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Carnet de route - Erick Denwolf
Par Lenae DENVIDIEL le 16/11/2001 à 15:41:00 (#422280)
Je le sors religieusement.
Une page au hasard.
Au hasard de ma vie...
Une autre monde ou celui ci...
Cela se serait sans doute passé pareil...
Belle nuit étoilée.
Milles bruits éttoufés dans les rues de la grande ville portuaire.
Les tavernes sont pleines.
De riches bourgeois, d'étranges aventuriers, de farouches guerriers, de vieux mages...
Tous se retrouvent dans ces pièces où les chopes s'entrechoquent...
Il y a de grands éclats de rire et quelques rixes.
Personne n'a remarqué le jeune homme qui passe discretement près des tables où hommes et femmes ont beaucoup bu.
En quelques secondes, il dérobe une bourse et le plus simplement du monde, ressort sans encombres de la taverne.
Au coin de la rue, il retrouve les autres. Ils ont bien travaillé et ramènent l'or et autres bijoux à leur chef.
Il prennent des chemins détournés, passent des ponts et des portes cochères puis finnissent par arriver devant la porte...
Ils donnent le mot de passe et rentre.
Ils descendent l'escalier de pierre qui s'enfoncent sous terre. Choisissent sans aucune hésitation leur direction dans le dédale de couloirs sombres, pour finalement déboucher dans leur repaire.
Il n'y a pas plus de quinze enfants : ils ont tous entre dix et dix-sept ans...
Au milieu de cette réunion, se tient Wilfried. C'est leur chef. C'est lui qui rend des comptes à la guilde de voleurs de la ville.
C'est à lui que revient la plus grande partie du butin.
C'est lui qui décide qui part et qui reste. Et personne n'a jamais revu quelqu'un qui est parti...
Les retardataires arrivent encore alors qu'il a commencé a les appeler un par un pour qu'ils déposent l'or devant lui...
...Grunder...Bashir... Sylvia... Qu'un Oeil... Alaham...Souriceau...Denwolf...Bertille...Lenae...
Et à ce prénom cepandant personne ne s'avance.
Certains se regardent l'air entendu.
Wilfried crache d'un air mauvais : " mais ou est-elle encore ? "
Personne n'ose lui répondre. Il serre les poings et continue sa litanie...
...Le Bègue... Aaross...et Talia...
D'une manière douce qui ne présage rien de bon, il rammasse dans une besace, or, bijoux, et trophées de valeur en tout genre...
Il se lève, regarde autour de lui et s'arrete sur un des plus vieux : "Denwolf...Tu viens avec moi, je sais où trouver cette catin..."
Ils ressortent tous les deux dans la nuit. Ils filent discretement dans les ruelles.
Ombres parmi les ombres...
Ils arrivent finalement près des docks devant une auberge au nom éxotique le Basilic grincheux.
Wilfried regarde par la fenêtre embuée.
A la façon dont il s'énerve, Erick Denwolf sait que Lenae est à l'interieur.
Une fois de plus elle est surement assise près d'un vieux marin qui lui raconte un récit fantastique de voyages au delà des mers...
Erick n'aime pas le sourire carnassier qu'il voit maintenant sur le visage de son chef.
"Attends moi là..." et Wilfried rentre dans la taverne.
Mon coeur se serre quand je sens le regard haineux de Wifried sur moi.
Il ne prononce pas un mot et me saisit violemment par le bras pour m'entrainer en dehors de la taverne.
J'ai juste le temps de voir les yeux tristes du vieux marin et je lui adresse tout de même un signe amical de la main et un doux sourire.
Dehors, il y a Erick. C'est un grand jeune homme blond, à la barbe naissante et aux yeux couleur de l'océan. Mais ce soir son regard est inquiet.
Alors que l'on s'enfonce dans une ruelle sombre et que Wifried me traine par le bras, je manque plusieurs fois de tomber.
D'habitude il crie, il gesticule et il frappe.
Mais ce soir il est étrangement calme... trop calme...
Il s'arrete, me pousse brutalement contre le mur et me fixe.
Là, au fond de ce cul-de-sac, parmi les immondices des docks, devant ce garçon au regard cruel, je me sens bien petite et bien faible.
Il fait trop sombre... Trop sombre en lui...
J'ai un peu peur.
Et comme d'habitude mon doux regard l'exaspère.
Eclair dans ses yeux.
Brulure sur ma joue.
Le coup m'a un peu étourdie et m'a collé contre le mur.
Je sens son souffle chaud sur mon visage et ses mains qui cherchent mon corps...
Tous se passe vite ou au ralenti.
Je ne sais plus très bien.
J'entends mon coeur qui bat contre mes tempes.
J'entends un cri mais ce n'est pas le mien.
Le sol se dérobe sous mes jambes, le sol est humide et froid.
C'est Erick qui a crié.
C'est Wilfried qui s'ecroule.
Du sang coule d'une large plaie à la tête.
Ce sang rouge et chaud dont l'odeur m'asphixye.
Mais je ne quitte pas des yeux Erick Denwolf.
Il cogne et cogne encore...Une rage folle dans les yeux.
Je sens d'étranges forces qui gravitent autour de nous, qui nous observent et se délectent de la scene.
"...Erick..." Ma voix résonne bizarrement et il n'entend pas.
"...Erick, s'il te plait..." Ses yeux croisent les miens, suppliants.
Mais il est trop tard. Wilfried ne bouge plus. Ne bougera jamais plus...
Je suis glacée et je frissonne. Des larmes coulent le long de mes joues.
Erick Denwolf vient de me sauver... Mais à quel prix...
Ses mains sont rouges du sang qu'il a versé à cause de moi.
Il a sauvé ma vie.
Jamais je ne pourrais l'oublier...
Et soudain nous sentons tous les deux qu'il se passe quelque chose.
Les forces qui tout à l'heure ne faisait qu'observer, se sont rapprochées et nous entoure...
Elles commencent à tourner dans un interminable tourbillon et ...
...dalles froides d'un temple.
Je me retrouve là, nue mais sans plus aucune blessures...
A ma vue, personne ne semble ettoné, comme si ce genre d'arrivée était quelconque...
Je m'habille avec les quelques vètements trouvés dans un sac à mes pieds.
Je cherche Erick des yeux mais il n'est pas là.
Je sors du temple et une nouvelle vie commence.
J'avais quatorze ans et six années se sont écoulées...
Mais je n'ai plus vingt ans. Mon arrivée dans ce temple inconnu est bien lointaine et aujourd'hui je suis dans cet autre miroir, pour avoir fuit, voyagé avec le vent...
[ 16 novembre 2001: Message édité par : Lenae DENVIDIEL ]
Par Vrittis le 16/11/2001 à 16:28:00 (#422281)
S'il savait cela, il serrerait les dents, et gare au prochain qui se risquerait à se moquer d'une femme devant lui, car il repartirait avec difficulté.
S'il savait cela, il verserait des larmes amères, n'offrant que la sympathie lointaine de quelqu'un qui se déteste pour ce qu'un autre à fait.
Mais il ne le sait pas...
*baguenaude le nez en l'air*
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