Le départ.

Par Justine Jellers le 11/12/2001 à 3:56:03 (#527551)

Elle fixa de ses grands yeux noirs l'horizon que le soleil embrasait. Sa famille se tenait non loin sur le quai prête à s'élancer à son cou si jamais elle décidait de rester. Mais sa décision était prise. Elle partirait dans quelques instants, à bord du bateau qui la conduirait vers Arakas, lointaine île où se trouvait celui qui l'avait appelé à lui, un certain Kyriane, apprenti mage, qui avait besoin d'elle pour un travail que bon nombre des habitants du petit village où elle avait vu le jour considéraient comme indigne d'elle.
Mais elle savait, au fond de son coeur, que celui-ci ne durerait qu'un temps. Elle en profiterait pour apprndre les us et coutumes en vigueur dans la région, achever quelques monstres par-çi par-là, accumuler des richesses et renforcer sa propre puissance.
Elle tourna sa tête vers la silhouette de sa mère, qui se découpait parmi la foule amassée, chacun souhaitant un bon voyage à des proches, des amis, de parfaits inconnus parfois, juste pour se donner l'illusion qu'on existait encore. Une larme glissait lentement le long de sa joue creusée par les soucis que lui donnait sa fille.

-Pardonne-moi, maman, se disait intérieurement Justine. Je ne veux pas te faire souffrir, mais je dois partir. Je n'ai plus rien à apprendre ici.

Comme si elle lisait dans ses pensées, chose que Justine savait impossible, tant elle connaissait sa mère, les lèvres de celle à qui s'adressait cette sombre pensées remuèrent, formant des mots silencieux qu'elle n'eut aucune difficulté à comprendre: Je t'aime Justine... Reviens-nous vite.

Son père, un regard frois lancé à son encontre, lui signifiait de toute sa stature son profond désarroi. Il lui avait interdit ce voyage, mais il savait qu'elle n'en faisait maintenant qu'à sa tête et qu'aucun être sur cette terre ne l'obligerait à faire une chose si elle ne le souhaitait pas elle-même. Quelques-uns s'y sont essayé et n'ont obtenu qu'une vilaine blessure à l'endroit de leur virilité. Elle savait maintenant, qu'une fois sa majorité attainte, son père avait projeté de la marier le plus tôt possible; c'était l'une des raisons qui la faisait partir au plus loin de sa famille, et ceci jusqu'à ce qu'elle soit devenu assez responsable et forte pour se battre elle-même contre n'importe qui. Il la désaprouvait, très bien; elle se passerait de son avis. Mais, aujourd'hui qu'elle se trouvait sur le départ, elle avait un peu honte...

C'est surtout ses frères qui allaient lui manquer. Calimn était le plus agé, et il la dépassait déjà d'une demi-tête, bien qu'il eut deux ans de moins. C'était l'héritirer de la famille, celui que son père préparait aux futurs responsabilités qui l'attendaient. Il était compatissant et effectuait les tâches administratives avec obstination et persévérance. Malgré la période trouble dans laquelle son âge le mettait d'office, Nithril était un ange. Toujours perdu dans des pensées qui n'appartenaient qu'à lui, il pouvait rester des heures assis, à observer la course des nuages, se moquant éperduement de manquer un cours de mathématiques, que son précepteur s'échinait à lui enseigner, mais, au grand dam du reste de sa famille, elle y compris, qu'il s'évertuait à considérer comme trop facile pour un esprit tel que le sien.

Telle était sa famille, qu'elle aimait, mais qu'elle quittait, le coeur lourd de laisser un passé bien rempli loin derrière elle. Au loin, une cloche retentit, comme pour lui dire de rester, dernier rempart qui la séparait d'un adieu qu'elle espérait non définitif.
Le capitaine cria de toute sa voix l'ordre aux derniers passagers d'embarquer sur le grand bateau qu'il commandait, fier navire dont les trois mâts ferait sans doute un bon allié pour échapper aux dangers marins qui ne manqueraient pas de s'attaquer à lui. Un dernier regard vers le quai lui signala que sa famille s'en était allée, remontant la rue vers qui la mènerait à la sortie de la ville, puis vers son village. Le reverrait-elle un jour? Cette question resta en suspens dans son esprit, mais elle se rappela curieusement une phrase que son père lui avait dit il y a longtemps, alors qu'elle se balançait sur une branche:

-Il existe plusieurs routes pour partir, mais une seule pour revenir. Seul ton coeur la connaît, fais-lui confiance et tu parviendras toujours à nous retrouver.

Cette pensée lui laissa une étrange impression, dessinant un sourire sur le visage fin de Justine. Une mouette passa par là et lança son cri, ce qui donna le départ d'un voyage qui, elle l'espérait, lui amènerait des aventures qu'elle n'osait pas encore imaginer. Un marin, l'observant à la dérobée, la trouva fort séduisante...

Par Shammana Delyn le 11/12/2001 à 7:17:10 (#527865)

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Par Isalyne le 11/12/2001 à 10:35:37 (#528350)

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Par Meth le 11/12/2001 à 11:11:13 (#528487)

Cela faisait maintenant plus de trois semaines qu'il était parti dans la forêt, calmement à l'abri dans sa nouvelle maison. Il aimait rester le soir au coin du feu, le fumet délicieux d'un rôti embaumant l'atmosphère.

Peu de voyageurs passaient par ici, cela ne lui donnait que peu d'animation, et trois semaines de chasse, c'est bien mais plutôt ennuyeux.

Il revint donc vers WindHowl, et se faufila dans les ruelles en direction d'une maison qu'il appréciait plus que les autres. Du coin de l'arbre, il regarda à l'intérieur une fois de plus.

Le jeune mage à l'intérieur semblait avoir reçu une bonne nouvelle, contrairement aux événements d'avant. Il grattait le papier, une plume dans la main, roula la feuille et la rangea dans un tiroir. Ce que c'était, il ne pouvait le savoir, mais il sentait qu'il devrait bientôt passer à l'action ici-même. Il y aurait quelqu'un, un frère, un ami peut être, pour le distraire et mettre son plan à exécution.

Par Alanis Delyn le 11/12/2001 à 11:31:10 (#528572)

(hihi, c'est la premiere fois que je vois dans une signature "mule de xyz", surtout apres un si joli texte rp :) )

Par lana le 11/12/2001 à 14:09:00 (#529487)

Le gel se déposait sur les fenêtres. Ecartant légèrement le rideau de celle-ci, elle regarde dehors un instant, émerveillée par le spectacle de la fine couche de givre qui s'est déposée cette nuit sur l'herbe.

Quelques traces sur le sol témoignent du passage des paysans déja réveillés. On n'entend pas un bruit, quelques chiens dans le lointain, suivant leurs maîtres, le vent qui souffle dans la forêt non loin, et Kyriane qui écrit attablé dans la pièce principale.

Elle se tourne vers lui, souriante, le regarde faire. Un grand jeune homme, déja sérieux et très affairé. Elle sait que si elle se rapproche il fermera le parchemin. Il ne veut pas tout dévoiler, par méfiance, pour la protéger, par pudeur ? Elle ne sait pas.

Il sait qu'elle sera toujours là quand il aura besoin d'aide, on peut lui faire confiance mais il veut vivre par lui-même, sans soutien extérieur, comme s'il voulait prouver qu'il est grand, que c'est un mage comme les autres.

Et pourtant il dit toujours qu'il ne peut encore fait beaucoup pour les autres. S'il savait tout ce qu'il avait fait...

Elle se tourne à nouveau vers l'extérieur, un bruit attire son attention. Elle parcours le paysage de son regard mais ne trouve rien. Etrange cette sensation, quelqu'un doit être là quelquepart, pourquoi.. qui est-ce ?

Par lana le 11/12/2001 à 14:12:14 (#529510)

(marrant comme ça peut dériver, y'a plus que Justine qui doit arriver :p )

lol Alanis..

Meth: tu les pêches où tes infos ?