au Commodore, vraisemblablement ennemi de longue date, avec une joie non feinte peinte sur les lèvres.
"Quelle idée saugrenue, de penser que j'étais mort, Commodore... Cela dit, j'ai tout fait pour cela ! Et aujourd'hui vient mon triomphe.
- Mais enfin, Lensen, pourquoi te nomme-t-il Bors ? déclara d'une voix lente et un peu vacillante le vieux Roi. Pourquoi fais-tu cela, et pourquoi parles-tu de triomphe ? Nous devons faire la paix, ici, pas nous entre-tuer... Le Royaume a assez payé.
- Allons, vieillard décati, taisez-vous. J'ai encore besoin de vous, alors ne me forcez pas à user de violences pour vous empêcher de poser vos questions stupides, rétorqua le Sorcier. Nous sommes effectivement ici pour faire la paix... ou plutôt MA paix. Roi de la Montagne, vous allez prendre votre plume pour céder vos terres. Mais pas à la Reine Sorcière, ni même à ce fat de Waanich'Tahn. A MOI ! Bors de Sieglund, Sorcier d'Ebene. Quant à vous, Commodore, vous allez rester quelques temps ici, vous et votre clique, en vertu de votre statut d'otage. Vous connaitrez enfin le bonheur d'être soumis au régime du pain sec et de l'eau. Eh oui, comme quoi tout arrive... N'était-ce pas ce que vous m'aviez dit, il y a si longtemps ?"
La mine déconfite de l'assemblée me sembla surréaliste. Le dernier des Sieglund, enfin dévoilé, agissait finalement pour récupérer des terres, les siennes ayant été annexées par Laek'Na'Tyl, avec la bénédiction de la Reine Sorcière, des centaines d'années auparavant. Il était visiblement prêt à tout, même à s'attirer les foudres de Kcehtra, en défiant la Reine Sorcière et son ambassade. Des négociations limitées s'engagèrent, le Commodore voulant, comme à son habitude, tirer son épingle du jeu. Le temps passa, et, profitant de la baisse de vigilance des arbalétriers, je me levai pour déambuler calmement dans la salle, non sans avoir au préalable soigneusement déposé mes armes à la vue de tous.
Les tractations m'importaient peu, même si elles étaient à l'évidence terriblement engagées. Je ne cherchais qu'une seule chose : m'approcher de la fenêtre. Avec de la chance, l'un de nos homme se trouverait dans la cour principale, et je pourrais alors lui indiquer la situation à l'aide de signes adéquats, propres au langage par signes des assassins.
La première tentative fut un échec : un arbalétrier me fit signe de me reculer. Mais la persévérance paya : je fus finalement en mesure de regarder au-dehors. Je jetais un oeil, m'appliquant à cacher la recherche frénétique que j'entreprenais d'une silhouette familière dans la cour, de préférence tournée vers moi. Je constatais tout d'abord que la situation extérieure était au calme, puis soudain je vis un visage connu, malheureusement trop éloigné pour me permettre de l'identifier. L'individu me regardait, et m'avait, je pense, reconnu. Je m'installais sur la fenêtre, dos au-dehors, les mains appuyées sur le rebord, et commençais à aligner les signes.
"Appel - Nous - Otage - dix - Arbalete - un - Sorcier - Agir - Execution"
Je répêtais le message, à deux reprises, et je me retournai calmement, laissant échapper un soupir pour évacuer la nervosité. La personne n'était plus là...
Par Fatalis le 19/12/2001 à 11:09:44 (#583121)
Partie 5
Par Kalder'Shee le 19/12/2001 à 12:34:03 (#583581)
Une chose était sûre, malgré tout : il était trop tard pour penser à cela. Je commençais à rassembler ma magie, pour le moment venu la déployer d'un coup en une rafale suffisante pour dévier les tirs, et aussi pour envoyer balader nombre de livres à travers la pièce. Certains carreaux frapperaient forcément quelqu'un, mais avec un peu de chance, certains officiers Tawruniens seraient épargnés. Avec encore plus de chance, je serais épargné, moi aussi... Et avec une inconcevable veine, certains arbalètriers seraient touchés.
Je répêtai mentalement la formule d'attente, sachant qu'un instant de doute suffisait à l'annuler, faisant partir le sort instantanément. Je gardais les yeux grand ouverts, à l'affût d'une présence dissimulée quelque part. Mais rien... Ma seule action était vouée à l'échec, je le savais, et la déclencher sonnerait notre trépas à tous. Mais il m'était impossible de cesser simplement l'incantation : je ne maîtrisais pas suffisemment cet art pour pouvoir le faire.
Plusieurs minutes passèrent, et je faillis me tromper dans la formule à trois reprises. Des gouttes de sueurs perlaient sur mon front, et j'avais un mal de chien à dissimuler mon malaise. Ma machoire crispée commençait à ma faire mal, et je devais faire bien pâle figure... Heureusement, les arbalétriers ne semblaient pas trop s'intéresser à moi, sans quoi ils auraient déjà agi. Mais alors que je regardais l'un d'eux avec une insistance inhabituelle, inquiet que j'étais de savoir s'il se doutait de quelque chose, il surprit mon regard.
Il ouvrit la bouche en levant son arbalète vers moi, mais aucun son articulé ne sortit. Un ombre fondit sur lui, et il fut frappé dans le dos par une forme, floue mais humanoïde, qui venait d'atterir derrière lui dans un bruit mat. Un bras se déplia de la forme, dans un éclair d'argent une dague fila vers la gorge d'un autre arbalétrier et s'y planta net, au moment où la forme frappait à nouveau le dos de sa cible de contact. Le carreau partit alors, avec une trajectoire basse. Je pus le voir se ruer sur moi, me transpercer le mollet et se planter dans le meuble. La stupéfaction et la douleur me firent cesser net la formule d'arrêt de mon sortilège, et ce fut le chaos.
Par Korazel le 19/12/2001 à 17:36:32 (#585485)
(c est qui eux? *naivement* ;))
Partie 6
Par Kalder'Shee le 20/12/2001 à 23:10:40 (#592206)
"Feu ! Abattez-moi tout ça !"
Une déluge de fer et de bois se mêla à la ronde des parchemins, sifflant à mes oreilles comme des abeilles enragées. J'avais fermé les yeux pour ne pas voir la mort me frapper, et j'entendis des râles de douleur, des chocs mats, des corps tombant, des tissus et des chairs de déchirant. Je sentis une vive douleur sur le flanc, et je me forçai a garder les yeux fermés.
Tout s'arrêta d'un coup. Le calme après la tempête fut une bénédiction, jusqu'à ce qu'enfin je perçoive des gémissements. J'ouvris les yeux, et fut saisi par le spectacle de désolation. La rafale m'avait soulevé de mon fauteuil sans que je m'en aperçoive, et j'étais effondré, dos appuyé contre une bibliothèque vide. Tous étaient au sol, dans diverses positions, mais nombreux étaient ceux qui se recroquevillaient autour du noyau de souffrance d'un carreau planté en pleine poitrine ou dans l'abdomen.
Certains se levaient, que j'identifiai tous comme des arbalètriers. Déjà, ils dégainaient leurs épées. Je voulus faire de même, et finir le travail de l'assassin, mais je fus retenu par une résistance douloureuse au flanc. Un carreau s'était planté juste sous mon bras, clouant la veste dans le bois centenaire de la bibliothèque. Je commençais à tirer, de plus en plus frénétiquement, au fur et à mesure de l'avancée d'un homme rendu furieux par ma prestation.
Il arma son coup, et c'est à ce moment que le tissu céda. La lame frôla mon épaule, et vint fendre une étagère. J'arrivai à basculer sur le coté, et me relevai d'un bond sur lui, avec l'espoir de le faire chuter. Mais c'était sans compter ma blessure à la jambe, et je ne réussis qu'à m'affaler, le souffle coupé, laissant mon dos découvert à sa prochaine attaque. J'attendis le coup fatal, et reçus un cadavre égorgé. Levant la tête, je surpris un visage, celui d'un assassin providentiel, un sourire prédateur vissé sur les lèvres. Elle me surplombait, vigilante et alerte, attendant que je me relève pour continuer sa besogne. Elle laissa tomber devant moi mon épée, que je ramassai en me levant, boiteux et affaibli, et elle saisit celle de l'homme qu'elle venait de tuer.
Ma voix fut de granit, mon regard de braise.
"Au travail, Kath Su. Faisons-leur payer."
Elle me répondit d'un sourire impassible et froid. Je n'en attendais d'elle ni plus, ni moins.
Par Averoes Landis le 21/12/2001 à 10:15:51 (#593272)
*Toujours admiratif*
Partie 7
Par Kalder'Shee le 21/12/2001 à 14:16:11 (#593969)
Je parai son coup facilement, Kath Su vint de coté lui asséna un coup de taille dans le flanc. Ses vêtements s'empourprèrent aussitôt. Je terminai mon mouvement, comptant sur la faiblesse provoquée par la blessure pour jouer avec l'inertie. Il chuta en avant, j'exécutai en toute maîtrise un moulinet avec mon épée, et sa tête vola dans un feulement d'acier et un déluge de sang. Kath Su reprit aussitôt sa position, moi la mienne, comme en chorégraphie. S'ils furent impressionnés, les brutes n'en montrèrent pas le moindre signe.
L'assassin favorite de la Reine et moi-même nous mîmes d'accord en un coup d'oeil échangé. Je me contentai de me défendre contre mes assaillants, tout en attaquant les siens. Elle fit de même, et rapidement, grâce à nos mouvements combinés, la panique finit d'éclore dans l'esprit de nos ennemis. Je parais, battait le fer, et lorsque j'avais un moment pour lancer une attaque, le coup frappait un de ceux qui me tournait le dos, occupé qu'il était à essayer de frapper ma compagne. Malgré tout, Ma jambe me faisait atrocement souffrir, et je pouvais sentir les échardes arracher fibre après fibre de mes muscles. Chaque seconde me hurlait de me laisser choir au sol, mais je devais rester debout coûte que coûte, puisque mon abandon sonnerait dans l'instant ma mort.
Le dernier debout fit mine de se rendre, en abaissant son épée. Je lui tranchai sans scrupules la main, et Kath Su lui perça le dos. Il mourut le sang aux lèvres. Je me laissai alors tomber, gémissant, le regard trouble, et sans doute le visage livide. Un coup d'oeil vers le Commodore m'apprit qu'il s'était débarrassé de ses adversaires depuis quelques temps, et qu'il avait observé notre combat. Kath Su partit en trottinant, sans doute à la recherche du reste des comploteurs, comme s'il ne s'était jamais rien produit dans la salle anéantie par le vent et la fureur.
Je restai là, au sol, incapable de me soigner, puisqu'ayant auparavant déployé toute l'énergie magique dont j'étais capable. Waanich'Tahn passa à coté de moi sans un mot. Je savais qu'il m'aurait préféré tué au combat, mais je le croyais assez intelligent pour ne pas se salir les mains en achevant la besogne lui-même, et risquer ainsi de se faire surprendre. Il sortit, me laissant pour mort. A nouveau je n'étais entouré que de cadavres ou d'agonisants, et à nouveau je l'étais moi-même... Je pensais, amer, prendre la résolution de perdre cette fâcheuse habitude, lorsque soudain le carreau commença à vibrer et s'extraire lentement. Je tombai dans une abîme de souffrance, entrainé par un cri guttural, mais ne pus empêcher le projectile de bouger. La blessure se referma aussitôt débarrassée du bois, et je me sentis mieux.
Une magie avait été à l'oeuvre, la plus discrète que j'aie jamais senti. Aucune effluve picotante, aucune lueur, aucun son... Tout dans l'exécution du sortilège avait été pensé pour être utilisé sans que quiconque s'en aperçoive. Moi-même, je ne m'en étais aperçu qu'au moment où l'évidence de l'impossibilité de cette extraction m'avait frappé. Si la blessure avait été moins grave, jamais je n'aurais eu la présence d'esprit de le remarquer. Il ne s'agissait pas d'un maître mage, car la douleur aurait été moindre, mais sûrement d'un espion, ou d'un garde du corps secret dont la mission est d'agir sans se faire remarquer. Je cherchai du regard celui - ou celle - qui m'avait sauvé.
Un homme se tenait debout dans l'embrasure de la porte.
*sourit*
Par Ñille Ñolfine le 22/12/2001 à 15:48:51 (#598240)
Partie 8 (comment ça, ça faisait longtemps ? :p)
Par Kalder'Shee le 15/1/2002 à 17:45:37 (#722082)
Quand je passais la porte pour partir à sa poursuite, et pensais-je de celle du Sorcier dEbène, il avait disparu dans les couloirs du bâtiment. Mes souvenirs, bien quencore frappés de stupeur, mindiquèrent que Kath Su était partie vers la droite. Je me fiais à ses sens de prédateur et mengagea dans cette direction, épée au clair et braise dans le regard.
Cest lorsque japprochais du hall que jentendis des armes battre, et des hommes crier. Je me ruais vers la grande salle, et jarrivais sur un balcon, dont lescalier descendait en une vaste courbe irrégulière vers le chaos qui régnait en bas. Des hommes en armure aux couleurs de Göotstraten ferraillaient furieusement contre des hommes habillés de peu, et je reconnus quelques caravaniers que javais côtoyé dans notre périple. Du regard, je cherchais lhomme vêtu de noir se faisant appeler le Sorcier dEbène, mais dans la mêlée je ne vis personne. Soudain, une porte souvrit à la volée, et Kath Su en surgit comme une panthère furieuse. Elle avait opté pour deux courtes lames en échange de lépée quelle portait, et sen servait avec une lesteté terrifiante. Ses bras étaient déjà rouges du sang de ses victimes, et son visage offrait à la vue une mosaïque de giclées écarlates. Elle exécuta un petit saut nerveux par-dessus un agonisant à genoux, et commença son tourbillon dacier dans la masse.
Cest alors que je vis WaanichTahn. Il était adossé pitoyablement contre un mur, et une ombre le masquait en partie à ma vue. Le Sorcier avait dû utiliser sa magie pour paraître à moitié transparent, et cet artifice lui permettait de passer inaperçu. Mais mon point de vue particulier me permit de distinguer sa silhouette à travers la brume magique, et je le voyais rire à gorge déployée, bien que silencieuse, devant un Commodore terrifié lui demandant grâce.
Un choc puissant me fit alors perdre léquilibre, et je mis toute mon agilité en branle pour ne pas chuter cinq mètres plus bas, parmi lacier et le carnage. Quelquun me souleva à moitié, et essaya de me faire basculer par-dessus la rambarde. Lâchant mon arme, Jagrippai un bras par pur réflexe, et je pus ainsi gagner quelques précieuses secondes, que je mis à profit pour me rétablir. Jétais à moitié dans le vide, avec une prise sur le marbre de la rampe, une autre sur un bras inconnu, et les pieds essayant en vain de saisir un appui.
Mon agresseur était un grand costaud, le visage à moitié dissimulé sous une épaisse moustache. Il grimaça, poussa un cri, et déploya ses dernières forces pour me faire lâcher prise. Je tins bon, non sans mal. Mon pied droit toucha alors un coin de dalle, et je pris appui sur lui pour me donner un élan. De son coté, lhomme faiblit, et je sautai sur lui, coude en avant vers sa tête. Il vint le frapper en pleine mâchoire dans un bruit mat, et je vis ses yeux se révulser alors que je tombai sur lui, lécrasant de tout mon poids. Il resta immobile, inconscient, et je pris sa dague pour légorger proprement.
Son arbalète traînait au sol, déchargée. Il avait dû lutiliser dun peu plus loin, profitant du chaos pour faire des victimes faciles, avait dû me voir, et avait dû penser que je serais une proie facile. Il nétait plus là pour se rendre compte de son erreur. Je vis sur lui un étui de carreaux, que je pris avidement. Je chargeais, et me mis en position. Le dernier des Sieglund navait quà bien se tenir, à présent.
Par Onizuka LooWang le 15/1/2002 à 18:07:26 (#722173)
Partie 9
Par Kalder'Shee le 18/1/2002 à 19:57:55 (#739588)
Je me remis en quête de WaanichTahn, et finis par le trouver. Gravement blessé, il sétait difficilement traîné dans la salle, poursuivi par lombre persistante du Sorcier. Réfugié dans un coin de la salle, il tendait une main implorante dans le vide. Jarmai mon tir, prêt à percer le Sorcier dès quil reprendrait forme matérielle pour achever son vieil ennemi
Un il fermé, le doigt sur le mécanisme de tir, je pouvais sentir la pression monter. Personne ne semblait sintéresser à la scène que jépiais, et pourtant elle frappait par son importance. La fierté de la Reine Sorcière, mise bas par le dernier de la lignée qui lavait maudite
Ce constat mobligea à me rendre compte de ma responsabilité. Jétais le dernier rempart de lhonneur de la lignée des Reines, et ce rempart ne consistait finalement quen une tige de bois ornée de métal, prêt à mordre lennemi avant quil ne porte son coup.
Les ombres prirent en densité. Elles semblèrent se joindre et sopacifier, créant une silhouette humanoïde encore vague. Ses pieds touchèrent le sol avec légèreté, et le sorcier finit de sancrer dans lespace réel. Je resserrai la prise sur mon arme, le mécanisme bougea imperceptiblement, et la corde commença à se libérer de son attache. Je voyais le dos du sorcier, visai son cur. Il entrepris une incantation, en une gestuelle précise et éclipsée, son attention toute tournée sur lhomme à terre. Mon viseur oscillait, en rythme avec mes propres battements, et une réflexion me vint soudain.
Le sauver
Lui, WaanichTahn. Il était Commodore, et il était à genoux devant lennemi. Il était un symbole, mais à présent déchu. Il demandait grâce, en guerrier vaincu.
Je desserrai ma prise un instant. Une aura grisâtre, puis noire, nimba le Commodore, et je vis sa douleur lenvahir. Son visage se teinta de gris, puis de noir, alors que le Sorcier continuait sa gestuelle complexe à lextrême. La main tendue de WaanichTahn se figea, et ses traits suivirent peu après. Lénergie magique reflua vers le sorcier, progressivement.
Point de grâce pour les faibles. Le trait fusa alors, dans le dos de mon ennemi.
Par Aragorn le 19/1/2002 à 17:44:54 (#744466)
petit remontage
Par holdrik heutha le 20/1/2002 à 20:42:26 (#752878)
:lit: Aprecie son talent de narrateur , attends une suite
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