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[conte]La Légende de l'épée sacrée tous les chapitre
Par popov de kerl le 15/12/2001 Ă 17:43:12 (#557922)
La légende de l’épée sacrée
Il y a bien longtemps, dans un royaume maintenant oublié de tous, Goldmoon, vivait un grand Roi. Il était respecté et aimé de tout son peuple. Il était reconnu pour sa grandeur d'âme, sa bonté et son amour de la vie. Il ne vivait que pour son royaume. Ce roi se nommait Théodore XIII. Mais, malheureusement, un jour il tomba malade. Alors, les plus grands aventuriers du royaume partirent en quête pour trouver le moyen de soigner leur bon roi.
C'est cette histoire que nous allons vous conter
Chapitre 1, Un Roi malade
Une grande activité régnait dans le château de Silversky, les serviteurs courraient dans tous les sens depuis qu'ils avaient appris la nouvelle. Il se murmurait dans les couloirs que le roi Théodore venait de s'évanouir pendant le Grand Conseil. Le Grand Chambellan venait d'être appelé car lui seul savait ce qu'il convenait de faire. Delilah, la princesse, fille du roi essayait de rentrer dans la salle du Conseil
- Laissez moi passer!! dit-elle aux gardes qui bloquaient l'entrée
- Je suis désolé votre altesse, mais le Grand Chambellan Owen nous a ordonné de ne laisser passer personne
- Écartez vous et laissez moi aller voir mon père!
Le garde n'esquissant aucun mouvement, la princesse fit demi-tour et s'Ă©loigna
- Je saurai m'en souvenir, soldat dit-elle avant de disparaître derrière une porte en bois massif.
La princesse suivie un long couloir, tourna à gauche dans un autre couloir et ouvrit la porte donnant sur les appartements du roi. La pièce était richement meublée, des tapisseries brodées d'or étaient accrochées aux murs, de grandes fenêtres laissaient passer la lumière du jour dans la chambre. Delilah se dirigeât vers un mur, tira sur un des chandeliers accrochés au mur. Un pan de mur pivota révélant un passage secret que Delilah s'empressa d'emprunter. Le couloir était étroit et éclairé par quelques torches. Elle s'avança jusqu'au bout, appuya sur une des pierres du mur à sa gauche révélant un nouveau passage donnant sur la salle du Conseil.
Une grande activité régnait dans la salle. Le roi Théodore avait été allongé sur un large fauteuil recouvert de velours bleu royal. Le Chambellan Owen était aux cotés du roi, le maître d'arme, Kerval, gardait la porte principale, les nobles qui assistaient à la réunion s’étaient groupés dans un coin de la pièce et discutaient entre eux.
- Mais que fait Crowbanner? hurla le Chambellan Owen. Le roi est au plus mal!
- Je l'ai fait envoyer chercher Owen dit Kerval, il ne devrait plus tarder maintenant
Delilah sorti du coin de la salle où elle se trouvait et s'approcha de son père
- Owen ? Comment va t’il dit elle la voix pleine d’inquiétude
- Princesse ? Que faites-vous ici ? Vous ne devriez pas ĂŞtre lĂ .
- Il s’agit de mon père Owen ! J’ai le droit de savoir
- Et bien, depuis plusieurs semaines votre père était souffrant et..
- Mais ? Je nÂ’Ă©tais pas au courant !
- C’est lui qui nous avait demandé de ne rien vous dire, il ne voulait pas vous alarmer avant d’être sur de quoi il souffrait.
- Vous auriez du me le dire quand mĂŞme Owen, je pensais pouvoir vous faire confianceÂ…
- J’en suis désolé Princesse, mais je n’ai pas eu le choix
Delilah s’agenouilla près de son père et lui pris les mains
- Père, je vous en prie, tenez bon. Ne m’abandonnez pas
La porte de la salle s’ouvrit en grand pour laisser entrer un vieil homme habillé d’une longue toge bleu marine. Son visage avait l’air d’un homme qui n’a pas dormi depuis plusieurs jours, de grosses cernes violettes s’étalaient sous ses yeux, il s’approcha du roi en se grattant sa longue barbe grise
- Ah ! Crowbanner, enfin vous voilĂ
- Que lui est-il arrivé Owen ?
- Et bien, nous tenions le conseil hebdomadaire avec les dirigeants des villes du royaume, le baron Orthon, le duc Taramir et le vicomte Trautorn, quand soudain, le roi a été pris de convulsions, il a semblé étouffé, il s’est pris la gorge et s’est effondré.
- Je lui avais dit de ne pas se ménager, mais ce vieux fou n’en fait qu’à sa tête, il est bien comme son père !
L’évêque Crowbanner était au service de la maison royale depuis longtemps, il était aux cotés du père de Théodore, le Roi Théopold, pendant la Grande Guerre, aussi se permettait-il quelques écarts de langage à propos du roi. Il sortit un flacon de liquide bleuté de sa besace et en fit boire quelques gouttes au roi.
- Il devrait aller mieux maintenant, dit-il.
- Savez-vous de quoi il souffre Crowbanner ? lui demanda Delilah
- Princesse, je ne puis l’affirmer avec certitude, mais après des recherches très poussées, je crois savoir quelle est la maladie de votre père.
- Et bien parlez au lieu de me faire languir comme cela !
- Vous n’êtes pas sans savoir que le royaume connaît quelques troubles en ce moment, n’est-ce pas ?
- Bien sur, mais je ne vois pas le rapport.
- Attendez, j’y viens dit-il en se passant la langue sur les lèvres. Et bien, votre père est malade car son royaume l’est lui aussi.
- Je ne comprends pas ce que vous voulez dire Crowbanner.
- Et bien, c’est pourtant simple, votre père tient tellement à son royaume et son peuple qu’il ressent leur peine et leur douleur. Arrachez un arbre, il en souffrira, si une épidémie tue les habitants d’un village, il n’en sera que plus souffrant.
Le visage de la princesse se couvrit dÂ’effroi Ă lÂ’Ă©coute des paroles de lÂ’Ă©vĂŞque.
- Mais alors, nÂ’y a tÂ’il aucun moyen de le sauver ? lui demanda tÂ’elle, plein dÂ’espoir.
- Je n’en suis pas sur, mais il y a peut être effectivement quelque chose. J’ai lu dans un de mes livres une légende parlant d’une épée magique. Flamboyant, c’est le nom de cette épée aurait été forgée par les dieux eux-mêmes et donnée aux ancêtres de Théodore il y a des siècles. Le bon roi Marten s’en servi pour combattre les armées du royaume d’Angélus lorsqu’elles avaient tenté de nous envahir. C’est grâce à sa puissance divine que les forces d’Angélus ont pu être repoussé.
- Et savez vous où se trouve cette épée ? demande Kerval qui s’était approché pour écouter le récit
- Hélas, je n’ai rien de concret, la légende est très vague, elle raconte qu’à sa mort, le roi Marten l’aurait caché dans un lien connu de lui et de son conseiller. On raconte aussi que l’épée aurait été rendue aux dieux, ou encore qu’elle serait gardée par un puissant dragon au plus profond des Montagnes Noires. Je vais compulser mes livres pour essayer de trouver le vrai du faux Princesse
- Faites vite je vous en prie.
suite
Par popov de kerl le 15/12/2001 Ă 17:43:45 (#557928)
- Mesdames et Messires, nous avons besoin de calme pour nous occuper de Sa majesté, aussi je vous demande de bien vouloir vous retirer dans vos appartements et de ne pas répandre la nouvelle. Nous ne voulons pas provoquer une vague de panique parmi nos sujets. Je vous remercie, sortez maintenant
Les nobles et les serviteurs sortirent de la pièce en silence non sans lancer des regards inquiets vers leur monarque. Seuls restèrent Kerval, Owen, Delilah, Crowbanner et trois gardes.
- Bien, il nous faut emmener Sa majesté dans ses appartements. Tout ce dont il a besoin maintenant c’est de repos. Vous deux dit Crowbanner en s’adressant aux deux gardes, emmenez le roi dans sa chambre !
Les gardes restèrent immobiles, ne sachant s’ils devaient écouter l’évêque.
- Et bien ? Astellig, Kaneda ? Qu’attendez-vous ? Dois-je vous rappeler que vous avez juré de servir le roi ? leur demanda Kerval. Allez ! Écoutez Crowbanner.
Les deux gardes s’exécutèrent.. Ils s’approchèrent du fauteuil où reposait le roi et le soulevèrent. Ils s’avancèrent vers la porte principale.
- Non, prenez plutôt le passage secret. Nous n’avons pas besoin de montrer l’état du roi à tous ceux qui traînent dans les couloirs du château, leur dit Owen.
Dans la chambre royale, le roi fut allongé sur son grand lit à baldaquin et recouvert de draps de soi turquoise, Delilah vint s’asseoir sur le fauteuil jouxtant le lit, pris la main gauche de son père dans les siennes et commença à prier :
- Ô Artherk, grand dieu, prends soin de mon père je t’en conjure, fais que l’épée soit retrouvée et qu’il soit sauvé
- Bien, si vous le permettez, princesse, je vais retourner dans mon Ă©tude afin de trouver plus de renseignements sur le Flamboyant.
- Faites mon bon Crowbanner, mais faites vite surtout lui dit-elle suppliante.
- Je ferai de mon mieux mon enfant. Veillez sur votre père. Vous sentir à ses cotés l’aidera à surmonter cette épreuve
L’évêque Crowbanner sorti de la pièce et se dirigea vers ses quartiers, au plus haut de la tour nord du château. Il se dirigea vers son imposante bibliothèque, en retira plusieurs ouvrages et alla s’installer à son bureau. Il posa les livres sur la tablette de bois et ouvrit le premier.
- Bon, où avais-je vu ca déjà ? se dit-il. Il me semble que ce devait être dans les carnets de routes du roi Marten… Ah ! ! Voilà , c’est là . Alors voyons voir
26ème jour du mois de la pluie
Cela fait presque un mois maintenant que je me suis absenté du château pour partir chercher le Flamboyant, l’épée d’Artherk. Nous arrivons enfin à notre but. Les piques du château de Karon le Forgeron. Quand nous y serons, il nous faudra trouver le maître des lieux afin qu’il nous forge l’épée. Fort heureusement nous avons réunit tous les ingrédients nécessaires à la fabrication de l’épée, grâce aux bons conseils de messire Silversmith.
12ème jour du mois des vents
Ca y est ! Nous l’avons ! Nous avons été retardés en chemin par une bande de maraudeurs qu’il nous a fallu éviter, ce qui nous à fait perdre quatre jours de voyage. Mais qu’importe, le Flamboyant est entre mes mains ! C’est Artherk lui-même qui est descendu pour bénir la lame. Je n’ai jamais vu épée plus belle et si bien forgée, on sent la puissance émaner de sa lame. Avec cette épée nous allons pouvoir repousser les envahisseurs d’Angélus ! Il nous faut nous dépêcher de rentrer. J’ai peur que mon armée ne tienne encore longtemps.
28ème jour du mois des vents
C’est fait. L’envahisseur a été repoussé. Je n’aurai jamais cru que ce serait si facile. Les soldats d’Angélus se sont enfuis à la simple vue de l’éclat du Flamboyant. Je n’ai eu qu’à lever l’épée au ciel, le soleil a percé les nuages et a frappé l’armée d’Angélus, les survivants se sont enfuis mais ils ont été achevés avant d’arriver à leurs navires. Ils ne sont pas prêts de revenir.
5ème jour du mois des grands froids
L’épée ! Je dois la mettre en lieu sur !
Artherk m’est apparu en rêves. Il m’a dit que je ne devais point la garder avec moi car des esprits mauvais cherchaient à s’en emparer. J’ai donc envoyé Grégory, le maître d’arme, la cacher dans la Grotte des Enfers, là où Grant, le dragon d’or vit, au plus profond des Montagnes Noires. Je vais aussi cacher ces carnets afin que personne ne les trouve, je ne peux les détruire, ils contiennent l’histoire de ma vie.
Crowbanner referma le carnet poussiéreux et le reposa sur son bureau.
- Et bien tout est dit, nous devons aller dans les Montagnes Noires. Je vais prévenir Owen et la Princesse.
suite 2
Par popov de kerl le 15/12/2001 Ă 17:44:33 (#557933)
L’évêque Crowbanner et la Princesse Delilah attendaient que le Grand Chambellan arrive. Crowbanner l’avait envoyé chercher mais Owen n’arrivait toujours pas.
- Ne pouvez-vous pas me le dire maintenant ? Vous lui redirez quand il sera lĂ ? demanda la princesse Ă lÂ’Ă©vĂŞque.
- Allons Princesse, que sont cinq minutes ?
- Ces cinq minutes pourraient bien manquer à mon père le moment venu !
- Excusez-moi pour le retard, dit Owen en entrant dans la salle du trône essoufflé. J’ai été retenu par des importuns. Que vouliez-vous donc nous dire Crowbanner ?
Owen Ă©pousseta sa tunique et sÂ’approcha de la princesse.
- Après notre dernière entrevue, je suis retourné consulter mes livres et j’ai retrouvé des informations importantes dans les carnets du Roi Marten, dit Crowbanner.
- Et bien ? Qu’avez-vous découvert ? lui demanda Delilah. Ne nous faites pas languir !
- Dans ces carnets, le Roi Marten relate ses voyages et on y apprend où il aurait caché l’épée sacrée. Au plus profond de la Grotte des Enfers, dans les Montagnes Noires sur Arakas.
- Dans les Montagnes Noires ? s’écria Owen, mais c’est en plein dans les terres de Jarko le Nécromancien et de ses créatures mortes - vivantes !
- Je le sais bien, mais nous devrons nous y rendre, nous ne pouvons pas laisser passer cette chance de retrouver l’épée.
- JÂ’irai, dit la Princesse Delilah.
Owen se tourna vers la princesse.
- Vous Princesse ? Mais vous n’y pensez pas ! Jarko et ses sbires sont très dangereux. Les Terres Mortes ne sont pas un lieu de villégiature, les plus grand aventuriers hésitent avant de s’y rendre, lui dit Owen
- Je nÂ’ai que faire de vos mises en garde, Owen, jÂ’ai dit que jÂ’irai et je le ferai.
- Allons Princesse, vous devez rester auprès de votre père, il a besoin de sentir une personne aimante à ses cotés, lui dit Crowbanner. De plus, vous devez rester pour veiller au bien des affaires du Royaume.
- Je… Vous avez raison, se résigna Delilah.
- C’est une sage décision Princesse, je vais demander à Kerval de rassembler ses meilleures hommes et nous nous mettrons en route, dit Crowbanner.
- Nous ? Vous partez avec eux Crowbanner ? lui demanda Owen.
- Bien sur, qui dÂ’autre que moi pourrait les guider ?
- Bon, et bien tout est dit, je retourne des mes quartiers. Excusez-moi, j’ai des affaires à régler, dit Owen.
Owen tourna les talons et se dirigea vers la porte. Crowbanner le regarda s’éloigner et remarqua une plume noire accrochée sur son dos.
- Owen ? Vous êtes allé dans la volière du Roi avant de venir ici ? lui demanda Crowbanner.
- Non, pourquoi cette question ?
- Vous avez une plume noire sur le dosÂ…
Owen masqua sa surprise et dit :
- Et bien, elle devait voler dans la cour, et me sera tombée dessus quand je l’ai traversé.
- Oui, sans doute.
Owen sorti en hâte de la salle du trône, les gardes refermèrent la porte derrière lui.
- Cela ne me dit rien qui vaille Princesse, dit Crowbanner.
- Pourquoi ? Croyez-vous quÂ’il puisse ĂŞtre en contact avec les Ogrimariens ?
- Je ne sais, mais vous avez vu son expression quand j’ai parlé de la plume ? Il avait la tête d’un enfant pris en train de faire une bêtise. Restez sur vos gardes pendant mon absence Princesse.
- J’y veillerai Crowbanner, et vous, faites attention à votre santé, il ne me reste plus beaucoup d’herbe de cuthana.
- Hé hé, merci Princesse, dit Crowbanner en arborant un grand sourire. Bien, je vais de ce pas m’entretenir avec Kerval.
- Et moi je retourne Ă mes appartements.
Crowbanner et Delilah sortirent de la salle du trône, chacun à leurs pensées.
suite 3
Par popov de kerl le 15/12/2001 Ă 17:45:59 (#557943)
- Messire Kerval ? Nous allons bientôt pouvoir quitter le port, lui dit le capitaine de la frégate royale.
- Merci Gribal, combien de temps mÂ’avez-vous dit que le voyage allait durer ?
- Et bien, si tout se passe bien, nous serons en vue des côtes d’Arakas dans une journée.
- Très bien, merci.
- Cap’taine ? Cap’taine ! On peut y aller, tout est prêt, les hommes y attendent plus qu’votr’ ordre pour qu’on largue les amarres, dit un marin arrivé à l’instant.
- Parfait, vas dire aux hommes de commencer les manœuvres d’appareillage ! Allez ! Tu devrais déjà y être ! dit-il au marin, puis se tournant vers Kerval : Rassemblez vos hommes, Messire, dans cinq minutes on est parti.
Une silhouette vêtue d’une longue toge noire et dont le visage était caché par une capuche ample se faufilait dans l’ombre des ruelles de Silversky, elle marchait sans faire de bruit et en faisant attention à ne croiser personne. La silhouette tourna à droite et déboucha dans l’artère principale de la ville, elle se dépêcha de la traverser, pris une autre ruelle et s’arrêta devant une petite porte en bois. Elle frappa, des yeux apparurent derrière une petite ouverture dans la porte, la silhouette releva légèrement sa capuche de façon à montrer son visage à l’individu derrière la porte. Le loquet fut déverrouillé, la silhouette pénétra dans l’entrée. Derrière la porte se tenait un homme gigantesque, tout en muscle, il se poussa sur le coté pour laisser passer le visiteur qui suivi un petit couloir menant à un escalier. Arrivée sur le palier de l’étage, il sembla hésiter, puis ouvrit la porte en face.
- Enfin vous voilĂ Owen, je me demandais ce qui vous retenait.
- Ce qui me retenait ? C’est ce stupide Maître d’arme qui me retenait, voilà ! Maintenant, ça suffit, je ne suis pas venu disserter de cela.
- Oui, vous avez raison, alors, que voulez-vous de moi aujourdÂ’hui ?
- Kerval et l’évêque sont partis à la recherche de l’épée de la légende, je veux que tu leur envois tes meilleurs hommes, je veux qu’ils ne trouvent jamais cette épée. Le Roi ne doit pas survivre. Tu peux utiliser n’importe quel moyen pour y arriver, tu m’as bien compris Dayo ?
- Bien sur que je vous ai compris, je remplirai ma tâche sans aucun problème, du moment que vous remplissez votre part du marché. Et puisqu’on en parle, comment va la princesse Delilah ?
Le visage d’Owen se crispa à l’entente de ces mots, mais il masqua son état derrière un grand sourire.
- Elle va très bien, rassures-toi. Même si je ne l’ai pas vu aujourd’hui, mais tu auras son cœur, sois en sur.
- Alors tout est dit, vous pouvez retourner au château Owen, mes fidèles s’occupent de tout.
La frégate royale voguait sur les flots calme de la mer d’Arakas, le vent du sud la poussait vers sa destination.
- Nous avons de la chance, nous n’avons croisé aucun orage Messire Kerval dit Gribal.
- CÂ’est vrai, si tout notre voyage pouvait se passer aussi facilement.
- Je sens que les dieux nous accordent leur protection dit Crowbanner qui les avait rejoint sur le pont.
- Navire en vue ! cria la vigie. Navire en vue par tribord avant !
- Comment ? Un navire par ici, ce n’est pas normal, nous sommes les seuls à utiliser cet itinéraire.
Gribal sorti une longue-vue et la pointa dans la direction indiquée par la vigie. C’était un long navire de guerre, ses cannons étaient sortis et prêt à faire feu, mais il ne se dirigeait pas vers eux.
- Mille sabords ! Il porte les couleurs d’Angélus ! s’écria t’il.
- Cap’taine ? le héla la vigie, il a disparu, il se dirigeait vers la Côte des Récifs.
- Et bien, tant pis pour eux, ils vont s’échouer sur les rochers qui éventreront leur coque. Bon débarras ! On continue notre route
Le lendemain matin, la frégate royale accostait dans le port de Windhowl. Les marins accrochèrent les amarres au ponton et se dirigèrent en hâte vers la taverne de la ville.
Kerval, Crowbanner et les soldats descendirent du bateau en remerciant le capitaine et lui souhaitant bonne chance pour la suite.
- Bon, que faisons-nous maintenant ? demanda Kerval.
- Il nous faut trouver un guide, répondit Crowbanner.
- Allons chercher à la taverne, on saura sûrement nous renseigner.
- Allons-y.
Ils firent quelques pas et remarquèrent deux hommes en train de discuter sur le quai. Le premier mesurait environ deux mètres, ses bras ressemblaient à des troncs d’arbres, mais ce n’était rien en comparaison de ses cuisses. De longs cheveux blonds lui tombaient sur les épaules. Il portait pour tout vêtement un pagne fait d’une peau d’ours. Une énorme hache reposait sur son épaule. Son compagnon était tout le contraire, petit et chétif, les cheveux courts et noirs, le regard vif et le nez acéré. Il était habillé d’une robe de magicien verte.
- Non, Ours, je te dis quÂ’on a rien Ă manger, et on a pas dÂ’argent, dit le petit.
- Mais jÂ’ai faim moi, dit-il en donnant un gros coup de pied sur les planches branlantes du quai.
- Du calme, Ours, on va trouver, regarde ces gens qui arrivent, dit-il en pointant Kerval et les autres, je suis sur quÂ’on pourrait leur offrir nos services
Kerval sÂ’arrĂŞta devant le petit homme et lui dit :
- Bonjour Ă toi, Messire, jÂ’ai cru comprendre que ton ami et toi aviez faim ?
- JÂ’ai faim ! dit Ours
- Heu..oui M’sieur, bredouilla le petit. Je m’présente, Rednalhgih, magicien et aventurier, et l’grand là bas, c’est Ours Blond, mon ami d’ toujours, à votre service.
- Moi Ours Blond ! JÂ’ai faim ! ! Je veux manger.
- Et quÂ’avez-vous Ă nous offrir mes amis ? leur demanda Kerval.
- C’est façile, z’êtes pas nombreux, on connaît le coin comme not’ poche, alors si vous en avez b’soin, on vous sert de guide et de gardes du corps. Qu’est z’en dites ?
- Ma foi, je pense que mes soldats suffiront à nous protéger, mais si vous connaissez si bien le coin, vous pourrez sûrement nous être utiles, lui dit Kerval.
- Je vous propose d’aller en débattre autour d’une bonne table Messire, z’êtes d’accord ?
- Nous sommes tous affamés, et c’est avec joie que nous vous invitons, dit Crowbanner en s’approchant.
suite 4
Par popov de kerl le 15/12/2001 Ă 17:47:07 (#557957)
- Vous mÂ’avez fait mander Princesse ?
- Oui, je voulais vous prévenir que je partais pour Arakas à la recherche de Crowbanner et Kerval
- Comment ?
- JÂ’ai suivi Owen hier soir, il est sorti de la ville incognito et sÂ’est rendu Ă un rendez-vous secret. JÂ’ai pu Ă©couter la conversation quÂ’il a eue avec Dayo.
- Dayo ? Le sombre messie des Haruspiciens ?
- Lui-mĂŞme.
- Mais, et que lui voulait-il ? Expliquez moi je vous en prie.
- Owen a ordonné à Dayo de faire tout ce qu’il pouvait pour empêcher que l’on retrouve l’épée. Je crains qu’il n’en ait après la vie de mon père. C’est pourquoi je dois aller prévenir Kerval. Je vous laisse le soin des affaires du royaume, et je vous en prie, veillez sur mon père, dit-elle suppliante.
- Comme vous voudrez Princesse, mais faites bien attention Ă vous.
- Thomar ? MĂ©fiez-vous dÂ’Owen. JÂ’ai peur quÂ’il ourdisse une sombre machination contre le Royaume.
- Ne vous en faites pas, je connais le bougre, je saurais agir en conséquence. Mais Princesse ?
- Oui Thomar ?
- Passez me voir avant de partir, je vous donnerai quelque chose.
- Quoi donc ?
- Passez, je ne peux vous en dire plus. Cela vous sera utile, nÂ’en doutez pas
- D’accord, je pars dans moins de deux heures, j’espère trouver un navire qui m’emmènera à Windhowl au plus vite.
À l’auberge de Windhowl, l’ambiance était festive, on fêtait un anniversaire et tout le monde chantait. La bière coulait à flot et les serveurs n’arrêtaient pas de faire des allers-retours entre la salle et les cuisines. Kerval, Crowbanner, Rednalhgih et Ours Blond étaient attablés autour d’une grande table ronde dans un coin de la salle. Leur repas avait aussi été bien arrosé et ils participaient volontiers à la liesse générale.
- Je porte un toast Ă nos nouveaux compagnons, dit Kerval en levant son verre.
- À l’amitié, répondit Rednalhgih.
- Ouais ! ! ! Bravo ! Hourra pour les nouveaux amis, hurla quelquÂ’un dans la salle.
Ours Blond se leva en titubant et sÂ’adressa Ă lÂ’homme :
- T’m’as l’air d’un sacré bon bougre toi ! Viens donc trinquer avec moi
- JÂ’arrive ami, je ne rate jamais une occasion de trinquer, dÂ’autant plus que cÂ’est mon anniversaire.
- Et bien raison dÂ’plus pour boire ! Allez !
L’homme s’approcha et trinqua cogna le verre d’Ours avec le sien répandant la moitié du liquide par terre.
- ‘Tention malheureux ! T’en as renverses la moitié !
- Je.. je crois que jÂ’ai un peu trop bu moi, dit lÂ’homme.
Crowbanner assistait à la scène assis tranquillement sur sa chaise. Il avait encore l’esprit clair et ne pensait qu’à leur mission. Il fit signe à Kerval :
- Nous devrions nous remettre en route Kerval. Non pas que je n’apprécie pas ce repas, mais des choses importantes nous attendent.
- Vous avez raison, je pense que les soldats auront fini de préparer les chevaux, nous allons donc y aller
Kerval finit son verre dÂ’une traite et se leva :
- Mes amis, nous allons y aller, lÂ’aventure nous attend.
- Et bien on y va alors, dit Rednalhgih. En route.
- Ouais ! Allons trouver cette épée, s’exclama Ours.
- Ours, sois plus discret, lui dit Rednalhgih en lui donnant un coup de coude dans lÂ’estomac.
- Oups, désolé c’est sorti tout seul, dit-il tout penaud.
Ils arrivèrent à l’étable du maréchal-ferrant où les soldats les attendaient. Les chevaux avaient été sellés et les provisions harnachées sur le dos de deux mules. Kerval s’approcha et inspecta leurs montures. C’était de magnifiques alezans noirs et des bais marrons, ils semblaient en pleine forme et parés pour la longue route qui les attendaient.
- Bien, tout ceci me semble parfait. Le maréchal a été réglé, demanda t’il en s’adressant à un des soldats.
- Oui Messire Kerval, tout est réglé, nous pouvons partir quand vous voulez.
- Et bien en avant, dit-il en mettant le pied Ă lÂ’Ă©trier. Tous en selle.
Ils sortirent de la ville et s’arrêtèrent, Kerval demanda à Rednalhgih :
- Bien, par oĂą allons-nous maintenant, mon ami ?
- Et bien la route la plus courte pour les Montagnes Noires cÂ’est de passer par la ForĂŞt Perdue et le Val des Murmures.
- VoilĂ des noms bien engageant, dit Kerval.
- Et bien ils portent bien leur nom, la Forêt Perdue est un vrai labyrinthe pour qui ne la connaît pas, de plus, selon les rumeurs, elle serait aussi le repaire des Amazones. Et le Val des Murmures passe pour être hanté par les guerriers morts en le traversant…
- Bien, ne nous alarmons pas, nous verrons bien. En avant ! dit Kerval.
Son cheval se cabra et ils s’élancèrent au galop.
suite 5
Par popov de kerl le 15/12/2001 Ă 17:48:37 (#557963)
La petite troupe cheminait tranquillement le long d’une route rocailleuse. Kerval était en tête, suivit par Ours Blond, Rednalhgih, Crowbanner et les gardes. Ils chevauchaient maintenant depuis trois jours et le paysage qu’ils avaient devant les yeux ne changeait que très rarement. Les plaines étaient verdoyantes, ça et là des fleurs piquetaient les champs de leurs couleurs chatoyantes. Le soleil était haut dans le ciel et tapait sur les voyageurs. Kerval fit volter sa monture et arrêta ses compagnons.
- Nous allons faire une halte. Le soleil est trop chaud et nos montures sont fatiguées. Nous allons nous abriter dans ces fourrés en haut du talus là -bas, dit-il en pointant une petite colline sur sa droite
- JÂ’ai faim, dit Ours en si dirigeant vers le talus.
- Mais oui Ours, on va manger un casse-croûte, t’en fais pas.
Le groupe de voyageurs sorti du chemin et se dirigea vers le talus. Ils descendirent de cheval et commencèrent à dresser un campement sommaire. Les soldats eurent la charge de s’occuper des chevaux, vérifier l’état des faire, les étriller et leur donner du grain dans un sac de cuir qu’ils accrochèrent à la tête des équidés.
Ours revenait avec des bouts de bois qu’il se mit en devoir d’allumer. Il bataillait avec sa pierre à feu depuis dix bonnes minutes quand Rednalhgih s’approcha du feu et claqua des doigts au-dessus des brindilles qui s’enflammèrent instantanément.
- Si tu veux du feu, demande-moi Ours, ca ira plus vite.
- Merci Red. Bon, moi je vais voir si je trouve pas Ă manger.
- Mais Ours, on a des pains et du fromage dans les sacs !
Ours regarda Red puis les sacs de provision et se retourna vers les fourrés.
- Donc, je disais, je vais chercher Ă manger, dit-il en sÂ’Ă©loignant.
- Il est toujours comme ca ? demanda Kerval.
- Bof, là il est dans ses bons jours, mais il est pas méchant vous verrez. Seulement quand il a une idée en tête, il en démord pas. Mais en cas d’coup dur, vous pouvez toujours compter sur lui. J’ai plusieurs fois mis ma vie entre ses mains et j’ai pas à m’en plaindre.
- Il reste encore combien de temps avant que nous arrivions Ă la ForĂŞt Perdue ? demanda Crowbanner qui sÂ’Ă©tait joint Ă eux autour du feu.
- Nous devrions la voir demain en fin d’matinée, dit Rednalhgih.
- Et ensuite ? Combien de temps pour les Montagnes Noires ? Je ne veux pas vous presser mais notre tâche requiert de nous que nous fassions le plus vite possible.
- Ma foi, je nÂ’ai jamais fait le trajet dÂ’une traite, mais je pense que dÂ’ici dix jours nous y seront.
- Dix jours ! ? sÂ’exclama Kerval. Mais cÂ’est beaucoup trop.
- Bah j’suis désolé, mais y’a pas l’choix Kerval, c’est l’chemin l’plus rapide pour aller dans les montagnes.
Kerval se tut et s’éloigna en grommelant pour aller aider les soldats. Ours réapparu avec le cadavre d’une antilope dans les bras. Il la posa près du feu.
- Et voilĂ cÂ’que jÂ’appelle Ă manger ! Je vais lÂ’embrocher et on aura des bonnes grillades Ă manger, dit-il.
Ours s’agenouilla et commença à dépecer l’animal. Il venait à peine de commencer qu’il se releva, tournant la tête à droite et à gauche et tendant l’oreille.
- QuelquÂ’un vient, dit-il
Crowbanner et Rednalhgih se relevèrent, Kerval et les soldats se rapprochèrent et tous firent silence. Quelques instants plus tard, ils entendirent des cris d’appel au secours.
- C’est par-là , dit Ours en s’élançant au bas du talus vers un bois avoisinant.
- Ours ! Attends-nous, cria Rednalhgih en s’élançant après son ami.
Les autres les suivirent et s’approchèrent du petit bois. Ils arrivèrent à l’orée du bois juste au moment où un jeune garçon au regard terrorisé en émergea. Il se dirigea vers eux en criant :
- Aidez-moi, je vous en prie ! Ils vont me tuer, au secours, aidez-moi !
- Oh là , du calme mon garçon, dit Kerval alors que l’enfant se jetait dans ses jambes et se cachait derrière lui.
- OĂą ils sont ? demanda Ours en prenant son Ă©norme hache dans les mains.
- Derrière ! Ils arrivent ! Oh je vous en prie aidez-moi !
- Qui ça « ils » ? demanda Rednalhgih ?
- LesÂ…
L’enfant ne put finir sa phrase qui mourut dans sa bouche alors que les horribles créatures émergeaient de l’abri des arbres. Elles ressemblaient à de gros insectes géants avec trois paires de pattes, des mandibules énormes et des yeux amplis de haines.
- Par les Dieux, sÂ’Ă©cria Crowbanner.
- Des kraaniens, ce sont des kraaniens ! dit Rednalhgih.
- Il y en a plus de vingt. Le combat va ĂŞtre rude. Tout le monde en position de combat ! sÂ’Ă©cria Kerval.
Les soldats et Kerval dégainèrent leurs armes, Ours Blond abattit lourdement sa hache sur le sol, Rednalhgih rejeta sa cape sur ses épaules et sortit son bâton de magie et tous formèrent un cercle autour de l’enfant.
suite 6
Par popov de kerl le 15/12/2001 Ă 17:49:46 (#557972)
Le marché était agencé en différentes zones, chacune correspondant à des produits différents. Les échoppes près des quais étaient bien sur celles des poissonniers, venaient ensuite les marchands de fruits et légumes qui proposaient leurs produits frais venant de leurs potagers, puis, il y avait les vendeurs de viandes et autres produits. Des enfants courraient dans les rangées essayant de chiper quelque chose à grignoter. Ils jouaient entre eux à celui qui arriverait à voler le meilleur butin sans se faire prendre. Des chiens errants traînaient aussi, se contentant des produits tombés par terre ou jugés invendables par les marchands.
C’est dans cette atmosphère que la Princesse Delilah débarqua. Elle avait troqué ses habits princiers pour un simple pantalon de cuir usé, une ample chemise en tissu marron et des bottes de cuir noir. Elle portait une rapière accrochée à sa ceinture et avait rattaché ses cheveux en queue de cheval qui lui retombait sur l’épaule.
Elle essayait tant bien que mal de se frayer un passage dans la cohue qui régnait autour d’elle. Elle accosta un passant et lui demanda où elle pourrait trouver l’auberge. Des enfants accoururent vers elle et lui demandèrent un peu d’or, elle leur en donna avec un large sourire puis se remit en marche vers l’auberge, écoutant les cris de joies des enfants qui disparaissaient derrière elle.
Après plusieurs minutes de marche, elle arriva devant la bâtisse abritant l’auberge de la ville. L’enseigne accrochée au mur ne permettait pas de se tromper. Elle représentait un visage de troll orné d’un grand sourire gravé sur une planche de bois ouvragé. Le nom de l’auberge était écrit sous le visage du troll : Le Troll Farceur.
Delilah poussa la porte et entra dans l’auberge. Le grand calme qui régnait à l’intérieur contrastait grandement avec la place du marché. Seuls quelques clients étaient attablés, cuvant leur bière. Delilah s’approcha du comptoir et demanda timidement à l’aubergiste qui était en train de laver sa vaisselle :
- Excusez-moi, pourriez-vous me donner une chope de bière je vous prie ?
L’aubergiste la regarda avec un air ahurit. Il n’était pas habitué à ce qu’on s’adresse à lui avec autant de manière. Delilah remarqua son étonnement et se dit qu’elle allait essayer de plus parler comme les gens du peuple. L’aubergiste posa l’assiette qu’il avait dans les mains et lui servit une chope de bière.
- Voilà ma p’tite dame. Vous verrez, c’est la meilleure bière de tout le royaume, enfin, après celle du Roi, dit-il en lui faisant un clin d’œil.
- Merci bien. C’est toujours aussi calme ici ? demanda Delilah en goûtant sa bière.
- Les jours de marché, oui. Tout le monde va faire ses courses.
- Vous avez raison en parlant de la bière, elle est vraiment…extra, dit-elle après un instant d’hésitation.
- C’est notre meilleure vente. On s’rait plus tard dans la journée, j’vous aurais bien proposé mon fameux ragoût d’cochon, mais l’est p’t’être un peu tôt pour manger non ?
- Oui et puis j’ai mangé avant de débarquer.
- Et vous vÂ’nez dÂ’oĂą si jÂ’peux mÂ’permettre ?
- Je viens de Silversky.
- Silversky ? Et qu’est-ce qui vous amène ici ?
- Je suis Ă la recherche dÂ’amis. Vous ne les auriez pas vus ? Il sÂ’agissait de Kerval et de lÂ’Ă©vĂŞque Crowbanner.
- Ma foi, oui j’les ai vu y’a pas 4 jours de ça. Et z’avez d’la chance que j’m’en rappelle, c’jour là y’avait un anniversaire ici, et c’était vraiment l’bordel !
- Et vous savez par oĂą ils sont partis ?
- Alors là , j’en ai aucune idée, j’suis vraiment désolé.
- Ce nÂ’est pas grave.
Delilah finit sa chope de bière, s’apprêta à partir puis se retourna vers l’aubergiste :
- Je peux vous demander une dernière chose ?
- Bien sur ma pÂ’tite dame. QuÂ’est-ce que jÂ’peux faire pour vous ?
- Les Montagnes Noires, cÂ’est dans quelle direction ?
Ours Blond poussa un cri de guerre ressemblant à celui de l’animal dont il portait le nom. Il leva sa hache en balançant des gerbes de poussières sur les Kraaniens, puis il se jeta dans la bataille, suivit par Kerval et les soldats.
Les coups de hache d’Ours faisaient toujours mouche, tranchant patte et têtes. Kerval et ses soldats n’étaient pas en reste, leurs armures étaient recouvertes du sang vert des insectoïdes qui mouraient en poussant de longs cris d’agonies. De son coté, Rednalhgih lançaient des sorts d’élémental de pierre. Il envoyait des petits rochers s’écraser sur ses ennemis.
BientĂ´t, tous les kraaniens furent au sol.
- CÂ’Ă©tait pas si dur, dit Ours Blond en Ă©crasant la tĂŞte dÂ’un kraanien qui remuait encore.
- Ouais, trop facile, dit Rednalhgih.
- Ne nous réjouissons pas trop vite mes amis, ils pourraient revenir, dit Kerval en nettoyant son armure du sang des kraaniens.
- Un peu de silence ! dit Crowbanner en levant la main.
Tout le monde se tut et écouta. Un léger vrombissement résonnait dans le bois.
- QuÂ’est-ce que cÂ’est que ca ? demanda Crowbanner alors que le bruit se faisait plus fort.
- C’est eux, ils reviennent ! hurla le jeune garçon.
Le vrombissement se fit de plus en plus fort. Le son ressemblait au bruit que feraient des milliers d’abeilles. La petite troupe s’était remise en position de combat et attendait. Quelques instants plus tard des créatures volantes émergèrent du bois. Leur corps était fait d’une carapace de chitine jaunâtre et de deux paires d’ailles. Elles avaient la même tête que les kraaniens qui les précédaient. En plus de ces kraaniens volants, d’autres arrivaient, il y avait les mêmes kraaniens qu’avant et d’autres, sortes de milles pattes énormes qui donnait l’impression d’être sur le point d’exploser. Ils s’arrêtèrent devant les cadavres de leurs congénères, les sentirent et regardèrent les intrus en faisant claquer leurs mandibules.
- Préparez-vous ça va faire mal, dit Kerval en raffermissant sa prise sur son arme.
suite 7
Par popov de kerl le 15/12/2001 Ă 17:50:55 (#557979)
Du haut d’une branche un corbeau croassa. Le vent souffla dans les branches, un gland se détacha et tomba sur des feuilles mortes qui bruissèrent sous le poids du gland. C’était le signal, les kraaniens rampants s’élancèrent sur leurs adversaires, les mandibules grandes ouvertes, la première espèce cracha des jets de venin, les kraaniens volants se laissèrent tomber des branches et se jetèrent dans le combat.
Ours Blond faisait tournoyer sa hache au-dessus de sa tĂŞte, fauchant tous les kraaniens volants qui sÂ’approchaient trop de lui.
Kerval essayait tant bien que mal de contenir les attaques de trois mille-pattes, il trancha la tête du premier et planta sa hallebarde dans le thorax du second en tournant son arme dans les entrailles de la bête. Quand il voulut retirer son arme, celle-ci refusa de sortir, il tira de toutes ses forces et l’abandonna pour éviter l’assaut du troisième mille-pattes, il trébucha et tomba lourdement sur le dos. L’insecte s’approcha de lui en écartant ses pattes, se pencha vers la gorge de Kerval. Avant d’avoir fini son mouvement l’insecte explosa, répandant ses entrailles fumantes sur Kerval. Le maître d’arme se releva et remercia Rednalhgih d’un signe de tête, s’approcha du cadavre de kraanien dans lequel était coincée son arme et tira. L’arme finie par sortir, juste à temps pour que Kerval tranche la tête d’un nouvel insecte.
Kerval entendit un cri sur sa droite, il se retourna et vit un des gardes. Le pauvre n’avait pas été assez vigilant, un des mille-pattes avait réussi à l’attraper dans ses pattes et lui déchiquetait la gorge. Le soldat émis un dernier borborygme en crachant du sang et s’effondra à terre, le corps prit de spasmes nerveux.
- Ils sont trop nombreux sÂ’Ă©cria Kerval. Replions-nous avant que nous nÂ’y passions tous.
- Juste quand je commençais à m’amuser, s’écria Ours en plantant sa hache dans la tête d’un kraanien volant.
- Il a raison, nous devons partir, amis. Cette bataille nÂ’est pas la notre.
Ours fit demi-tour en maugréant, attrapa l’enfant et s’élança à la suite de ses compagnons.
De retour sur le talus, ils détachèrent les chevaux, sautèrent en selle et partirent au galop.
- Les volants nous suivent ! sÂ’Ă©cria lÂ’enfant.
- Je mÂ’en occupe, dit Rednalhgih.
Il se tourna à moitié sur sa selle, pointa son bâton sur les insectes volants. L’extrémité de son bâton se mit à rougeoyer, des étincelles crépitèrent au-dessus de l’arrière-train du cheval, puis un trait lumineux jaillit du bâton en direction des kraaniens alors que Rednalhgih hurlait :
- Brûlez tous ! Vague de flammes ! !
Arrivé près des kraaniens, le rayon lumineux grossit, se sépara en plusieurs boules de feu qui allèrent frapper tous les insectes qui s’écrasèrent au sol, le corps carbonisé.
Après s’être assuré qu’ils n’étaient plus poursuivis, ils s’arrêtèrent sur le bord de la route et descendirent de cheval.
- Où sont passés Rodric, Mark et Elris ? demanda Kerval au soldat restant.
- Ils n’ont pas réussit, répondit Bron la mine sombre..
- Satanées bestioles ! Et nous n’avons même pas eu le temps de ramasser nos affaires, nous voilà bien.
- Nous sommes en vie, cÂ’est lÂ’essentiel, lui dit Crowbanner. Ces pertes nous sont catastrophiques, mais nous pleurerons leur perte plus tard. Pour le moment, je pense quÂ’il est temps de faire connaissance avec notre nouveau compagnon.
Tout le monde se tourna vers le jeune garçon. Il avait les cheveux noirs et ébouriffés, des yeux d’un bleu profond pétillant d’intelligence, ses vêtements étaient crasseux et les regardait mi-curieux, mi-apeuré.
- Alors mon jeune ami, quel est ton nom ? Et que faisais-tu ici tout seul ? lui demanda Kerval.
Cela faisait plusieurs heures que Delilah chevauchait dans la direction que lui avait donnée l’aubergiste. Il s’était montré très chaleureux et lui avait donné des provisions pour son voyage, il lui avait aussi fournit un cheval en lui souhaitant de retrouver ses amis.
Elle arriva en vue d’une forêt et décida de faire une halte. Elle fit avancer son cheval au pas jusqu’à être à l’abri des arbres et descendit. Elle tira son cheval par la bride et s’éloigna un peu de la route. Elle attacha le cheval à une branche basse, lui laissant assez de moue pour qu’il puisse brouter.
Delilah prépara un campement sommaire, sortit du pain et de la viande séchée de son sac et commença à manger.
Elle remballait ses affaires quand elle entendit des murmures tout autour dÂ’elle.
- Il y a quelquÂ’un ?
Un rire derrière elle.
- Montrez-vous !
- Et pourquoi ? lui répondit une voix aigrelette dans les arbres sur sa droite.
- C’est vrai ça, pourquoi on sortirait ? On est bien où on est, rétorqua une autre, sur sa gauche cette fois.
- Elle m’a l’air très appétissante cette petite, dit une troisième fois
- Qu’est-ce que vous voulez ? demanda Delilah en portant la main sur sa rapière.
Elle entendit un sifflement partir de sa droite et sentit une piqûre dans son cou. Elle s’écroula au sol l’instant d’après.
suite 8
Par popov de kerl le 15/12/2001 Ă 17:52:15 (#557987)
Kerval était debout devant le jeune garçon, les poings posés sur les hanches, il attendait une réponse.
Le garçon tournait la tête successivement vers chacune des personnes en face de lui, ne sachant quoi dire, ni à qui. Finalement il se décida, prit une longue inspiration et dit :
- Je mÂ’appelle Marl, mÂ’sieur.
- Et bien Marl, enchanté de faire ta connaissance, dit Kerval. Tu nous expliques ce que tu faisais dans les parages, tout seul et poursuivis par les kraaniens ?
Marl baissa les yeux et regarda ses pieds sans rien dire.
- Nous n’allons pas te manger, dis-nous ce qui c’est passé, dit Crowbanner d’une voix rassurante.
Marl releva la tĂŞte et le regarda dans les yeux, et dÂ’une voix emplie de tristesse :
- Ils sont morts.
- Qui est mort ? demanda Kerval.
- Mes parents, on était parti en balade et on a été attaqué par des brigands, on a fui et on s’est caché dans la forêt, et c’est là que ces monstres nous sont tombés dessus. Mes parents m’ont protégé et m’ont dit de fuir. Alors j’ai couru aussi longtemps que j’ai pu, je les entendais hurler derrière mais je n’osais pas me retourner.
Le visage inondé de larmes, Marl continua :
- Quand j’ai arrêté de courir, je me suis aperçu que j’étais perdu et puis ils m’ont rattrapé, alors je suis reparti tout droit et puis j’ai enfin trouvé la sortie et vous étiez là .
Personne ne dit rien pendant une minute puis :
- Tu as été très courageux Marl, dit Crowbanner. Nous partagons ta peine, mais le cauchemar est fini maintenant, bien que nous puissions ramener tes parents. Tu vas rester avec nous jusqu’à ce que nous trouvions quoi faire de toi.
Kerval lança un regard noir à Crowbanner et dit :
- Crowbanner, je peux vous parler ?
- Bien sur.
- En privé !
Les deux hommes s’éloignèrent et Kerval apostropha l’évêque :
- Vous ĂŞtes fous ? Nous ne pouvons pas lÂ’emmener avec nous !
- Et que voulez-vous quÂ’on fasse de lui ? QuÂ’on lÂ’abandonne ici ? Il ne tiendrait pas cinq minutes !
- JeÂ… CÂ’est trop dangereux ! Et puis il va nous ralentir.
- Je me charge de lui, dit Ours Blond qui venait de les rejoindre.
- Quoi ? lui demanda Kerval.
- Je me charge de lui, je le protègerai, il chevauchera avec moi. Mais il est hors de question qu’on l’abandonne ici !
- Bien, comme tu veux, mais on le laisse dès qu’on peut !
- On verra
- Bon, nous avons suffisamment perdu de temps comme ca, dit Kerval en retournant vers le reste du groupe. En route ! La ForĂŞt Perdue nous attend.
Ils remontèrent en selle et reprirent leur route.
Le soleil était très bas sur l’horizon quand il aperçurent au loin la Forêt Perdue, du haut d’une colline. Elle semblait sortir de nulle part. C’était comme si un géant avait arraché une motte de terre en coupant une ligne droite pour délimiter la forêt. Aucun arbre ne poussait au-delà de ce trait imaginaire. D’un coté, il y avait les arbres, de l’autre, la rocaille.
- C’est ça ? demanda Kerval à rednalhgih.
- Oui, cÂ’est la ForĂŞt Perdue.
- Elle a quoi de spéciale cette forêt ? demanda Marl.
Rednalhgih fit volter son cheval et répondit au garçon :
- C’est une forêt qui est supposée être magique. Les rumeurs disent que les chemins y changent sans arrêt et qu’il ne faut pas se retourner, car on risquerait de voir que le chemin qu’on empruntait a disparu. Très peu de gens en sont sorti. Mais c’est surtout le repaire du peuple des Amazones.
- Les Amazones ? demanda Marl les yeux plein de curiosité.
- Oui, une peuplade de femmes guerrières, magiciennes ou archères. On raconte qu’elles tuent les hommes qu’elles capturent, et qu’elles gardent emprisonnés les meilleurs pour les utiliser comme étalon reproducteur. On dit aussi que leurs archères se mutilent un sein pour ne pas qu’il les gêne quand elles doivent utiliser leurs arcs.
- Ouah ! Terrible, et on fait quoi si elles nous capturent ?
- Prions pour que cela ne nous arrive pas, mon jeune ami, dit Kerval. Allez, continuons notre route !
Ils repartirent tous au galop vers la forĂŞt.
Derrière eux, le soleil disparut derrière des montagnes lointaines.
Delilah se réveilla, hébétée, prise d’un mal de crâne lancinant. Elle ouvrit doucement les yeux et regarda autour d’elle.
Il faisait nuit, elle était dans une petite clairière, les mains attachées autour du tronc d’un arbre. Un feu était allumé quelques pas devant elle et trois hommes étaient aussi autour.
Elle tenta de se releva, mais ses nœuds étaient trop serrés et elle ne pouvait pas bouger. Tout ce qu’elle réussit à faire fût d’attirer l’attention d’un de ses ravisseurs.
- Tiens, notre invitée est réveillée les gars, dit celui qui l’avait entendue.
- Ah, on va enfin pouvoir s’amuser, dit le deuxième en se relevant.
- CÂ’est sur que quand elle dormait cÂ’Ă©tait pas drĂ´le, on a bien fait dÂ’arrĂŞter.
À ces mots, Delilah baissa le regard sur elle, affolée, et remarqua que sa tunique avait été défaite. Elle réalisa de quoi ils parlaient et des sanglots lui remontèrent dans la gorge, mais elle se garda bien de pleurer, cela aurait fait trop plaisir à ses ravisseurs.
Les trois hommes étaient maintenant debout et s’approchaient d’elle. À la lueur du feu, leurs visages semblaient pris de folie, ils avaient des grosses cernes violacées sous les yeux. Ils avaient la peau basanée caractéristiques des marins et portaient tous des vêtements de cuirs.
- Qui êtes-vous ? demanda Delilah sans être sure de vouloir connaître la réponse.
- Qui nous sommes ? Z’avez entendu les gars ? La p’tite veux savoir qui on est ! Elle a pas r’connu les Corsaires d’Angélus, dit le plus grand d’entre eux, qui semblait être leur chef.
- Pourquoi faites-vous ça ? Je pensais que vous ne faisiez que racketter les voyageurs !
- Oh, mais c’est vrai, mais en te voyant on s’est dit qu’on préfèrerait un paiement en nature, pas vrai les gars ?
Ses deux comparses acquiescèrent en lorgnant sur la poitrine de Delilah, l’un d’entre commençait déjà à déboucler sa ceinture.
Delilah donna des coups de jambes, essayant de les frapper comme elle pouvait, mais sa position inconfortable ne lui permettait pas de porter de coups efficaces. Elle réussit malgré tout à frapper l’un d’eux dans l’entrejambe. Le corsaire hurla et tomba à genoux en se tenant les testicules dans les mains.
- Tu vas regretter ça, espèce de sale catin, lui dit le chef des corsaires en lui donnant une gifle et en lui tirant les cheveux en arrière.
Delilah hurla et se débattit de plus belle, mais le deuxième corsaire arrive et lui bloqua les deux jambes.
Comprenant quÂ’elle ne pouvait rien, Delilah cessa de se battre et fit le vide dans son esprit. Si ils devaient la violer, ils violeraient un corps flasque et sans vie.
- Rha ! C’est pas drôle ca ! Allez, catin, réagis ! dit le chef des corsaires en lui donnant une nouvelle gifle.
- Vous lĂ - bas ! dit une voix. dÂ’homme Ne la touchez pas et Ă©loignez-vous.
- Qui est lĂ ? demanda le plus petit pirate en se retournant.
- Relâchez cette femme ou vous allez le regretter ! dit une voix féminine.
suite 9
Par popov de kerl le 15/12/2001 Ă 17:52:53 (#557995)
Les pirates relâchèrent Delilah et se tournèrent vers les voix. Ils scrutèrent les arbres, essayant d’apercevoir des formes dans l’obscurité, mais ils ne voyaient rien.
- OĂą vous cachez-vous ?
- LĂ bas ! dit le petit pirate en pointant un doigt sur sa gauche, jÂ’ai vu quelque chose bouger !
Le chef des pirates regarda dans la direction indiquée par son comparse, plissa des yeux et regarda avec plus d’attention.
- Il nÂ’y a rien lĂ -bas.
- Mais si ! Regardez ! YÂ’a un rougeoiement !
Les trois pirates regardèrent dans les ténèbres de la forêt, un point rouge brillait à une dizaine de pas en face d’eux. Le chef des pirates ordonna à ses hommes d’aller voir. Les deux pirates s’avancèrent doucement vers le point rouge. Arrivé à quelques pas, la voix masculine leur dit :
- Dommage, votre curiosité vous perdra
Le point rouge grossit, s’éleva vers les hautes branches, éclairant au passage le visage d’un homme aux cheveux noirs. Les pirates fixaient le point rouge, hypnotisés jusqu’à ce qu’il s’arrête au-dessus de leur tête. Le point rouge se mit à tournoyer au-dessus d’eux, à se multiplier en centaine de points rouges. D’un seul coup, les points cessèrent de bouger, et l’homme dit :
- À Bientôt, dans une autre vie ! Pluie d’étincelle !
À ces mots, les points rouges grossirent pour devenir gros comme des oranges, s’enflammèrent et retombèrent sur les pirates qui tentèrent de s’enfuir en hurlant et en essayant d’éteindre leurs vêtements en feu. Les deux pirates disparurent à la vue de leur chef qui se tourna vers l’homme.
- Espèce de monstre ! Qu’as-tu fait à mes hommes ?
- Je leur ai donné la leçon qu’ils méritaient. On ne maltraite pas les femmes comme ca.
L’homme sorti de l’abri des arbres et s’avance dans la lumière du feu de camp. Il portait une longue robe noire de sorcier et tenait un bâton de bois dans la main droite, ses cheveux étaient coupés courts et coiffé vers l’arrière. Juste derrière lui se tenait une jeune fille à la beauté troublante, de longs cheveux blonds lui retombaient en cascade dans le dos jusqu’au bas des reins, son visage était illuminé par de grands yeux verts, elle était habillée d’une simple tunique de cuir noir, recouverte de poussière. Elle portait une hache à long manche dans les mains.
- Les hommes de ton espèce, j’ai envie de les découper en rondelles, dit-elle, pleine de hargne envers le pirate.
- Relâche la demoiselle et fiche le camp d’ici, dit le sorcier.
- Jamais ! Je n’ai pas peur de vous ! Les Pirates d’Angélus ne ploient pas comme ca, leur répondit-il avec un air de défi, après avoir remarqué quelque chose derrière ses vis-à -vis.
- Files d’ici, ou bien tu subiras le même sort que tes amis, dit le sorcier. Et pourquoi souris-tu comme ça ?
- Merrick ?
- Oui Shan ?
Merrick, puisque tel était son nom, se retourna vers sa compagne et la découvrit avec un couteau sous la gorge. Un des deux pirates n’avait pas succombé au feu et était revenu derrière sans faire de bruit.
- Alors on rigole moins maintenant que les rôles sont inversés, n’est-ce pas ? demanda le chef des pirates.
- Espèce de là che !
- Mais oui, on dit toujours ça quand on est du mauvais coté de la barrière. Allez, jettes ton bâton et vas t’asseoir contre l’arbre et pas de blague, sinon ta copine y passe
Merrick s’exécuta, un sourire a coin des lèvres.
- Ca te fait sourire ? lui demanda le pirate.
- Oui, ton ami est mort, mais il ne le sait pas.
- Pardon ?
- Héloïse ! À toi de jouer.
- Hein ! ?
Les branches au-dessus d’eux bruissèrent, un sifflement parti du haut des arbres et l’instant d’après, le pirate qui menaçait Shan s’écroulât au sol, une flèche planté entre les deux yeux. Une jeune fille sauta des branches et atterrit au sol avec prestance, elle se retourna vers le pirate en pointant une nouvelle flèche sur lui. Elle portait un pantalon de velours marron, une chemisette grise, une longue cape noire attaché par une broche en forme de papillon était accrochée à son cou. Elle sourit au pirate, découvrant une rangée de dents parfaitement blanches.
- Alors ? Tu restes ici ou bien tu te sauves avant que mes doigts dérapent ?
Le pirate ne se le fit pas dire deux fois et prit ses jambes Ă son cou. Merrick se releva et sÂ’approcha de Shan, et lÂ’aida Ă se relever.
Les trois compagnons détachèrent ensuite Delilah.
- Merci beaucoup à vous. Vous m’avez sauvé la vie, je vous en serai éternellement reconnaissante, leur dit-elle.
- Ne nous remerciez pas, Dame. Mais dites-nous plutĂ´t ce quÂ’une jeune femme faisait toute seule dans cette forĂŞt ? lui demanda Merrick
- Et bien, je dois rejoindre au plus vite des amis à moi qui courent un grand danger. Le Chambellan Royal veut les faire assassiner. Le Maître d’Arme est parti à la recherche…
- Oh la, du clame Dame, on ne comprend pas ce que vous dites, vous parlez du Chambellan, du Maître d’arme.. Mais, permettez-moi de vous poser cette question : qui êtes-vous ?
Delilah se redressa et les regarda dans les yeux Ă tour de rĂ´le et dit :
- Je suis Delilah Alandra de Goldmoon, fille du Roy Théodore, Princesse du Royaume de Goldmoon.
- La Princesse Delilah ? lui demanda HĂ©loĂŻse.
- Elle-même, aussi vous comprenez la gravité de ma mission, je me dois de retrouver Kerval au plus vite afin de le prévenir du danger qui les guette, lui et ses compagnons, donc, si vous permettez, je vais vous laisser et reprendre ma route vers les Montagnes Noires, j’ai déjà pris beaucoup trop de retard.
Sur ces paroles, Delilah se retourna vers son cheval qui était attaché à un arbre non loin de là , mais Merrick la retint en lui attrapant la main.
- Attendez Princesse, nous vous accompagnons.
- Comment ? Que dites-vous messireÂ… Merrick ?
- Merrick, cÂ’est bien cela, et voici mes compagnes de voyage, Shan et HĂ©loĂŻse. Et nous vous accompagnons. Ce nÂ’est pas la peine de discuter, il est hors de question que nous vous laissions voyager seule par ici, la route que vous devrez emprunter est bien trop dangereuse.
Comprenant quÂ’elle ne pourrait pas les faire changer dÂ’avis, elle accepta leur proposition, et ils partirent tous les quatre en direction des Montagnes Noires.
suite 10
Par popov de kerl le 15/12/2001 Ă 17:53:42 (#558000)
- Vous l’avez trouvée ? demanda Owen.
- Non monsieur, nous avons fouillé tout le château, mais toujours aucune trace de la princesse, en revanche…
- Elle doit bien ĂŞtre quelque part ! ! Elle ne peut pas avoir disparu comme ca ! dit-il en frappant du poing sur le trĂ´ne. Cherchez encore.
- Excusez-moi Grand Chambellan, mais il y a ici un homme qui désire s’entretenir avec vous.
- Je nÂ’ai pas le temps
- Pardonnez-moi d’insister, mais il prétend que vous attendez sa venue.
- Vous a-t-il donné un nom ? À quoi ressemble t’il ?
- Il a refusé de décliner son identité, et ma foi, il ressemble à un mendiant.
- Et bien faites-le entrer, dit Owen en poussant un long soupir.
Le garde sorti et revint quelques instants plus tard, faisant entrer un vieillard habillé de guenilles dans la salle du trône. Le vieillard s’approcha d’Owen en gardant la tête basse, cachée sous une capuche ample.
- Que voulez-vous ? Dépêchez-vous, je n’ai pas le temps, j’ai des affaires importantes à régler.
- Je crois que vos affaires attendront.
- Comment ? MaisÂ… cette voix ?
Le vieillard rejeta sa capuche en arrière, révélant par-là un visage jeune et sans ride.
- Dayo ! J’avais reconnu ta voix, mais le garde m’avait parlé d’un vieillard.
- Juste un tour de passe-passe, rien de plus simple. Il est facile de tromper les esprits faibles.
- Tu as bien fait de venir, mais ne restons pas ici, allons dans mon bureau..
Les deux hommes se dirigèrent vers le fond de la salle, empruntèrent un couloir, montèrent un escalier et arrivèrent au bureau d’Owen.
- Bien, je t’avais confié une mission il me semble, où en es-tu ? demanda Owen
- C’est justement pour ca que je suis venu vous voir, j’ai envoyé mes meilleurs éléments à leur poursuite, le sort de Kerval et sa clique sera réglé dans peu de temps.
- Très bien, parfait. Et puis tu tombes bien en fait, le roi va mieux, je veux qu’il ne se réveille jamais.
- Cela aussi sera fait, tenez, donnez-lui ceci.
Dayo sortit un petit flacon de sa poche et le tendit Ă Owen.
- C’est un poison qui lui volera ses forces petit à petit, avec ca, il ne se réveillera pas de sitôt.
- Très bien, je te remercie. Nous n’avons plus qu’à attendre maintenant
- N’oubliez pas votre part du marché, je veux le cœur de la princesse.
- Oui, oui, dit Owen en cachant son inquiétude à propos de la disparition de Delilah.
Le soleil commençait doucement sa course dans le ciel, Kerval était debout et regardait ses compagnons encore assoupis. Ils avaient dormis non loin de la Forêt Perdue, le soleil s’étant couché tôt, Kerval avait jugé plus prudent de passer la nuit en dehors de la forêt et des dangers dont on l’affublait. La nuit s’était bien passé, le petit Marl s’était réveillé plusieurs fois suite à des cauchemars, mais Ours avait vite fait de le rassurer.
Kerval scrutait maintenant la Forêt Perdue. Elle n’était située qu’à quelques pas de leur campement et pourtant il ressentait sa présence maléfique au plus profond de son être, se demandant qui pouvait bien être ces Amazones qui osaient y vivre.
Kerval entendit un bruit dans son dos et se retourna, Crowbanner venait de se réveiller et était en train de s’étirer.
- Bien dormi ? demanda-t-il Ă Kerval en souriant.
- Très bien Crowbanner, et vous ?
- Comme un loir, si ce nÂ’Ă©tait les mauvaises vibrations que jÂ’ai ressenties venant de la forĂŞt.
- Vous les avez ressenties vous aussi?
- Oui, et je pense que les cauchemars de notre jeune ami n’y sont pas étrangers, ajouté au malheur qui l’a touché.
- J’espère que nous n’en aurons pas de problème en traversant la forêt, dit Kerval en lançant un regard soucieux sur la forêt.
- Il n’y aura pas de problème, dit une voix derrière eux.
Red venait de se lever, il rajusta sa robe et s’approcha d’eux en baillant, encore à moitié endormi. Derrière, les autres se réveillaient eux aussi.
- Es-tu si sur de ce que tu avances, ami ?
- Oui, j’ai déjà traversé cette forêt il y a plusieurs années, il est vrai que les Amazones ne s’y étaient pas encore installées, mais je ne pense pas que les chemins aient beaucoup changé depuis lors. Et puis, que peuvent des Amazones contre six magnifiques hommes tels que nous ? ajouta-t-il en rigolant.
Ils prirent un petit-déjeuner succin, rassemblèrent leurs affaires et remontèrent sur leurs chevaux en direction de la forêt.
Ils firent halte à l’orée du bois. Kerval tendis l’oreille pour déceler un quelconque signe de vie dans la forêt, mais aucun son ne leur parvenait, c’était comme si la forêt étouffait tout ce qui vivait en son sein ; pas le moindre bruit d’oiseau, ni de bruissement caractéristique des insectes, pas un souffle de vent, rien, le silence le plus complet.
- Cette forĂŞt me donne la chair de poule, dit Bron le soldat.
- Moi, elle me fait peur, ajouta Marl. On est vraiment obligé de passer par-là ?
- C’est le chemin le plus rapide pour nous rendre à notre destination, désolé gamin, répondit Ours et baissant la tête vers l’enfant.
- Bon, assez tergiversé, entrons, et que les dieux soient avec nous.
Ils reprirent leur chemin et s’enfoncèrent dans la forêt.
Ils chevauchaient maintenant depuis plus de deux heures et ils n’apercevaient toujours pas la sortie. La lumière avait du mal à passer au travers des hautes frondaisons des arbres centenaires, ils avaient donc été obligés d’allumer leurs lanternes. Ils suivaient la même route depuis qu’ils avaient pénétré dans la forêt, Red leur avait indiqué le chemin à chaque croisement.
- Nous sommes déjà passé par ici, dit Crowbanner. Je reconnais ce chêne.
- Tu es sur que tu connais le chemin, Red ? demanda Kerval.
- Et bien, ma foi, je crois que ma mémoire me fait défaut.
- J’aime pas cette forêt, dit Marl. Dis m’sieur Ours, on est bientôt dehors ? J’ai l’impression qu’elle va nous manger et nous digérer la forêt.
- J’ai moi aussi cette impression, dit Crowbanner. Je sens me forces m’abandonner depuis que nous avons pénétré dans la forêt. De plus, je sens des yeux posés sur moi depuis un moment.
Ils avançaient tout en continuant d’avancer et arrivèrent finalement dans une clairière. En fait de clairière, c’était surtout un cercle de verdure où aucun arbre ne poussait, mais la lumière ne filtrait toujours pas au travers des branches des arbres les plus hauts.
- Je propose que nous fassions halte ici afin de faire le point, dit Kerval. Les chevaux ont aussi besoin de reposer.
- JÂ’ai faim, dit Marl.
- Et bien nous allons manger un petiÂ…
Kerval ne finit pas sa phrase, il fixait un point situé en face de lui, en dehors de la clairière. Crowbanner suivit son regard et fit le tour du cercle. Ils étaient encerclés.
- Oh non, les Amazones ! sÂ’exclama Red.
suite 11
Par popov de kerl le 15/12/2001 Ă 17:54:34 (#558006)
Kerval s’avança, chancelant et s’adressa à ses amis :
- Préparez-vous ! Dégainez vos armes.
N’entendant aucun signe de réaction, il se tourna vers ses compagnons et les vit s’évanouissant les uns après les autres. Il sentit lui aussi ses forces l’abandonner et s’écroula au sol en disant :
- Satanée forêt…
La nuit, des montagnes au loin. Elles se rapprochent très rapidement, de la fumée s’élève de la plus haute d’entre elle. Son sommet est plus sombre que la nuit, noir comme l’ébène. Des nuages noirs cachent le soleil. Des créatures innommables pullulent sur les flancs de la montagne. Des gobelins, des trolls, des araignées géantes, des morts-vivants et des squelettes animés. Le tonnerre éclate dans le ciel. La pluie tombe à verse. Un torrent de boue coule de la montagne, entraînant les créatures qui n’ont pas été assez rapides pour fuir. La pluie cesse aussi vite qu’elle a commencé. Des fumeroles s’élèvent de la terre. Un tas de rochers. Une ouverture dans la montagne. Une grotte.
La grotte est sombre, pourtant on voit à l’intérieur. Un bruit de respiration. Un râle remonte du plus profond de la grotte. Il fait chaud, très chaud. Les parois de la grotte commencent à rougir. De la lumière au loin. La lumière devient plus forte, aveuglante presque. Une grande salle.
Elle est immense, c’est de là que vient la lumière. Des feux sont allumés un peu partout dans la salle, leur lumière se reflètent sur des montagnes de pièces d’or et de bijoux.
Encore le même râle, mais il résonne de souffrance.
Au milieu des richesses, une créature immense, la plus grande de la création. Sa peau est faite d’écailles rouge sang, mais leur couleur est ternie par le temps. Elle a une longue queue fourchue recouverte d’épine. Sa grande gueule abrite une armée de dents aiguisées et plus coupantes que des lames de rasoir. Ses yeux, jadis si plein de vie, lance maintenant un regard vide. Grant, le dragon se meurt. Il sent sa fin proche.
Il relève la tête, tend son long coup vers la sortie, remarque que des créatures essaient de se faufiler à l’intérieur de sa grotte. Il ouvre sa gueule, un torrent de flammes en jaillit et calcine les importuns, n’en laissant même pas des cendres. Ce n’est pas eux qu’il attend. Il va bientôt être là , il le sent.
Grant repose sa tête lourdement sur un monticule de pierres précieuses. Il regarde devant lui et la fixe de son regard pénétrant.
L’Épée est bien toujours là , devant lui, planté dans la pierre. Lame de cristal finement ciselé, une garde en ivoire d’or, matière inconnue des hommes, et pour cause, cette épée est d’essence divine. Elle n’a pas bougé depuis que l’homme, ce Grégory comme il disait s’appeler, est venu la lui confier. Grant lui a promis de la garder jusqu’à ce que le besoin de la redonner aux hommes se fasse sentir.
Grant espère, seul au fond de sa grotte. Il espère qu’Il va bientôt arriver. Il espère survivre jusqu’à son arrivée.
Il ferme doucement les yeux et sÂ’endort.
Marl se réveilla en sursaut. Il venait de faire un rêve étrange. Il regarda autour de lui. Tous ses amis étaient là , à ses cotés, la mine sombre.
Ils étaient au village des Amazones, enfermés dans une grande cage en fer. Devant eux, les Amazones s’affairaient, elles semblaient totalement les ignorer.
Ours s’approcha du jeune garçon et lui demanda :
- Ca va, gamin ? Tu dors depuis deux jours maintenant, on commençait à s’faire du souci pour toi.
- Deux jours ? J’ai l’impression d’être tombé y’a même pas une heure.
- Et ben non.
Red et Crowbanner s’approchèrent à leur tour. Crowbanner lui demanda :
- Alors mon jeune ami, tu as eu un sommeil bien agité, te rappelles-tu ce dont tu as rêvé ?
Marl le regarda, perplexe, essayant de rassembler les souvenirs de son rĂŞve.
- Et bien, je ne sais pas, c’était bizarre, y’avait une grande montagne et un dragon dedans, et pis il gardait une épée toute brillante, et c’est tout.
Kerval se tourna vers eux et croisa le regard de Crowbanner.
- Oui, il a sans doute rêvé de la Montagne Noire et de son Gardien, mais pour quelles raisons a-t-il fait ce rêve, je me le demande, dit Crowbanner pour répondre à la question silencieuse de Kerval. Dis-moi Marl, qui étaient tes parents ?
- Bah, cÂ’Ă©tait des fermiers, cÂ’est tout. Enfin, eux cÂ’Ă©tait pas mes vrais parents, eux ils mÂ’ont juste recueillit quand jÂ’Ă©tais tout petit, mes vrais parents, je les connais pas.
Kerval se leva et se dirigea vers la porte de la cage :
- Ca va durer encore longtemps ? Allez-vous continuer Ă nous ignorer ? Nous ne sommes pas des animaux !
Une Amazone tourna la tête vers lui, en lançant un regard signifiant qu’elle lui faisait un grand honneur de le remarquer :
- Tais-toi. Les hommes nÂ’ont aucun droit ici ! Vous allez bientĂ´t passer en jugement.
- En jugement ? Et pour quels crimes ?
- Vous êtes venues nous envahir ! Demain, vous verrez Darwill, notre matriarche, elle décidera de votre sort, en attendant, tais-toi, ou je te coupe la langue.
Kerval retourna au centre de la cage et s’assit en maugréant.
Un petit groupe de voyageur examinait les cadavres de Kraaniens. Les cadavres commençaient à se putréfier, des asticots grouillaient dans leurs gueules et leurs blessures. La vermine avait fui en les entendant arriver.
Les voyageurs portaient pour la plupart une longue capeline les recouvrant des pieds à la tête, leur tête était cachée sous une capuche.
Un des membres du groupe s’avança et s’approcha d’un des cadavres pour l’examiner. Il rejeta sa capuche sur ses épaules découvrant un visage de femme aux longs cheveux noirs.
- Ils étaient là il y a moins d’une journée, dit la femme.
- Comment peux-tu en ĂŞtre aussi sur Lylas, dit celui qui semblait ĂŞtre leur chef.
Lylas se releva et fit face Ă lÂ’homme, il Ă©tait grand et Ă©tait le seul du groupe Ă ne pas porter de cape, ceci Ă cause de la paire dÂ’ailes noires quÂ’il portait dans son dos. Son regard Ă©tait froid et dur.
- Je le sais, Drac, fais-moi confiance. Si je te dis quÂ’ils Ă©taient lĂ hier, cÂ’est quÂ’ils y Ă©taient.
- Puisque tu sembles si sure de toi, par oĂą sont-ils partis ?
- Ils ont suivi la route là -bas, c’est normal, c’est celle qui mène aux Montagnes Noires.
Lylas enleva sa cape, libérant ainsi une paire d’ailes blanches.
- Ah ! Ça fait du bien, je suis vraiment trop à l’étroit là dedans, dit-elle en étirant ses appendices dorsaux.
- Remets ta cape tout de suite, lui dit Drac. Je ne veux pas courir le risque qu’on ne repère à cause de tes ailes.
- Mais, et les tiennes ?
- Les miennes sont invisibles pour qui ne cherche pas à les voir. Nous avons perdu assez de temps maintenant. Dayo nous a donné une mission, le temps presse. En avant !
- Suivez-moi, dit Lylas, je connais un chemin qui nous fera gagner du temps sur eux.
Ils remontèrent tous à cheval et repartirent au galop vers les Montagnes Noires.
suite 12
Par popov de kerl le 15/12/2001 Ă 17:56:02 (#558019)
Kerval fut le premier à se réveiller. Il se leva, s’étira, fit craquer ses articulations et si dirigea vers les barreaux pour examiner le village et trouver un éventuel moyen de s’échapper.
Le village semblait immense, des routes pavées la traversaient entourées de chaque cotés par du gazon parfaitement taillé. Des parterres de fleurs étaient disposés ca et là , des roses, des bégonias, des géraniums, il y avait aussi des lilas à chaque intersection, le tout agencé avec un goût exquis.
Les habitations étaient faites de pierres de tailles, parfois sur plusieurs étages. Sur sa droite, Kerval aperçut ce qui ressemblait à un potager, des femmes étaient déjà en train de s’y affairer. L’enclos à chevaux n’était pas loin, une dizaine de chevaux paissaient tranquillement l’herbe.
Au centre du village trônait une immense fontaine sculptée, représentant une femme guerrière triomphante, le pied droit posé sur le flanc d’un dragon mineur. L’Amazone tenait la tête tranchée de la bête dans sa main gauche, l’eau s’écoulait de la gueule du dragon.
Plus loin, derrière la fontaine, Kerval aperçut une immense bâtisse. Construction sur trois étages, de nombreuses fenêtres agrémentées chacune d’un balcon au garde-fou sculpté, des colonnes de pierres taillées supportaient chaque balcon. Kerval se dit que ce devait être la demeure de la reine des Amazones.
Des Amazones s’activaient devant l’entrée du bâtiment. Une femme sortie, avisa deux Amazones qui s’approchèrent, elles se tournèrent et semblèrent regarder vers la cage. La femme retourna à l’intérieur tandis que les deux avec qui elle venait de discuter s’éloignait et disparaissait à la vue de Kerval.
Des enfants passèrent en courant dans les rues, s’arrêtèrent à la fontaine, s’amusèrent quelques instant à se lancer des gerbes d’eau et s’éloignèrent. Il n’y avait que des fillettes, aucun garçon.
Kerval se retourna, déçu, il n’avait rien trouvé qui puisse leur permettre de s’échapper.
Ses amis se réveillaient. Marl se leva en baillant, se dirigeât vers un coin de la cage, déboutonna son pantalon et urina. Il bailla encore en fermant les yeux, et quand il les rouvrit, une petite fille était plantée devant lui, de l’autre coté des barreaux, en train de l’observer. Marl, honteux de s’être fait prendre dans une telle position reboutonna son pantalon en hâte. La fillette s’approcha de lui et lui demanda :
- Bonjour, tÂ’es qui toi ?
Les joues encore rouges, Marl bafouilla sa réponse :
- Je.. Je mÂ’appelle Marl.. et toi ?
- Moi, cÂ’est Syrilla, cÂ’Ă©tait quoi ?
- HeuÂ… tu parles de quoi ?
- De ce que tu tenais dans la main, t’as une façon bizarre de faire pipi, tu fais pas assis, comme moi ?
La figure de Marl devint rouge comme une tomate, il bafouilla encore plus :
- Heu… c’est parce que…. Je …suis un garçon…
- Ah ? Et vous ĂŞtes pas fait comme nous ?
- Bah non, les filles et les garçons sont différents, tu n’as pas de frère ?
- Non, y’a pas de garçon dans le village, ils sont tous sacrifiés pour les Dieux de la forêt.
- Sacrifiés ? Mais pourquoi ?
- Les hommes ne sont pas les bienvenues chez les Amazones, dit une femme qui venait d’arriver. Elle avait les cheveux coupés courts, les épaules larges et portait une armure de cuir ouvragé.
- Maman ! dit la fillette en se jetant dans ses jambes le visage emplit dÂ’un immense sourire.
- Syrilla, je tÂ’avais dit de ne pas tÂ’approcher de la cage des animaux.
- Mais maman, je voulais voir Ă quoi ils ressemblaient !
La mère entraîna sa fille en la tirant par le bras, Marl entendit la fillette parler tandis qu’elles s’éloignaient.
- Dis maman, tu savais que les garçons, et bah ils ont un truc bizarre entre les jambes, et pis ils font pipi debout, c’est sale non ?
Marl n’entendit pas la réponse de la mère car elles avaient tourné à un angle et avaient disparu derrière une maison.
- Rencontre intéressante ? dit une voix derrière lui.
- Heu… oui M’sieur Crowbanner. Une petite fille qui voyait un homme pour la première fois je pense.
- Oui, c’est ce que j’avais cru comprendre, répondit-il en souriant.
Crowbanner Ă©bouriffa la tignasse noire de Marl et sÂ’Ă©loigna en rigolant.
- Elles arrivent ! dit Kerval. Préparez-vous.
suite 13
Par popov de kerl le 15/12/2001 Ă 17:56:41 (#558025)
Les quatre compagnons se dirigèrent sans bruit derrière les rochers et s’installèrent afin de voir les personnes qui arrivaient.
Un bruit de galops sÂ’approchait rapidement.
- Ils doivent ĂŞtre au moins dix pour faire autant de bruit, chuchota Shan.
- Pourquoi nous cachons-nous ? demanda Delilah.
- Je me méfie des mauvaises rencontres que nous pourrions faire sur cette route, il serait dommage de faire une mauvaise rencontre avant de retrouver vos amis.
- Taisez-vous, les voilĂ ! dit HĂ©loĂŻse en leur faisant signe de se taire.
Le bruit des sabots sur la route caillouteuse s’était changé en vacarme assourdissant.
Les cavaliers passèrent en trombes, ils étaient neuf, tous emmitouflés dans une longue capeline.
Celui qui les menait Ă©tait le seul Ă ne pas en porter, Merrick le reconnu tout de suite, ce visage, il ne pourrait jamais lÂ’oublier.
- Drac ! murmura tÂ’il plus pour lui-mĂŞme.
Les cavaliers passèrent sans les remarquer.
Delilah tremblait, sa main dérapa sur le rocher et un caillou tomba sur le sol en faisant un bruit sec.
Le dernier cavalier passa en lançant un coup d’œil dans leur direction mais ne s’arrêta pas.
Le bruit de sabot diminua et finit par disparaître. Les aventuriers sortirent de derrière les rochers.
- Nous avons bien fait de nous cacher, dit Merrick.
- Tu les connais ? demanda Shan.
- JÂ’en connais au moins un, celui qui ne portait pas de cape. CÂ’est Drac.
Shan et Héloïse lui lancèrent un regard étonné.
- Drac ? Tu parle bien deÂ… demanda Shan
- Oui, c’est lui qui a tué ma femme. Sa puissance est incommensurable, et malheureusement, il y a de fortes chances que ce soit lui qui ait été envoyé pour empêcher Kerval de retrouver l’épée.
- Par Artherk, dit Delilah en portant sa main à sa bouche. Suivons les, nous réussirons peut-être à les ralentir.
- Allons-y !
Trois Amazones approchaient de la cage, elles étaient lourdement armées, portaient chacune une armure de mailles et ceignaient une épée accrochée à leurs baudriers.
- Approchez-vous et mettez-vous dos aux barreaux, dit la première.
- Pourquoi ? Que voulez-vous faire ? demanda Kerval sur un ton de défi.
- Nous allons vous attacher les mains. Vous ne croyez tout de même pas que nous allons vous laisser libre de vos mouvements en présence de la Grande Darwill ? Allez, bougez-vous !
Il s’exécutèrent donc et, une fois qu’ils eurent tous les mains attachées, l’Amazone ouvrit la porte et il furent mener à la demeure de Darwill.
C’était le bâtiment que Kerval avait repéré la veille. L’Amazone les fit entrer à l’intérieur en les poussant rudement. L’entrée était éclairée par des candélabres accrochés aux murs et par un immense lustre en cristal pendu au plafond. Deux escaliers en forme de demi-lune partaient de chaque coté de la pièce et se rejoignaient à l’étage. Entre les escaliers se trouvait un long couloir qui partait vers l’intérieur de la maison. L’Amazone leur fit monter l’escalier, et ils s’arrêtèrent ensuite devant une grande porte en bois sculptée aux armoiries des Amazones.
LÂ’Amazone se tourna vers eux et leur dit :
- Ne parlez que si on vous pose une question, les hommes nÂ’ont pas droit Ă la parole, estimez-vous heureux de lÂ’honneur que Darwill vous fait en vous recevant dans sa demeure.
Elle ouvrit la porte et ils pénétrèrent dans la salle d’audience.
Si l’entrée de la maison était magnifique, elle n’était rien en comparaison de la salle d’audience, des tentures et des tapisseries représentant des scènes épiques étaient accrochées aux murs de l’immense salle. Le sol était recouvert d’un tapis en velours, des bancs étaient disposés le long des murs et devant le trône de marbre noir sur lequel était assise Darwill.
La reine des Amazones portait bien son nom. C’était la plus belle femme que les malheureux prisonniers avaient jamais vue. Elle avait de grands yeux bleus, assortis d’un regard royal, une chevelure rousse lui retombait en frisé sur les épaules et elle ne cachait rien de ses attributs féminins.
La mère de la fillette du matin s’approcha et s’adressa à Darwill.
- J’ai fait amener les prisonniers comme tu l’as demandée Darwill.
- Je te remercie Ys, dit-elle en souriant.
Elle se tourna vers eux et demanda :
- Que venez vous faire ici, sur les terres des Amazones Libres ? Ne savez-vous pas que les hommes sont interdits ici ?
Kerval la regarda dans les yeux et lui dit :
- Nous n’avons pas demandé à être ici, ce sont vos femmes qui nous ont fait prisonniers !
- Parlez-moi sur un autre ton, sÂ’empourpra tÂ’elle.
Crowbanner sÂ’approcha, posa ses mains sur lÂ’Ă©paule de Kerval, lui fit signe de se calmer et sÂ’adressa Ă la reine.
- Ce que mon ami veux vous dire, grande reine, c’est que nous ne sommes que des humbles voyageurs, et si nous sommes passés par la Forêt Perdue, c’est que nous devons nous rentre le plus vite possible au-delà de la forêt pour y accomplir une très importante mission.
- Et quelle est cette mission ?
- Je suis désolé, grande reine, mais c’est une mission secrète.
- Je n’ai que faire de vos secrets, dites-moi ce que je veux savoir ou je vous fais exécuter.
Crowbanner soupira et continua :
- Bien, nous devons retrouver un artefact très important pour la survie du royaume et du Roy.
- Quel artefact ? ArrĂŞtez de tourner autour du pot, cela commence Ă mÂ’insupporter !
- Une épée, nous devons trouver une épée, pour sauver le Roy
- Une épée ? Sauver le Roy ? Ce pantin inarticulé qui ne me pose que des ennuis depuis qu’il est monté sur le trône ? Sa mort, au contraire, ne pourrait que faire du bien au royaume.
- Comment ? Vous ne pensez pas ce que vous venez de dire ! sÂ’Ă©cria Kerval.
- Au contraire, mon ami, au contraire. Et pour vous prouver ma sympathie envers le Roy, je lui enverrai vos têtes en cadeau. Vous serez tous exécutés demain matin.
Les pauvres hères se défendirent de cette décision injustifiée, crièrent, vilipendèrent sur Darwill. Mais la reine des Amazones ne voulut rien savoir. Elle se leva de son trône, pointa sa main droite vers la sortie et dit :
- Ys, ramènes les dans la cage à bestiaux. Et prépare la cérémonie sacrificielle pour demain.
- Bien Darwill.
Ys claqua des mains et des gardes amazones entrèrent, empoignèrent les prisonniers et les firent sortir.
BientĂ´t Darwill nÂ’entendit plus leurs cris de protestation, Ys sÂ’approcha dÂ’elle et lui dit :
- Est-ce bien utile de les tuer, ma reine ? Ils disent peut-être la vérité.
- Je n’ai aucune envie de les tuer, je veux juste leur faire peur. Nous avons une réputation à tenir. Arranges toi pour qu'ils s'échappent durant la nuit.
suite 14
Par popov de kerl le 15/12/2001 Ă 17:57:41 (#558040)
Après leur entretien avec Darwill, la reine des Amazones, ils avaient été reconduis dans une autre cage, la cage à bestiaux, comme avait dit Darwill. Cette cage était beaucoup plus exiguë que la précédente, beaucoup plus sale aussi. Ils avaient été jetés dedans et parqués comme des bêtes au milieu des excréments et de détritus en tous genres.
Ys, l’Amazone qui les avait conduit jusqu’ici, referma la porte de la cage et la ferma à clé. Elle accrocha ensuite le trousseau à sa ceinture et s’éloigna. À peine avait-elle fait deux pas que le trousseau tombait dans l’herbe. L’Amazone ne s’en aperçut pas – c’est en tout cas ce que Kerval se dit – et continua son chemin, puis disparu au coin d’une maison, sans leur avoir adressé la parole.
Dès qu’elle eut disparue, Kerval se précipita pour attraper la clé, mais malheureusement, elle était tombée trop loin de la cage d’au moins un mètre. Kerval jura et frappa la terre de son poing. Marl le rejoignit, s’accroupit à ses cotés et lui demanda :
- Pourquoi vous ĂŞtes pas content, mÂ’sieur ?
- Pourquoi ? Tu veux savoir pourquoi ? demanda Kerval en haussant la voix. Je vais te le dire, nous sommes emprisonnés dans une cage, entourés de femmes qui veulent nous sacrifier pour je ne sais quelle raison demain, la clé de la cage qui nous permettrait de nous échapper est juste à coté, par terre, mais je ne peux pas l’atteindre, ajouta Kerval en pointant un doigt vers la clé dans l’herbe.
- Je peux lÂ’avoir moi, dit Marl en souriant.
- Quoi ? Et comment vas-tu tÂ’y prendre ?
- Bah, c’est facile, dit-il en tirant une ficelle de sa ceinture. Je vais utiliser ça.
Marl déroula la ficelle et se tourna vers ses amis.
- j’ai besoin d’un truc pour accrocher la clé, une boucle de ceinture ou une broche.
- Tiens, dit Crowbanner en lui tendant la broche qui retenait sa cape.
Marl accrocha la boucle au bout de la ficelle, s’approcha des barreaux et lança son lasso improvisé sur la clé. Le premier lancer tomba trop loin derrière la clé, le deuxième trop à gauche, au troisième, il tomba pile sur la clé. Marl tira doucement la ficelle, la clé suivit, entraînée par la broche, mais elle fut bloquée par une pierre.
Marl se releva et se tourna vers ses amis :
- Ca va pas passer, la pierre gêne, je suis désolé, dit-il, déçu.
- Ce nÂ’est pas ta faute, le rassura Crowbanner.
- Attendez, je vais essayer ma méthode, dit Ours.
Ours s’avança vers les barreaux et en empoigna deux qu’il commença à essayer d’écarter. Une veine gonfla sur son front sous le coup de l’effort.
- Continue Ours, tu y arrives, dit Rednalhgih.
- Oui, tu y es presque, mon ami, ajouta Kerval.
Ours suait à grosses gouttes, respirait bruyamment et écartait les barreaux petit à petit. Dans un ultime effort, les barreaux s’écartèrent assez pour lui permettre de passer. Il sortit, alla ramasser la clé, revint dans la cage et la tendit à Kerval.
- Et voilà , dit-il encore essoufflé par l’effort.
Tout le monde regardait Ours, tournant le regard successivement entre lui, la clé qu’il tendait et l’ouverture qu’Ours avait faite. Kerval prit la clé et sourit.
- Merci, ami, mais je pense que nous nÂ’en avons plus besoin, dit-il en se faufilant entre les barreaux.
- Ours, t’es vraiment super fort, dit Marl en lui lançant un regard admiratif.
Ils sortirent en silence de la cage et s’avancèrent vers les bois en se faufilant dans l’ombre des bâtisses.
Arrivé à l’angle de la dernière maison, Kerval leur fit signe de s’arrêter.
- Nous devons récupérer notre équipement, dit-il.
- Vous avez raison, dit Crowbanner. Mais comment faire sans quÂ’elles ne nous remarquent ?
- J’y vais, dit Marl en s’avançant. Je suis petit, je pourrais me cacher plus facilement que vous.
- Je l’accompagne, dit Rednalhgih. À nous deux, nous arriverons à récupérer nos affaires, allez nous attendre à couvert. Et ce n’est pas la peine de protester, vous savez que nous avons raison.
Red et Marl retournèrent dans le village, tandis que les autres allèrent se cacher à l’orée de la forêt.
- J’espère qu’ils ne vont pas se faire prendre, dit Kerval. D’autant plus que nous ne savons pas où notre matériel est rangé.
- Ils y arriveront, jÂ’ai confiance, le rassura Crowbanner.
- J’espère que vous dites vrai.
Marl et Red marchaient sans bruit, longeant les murs des maisons et se faufilant dans l’ombre. Ils s’arrêtèrent précipitamment en entendant des femmes approcher.
Après s’être assurer qu’ils avaient le champ libre, ils passèrent l’angle de la maison derrière laquelle ils s’étaient cachés et ils tombèrent nez à nez avec Syrilla, la fillette qui les avait observée dans la cage plus tôt. Marl et Red s’arrêtèrent net. Red l’attrapa et lui fit signe de se taire. Syrilla montra qu’elle avait compris et, à leur grand étonnement, leur fit signe de la suivre.
Elle les emmena dans un renfoncement entre deux maisons et leur dit :
- Vous vous êtes échappés ?
- Non non, on nous laissé partir, lui dit Marl avec un grand sourire.
- Alors pourquoi vous vous cachez ? demanda tÂ’elle.
- Nous ne voulons pas réveiller tout le monde, tu ne diras pas que tu nous a vu, hein ?
- Oh non, pour sur, je dirai rien, je suis pas une rapporteuse.
- Bien, bien, mais dis-moi, tu ne saurais pas où sont rangées nos affaires, lui demanda Red en s’accroupissant.
- Si je lÂ’sais, elles sont Ă la caserne.
- Ah, et elle est loin la caserne ?
- Non, on est juste devant.
Red et Marl se regardèrent les yeux pétillants.
- Il y a du monde à l’intérieur ? demanda Marl.
- Il doit y avoir deux gardes, il est tard.
- Tu peux nous rendre un service ? demanda Red.
- Quoi comme service, demanda la fillette, hésitante.
- Il faudrait que tu fasses sortir les gardes le temps que nous récupérions notre matériel.
- Je veux bien, mais Ă une condition.
- Laquelle ? demanda Marl.
- Je veux que tu mÂ’embrasses.
- Hein ! ? tu veux que je tÂ’embrasse ?
- Oui, sinon, je vous aide pas.
Marl regarda la fillette, se tourna vers Red qui lui fit un signe de tĂŞte lui signifiant de le faire.
Marl approcha ses lèvres du visage de Syrilla et lui déposa un baiser sur la joue. La fillette gloussa, se releva et se dirigea vers la porte de la caserne.
- Ne bougez pas, vous saurez quand vous pourrez y aller, dit-elle avant de disparaître à leur vue.
L’instant d’après elle se précipitait dans la caserne en criant qu’elle avait vu un ours énorme près de l’enclos des chevaux. Les gardes sortirent et se précipitèrent vers l’enclos. La fillette les laissa s’éloigner et retourna vers la cachette de Red et Marl.
- cÂ’est bon, vous pouvez y aller, dit-elle.
Red et Marl se relevèrent et entrèrent dans la caserne pour reprendre leur matériel. Ils repartirent rejoindre le reste du groupe, suivit de la fillette qui avait décidé de les accompagné jusqu’à la sortie du village, au cas où ils rencontreraient quelqu’un. Au bout de quelques minutes, ils arrivèrent à la limite du village, là où leurs amis les attendaient. Red couru vers les arbres, suivit de Marl, mais ce dernier fut stoppé par Syrilla qui lui attrapa la main, le tira vers lui et l’embrassa sur la bouche. Marl se laissa faire. Syrilla sorti une petite fiole de sa poche et la tendit à Marl.
- Tiens, buvez tous de ça et vous ne sentirez pas les effets de la forêt. Si vous n’en prenez pas, dans une heure vous vous évanouirez tous. Pour trouver la sortie, c’est facile, suivez la lune et vous ressortirez de la forêt.
- Merci Syrilla, jeÂ…
- Chut, dit-elle en lui posant un doigt sur les lèvres.
Puis la fillette repartie en lui souhaitant bonne chance.
Marl rejoignit ses amis qui avaient repris leurs chevaux dans l’enclos, ils remarquèrent ses joues rouges à la lumière de la lune
- Je crois que notre ami Marl s’est trouvé une copine, dit Kerval en riant doucement.
- Non, même pas vrai, se défendit Marl.
Ils sourient tous et ils se remirent en route.
Au petit matin, ils Ă©mergeaient enfin de la forĂŞt.
- Et maintenant, oĂą allons-nous ? demanda Kerval en faisant volter son cheval vers Red.
- Et bien, comme prévu, le Val des Murmures. Au Nord d’ici.
- Alors en avant, nous avons suffisamment perdu de temps comme ça.
Le cheval de Kerval se cabra et ils s’élancèrent au galop vers leur prochaine étape.
suite 15
Par popov de kerl le 15/12/2001 Ă 17:58:29 (#558046)
Il était sans nouvelles des envoyés de Dayo depuis plusieurs jours et cela commençait à l’inquiéter. Il lui restait un dernier recours, mais il hésitait encore à l’utiliser.
Il s’arrêta devant la couche du roi et l’observa. Le monarque, même dans son sommeil malade, avait toujours cette prestance royale qui caractérisait tous les gens de sa lignée. Il avait le teint cireux, mais il semblait en vie. Il avait les traits tirés et fatigués, mais il semblait en bonne santé pour ceux qui ne connaissaient pas la gravité de son état. Les draps posés sur sa poitrine bougeaient en fonction de sa respiration régulière.
Il sortit de la chambre royale et se rendit Ă la salle du trĂ´ne. Sur le chemin, il croisa un garde qui lÂ’apostropha :
- Monseigneur, il y, à l’entrée du château, une délégation qui désire s’entretenir avec Sa majesté, que dois-je leur dire ?
- Faites les venir dans la salle du trĂ´ne, je mÂ’occupe dÂ’eux.
Le garde partit chercher la délégation et Owen le suivit jusqu’à la salle du Trône.
Un petit groupe d’hommes et de femmes entra, intimidé par la beauté du château de leur roi, et s’avança d’un pas hésitant vers Owen qui siégeait dans le trône.
- Que voulez-vous ? demanda Owen d’un ton impérieux.
- Monseigneur, pardonnez-nous de vous déranger, mais nous désirerions parler à Sa majesté, dit un grand homme aux cheveux blond, en s’avançant.
- Le Roy est occupé, il n’a pas de temps à vous accorder pour le moment.
- C’est bien fâcheux que notre roi ne se soucie guère plus des problèmes de son peuple.
- Ne sois pas insolent, manant, et dis-moi en vitesse ce que tu veux, ordonna Owen dÂ’un ton cassant.
Ne se laissant pas démonter pour autant, l’homme repris :
- Et bien, nous souhaiterions savoir ce que Sa majesté compte faire pour régler les problèmes d’invasion que nous subissons.
- Quelles invasions ? demanda Owen, faussement étonné.
- Vous nÂ’ĂŞtes pas au courant que les villes et les villages subissent des invasions ininterrompues depuis des jours ? Des sauterelles, des rats, des hordes de Gobelins, des Orques et jÂ’en passe et des meilleurs. Allons Chambellan, je ne peux pas croire que vous ne le savez pas.
- Ah, vous parlez de ces broutilles, il est évident que Sa majesté s’occupe de ce problème. Vous pouvez partir maintenant, j’ai d’autres choses plus importantes à faire, dit-il en leur faisant signe de sortir.
- Nous nÂ’en avons pas fini, Monseigneur.
- Et bien moi si, Gardes ! ! ! Faites sortir ces hommes, ils en ont finis avec moi.
Les gardes arrivèrent et conduirent dehors la délégation qui sorti en protestant.
Owen sortit à son tour de la salle du trône et se dirigeât vers ses appartements en maugréant :
- Non, non, ca ne va pas. Tout arrive beaucoup trop vite. Il ne m’a pas écouté.
Owen arriva devant la porte de ses appartements, l’ouvrit, entra dans la pièce, referma la porte en la claquant et si dirigeât vers une alcôve et tira un chandelier. Un passage dans le mur s’ouvrit et il pénétrât dans une pièce exiguë. Owen alluma une lampe accrochée au mur.
Un autel de marbre noir trônait au centre de la pièce. Owen s’en approcha, ramassa le poignard posé dessus et s’entailla la paume de la main gauche. Le sang s’étala sur le marbre qui commença à luire d’un rougeoiement vif. Une sombre fumée s’en éleva.
Owen regarda vers le plafond et y vit un brouillard s’y former. Le nuage palpitait de vie, gonflant et s’étirant jusqu’à emplir la moitié de la pièce. Owen se recula jusqu’à toucher le mur et regarda le nuage prendre la forme d’un visage hideux.
- Que me veux-tu esclave ? dit la forme dans le nuage dÂ’une voix caverneuse.
- Maître, vous avez commencé l’invasion du royaume beaucoup trop tôt. Je n’ai pas encore mis la main sur le Flamboyant.
- Et alors ? Crois-tu que je suis apeuré par cette misérable épée. L’heure de mon retour est proche. J’avais prévenu les Hommes que je viendrai pour eux. Mais ils sont aussi prétentieux que les Elfes et aussi entêtés que les Nains et n’ont pas écouté mes mises en garde. Ils vont payer pour cela.
- Bien Maître.
- Pour le moment, rassemble mes fidèles, eux seront épargnés lors de mon retour.
- Oui Maître, je le ferai.
- Et ne me dérange plus pour des broutilles, esclave !
La fumée se dissipa et la tension qui régnait dans la pièce disparue aussi vite qu’elle était apparue. Owen s’écroula au sol, les jambes flageollantes.
Il se releva, Ă©teignit la lampe et sortit.
Shan, Héloïse, Delilah et Merrick étaient cachés derrière un amas de rocher, ils observaient les Haruspiciens, eux-mêmes cachés, guettant l’arrivée de leur proie.
Ils étaient dans le Val des Murmures et attendaient depuis deux jours. Les Haruspiciens s’étaient placés dans un renfoncement des falaises, invisibles aux yeux des voyageurs arrivant de l’extérieur.
Merrick et les autres étaient cachés en haut d’une corniche d’où ils observaient pleinement le campement de leurs ennemis.
Tout autour d’eux, un bruissement lancinant, semblable à des dizaines de chuchotements, leur rabâchait les oreilles et ils avaient du mal à entendre la conversation des haruspiciens.
- Ils ne sont plus très loin, dit Lylas.
Elle avait enlevé sa cape et étirait ses longues ailes blanches. Drac se tourna vers elle :
- Dans combien de temps ? Ces murmures commencent Ă me casser les oreilles.
- Dans moins de vingt minutes, ils entreront dans le Val des Murmures, et lĂ , nous pourrons leur tomber dessus.
- Bien, mettez-vous en place, dit-il en s’adressant à ses hommes. Lylas, viens ici, j’ai une mission pour toi, ajouta-il en lançant un bref regard vers la cachette de Merrick et ses amies.
Kerval fit stopper son cheval. Devant lui, au bas de la colline sur laquelle ils se trouvaient, à environ deux cent cinquante mètres, le Val des Murmures commençait. Gigantesque canyon fait de profonds précipices, de rivières sauvages et de grottes infestées des pires créatures du royaume.
Red et Ours s’arrêtèrent à coté de lui et regardèrent le Val.
- CÂ’est donc ca ? demanda Kerval.
- Oui, cÂ’est le Val des Murmures.
- C’est super dangereux j’suis sur, demanda Marl qui s’était avancé.
- C’est dangereux oui, mais il suffit de connaître le bon chemin, et de ne pas passer par les hauteurs. Nous passerons donc par le passage que vous voyez devant, dit Ours en pointant une ouverture dans les rochers.
- Et les morts-vivants, vous avez parlé de morts-vivants, dit Crowbanner.
- Ah, les morts-vivants… Selon la légende, ce sont eux qui sont à l’origine des murmures que l’on entend dans le Val. Leurs âmes en peine seraient coincées ici et se lamenteraient. Certaines possession d’un corps de voyageur et hante les lieux. Le mieux est de courir car ils sont d’une force peu commune.
- Bon, et bien, ne perdons pas de temps, et allons-y.
suite 16
Par popov de kerl le 15/12/2001 Ă 18:00:12 (#558057)
Marl s’arrêta près d’un squelette d’homme recouvert d’une grosse armure de plates, le malheureux avait été démembré, ses bras avaient été envoyés de l’autre coté de la route, la tête avait été broyée, Marl se demanda qui avait bien put faire ça et souhaita ne pas croiser son auteur. Il fit avancer son cheval – Ours ayant décidé de traverser le Val à pied – et il entendit un sifflement sur sa droite, il tourna la tête vers le bruit et vit la main d’Ours jaillir et attraper un énorme serpent qui se jetait sur lui. Marl sursauta :
- Ouah ! Merci Ours, ‘l’a faillit m’avoir.
- Reste sur tes gardes, petit, dit Ours en souriant. Je s’rai pas toujours à coté de toi.
Ils reprirent leur route. Kerval, comme Ă son habitude, chevauchait en tĂŞte, il sÂ’arrĂŞta Ă un croisement et se tourna vers Red :
- Alors, gauche ou droite ?
Red s’avança, regarda dans les deux directions, hésita, puis dit :
- À gauche, je crois reconnaître.
- Bon, et bien Ă gauche alors, dit Kerval peu confiant.
Ils prirent donc le nouveau chemin. Ils firent quelques pas quand une forte bourrasque de vent et de sables les frappa de plein fouet. Les chevaux paniquèrent, hennirent de peur, se cabrèrent et les cavaliers furent obligés de leur faire tourner brides et retournèrent à l’abri du croisement.
- Quel est donc ce maléfice, demanda Kerval en se tournant vers Red.
- Ce sont les esprits, ils ne veulent pas que nous passions par ici apparemment.
Crowbanner descendit de cheval et sÂ’approcha de la fourche des chemins.
- Je vais tenter quelque chose, dit-il en levant son bâton.
Il ferma les yeux et commença à réciter une prière. Le vent, qui jusqu’alors ne sortait pas du croisement, se précipita sur lui et tourna autour de lui.
Crowbanner ne cessa pas sa prière, il était entouré d’un halo lumineux qui empêchait le vent de le toucher.
Le vent tournait furieusement autour de lui, se rassemblait pour prendre la forme dÂ’une main et tentait de frapper lÂ’Ă©vĂŞque mais il Ă©tait Ă chaque fois repousser.
- C’est un élémentaire de vent Red. J’en ai déjà vu, s’il ne veut pas nous laisser passer, nous devrons trouver un autre chemin.
- Laissons faire Crowbanner, jÂ’ai confiance en sa magie, dit Kerval.
D’un seul coup, le vent tomba. L’élémentaire avait reculé loin derrière le croisement.
Crowbanner rouvrit les yeux, regarda autour de lui et s’avança de trois pas dans le passage. Il inspecta autour de lui, avança encore de quelques pas et se retourna vers ses amis qui l’observaient de loin.
- CÂ’est bon, il est partÂ…
Il ne put finir sa phrase, le vent se releva aussi vite qu’il était parti, Crowbanner fut vite entouré par les bourrasques et soulevé du sol. Il entendit un rire enfantin provenant du cœur même du vent. Des petites pierres voletaient et venaient le frapper sur tout le corps. Une pierre le frappa sur la tempe et il perdit connaissance.
Kerval s’avança pour tenter d’aller chercher l’évêque, mais il fut gifler par le vent et propulsé lourdement contre la paroi rocheuse derrière lui, sa tête frappa la pierre et il s’évanouit.
- Mais il faut lÂ’aider, il va se faire tuer, cria Marl.
- Je vais tenter quelque chose, dit Ours. Je vais distraire l’attention de l’élémentaire et vous, vous irez chercher l’évêque.
- Que vas-tu faire, Ours ? demanda Red.
- Ne t’inquiète pas mon ami, ce n’est pas cette petite brise qui me fait peur ! Tenez-vous prêt.
Ours relâcha la bride du cheval de Marl et s’avança vers le croisement.
L’élémentaire le vit tout de suite et lança ses tentacules de vent sur Ours. Elles le frappèrent au visage, ralentissant son avancée, mais Ours tenait bon ; chaque pas était plus difficile que le précédent, mais il continuait.
L’élémentaire, voyant que son adversaire lui résistait, se concentra sur lui. Ours tenait bon, il discerna une vague forme dans le vent, ce qui le déconcentra et il fut repoussé de plusieurs mètres et tomba à terre. Ours entendit le même rire enfantin qu’avait entendu Crowbanner précédemment. Il se releva et recommença à avancer vers l’évêque. L’élémentaire entra dans une rage folle et laisse tomber Crowbanner lourdement au sol. Le vent s’intensifia et des énormes rochers se soulevèrent du sol. Ours attrapa sa hache qui portait dans son dos et si mit difficilement en position.
Les rochers lévitaient devant Ours, ils tournaient sur eux-mêmes, s’avançaient et reculaient. Ours avait de plus en plus de mal à rester debout. Il tourna la tête vers ses amis pour vérifier qu’ils étaient parés à agir, puis, il s’élança vers l’élémentaire en poussant un cri de guerre et en levant sa hache bien haut.
Le vent retomba légèrement, puis se transforma en mini-tempête, projetant les rochers sur Ours qui les faisaient voler en morceaux avec sa hache.
Ours se tourna vers et Red :
- Maintenant ! hurla tÂ’il.
Red et Bron, le soldat, s’élancèrent vers le corps inanimé de l’évêque, la ramassèrent et retournèrent vers la sécurité du croisement, mais ils furent stoppés net par une lame de vent qui formait un véritable mur infranchissable.
L’élémentaire poussa un cri de haine et fit voler des pierres dans tous les sens.
Red confia Crowbanner Ă Bron, sorti sa canne et cria :
- Par la puissance de l’eau, source de vie, par la dureté des glaces éternelles, j’en appelle à ta puissance, Syl, déesse de toutes les Magies. GLACIER ! ! !
L’humidité contenue dans l’air ambiant se rassembla en fines gouttelettes, lesquelles s’assemblèrent et durcirent pour former des blocs de glaces qui retombèrent lourdement au sol. Le vent retomba et l’élémentaire fuit de nouveau, laissant les aventuriers épuisés et blessés par toutes les pierres qui les avaient frappées.
- Ca mÂ’a paru trop facile, dit Red. Mon sort nÂ’aurait pas du le faire fuir.
- L’essentiel, c’est que ca ait fonctionné, non ? demanda Marl, heureux de revoir ses amis en vie.
Crowbanner ouvrit les yeux et se frotta la tĂŞte en regardant autour de lui.
- Vous l’avez chassé ? demanda t’il ?
- Oui, il est reparti, confirma Ours en s’avançant vers lui, des plaies sanguinolentes lui couvrant les bras et le visage.
- Par Artherk, sÂ’Ă©cria Crowbanner. Venez ici, je vais vous soigner.
Ours leva la main et pointa Kerval, toujours sans connaissance.
- Occupez-vous plutĂ´t de lui, il en plus besoin que moi.
Crowbanner sÂ’approcha de Kerval, lui posa la main sur le front et un instant plus tard, Kerval se relevait.
- Merci, Crowbanner. Où est parti l’élémentaire ?
On lui expliqua comment s’était terminé le combat et se préparèrent à repartir. Ils remontèrent en selle et avancèrent, mais ils ne firent que quelques mètres.
Kerval voit la scène au ralenti. Une grosse explosion devant lui. Le vent tourbillonne et prend forme humaine. Un enfant avec un sourire en coin. Le vent les entoure tous. Marl tombe de son cheval, Ours encore affaiblit s’écroule aussi, le cheval de Crowbanner tourne bride et part en arrière, celui de Bron tombe au sol sur son cavalier.
L’enfant de vent ricane, son corps paraît trouble. Il lève les mains et les joints au-dessus de sa tête. Le vent se concentre dans les mains de l’enfant et il envoie la « boule de vent » sur Red qui se retrouve à son tour projeté au loin..
Kerval est seul contre l’élémentaire de vent.
Tout se passe toujours au ralenti pour lui. Il ne sait pas pourquoi, mais il sait où frapper pour tuer l’élémentaire.
Il descend de cheval, prend sa dague et la pointe vers lÂ’enfant.
L’enfant le voit et ricane de plus belle. Il lance des bourrasques sur Kerval, mais ce dernier ne fléchit pas.
Il lève la main, s’apprête à lancer la dague, et au dernier moment, il pivote d’un quart de tour sur sa gauche, et envoie la dague dans une petite bulle grise qui flottait à coté de l’enfant.
La dague se plante dans la bulle qui Ă©clate en morceaux.
LÂ’enfant se prend la gorge dans les mains. Il semble Ă©touffer. Le vent tombe.
L’enfant s’écroule en se tordant de douleur. Son corps semble fondre. Il disparaît.
Silence. Ne restent plus que les murmures dont le Val tire son nom.
Kerval se tourne vers ses amis.
Ils se sont tous relevés, ils lui disent quelque chose mais il n’entend rien.
Kerval s’approche d’eux, Ours le prend dans ses bras et le soulève et c’est là que Kerval revient dans le monde normal.
- Bravo ! Bien joué, ami Kerval, lui hurle Ours dans les oreilles.
- Oui, félicitations Kerval, lui dit Crowbanner. Mais comment avez-vous deviné où il fallait lancer votre dague ?
Ours repose Kerval au sol, ce dernier regarde ses amis, hébétés.
- Je.. je ne sais pas, je le savais, je lÂ’ai vu.
- En tout cas, vous aviez lÂ’air bizarre, vous aviez les yeux vitreux, ca mÂ’a fait peur, lui dit Marl.
- Et bien, jeÂ…
- Oui, l’enfant a raison, vos yeux sont redevenus normaux dès qu’Ours vous a touché. Je pense que vous avez subit une sorte de possession divine, lui dit Crowbanner.
- Si vous le dites, répondit Kerval peu convaincu. Enfin, la voie est libre maintenant, non ? Alors en avant, il nous reste encore du chemin à faire.
suite 17
Par popov de kerl le 15/12/2001 Ă 18:01:51 (#558069)
- Tout le monde sait ce quÂ’il a Ă faire ?
Ils acquiescèrent et prirent position.
- Aekol, vas-y, dit Drac en sÂ’adressant Ă un homme qui se tenait Ă lÂ’Ă©cart. Les autres, attendez mon signal.
Le dénommé Aekol, un homme grand, massif, aux yeux noirs et au regard haineux s’avança au milieu du chemin, légèrement éloigné de la cachette de ses comparses. Il abaissa sa capuche sur ses épaules, rejeta sa cape en arrière et dégaine un cimeterre de métal sombre.
Il se campa sur ses pieds et attendit.
Dans le ciel, des nuages noirs s’amoncelaient, prémices d’un orage sur le point d’éclater.
Merrick, Shan, HĂ©loĂŻse et Delilah les observaient toujours du haut de leur perchoir. Eux aussi avaient vu Kerval et sa troupe sÂ’approcher. Ils se tenaient prĂŞt Ă intervenir.
Delilah recula de quelques pas pour se dégourdir les jambes, elle sentit une présence, quelqu’un en train de l’observer, elle se retourna et tomba nez à nez avec Lylas.
- Bonjour mes petits rats, dit-elle.
Un éclair zébra le ciel et le tonnerre éclata.
Nos héros chevauchaient tranquillement, inconscient du danger qui les guettait.
Ils n’avaient rencontré aucun problème particulier depuis leur combat contre l’élémentaire de vent.
Il n’y avait que les murmures incessants qui résonnaient dans le Val. Ces chuchotements les mettaient sur les nerfs. Au détour d’un chemin, ils avaient croisé un squelette qui s’était attaqué à eux, mais ils s’en débarrassèrent facilement.
Kerval fit ralentir sa monture, il apercevait quelquÂ’un au milieu du chemin. Il stoppa le cheval pour mieux observer lÂ’homme.
- Que se passe tÂ’il ? demanda Crowbanner en le rejoignant.
- Il y a quelquÂ’un lĂ -bas, ca ne me dit rien qui vaille.
Au-dessus d’eux, le tonnerre éclata, et de fines gouttes de pluie commencèrent à tomber.
- Avançons doucement, et restez sur vos gardes.
Ils s’approchèrent de l’homme, les nuages noirs de l’orage avaient fait tomber un voile d’obscurité sur le Val, ils n’étaient qu’à quelques pas de l’homme quand un éclair s’abattit sur un arbre calciné non loin d’eux et illumina le chemin révélant de nombreux squelettes jonchant le sol.
LÂ’homme les attendait, un rictus mauvais sur le visage, le regard fou. Il leva son cimeterre dans leur direction. Le tonnerre Ă©clata de nouveau.
- Qui es-tu et que nous veux-tu ? demanda Kerval en faisant signe aux autres de sÂ’arrĂŞter.
- Je suis Aekol, Maître Sanglant de l’Haruspice, et je suis là pour vous purifier.
- Et tu crois peut-être que tu nous fais peur, tu es seul contre nous, lui répondit Ours.
- Mais qui vous a dit qu’il était seul ? dit une voix derrière eux.
Les Haruspiciens étaient sortis de leur cachette et les entouraient. Drac était aux cotés d’un homme en longue robe grise, tenant un bâton de noyer dans la main droite.
- Xadius, réveille les morts, lui dit Drac.
L’homme prit son bâton dans les mains, et murmura des mots que lui seul comprenait.
Les squelettes commencèrent à bouger, les os éparpillés se rapprochèrent de leur corps d’origine et les morts se relevèrent, ramassant leurs armes au passage.
Un éclair zébra le ciel une nouvelle fois, le tonnerre gronda dans le ciel et l’orage éclata.
Shan s’était relevée dès qu’elle avait entendu la voix inconnue derrière elle, elle avait pris sa hache en main, tout de suite suivie par Héloïse qui banda son arc et pointa une flèche vers l’Haruspicienne.
Delilah avait fait un pas en arrière et dégainée sa rapière. Merrick s’était retourné lui aussi et observait la femme en face de lui.
Elle avait un visage d’ange, de longs cheveux noirs comme l’ébène qui lui retombait en cascade entre sa paire d’ailes blanches. Elle leur sourit.
- Alors on nous espionne ? Si vous souhaitiez nous parler, il ne fallait pas faire les timides et descendre nous voir.
- Que nous veux-tu ? lui demanda Merrick en serrant les dents, furieux de s’être laissé surprendre.
- Et bien, Drac m’a demandé de m’occuper de vous, alors je vais le faire, bien évidemment.
Shan fit un pas vers elle en levant sa hache, mais elle glissa sur les rochers mouillés par la pluie et se rattrapa de justesse à l’épaule d’Héloïse.
Lylas Ă©carta les bras et Ă©clata dÂ’un rire strident. Un aura se forma autour de ses mains.
La pluie coulait à flot, imbibant la terre et la rendant glissante. L’eau s’écoulait en ruisselets entre les rochers, formant des petites mares ça et là . La visibilité des combattants était réduite à cause des trombes d’eau qui tombaient du ciel, leurs mouvements se faisaient moins vifs, moins précis.
Ours se battait comme lÂ’animal dont il portait le nom, donnant des coups de hache partout autour de lui, faisant Ă©clater en mille morceaux les squelettes qui sÂ’approchaient trop de lui ou de Marl, mais, Ă peine les squelettes sÂ’Ă©croulaient-ils au sol quÂ’ils se reformaient et repartaient au combat.
Kerval, de son coté, avait entamé le combat avec le Maître Sanglant, Aekol.
Kerval essuya l’eau qui lui coulait dans les yeux, dégaina sa hallebarde et s’élança contre Aekol, ce dernier se mit aussitôt en garde, prêt à recevoir de plein fouet l’attaque du Maître d’Arme.
Kerval fit un pas de coté, se fendit et tenta de placer un coup dans le flanc d’Aekol qui para le coup facilement, et tenta à son tour un coup d’estoc que Kerval esquiva.
Kerval recula d’un pas et observa son adversaire. Son expression n’avait toujours pas changé, il avait toujours le même sourire suffisant aux lèvres, comme s’il était sur de gagner. Cette attitude énervait passablement Kerval. Il se remit en position et s’élança de nouveau sur Aekol.
Le bruit de lÂ’orage nÂ’arrivait pas Ă couvrir celui du choc de leurs armes.
Lylas fit décrire un arc de cercle à ses bras et les rejoignit au-dessus de sa tête en les croisant. Son sourire n’avait pas quitté ses lèvres. L’énergie continuait de s’accumuler entre ses mains, l’énergie vibrait, pulsait au-dessus de sa tête.
Delilah hésita une seule seconde puis elle s’avança en pointa sa rapière vers le ventre de Lylas. La sorcière rabaissa ses mains à ce moment là et les posa sur la tête de Delilah.
Le corps de la princesse fut immédiatement parcouru d’éclair, Delilah hurla et s’écroula au sol, sans vie.
Une forte odeur de peau brûlée monta au nez des combattants. Shan fit mine de s’avancer, mais Merrick la retint.
- Laisse-la-moi, cÂ’est un combat de mage, va plutĂ´t tÂ’occuper de la princesse.
Merrick fit signe à Lylas de le suivre et ils s’écartèrent de quelques pas, Lylas s’adressa aux deux femmes :
- Profitez bien des derniers instants quÂ’il vous reste, je vais mÂ’occuper du petit vieux et votre tour viendra !
Elle se tourna vers Merrick et lança une série de boules de feu sur le magicien. Merrick tendit la main droite devant lui, paume levée et les boules de feu virent éclater sur un mur invisible.
- Bon sang, elle doit ĂŞtre dÂ’une grande puissance, elle nÂ’incante pas avant de lancer ses sorts, se dit Merrick.
- Tu trembles, petit magicien ? demanda Lylas en gloussant. Mais ne fais pas dans ta culotte, tu nÂ’as pas encore vu tout ce dont je suis capable.
- Tais-toi, sorcière, et viens te battre !
Les explosions fusaient de partout autour de Red, le combat qu’il menait contre Drac l’épuisait alors que son adversaire semblait encore au mieux de sa forme. Il enchaînait les sorts sans en ressentir aucune fatigue ni contre-coup mental, ce qui allait contre toute la logique qu’on lui avait enseignée, car tout sort jeté provoquait immanquablement un contre-coup pour le lanceur, l’obligeant à attendre quelques secondes pour lancer une nouvelle incantation.
Red se risqua à jeter un coup d’œil vers ses compagnons, il entr’aperçut Ours, il avait l’air de s’en sortir, avec l’aide du soldat Bron, contre les assauts des squelettes. Kerval, quant à lui, était plutôt mal en point.
Le Maître d’Arme avait du mal à contenir les attaques du Maître Sanglant. Kerval ne s’était pas totalement remis des blessures infligées lors du combat contre l’élémentaire de vent, il perdait beaucoup de sang.
Red revint à son combat, ce petit tour d’horizon ne lui avait pris qu’une seconde, et il évita de justesse un dard de glace que Drac lui avait envoyé, il perdit un pan de sa cape dans le mouvement.
Red perdit l’équilibre et se retrouve un genou à terre, ce qui, fort heureusement pour lui, lui fit éviter une boule de feu que Drac avait enchaîné après le dard de glace. Red roula de coté, pointa son bâton en direction de Drac et envoya une multitude de boules de feu sur son adversaire, en espérant que quelques-unes unes parviendraient à le toucher.
Drac, en voyant ces projectiles arriver sur lui, sourit et baissa les bras. Les boules de feux arrivèrent sur lui, et furent déviées sur les rochers et explosèrent, faisant voler des morceaux de pierres dans toutes les directions.
- Ce n’est pas possible, il ne me laisse pas le temps d’incanter de sorts plus puissants, pesta Red intérieurement.
Un cri de victoire retenti derrière lui, Bron avait réussi à planter son épée dans le cœur de Xadius, mettant fin au sort de contrôle des morts de ce dernier. Ours faisait tourner sa hache, envoyant valdinguer les squelettes.
- Ours ! cria Red. Viens ici, j’ai besoin d’aide, occupe-le le temps que je puisse préparer un sort.
- Bien Red, tÂ’en fais pas, je mÂ’occupe de ce corbeau.
Ours vint se placer devant Red, planta sa hache dans le sol et regarda Drac dans les yeux. Drac souriait toujours.
Ours s’élança en hurlant, sa hache raclant le sol et faisant voler des éclats de pierres, il la souleva et assena un coup à Drac.
Un éclair zébra le ciel au même instant, éclairant le passage du Val où le combat avait lieu. Ce que Red aperçu derrière Drac lui fit perdre tout espoir. Marl, qui se tenait à l’écart du combat, vit le regard de Red, se tourna dans la direction que regardait le magicien, un nouvel éclair lui fit voir ce qu’avait vu le magicien. Marl relâcha les brides de son cheval de surprise. Il voulut pousser un cri, mais sa gorge resta nouée.
- Nous sommes perdus, pensa Red.
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voila je pense que tout y est :D
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