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Un rêve...
Par Gaelle Drake3RD le 4/12/2001 Ã 5:12:35 (#500517)
"J’ai soutenu son regard... à travers lui, le feu dansant derrière éclairait la tunique qui lui serrait le corps... Doucement, lentement, il s'approchait encore, presque à me toucher. Ses yeux noirs brillaient comme des étoiles et leurs éclats me... fascinait quelque peu j'avoue.. Il ne disait mot. Il se contentait de m'observer en silence le seul bruit qui se faisait entendre était le crépitement du feu, qui m'annonçait par la même que le temps ne s'était pas figé malgré tout, malgré lui et son immobilité, ses yeux luisants et pénétrants...
La colère vint alors en moi...qui était il ? Pourquoi m'avoir emmenée moi ? Qui lui a donné le droit d'oser cela ? ...La colère, oui, mais aussi fascinée par ce qui se dégageait de lui... Il émanait de tout son être une certaine noblesse, une sorte d'aura apaisante qui me portait à croire que je ne craignais rien de lui...et puis si il avait voulu me tuer, il l'aurait déjà fait à la fontaine!
Je ne sais combien de temps cela dura, il est reste à épier chacun de mes mouvements... Mes liens me faisaient un peu mal et ma position n'était pas des plus confortables mais lui ne cillait pas, il était là ....à la fois rassurant et inquiétant. Tout indiquait que c’était un brigand... oui un de ces mercenaires du désert...Mon amie m'en avait parlé quelque fois...Ces gens étaient des hommes rejetés des villes, ils n'avaient que peu de pitié et souvent étaient des parias rongés par la haine... mais à le voir devant moi, lui cet inconnu mystérieux dont seul le regard dépassait de ses vêtements... à le voir ainsi, non, il n’était pas ce dont on m'avait parlé... Cette attitude droite, son regard, cette sorte d'aura qui l'entourait... oui tout mon être me disait qu'il était un homme d'honneur et non un pillard sans foi ni loi...pourtant la crainte commençait à remplacer la colère et la soif elle aussi me tenaillait insidieusement...
On aurait dit une statue, un de ces éphèbes destinés à représenter les dieux des artistes grecs... le temps passait, le feu crépitait et illuminait son visage par derrière, apportant un peu de chaleur et prouvant qu'il n’était pas de pierre, à lécher les contours de son visage impassible et immobile, découvrant que la peau était bien de chair.
Soudainement, il se pencha vers moi... aussi vif et alerte qu'un serpent je fus surprise et ne put réprimer un cri d'effroi, oui je ne m’étais pas contrôlé et j'avais instinctivement baisse la tête, me recroquevillant sur moi-même afin d’éviter un coup qui aurait pu m’être destiné... pourtant le coup ne vint pas...
Au lieu de cela je sentis la fraîcheur de l’humidité couler sur ma nuque et me faire du bien, je sentis la douceur d'une main légère et habile étaler délicatement l'eau, ne laissant pas perdre une seule goutte du précieux liquide... doucement sa main me releva le visage et je le vis, une outre en peau de chameau à la main, verser de l'eau dans sa paume et porter celle ci à mes lèvres... prise à nouveau de colère, même si aujourd'hui encore je ne sais pas pourquoi. , je détournais vivement le visage, préférant ne rien devoir à celui qui était mon kidnappeur...refusant d’écouter les besoins de mon corps par orgueil...il ne chercha même pas à me forcer à boire..
Il attendit là , toujours aussi impassible , à me regarder... sa main tendue en avant, paume ouverte et légèrement creuse, l'eau fraîche ruisselante dans sa main...des fois, je tournais la tête pour l'observer et je la retournais vivement car il n'avait pas bougé...Je refusais de lui céder le terrain. Non il m'avait enlevée mais jamais ! Jamais je ne m'abaisserai à quoi que ce soit... plutôt mourir ! Je repensais à tout cela... et la sensation de bien être qui avait été mienne à sentir la fraîcheur de l'eau dans ma nuque... la douceur de ses mains la douceur de ses mains sur ma nuque... oui lui dont le cimeterre aux arabesques fines pendait sur la hanche... signe qu'il n’était pas un homme de ville mais bien un de ces nomades du désert... lui qui devait être ce qu'on m'en avait dit... était bien loin de ce que j'imaginais. La rigueur de ses traits, la force de son regard perçant et noir... tout semblait le rendre froid et dur comme la pierre mais il avait fait preuve de tant de délicatesse... pourtant...
Par Mika Drake-3RD le 4/12/2001 Ã 5:42:45 (#500553)
Par Rhaitz Fearn le 4/12/2001 Ã 5:47:04 (#500557)
Par Muabdib Serra le 4/12/2001 Ã 7:40:16 (#500777)
Par Talisman Tihana le 4/12/2001 Ã 7:41:08 (#500779)
Par Yael Ezeil le 4/12/2001 Ã 11:40:58 (#501586)
Par Neptune-Gx le 4/12/2001 Ã 12:11:31 (#501680)
Par Enthoniel Ezeil le 4/12/2001 Ã 12:39:22 (#501801)
Par Gaelle Drake3RD le 4/12/2001 Ã 14:14:11 (#502216)
Mais ses gestes étaient précis et adroits et j'avais soif...et puis malgré mes mains liées...et le mal que je ressentais... étrangement. Il continuait à me donner l'impression que rien de mauvais ne pouvait m'arriver. Il me laissa boire un peu, puis doucement il releva sa main, faisant signe de sa tête qu’il était temps d’arrêter de boire certes l'eau m'avait fait le plus grand bien mais j’étais loin d’être rassasiée. Il reboucha l'outre et la remit à sa ceinture il se retourna alors pour s'occuper du feu à nouveau, comme lorsque je m’étais éveillée.
Il plaça le bois en croisé, pour que les flammes consument lentement le bois, dansantes et frivoles à l'air libre il s'affaira à déballer certains objets tasses, hampes en bronze et autres , les disposant près du feu qui peu à peu se tassait pour former un tapis de braises rougeoyantes... Je le regardais faire...Je ne comprenais pas tout ce qu'il faisait mais ses gestes évoquaient ceux des anciens temps... ceux qui savaient survivre et s'adapter... des gestes de vie, des gestes simples mais précieux...
Il ramena à son coté ce qui semblait être un paquetage, déplia un tapis et disposa le creux de nos dunes de manière à être presque accueillante... Moi, je le regardais faire. Il ne semblait même pas prêter attention à moi...comme si j'avais toujours été là ...alors il sorti son cimeterre de son fourreau, la lame étincela sous les étoiles, devenant rougeoyante lorsqu'elle reflétait les braises et laissant des reflets métalliques dans ses yeux... de nouveau la peur m’étreignit... qu'allait-il advenir de moi... pourquoi... les questions se mêlaient... les réponses me fuyaient et je le voyais, grand et fort alors que j'étais à genoux, liée... et apeurée...
Il s'avança vers moi, lentement... J'avais l'impression que mon cœur allait jaillir de ma poitrine tellement il cognait fort... à mes tempes... Il s'avança et abatis sur moi sa lame tranchante comme un rasoir je fermais les yeux, sentant le vent de la lame qui se déplaçait à vive allure vers moi... ayant pour dernière pensée celle de sa main me donnant de l'eau... quelques minutes auparavant...
Je crus que le temps s’était figé... Mon cœur s’était arrête de battre, le silence pesait... puis... lentement... Je sentis l'odeur du cuir de ses vêtements, l'odeur de cannelle qui imprégnait sa peau... Mon cœur, tout aussi lentement se mit à battre à nouveau, mes yeux s'ouvrirent... et je sentis mes liens se desserrer... comme si ils n'avaient jamais existé. Encore une fois, ébahie , la peur s’éloignait de moi aussi vite qu'elle était venue... Mon cœur retrouvait son rythme régulier et alors que je me massais les poignets endoloris, que je détendais les muscles de mes jambes en les allongeant...
Je bredouillais un simple mot : "merci..." Ma voix me parut étrangère à moi même, fluette et presque sourde, comme un murmure n'osant troubler le silence de ce lieu...lui repartait vers son feu... plantant dans le sable à cote de lui la lame de son arme... Me tournant le dos comme si de rien n’a était... Milles questions me traversèrent l'esprit pourquoi feignait-il de ne pas me voir? Etait-il si sur de lui qu'il ne risquait rien à ne pas me surveiller? Pourquoi m'avoir détaché...
Par Mae le 4/12/2001 Ã 16:31:54 (#502602)
Par Gaelle Drake3RD le 4/12/2001 Ã 17:49:29 (#502845)
Je m’étais assise et avais trouvé une position plutôt confortable... Je le détaillais du regard, voyant les muscles de son dos bouger imperceptiblement sous les tissus je l'imaginais... Je cherchais à quoi il pouvait ressembler sous cette tunique qui ne laissait entrevoir que ses yeux... Je me demandais quelles cicatrices avaient bien pu l'obliger, lui, à l'allure si... noble... à quitter la civilisation et rejoindre le désert...
Oui, je laissais mon esprit vagabonder... oubliant presque que cet homme si calme et silencieux était celui qui m'avait enlevée... oubliant même que j'avais été enlevée... Il avait fini de préparer le repas... boulettes de viandes, galettes de pain et autres mets dont les odeurs enivraient mes sens doucement, attisant une faim que je ne ressentais pas jusqu'alors...de nouveau, il fit volte face, m'observant de son regard perçante me redressais et soutiens son regard ....
Il s'approcha de moi lentement... sur un plateau de bronze, il avait dispose les mets les uns à cote des autres... Il s'approchait encore, presque à me toucher... pour une fois je n'avais pas peur, non j'étais calme et apaisée... Sa présence ne me dérangeait pas et l'envie de savoir ce qu'il était me brûlait toujours, de plus en plus intensément...
Il se mit alors sur ses genoux et posa le plateau entre nous... lentement, avec des gestes dont il ne me cachait rien, sûrement pour me prouver qu'il n'y avait rien à craindre... Il prit le pain et le brisa, porta un morceau à mes lèvres... Je ne sais pourquoi je me suis laissée faire... mais il m'a nourrit... Il s'est occupé de moi, coupant les aliments avec ses doigts, toujours avec adresse et lenteur... portant les aliments à mes lèvres, attendant simplement que j'ouvre la bouche et que j'accepte ce qu'il me tendait... Il essuyait avec ses doigts les commissures de ma bouche avec autant de délicatesse et de précision...
Je crois que j'aurais aimé que le repas dure plus longtemps... La saveur, la chaleur des ingrédients qui coulaient le long de ma gorge... et lui si prêt et pourtant toujours aussi intouchable... aussi distant et froid que la pierre. Malgré ses gestes... j'avais l'impression qu'il devançait mes souhaits... portant à mes lèvres une bouchée de pain lorsque j'en avais envie, ouvrant sa paume et y versant de l'eau pour que je puisse boire lorsque les galettes m'avaient rendu la gorge trop sèche... comme si il me connaissait depuis toujours... comme si il savait ce que je voulais alors que moi même je ne le savais pas... étrange... Oui, étrange était le mot qui sans cesse me rebattait les oreilles...
Qui était il?... Oui, la question me brûlait les lèvres et pourtant je n'osais briser ce qui se déroulait... J'avais peur de... Je ne sais quoi exactement mais je n'osais parler... Je n'osais pas lui demander... peut être me le dirait il lorsqu'il aurait confiance en moi... Oui c'est cela... quand il aura confiance... et pourtant, c'est lui qui m'a enlevée... Il doit bien y avoir une raison!...Quel ne fut pas mon tourment... celui de ne pas oser dire ce qui me brûlait tant les lèvres... et celui de me sentir à la fois fragile et en sécurité auprès de cette force qu'il était... de me savoir aussi docile... tellement qu'il n’était même pas nécessaire qu'il parle... ou qu'il m'oblige...
Il attendait simplement, patient et immuable...et je faisais ce qu'il me demandait. Le repas prit fin. Il m'avait semblé dure une éternité... moment agréable durant lequel le temps s’était arrête sauf pour nous deux... lui me donnant à manger, avec douceur... et moi, dégustant le meilleur des repas depuis je ne sais combien de temps... Je me demande encore si c'étais par la magie qui imprégnait son être, l'odeur et l'aura qu'il dégageait ou bien si c'était parce que les aliments étaient bons d'eux même. Oui je me le demandais ...
Lorsque j'eu finis, il partit de nouveau, emportant son plateau. Sa présence qui s’éloignait laissait comme un vide en moi... comme si un froid soudain avait surgi... Il était de nouveau près de son feu... Je pris le temps d'observer un peu alentour... grâce à la lueur des flammes... il n'y avait pas grand chose... juste le ciel étoilé, la bise nocturne et le sable chaud qui perdait peu à peu la tiédeur du soleil accumulée durant la journée… puis, je posais à nouveau mon regard sur lui...
Je guettais ses mouvements... priant intérieurement qu'il revienne près de moi... n'osant pas faire le chemin pourtant si court qui me séparait de sa présence... me surprenant à attendre qu'il vienne s'occuper de moi... me donner à boire ou que sais-je... n'importe quoi qui le fit revenir.... Le vent se leva alors que la lune montait, brillante... Le froid aussi se leva soudainement, les nuits sont fraîches pensais-je... alors que le feu perdait peu à peu de son intensité, les braises rougeoyant faiblement désormais...
Je me serrais et ramenais mes jambes contre mon corps, n'osant pas l'appeler le déranger. J'avais parfois l'impression qu'il était ailleurs...perdu dans ses propres pensées... Je le sentais presque 'partir'... depuis que je l'observais, j'avais appris certaines choses sur ses gestes. Parfois il restait immobile durant un long moment. Cela arrivait même lorsqu'il était en plein travail... Il s’arrêtait, comme un automate à qui on aurait repris le semblant de vie qui l'animait... et il reprenait le cours de son travail comme si l'instant d'avant n'avais pas eu lieu... Aucune expression ne venait le troubler...
Soudain, il se leva brusquement. Tous ses sens étaient en éveil. Je me raidis moi aussi, à l’affût du moindre bruit. Il scrutait le noir de la nuit... son cimeterre à la main... Je ne sais pourquoi mais je n'arrivais pas à détourner mon regard de lui... Il semblait si fort...rien ne pouvait m'arriver, j'en avais le sentiment...lui resta debout quelques instants...puis finalement ses muscles se détendirent...signe que rien de grave n'allait arriver
Par Zoltan-3RD le 4/12/2001 Ã 19:47:24 (#503110)
Par Wakan le 4/12/2001 Ã 19:48:57 (#503115)
Par Gaelle Drake3RD le 4/12/2001 Ã 20:21:06 (#503188)
J’hésitais un instant mais j'avais confiance. Je me levais , m'appuyant sur son bras puissant sentant la peau de sa main contre la mienne...doucement parcourue d'un léger frisson qui, pour moi, était dû à la fraîcheur de la nuit, et qui électrisait tout mon corps alors... Il m'aida à m'allonger sur le tapis, toujours aussi soigneux et précis dans ses gestes... quelle douce sensation de chaleur...quelle chose agréable... je sentais le chaud venir par dessous et oindre, recouvrir tout mon corps, allié au contact de ses mains, à sa présence à mes cotes.
Je me sentais bien, bien et heureuse. Calme et en paix. Il enleva alors sa tunique, révélant sa musculature puissante et noueuse...sa peau bronzée par les soleils du désert et parcourue par quelques cicatrices, témoignage d'anciennes blessures... Il était tel que je l'imaginais, puissant et fort. Délicatement, il déposa sa tunique sur mes épaules, recouvrant mon corps de cette couverture improvisée. Sur la tunique, je sentais encore la chaleur de son corps, son odeur imprégnait maintenant tout mon être. Je me prenais à imaginer les voyages qu'il avait fait en portant ce vêtement, les dunes, les combats qu'il avait du livrer ...Je me sentais bien...Le vent des sables nocturnes ne m'atteignait plus...
J'étais déjà à moitié endormie dans mes songes, rêveuse... galopant librement au gré de mes pensées...lui était reste près de moi cette fois. On aurait dit que de nouveau, il était devenu une statue de pierre...rien ne le faisait bouger... Sa peau semblait aussi dure que le roc et le froid semblait glisser sur lui...
Il regardait au loin...immuable encore et toujours.. lentement, parfois, il tournait la tête vers moi et m'observait... vérifiait que je dormais. Je sentais son regard et je souriais lorsqu'il le faisait, involontairement mais je souriais. Oui, il était là ...Je me sentais bien et la chaleur du tapis m'offrait le plus merveilleux des cortèges pour trouver le sommeil...parfois...l'envie de me relever et de lui demander qui il était me chevillait le corps...brûlait mon âme... mais alors que je m’était résolue à le faire... quelque chose... Oui toujours ce phénomène étrange ... m'incitait à ne pas demander plus que ce qu'il m'offrait... son silence était sa présence et le briser ... Non. Décidément je ne le pouvais pas...
Alors que la lune gagnait son zénith, alors que les portes du songe s'ouvraient à moi, me laissant couler lentement vers elles... Doucement enveloppe dans sa tunique et réchauffée par les cendres qui grésillaient sous le tapis... Sa voix s’éleva soudainement, calme, douce...et pourtant aussi froide et dénuée de passion qu'il semblait l’être lui même. Une voix de pierre pour un homme de pierre. Une voix qui coulait comme le torrent des ruisseaux, forte et houleuse et qu'aucun vent ne pouvait couvrir tant elle était claire à l'oreille.
"Je me nomme Ouroz...fils de Toursene, le Vent des Sables, lui même fils de Guardi guedj, le Marcheur...Je suis à la fois ton sauveur et ton bourreau..."
Ses mots résonnaient en moi, mon cœur s'emballa. Sa voix était aussi belle que le vent, aussi douce...et pourtant je ne comprenait pas vraiment ce qu'il voulait dire... Je me relevais doucement,tournais mon visage vers lui pour l'observer. Il était accroupi, son cimeterre sur les genoux, regardant droit en face de lui. Les muscles de ses bras saillaient. L'acier luisait sous la lune et son regard pénétrait la nuit comme une lame les chairs meurtries.
Je posais alors ma main sur son avant bras, lentement, comme un enfant devant un objet sacré et qu'il est interdit de toucher. Enlevant vivement ma main de sa peau après l'avoir frôle...mais revenant... doucement le toucher et laisser reposer ma main.
Sa peau était froide et pourtant j'en sentais la chaleur. La nuit n'arrivait pas à l'atteindre, ni les vents, ni rien. J'en étais sure désormais. Il tourna son visage et posa son regard sur moi. Il semblait aussi fort que la nuit elle même, ses lèvres bougèrent, silencieuses...seule partie de son corps à ne pas être en cet instant immobile... Moi je ne voyais que lui, mes yeux tournés vers son visage... Ensorcelée par cette voix qui semblait venir de nulle part et partout à la fois... détachée de lui et pourtant formée dans sa gorge.
"Je me nomme Ouroz, fils du Vent..."
Répéta t'il dans un murmure ...
"Je suis celui qui fut désigné...ton bourreau...celui par qui le sang s’écoule dans les Sept directions, femme...Tu es celle dont le destin est de mourir de ma main..."
Sa voix était aussi immuable que le vent. Il ne cillait pas et bien que la menace était annoncée. Bien qu'il dit que ma mort arrivait. Je n'avais plus peur de rien...non , plus peur car il était là , près de moi. Non, la peur m'avait quittée dès l'instant où je l'avais touché. Son regard plongeait dans le mien et je ne cillais pas.
Je souriais. Oui, je souriais. Je ne savais pas pourquoi mais il était celui qui m'avait ouvert les portes du désert ...et celui qui avait comblé le désir qui me brûlait les lèvres... Je savais qui il était. J'enlevai ma main de sur son avant bras aussi doucement qu'une feuille poussée par les vents et je me levais. D'un geste vif, il toucha mon bras, électrisant à nouveau toutes les cellules de mon corps. Un frisson me parcouru l’échine. Il me regardait droit dans les yeux et de nouveau sa voix s’éleva...
"Dors, fille du Soleil...le vent glisse ce soir mais ne tranche pas..."
Il m'invita doucement à me rallonger, prenant de son autre main sa tunique pour la réajuster sur mon corps avec douceur. Je fermais alors à nouveau les yeux. Confiante, apaisée et sans crainte et j'entendis peu avant de m'endormir...plusieurs minutes après que le silence se soit à nouveau abattu sur nous. J'entendis le murmure de sa voix qui se fit douce à mes oreilles. Un bruit que l'on espère en secret entendre à nouveau et qui, lorsqu'il vient, même s'il est rare, vous comble d’allégresse...
"J'aurais tout le temps de te tuer demain...dors"
Par Gaelle Drake3RD le 4/12/2001 Ã 20:23:51 (#503200)
La nuit passa. Je rêvais d'Ouroz, de sa force des vents du sable. De tout ce qui était lui et de tout ce que je ne connaissais pas encore. Alors que je le pressentais déjà , de ses doigts qui m'avait frôle les lèvres...de son corps à peine aperçu...je rêvais de son passé imaginant sans cesse des histoires merveilleuses...
Au matin, une douce odeur de cannelle et de lait vint à mes narines, réveillant mes yeux embués par les vapeurs nocturnes. La main d'Ouroz était posée sur mon épaule, je n'avais même pas senti son contact tant elle semblait légère et volatile... pourtant de la voir me réchauffa le corps...Il était là ... Un genoux dans le sable, penché à cote de moi, un bol tendu contenant le lait sucré et chaud aux arômes s’élevant lentement en volutes de fumée. Il y avait aussi plusieurs galettes encore chaudes...
Je me redressais et passait mes mains devant mes yeux afin de faire fuir les derniers relents de la nuit. Je m’étirais tout en le regardant... lui attendait aussi impassible et fort que la nuit passée... patiemment, il me regardait je ne pus réprimer le sourire qui me vint aux lèvres à le savoir encore là ...près de moi. J'imaginais qu'il avait passé la nuit à me veiller... une sorte de sentinelle immuable et invincible... doucement, il approcha le bol de mes lèvres...sans mots dire.
Moi je guettais ses gestes, sa douceur et j’espérais qu'il parle, appréciant le silence de sa présence et buvant avec confiance ce qu'il m'offrait
Toujours cette douceur, cette manière de deviner ce qui me manquait, un peu de lait, m'essuyer la bouche, un simple temps d'attente entre deux gorgées. Il devançait tous mes désirs inconscients. Réalisait mes souhaits lorsqu'il était nécessaire. Oui c’était ça, il ressentait ce dont j'avais besoin.
La matinée passa. Il s'affairait à ce qu'il devait faire. Toujours en silence. Le soleil brûlait sa peau bronzée mais il n'y prêtait pas attention. Je continuais à l'observer.
Je me demandais ce qu'il ressentait , quelles pouvaient être ses pensées et toujours cette envie me poussait vers lui... Mais je n'osais pas... pas par crainte, non, par respect plutôt. Je l'observais et je me demandais. Lui ne me regardait pas, tourne vers les vents de ses pères. La journée passa de la même manière...parfois il se retournait...sortait son cimeterre et marchait vers moi...lentement.
Souvent il s’arrêtait , droit et fier et m'observait en silence passant ainsi des minutes entières. Moi, ô moi je ne bougeais pas. Jetais fascinée par lui,ses gestes , son apparente froideur... mêlée à cette douceur dont je l'avais vu faire preuve. Sa force et cette noblesse qu'il dégageait. J'attendais qu'il vienne vers moi et je savourais chaque minute nouvelle passée en sa présence, ne demandant rien de plus. J’étais vivante et je le sentais chaque minute passée...étais enfin vivante depuis tant d'années.
Le soir vint, les vents se levèrent, balayant le sable et cinglant les visages. Ouroz s'occupait de faire un feu, les mêmes gestes, toujours. Les mêmes que ceux exécutés la veille, lentement et avec précision, comme un automate. Il semblait parfois être là ...parfois je sentais qu'il était loin dans ses pensées... J'attendais l'heure du repas, instinctivement excitée par l’idée qu'il allait enfin s'approcher de moi...que j'allais sentir son corps, sa chaleur et sa peau sur la mienne...Oui j'attendais et je le regardais disposer le bois en croix, alimenter les braises comme la veille. Tout était pareil comme si cela aussi était devenu immuable...comme si le temps avait été capricieux et revenait en arrière.
L'heure du repas vint. Il s'approcha de moi comme la veille. Sa douceur se fit de nouveau sentir sur mon corps, parcourue de frissons. Ses doigts étaient chauds ...
oui... Il fut encore une fois au moindre de mes souhaits le seul à les combler avec patience, simplement par sa présence. Je bus encore dans sa main, tenue par les miennes. Je compris qu'il m'avait domptée... apprivoisée ...
D'un mouvement lent, il retira sa paume de l'emprise douce de mes mains. Il se leva et fit demi tour pour aller s'occuper du feu...moi je restais dans la même position, les yeux fermes...ayant encore la sensation que nos mains se mêlaient.
La nuit vint alors, avec elle les vents frais. Rien. Non rien n'avait changé. Les étoiles brillaient...La lune apparaissait et le tapis se réchauffait sous l'effet des nouvelles braises mises dessous... comme la veille alors que je m'endormais...il était près de moi... son cimeterre sur les genoux, regardant droit devant lui. Je l’épiais. Je cherchais à savoir et la question me brûlait les lèvres.
ô Ouroz, fils du vent. Pourquoi ne pas m'avoir tuée en ce jour mais je n'arrivais pas à la prononcer. Lorsque j'ouvrais la bouche...aucun son n'en sortait...un souffle, un soupir tout au plus...finalement, le sommeil m'ouvrit à nouveau la porte des songes...et alors que je glissais vers lui, inexorablement...enfin! sa voix, tant attendue...tant désirée...sa voix brisa le silence...
"Toi fille du Soleil...dors maintenant...tu ne crains rien encore..."
Un sourire illumina mon visage. Il m'avait offert une nuit à ses cotes...et le sommeil ne tarda pas à engourdir mon cœur soulagé j'ouvris les yeux et je le vis, penché sur moi...à la main il tenait sa lame qui luisait aux reflets de la lune...de son autre main, il avait à peine effleure mon épaule mais cela avait suffi. Lorsque mes yeux s'ouvrirent, il était en train d'abaisser la lame. Je fus prise de surprise...lui...l'immuable..le roc avait les yeux embues de larmes. Sa main sur mon épaule tremblait.
Ses doigts étaient brûlants. Je ne comprenais pas et j'avais mal pour lui... même ainsi. Il émanait de lui une force dans sa faiblesse. Une force qui me poussait à l'admirer encore plus...lui...ses yeux si noirs et perçants. Les larmes coulaient et roulaient sur ses joues, son contact , sa main se détendit alors et il lâcha son arme au sol. Il ne bougeait plus. Il me regardait alors que les larmes se tarissaient sur sa peau...
La peur m'avait quittée depuis longtemps, remplacée par la confiance que je lui portais et bientôt cette confiance se mua en respect, fascinée par lui. Respect et plus encore. En cet instant. Je tombais amoureuse de cet homme qui par sa faiblesse dévoilée devenait plus fort encore. Je l'aimais et me redressais lentement, m'agenouillant face à lui... aucune sensation de gêne ne m'avait prise...aucune sensation que je ressentais jusqu'alors à vouloir l'approchait ne me retenait...
Je m'agenouillais face à lui. Il me regardait,impuissant. On aurait dit qu'il n'osait pas bouger comme paralyse. Je passais mes mains sur son cou, doucement, caressante...et j'approchais mon visage du sien. Doucement, j'effaçais le passage des larmes sur ses joues, enveloppant de mes lèvres les sillons creusés sur sa peau chaude.
Je fus prise d'une douce sensation de plénitude...d'ivresse à sentir nos corps si près l'un de l'autre à ressentir et goûter sa force. Ce fut un instant où je sentis mon cœur exploser. Oui. J'étais bel et bien morte et je renaissais enfin à la vie. Il m'avait tuée et ressuscitée. Tel était Ouroz, le fils du Vent...
- Maman! Maman!
- Oui, Yashil, mon enfant?
- Maman il fait quoi papa lÃ
- Il prépare le feu mon fils. Il prépare le feu car la nuit et ses vents se lèvent....
*Je regardai alors mon tendre coeur et le remerciai en silence d'avoir pu à nouveau me faire revivre ce rêve...*
Par Zoltan-3RD le 4/12/2001 Ã 23:24:48 (#503607)
Par Mae le 6/12/2001 Ã 5:08:30 (#503684)
:):merci::):merci::):merci::)
Par follet le 6/12/2001 Ã 17:14:41 (#505709)
*semble ne pas trouver de mots*
*regarde Dame Gaelle dans les yeux*
*opine simplement*
Par Alanis le 16/12/2001 Ã 0:01:23 (#560571)
*quel talent du récit!!!*
Par Squall Loky le 16/12/2001 Ã 2:56:18 (#562055)
*hoche la tête et sourit*
*murmure* Magnifique...
Par follet le 17/12/2001 Ã 0:10:09 (#569294)
Par Augure Skaya le 17/12/2001 Ã 11:02:01 (#571521)
Par Isengard Drake SGR le 25/11/2002 Ã 23:23:35 (#2644002)
N'est il pas magnifique ? :)
Par Cynthea VahlenKendel le 26/11/2002 Ã 17:35:30 (#2649314)
Par Squallou le 26/11/2002 Ã 22:27:46 (#2651773)
Par OrphY Falas le 27/11/2002 Ã 2:52:09 (#2653243)
un leger vent souffle du nord ....
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