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Voyage dans l'obscurité
Par Amrael le 14/9/2001 Ã 11:29:00 (#420617)
S'allongeant au milieu du cercle, elle commença par vider son esprit pour se concentrer uniquement sur l'Ombre. Asrana. Cette fois, c'était Amrael qui devait lui imposer sa volonté, la contraindre à lui obéir. L'affrontement fut bref ; la volonté d'Amrael et la surprise d'Asrana firent tourner court le combat. Un éclat bleuté se mêla au vert de ses yeux ; l'Ombre et la femme allaient agir de concert.
Peu à peu, les ténèbres entourèrent son corps, absorbant la lumière comme un prédateur dévore sa proie fraîchement tuée. Fermant les yeux, Amrael s'efforça de ne pas céder à la panique. Le froid s'installa lentement. Un froid de plus en plus intense, de plus en plus présent. Il la traversait et lui glaçait les os.
Ouvrant les yeux, elle laissa échapper un cri de surprise. Il lui semblait toujours être au cercle... mais tout était si sombre, plongé dans un brouillard dense et obscur. Se relevant lentement, elle regarda autour d'elle. Quelque chose la mettait mal à l'aise... mais elle avait du mal à mettre le doigt dessus. Soudain, elle trouva. Aucune couleur. Tout était en noir et blanc. Percevant des mouvements, elle jetait des regards inquiets... était-ce des Ombres ou l'effet de son imagination ?
Shaan... il faut que je la retrouve j'ai encore tant de choses à lui dire... Amrael se mit en route, serrant sa cape tout contre elle dans une vaine lutte contre le froid omniprésent. Ses yeux s'étaient habitués à l'obscurité ambiante, de plus en plus souvent elle distinguait de sombres silhouettes à travers le brouillard. Certaines, plus diffuses la fuyaient immédiatement, d'autres, plus consistantes, rapprochaient leur glaciale présence d'elle, lui tournant autour comme pour chercher une faille. Concentrant le pouvoir que lui avait donné Asrana, elle pouvait les maintenir à distance.
Elle errait un peu au hasard... ne sachant pas s'orienter dans ce monde inconnu. Elle sursauta en reconnaissant la forme familière d'un arbre se détachant du brouillard. Une femme était assise, le dos contre le tronc. Sentant son coeur se serrer, Amrael se mit à courir dans sa direction, oubliant toute prudence. Une Ombre surgit devant elle, comme sortie du néant. La jeune fille ne put l'éviter, traversant son corps immatériel et glacé. Le choc du contact la fit trébucher et elle tomba lourdement vers le sol. A moitié assommée, elle n'avait plus la force de se relever. Elle tourna doucement la tête vers l'arbre... la femme avait disparu.
Ses yeux s'emplirent de larmes et devinrent un peu plus bleu sous l'effet de la colère. Elle les braqua sur l'Ombre qui flottait au-dessus d'elle. Concentrant toute sa volonté et sa rage sur cette cible, elle lui hurla : Disparais ! Elle sentait le pouvoir d'Asrana couler dans ses veines. Elle vit l'Ombre se tordre de douleur et se dissoudre lentement. Elle ne pouvait s'empêcher de sourire devant ce spectacle, admirant la fin de l'importun. L'Ombre finit par disparaître, laissant Amrael, seule et épuisée dans le brouillard, à quelques pas seulement de l'arbre...
[ 15 septembre 2001: Message édité par : Amrael ]
Par Sawyll-Hen le 14/9/2001 Ã 16:07:00 (#420618)
Par Amrael le 14/9/2001 Ã 23:57:00 (#420619)
Sawyll...
Le visage de l'homme s'est creusé de quelques rides... ses traits portant les stygmates d'une grande fatigue. Pourtant, ses gestes restaient aussi vifs et alertes, prêt à réagir à la moindre alerte.
Par la Vierge Noire ! Quel bonheur de vous revoir... Comm..comment allez-vous ?
Par Sawyll-Hen le 15/9/2001 Ã 14:24:00 (#420620)
Je reste sans voix, buvant avec délectation les paroles dAmrael ; non pour leur signification mais pour leurs sonorités, pour toutes les paroles, tous les sons quelles rappellent à ma mémoire. Puis jessaye de lui répondre. Ma gorge laisse filtrer une voix éraillée et faible que je reconnais difficilement. Mes lèvres et ma langue parviennent péniblement à articuler quelques sons.
- "Am ra elle Essss bien toi ? Que Que fais tu isssi ?"
Je maperçois que la concentration nécessaire à lélaboration de ces syllabes a rompu celle qui maintenait la cohérence de la lame de ténèbres. Une bouffée de colère me submerge comme je prends conscience de ma faiblesse. Puis je me force au calme. Jessaye de laisser couler les sons plus naturellement. Les mots me viennent plus facilement. Je me réhabitue à les articuler.
- "Tu sembles être parvenue à imposer ta volonté à Asrana. Cest bien. Mais"
Je déglutis un peu comme ma bouche est devenue sèche. Ma gorge commence à sirriter mais je persiste.
- "Cest bien, mais cest dangereux Ce monde est dangereux Tu nes pas préparée ?"
Je termine ma dernière remarque sur un ton bien peu convaincu. Après tout, elle est parvenue à pénétrer en OutreMonde. Je ne sais finalement rien de ses ressources, de ses connaissances ou de ses préparatifs Je najoute rien de plus et la fixe à nouveau, essayant de jauger cette personne que jai finalement peu connue.
Par Shaan de Valnor le 16/9/2001 Ã 20:00:00 (#420621)
Shaan de Valnor
Par Amrael le 17/9/2001 Ã 10:44:00 (#420622)
Sa dernière question me sort brusquement de mes songes. Pour la première fois je prends conscience de mon manque de préparation pour ce voyage. Moi qui pensais avoir pris un maximum de précaution, je me rends compte que si je vis encore c'est grâce à la volonté d'Asrana.
-"Je... "
Je m'interromps... un sensation étrange en moi. Il me semble que quelqu'un est proche. Cette présence, je la ressens... comme un parfum familier et rassurant, qui évoque en moi tant de souvenirs. Une larme coule sur ma joue. Je murmure dans un souffle ce nom qui a tant d'importance pour moi...
-"Shaan..."
Je me tourne vers l'endroit d'où semble provenir cette présence. Plissant les yeux, je tente de distinguer une silhouette dans l'obscurité. Serait-ce elle qui se tient là -bas ? Ma raison me dit de rester calme... pourtant mon coeur, empli d'un espoir fou, se met à battre la chamade. Je ne peux m'empêcher de l'appeler.
-"Shaan ! est-ce toi ?!"
La tension en moi n'a jamais été si importante... je crains tellement que ce ne soit pas elle ou qu'elle se détourne de moi...
Par Shaan de Valnor le 17/9/2001 Ã 18:10:00 (#420623)
Shaan de Valnor
Par Amrael le 18/9/2001 Ã 17:56:00 (#420624)
Je cours vers elle. Mes jambes tremblent et ma foulée est peu sure mais je parviens à rester debout. Je tente de me blottir tout contre elle, comme je le faisais autre fois. Mes bras ne rencontrent que du vide. Je me rends vite à l'évidence, je ne peux plus voir que l'esprit de Shaan... une Ombre...
Mes jambes se dérobent sous moi ; je me laisse tomber à genoux devant Shaan. Je tente tant bien que mal de cesser mes pleurs et de lui sourire. Relevant la tête vers elle, je me perds en contemplation devant son sourire qui signifie tant pour moi. Les mots ont du mal à sortir.
-"Shaan... j'ai rêvé tellement souvent de cet instant où je te reverrais, de toutes ces choses que j'avais encore à te dire..."
Je la regarde tendrement.
-"Je me souviens de tes leçons... je sais que ce que je vais te demander est égoïste... Je ne me sens pas prête, j'ai encore besoin de tes conseils... Je souhaite tellement que tu me guides encore..."
Je dois lutter contre mon instinct qui me dicte de me précipiter dans ses bras...
Par Sawyll-Hen le 18/9/2001 Ã 21:26:00 (#420625)
Je détaille la nouvelle venue. Oui, pas de doute, il s'agit bien de l'esprit de Shaan. Son visage, ses formes sont encore reconnaissables, comme si elle venait juste de mourir. Il faut une grande volonté pour parvenir à conserver son identité en OutreMonde. Petit à petit, les Ombres oublient qui elles ont été. Leur souvenirs s'étiolent, leurs traits s'effacent... Les vivants eux-même ne sont pas à l'abri d'un tel phénomène d'érosion. J'en ai d'ailleurs ressentit quelques prémises. Mais jusqu'à présent, j'y ai résisté avec succés. Le souvenir de ma femme et de mon fils, pour douloureux qu'il soit, me permet de m'accrocher à mon identité... pour le moment. Mais Shaan a toujours eu une sorte de volonté bien particulière, une forte conscience d'elle même.
J'attend que les amers retrouvailles se terminent pour lui poser la question qui me brûle les lèvres.
[ 19 septembre 2001: Message édité par : Sawyll-Hen ]
Par Shaan de Valnor le 19/9/2001 Ã 15:19:00 (#420626)
Un guide?... tu n'as pas besoin de guide... a moins que les dieux ne s'en mêlent, tu es maîtresse de ta propre destinée... pas plus moi qu'une autre ne pouvons l'influer si tu ne l'as pas décidé... ta force d'âme vient de toi, et uniquement de toi. je regrette seulement qu'encore une fois, tu aies été en danger par ma seule faute. Quand a nous revoir, cela arrivera forcément un jour... il te suffit d'être patiente...
Shaan détourna alors son visage, comme répondant a un appel silencieux, puis se tourna a nouveau vers Amrael, souriant toujours.
Tu vois... même dans la mort je n'ai pu me résoudre a la tranquillité. Aussi ne pourrai-je pas te "parler" très longtemps... mais les silences qui précèdent et suivent les paroles ne sont-ils pas plus importants que les paroles elles-mêmes?
Shaan de Valnor
Par Amrael le 19/9/2001 Ã 16:04:00 (#420627)
-"Shaan... tes conseils et ta sagesse m'ont toujours guidée... si je suis celle que je suis aujourd'hui c'est grâce à toi..."
Je me remets à pleurer.
-"Une nouvelle fois, tu me prouves ta sagesse... j'ai confiance en ton jugement..."
Je la regarde dans les yeux.
-"Je t'aime Shaan... et tu auras toujours une place dans mon coeur. Il me suffira de fermer les yeux pour te revoir... Je t'aime..."
Ma voix n'est plus qu'un murmure...
[ 19 septembre 2001: Message édité par : Amrael ]
Par Sawyll-Hen le 20/9/2001 Ã 10:18:00 (#420628)
Je les coupe un peu abruptement. Mes mots encore hésitants atténuent un peu la brutalité de mes paroles. Je rage interieurement du temps perdu, ce qui n'arrange rien.
- « Shaan... Que... s'est-il passé ? Pourquoi... Comment es-tu... morte ? »
Le dernier mot résonne étrangement en OutreMonde. Comme s'il réveillait de multiples échos presque inaudibles. Etrange sentiment quand on a l'habitude de ce monde dépourvu de sonorités propres, où même les pas des vivants ne parviennent pas à rompre le silence sépulcrales, ou leurs paroles sont comme étouffées...
[ 20 septembre 2001: Message édité par : Sawyll-Hen ]
Par Shaan de Valnor le 20/9/2001 Ã 18:18:00 (#420629)
- "pourquoi? comment?... par ennui, par lassitude, ou par moi-même, ce qui revient un peu près au même... quand a toi Amrael, toi seule a fait de toi ce que tu es, et toi seule pourra décider de ce que tu deviendras... mais je dois partir."
Shaan se retourne et s'éloigne, disparaissant peu a peu aux yeux des deux interlocuteurs... juste avant de disparaïtre, elle se retourne vers Amrael et finit par disparaître dans un murmure.
- "Moi aussi je t'aime...toi comme les autres... aurevoir"
Shaan de Valnor
Par Amrael le 21/9/2001 Ã 14:31:00 (#420630)
Je réalise alors que, pour la première fois depuis mon arrivée en Outremonde, l'Ombre qui est en moi semble mal à l'aise.. voire même apeurée. Elle sera bientôt là . Je me tourne vers Sawyll.
-"Il ne nous reste guère de temps avant son arrivée..."
Par Sawyll-Hen le 22/9/2001 Ã 0:54:00 (#420631)
L'amertume me submerge, engendrant une lassitude que je sais fatale si je m'y abandonnais. Pourtant je reste là , apathique. Même le sentiment d'oppression caractéristique de son approche ne me donne plus d'ailes. Je me rends alors compte que je n'ai jamais eu vraiment l'espoir de gagner cette course là . C'est comme si je me battais contre moi-même. Mes efforts sont vains, la lutte est même aberrante. Il serait tellement plus simple de m'abandonner à ma nemesis, de l'accepter et d'accéder ainsi à un nouvel état...
[ 22 septembre 2001: Message édité par : Sawyll-Hen ]
Par Amrael le 23/9/2001 Ã 12:56:00 (#420632)
-"J'ai encore beaucoup à apprendre... mais je vous promets de revenir... et de vous aider à l'affronter..."
Ces paroles semblent étranges car il a assisté à ma transformation due à l'Ombre. Cette Ombre qui souhaitait sa perte...
Par Sawyll-Hen le 24/9/2001 Ã 20:00:00 (#420633)
- "Rejoins-moi, nous ne faisons qu'un ! Accepte-moi, nous ne ferons qu'un ! Tu n'es pas entier sans moi ! Nous sommes destinés l'un à l'autre ! Rejoins moi Accepte moi Pas entier Destinés"
Je hurle mon nom à plusieurs reprises afin d'affirmer mon identité. Dun point de vue sonore cest un échec, car OutreMonde étouffe mes cris. Et des images d'accueil, de fusion et de transformation en Ghebbet se substitue à ma vision, marquant une nouvelle étape dans ma perte de contrôle. A croire que ma réaction na fait que renforcer mon ennemie. Sans presque savoir comment, je me retrouve à genoux. La bile me monte à la gorge comme je me sens défaillir...
Par Amrael le 27/9/2001 Ã 14:32:00 (#420634)
Je me rapproche de lui. Dans ma main se forme une lame dombres. Dabord vacillante, elle gagne lentement en consistance, devenant plus acérée que le meilleur acier. Une lueur bleutée illumine mon regard alors que je scrute les alentours, tentant de percevoir lorigine de la menace.
Une pensée effleure mon esprit : peut-être rejoindrai-je Shaan plus tôt quelle ne le pensait Je chasse cette idée sombre de ma tête mais mon corps tremble sous leffet de ladrénaline qui court dans mes veines. Je chuchote quelques mots à Sawyll.
- « Je ne sais comment la combattre. Ressaisissez-vous ou nous sommes tous deux perdus. Noubliez pas que ceux qui vous aiment gardent lespoir de vous revoir ! »
Tous mes muscles sont tendus dans lattente de lassaut à venir
Par Sawyll-Hen le 27/9/2001 Ã 21:43:00 (#420635)
L'image de Paline s'impose à mon esprit. Je m'accroche désespérément au lien que je partage avec elle. Je ressens sa présence lointaine, ses doutes, son replis sur elle même. La terrible douleur de la séparation aiguillonne mon âme. Instinctivement, la douleur se transforme en colère et la colère en haine. Une haine dirigée, concentrée vers la cause de mon exil, de ma fuite. La volonté de ma nemesis reflue devant ma hargne. Le harcèlement saffaiblit et se fait supportable. Je me redresse et fixe les ténèbres où je sais la trouver. Je mefforce de penser à mon fils, de mimmerger dans ce lien si spécial qui unit mon âme à celle de ma femme, dentretenir ainsi la douleur, la colère et la haine. Mes mâchoires serrées grincent sans que jy prenne garde. Un filet de sang séchappe de la commissure de mes lèvres. Mes yeux rendus noirs par la fureur cherchent une cible.
Et finalement, je la trouve : tache fuligineuse au sein des ténèbres, elle se rapproche lentement de moi, comme attirée malgré elle. Elle sarrête à quelques centimètres. Je peux sentir le froid mordant quelle irradie. Elle adopte petit à petit une forme humaine, comme si elle voulait me faire une dernière politesse. Elle apparaît bientôt comme le négatif dun homme. Lorsque je les détaille, ses traits me laissent la même impression de familiarité que sa « voix » mentale un peu plus tôt. Mais mon esprit semble encore regimber à y associer une identité.
Par Amrael le 30/9/2001 Ã 13:17:00 (#420636)
Je sens une colère brûler au fond de moi ; Asrana, contrainte à lexil en notre monde par cette Ténébrante, laisse son ressentiment envers elle prendre le pas sur sa peur. Cette rage mamène une nouvelle force je me rends compte que si je laisse les pouvoirs de lOmbre couler en moi, nous serons à jamais unie, chacune altérée par lautre. Pourtant je nai guère le choix.
Je ferme les yeux et mouvre à Asrana. Mon rythme cardiaque saccélère au fur et à mesure quelle me gagne. Les ombres autour de moi sépaississent, se mêlant à lacier de mon armure tandis que lacuité de ma lame saccroît encore. Rouvrant les yeux, mes pupilles sont parcourues déclairs bleutés. Une nouvelle assurance est née en moi.
- « Sawyll, agissez ! »
Le voyant perdu dans ses pensées, je décide dattirer lattention de la Ténébrante sur moi, gagnant ainsi pour lui le temps de se ressaisir. Larme au poing, je me rue sur le reflet. Transperçant le silence de lOutremonde, je crie le nom de la Vierge Noire, comme dautres scandent un cri de guerre.
Par Sawyll-Hen le 1/10/2001 Ã 18:49:00 (#420637)
- « Je ne sais que faire Il me faudrait son nom »
La Ténébrante a eu le même geste de la main, au même moment. Et cest de sa bouche que jentends sortir les mots que je croyais avoir dis. Elle en a toutefois subtilement détourné la portée en les prononçant sur un ton outrageusement plaintif. A moins que
Linvective dAmrael nous fait sursauter de concert. Nous nous tournons vers elle. A peine avons-nous le temps de voir sa main sabattre quune intense sensation de déchirement nous vrille le flanc. Nous lâchons le même cri de douleur et de surprise mêlées.
[ 01 octobre 2001: Message édité par : Sawyll-Hen ]
Par Amrael le 2/10/2001 Ã 20:26:00 (#420638)
Le désespoir me gagne peu à peu comment combattre la Ténébrante si Sawyll en souffre également ? Jexamine les deux "hommes" qui se tiennent devant moi ; il ny a nul sang qui coule, nulle trace de la moindre blessure ai-je rêvé en voyant lOmbre se déchirer au passage de mon arme ? Je marmonne entre mes dents.
- « Je nai pas le choix »
Des ombres se forment à nouveau dans ma main prenant la forme dune rapière effilée. Je tourne lentement autour de la Ténébrante, me positionnant de telle façon quelle ne puisse faire face à Sawyll et moi simultanément. Je fixe un bref instant lhomme dans les yeux, avant dhocher brièvement la tête. Je mélance une nouvelle fois, prête à frapper
Par Sawyll-Hen le 6/10/2001 Ã 19:10:00 (#420639)
Les marmonnements dAmrael attirent mon attention. Elle se met en position et madresse un regard éloquent. La folle ! Elle na aucune chance ! Et pourtant, son attitude force mon admiration. Et pourquoi pas ? Quitte à être détruit, autant faire le plus de mal possible à mon ennemie avant. La douleur est une vieille compagne depuis que je me suis retrouvé sur le monde de Harn. Elle a longtemps été le prix à payer pour le moindre sort lancé sur moi. Jai appris à latténuer partiellement lorsque je peux my préparer.
Avec la calme détermination de celui qui va mourir, je me concentre sur les images de ceux que je vais perdre à jamais. Ma femme, mon fils, ma mère et même mon irritante cousine ! Je nourris ma colère et ma haine à lencontre de ma nemesis. Je renoue le contact mental avec elle. Je lui déverse ma hargne en même temps que je la lui hurle au « visage ». Mon cri sinterrompt rapidement, fauché par une série de lacérations glaciales qui me parcourent les flancs, le dos. Un coup particulièrement vicieux me coupe le souffle et me projète à terre, rompant le contact avec mon ennemie. Je lutte désespérément pour ne pas perdre pied. Lorsque je suis finalement en état de regarder autour de moi, je naperçois ni ne sens la Ténébrante. Je jette un regard interrogateur à Amrael
[ 06 octobre 2001: Message édité par : Sawyll-Hen ]
Par Amrael le 12/10/2001 Ã 11:38:00 (#420640)
La Ténébrante nest visible nulle part. Le froid extrême dû à son contact satténue peu à peu. Je laisse les ombres dont je métais recouverte se dissiper et jinspire profondément. Une sensation de douleur dans le flanc me rappelle à lordre les coups que jai reçus ont sans doute brisé quelques côtes Du revers de la main jessuie le mince filet de sang qui sécoule de la commissure de mes lèvres. En regardant le sang à laspect si noir sécouler sur le gantelet dun gris clair, je ne peux mempêcher de me demander si je reverrai un jour la couleur du monde qui ma vu naître.
Masseyant lourdement, je regarde Sawyll. Voyant son regard, je hausse les épaules dun air las.
- " Je ne sais comment nous avons réussi mais il semble que nous layons repoussée. "
Lui aussi a lair éprouvé
Mon esprit vagabonde comme je goutte ces quelques instants de calme jen viens à songer dun vieux conte que mon père mavait lu. Fermant les yeux, je madresse à Sawyll.
- " Cela me rappelle une histoire deux frères que tout opposait physiquement ils semblaient être limage lun de lautre dans un miroir leurs caractères étaient totalement opposés lauteur avait même songé à ce que leurs noms soient linverse lun de lautre "
Par Laufey le 17/10/2001 Ã 19:03:00 (#420641)
Je me reprends à espérer. Je naurais désormais plus à fuir. Je vais même pouvoir soumettre ma nemesis. Le nom est puissance. Connaître le nom de certaines créatures, cest avoir barre sur elles. Llywas Tu seras désormais le gibier. Mais dabord
Je fixe ma jeune compagne et je lui adresse enfin un sourire reconnaissant. Je nai jamais su remercier les gens, mais jespère quelle comprendra que cela vaut mille effusions.
- « Oui, je crois que tu as raison. Cétait tellement simple ! Tellement évident que ça me crevait les yeux Oh ! Comme il est bon de se sentir à nouveau libre ! »
Après avoir lâché un ricanement dautodérision, je reprends :
- « Tout nest pas fini, bien sur. Il me reste à laffronter une dernière fois. Mais je ne le ferais pas sans préparation. Je vais devoir refaire mes forces. Quitter OutreMonde quelques temps Revenir dans le monde réel En profiter pour revoir »
Je minterromps brusquement. Je suis rester fort longtemps en OutreMonde, soutenant mon corps et mon âme en absorbant lessence des Ombres qui peuplent ce monde Cela ne se fait pas sans conséquences Quelles seront-elles ?
- « Amrael, il nest pas sain de rester trop longtemps en ces lieux. Il te faut toi aussi regagner le monde réel. Et jai désormais hâte de revoir le soleil, des couleurs, entendre des sons clairs, sentir des odeurs simples Rentrons, veux-tu ? »
Par Sawyll-Hen le 17/10/2001 Ã 19:36:00 (#420642)
Le premier qui rigole ou qui fait une remarque à propos des plantages de CC... ;p
Par Amrael le 20/10/2001 Ã 21:40:00 (#420643)
- « Oui Rentrons chez nous. »
Fermant les yeux, je mefforce de trouver le calme nécessaire pour me laisser guider par Asrana, pour revenir dans un monde lumineux. Peu à peu, mon corps est recouvert dombre comme le pouvoir de mon symbiote mentraîne vers le monde réel. Un bref instant je suis prise de vertiges avant de sombrer dans linconscience.
Une légère brise, portant un parfum dherbe, me tire doucement de ma torpeur. Au travers de mes paupières, je peux percevoir une faible lumière. Ouvrant les yeux, je découvre lastre lunaire haut dans le ciel. Cest avec ravissement que je vois le vert sombre du feuillage des arbres mentourant des arbres ! Je sens mon cur battre plus fort comme je réalise ne pas être dans lenceinte du cercle, là où mon voyage avait débuté Regardant tout autour de moi, jessaie de me situer ; dans le lointain brillent les lumières de la ville de Windhowl.
Un frisson parcourt mon échine tandis que je sens Sawyll relâcher son emprise sur la Ténébrante quil retenait en lui. Me retournant vers lui, je lui parle doucement.
- « Soyez le bienvenu chez »
Je minterromps en voyant Sawyll seffondrer devant moi. Ses vêtements sont dun gris terne. Je ne peux réprimer un mouvement de recul en voyant son visage. En quelques instants, il est devenu un vieillard. Craignant le pire, je vérifie son pouls. Les idées se bousculent dans mon esprit il est toujours vivant mais que faire le cercle est trop loin il y a bien trop de curieux en ville
Avisant une vieille bâtisse un peu à lécart , je décide dy emmener mon compagnon. Quelques coups suffisent à faire céder la porte et nous entrons dans la maison. La poussière omniprésente atteste de sa longue inoccupation. Jinstalle Sawyll aussi confortablement que possible sur un matelas de paille défoncé. Je men vais alors lui chercher un peu deau.
A mon retour, une sensation étrange me saisit est-ce que je rêve ou bien Sawyll semble-t-il légèrement moins âgé que lorsque je lai quitté ?
Par Sawyll-Hen le 23/10/2001 Ã 19:29:00 (#420644)
Je ne vois, nentend, et ne sens plus rien. Rien dautre quun léger rythme à la lisière de la perception. En me concentrant, cela ressemble au battement dun tambourin Lent et régulier dabord, il saccélère et prend de lampleur. Dans le même temps, il semble accompagné par le tintement de petites cymbales. Puis ce sont des vibrations qui me parcourent lêtre. Jimagine alors ce que doit ressentir le sol martelé par les talons nus dune danseuse. Etrangement, cette image simpose à mon esprit et se développe : Une bohémienne dansant au rythme syncopé de son tambourin. Un feu clair et ronflant autour duquel elle tresse un sentier virevoltant de courbes, de sensualité et de magie. Et la Lune pleine qui regarde dun oeil bienveillant ce rituel
Les pas légers de la danseuse lamènent de plus en plus prés du feu. Bientôt, sa prestation prend une nouvelle tournure. Daguichante elle devient amante. Sa chorégraphie devient celle des flammes. A moins que ce ne soit le mouvement des flammes qui sharmonise à sa danse ? Oui, car une silhouette ignée commence à prendre forme. Un visage ardent se dessine, un visage que je ne connais que trop bien. Mon visage. Je me sens pris par le rythme et par les mouvements de la bohémienne. Sans men rendre compte, mon point de vue a changé. Je suis les flammes. Je cherche à voir le visage que cachent les cheveux sombres de la danseuse. En vain. Pourtant, cette dernière se rapproche et commence à effleurer dune main les flammes qui me composent. Son contact est glacial. Les mouvements du foyer se font plus lents, les flammes perdent de leur brillance pour se solidifier. La chaleur fait rapidement place à un terrible froid qui emprisonne tout mon être. Avant que ma conscience ne sombre, japerçois enfin le visage de la danseuse : Naya Shade !
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Aux dernières lueurs du crépuscule, le silence qui entoure la masure ou sest réfugiée Amrael et où gît Sawyll est brisé par le grincement de quelques roues, le martèlement lasse de sabots et les voix basses aux accents exotiques dune troupe de bohémiens. Il devient rapidement évident quils ont décidé de sinstaller dans les environs pour la nuit. Au bout de quelques instants, on frappe légèrement à la porte avant de louvrir. La silhouette de Naya Shade se dessine alors dans lembrasure...
[ 23 octobre 2001: Message édité par : Sawyll-Hen ]
Par Amrael le 29/10/2001 Ã 21:15:00 (#420645)
Au moment de mabandonner dans loubli du sommeil, des éclats de voix parviennent à mes oreilles. Aucun doute nest permis, plusieurs personnes se dirigent vers notre précaire refuge. Je me maudis intérieurement davoir commis limprudence de quitter ma carapace dacier, baissant ainsi ma garde. Tirant une longue dague dun étui en cuir attaché contre mon mollet, je me place à laplomb de la porte dentrée, prête à réagir à la moindre hostilité.
De légers coups sont donnés contre la porte juste avant que celle-ci ne souvre en un long grincement. En un mouvement souple, je me laisse tomber et en maccroupissant, jamortis la chute tout en adoptant une pose de combat. Levant lentement les yeux vers le nouveau venu, je maperçois quil sagit dune jeune femme. Vêtue dune robe aux couleurs vives et multiples à la mode gitane, ses chevilles et ses poignets sont ornés de maints bracelets aux reflets dorés. Son visage au teint mat encadré de longs cheveux de jais exprime la confiance en soi, sentiment conforté par léclat sûr de ces yeux sombres.
Je suis certaine de ne jamais avoir vu cette silhouette auparavant et pourtant jai limpression de la connaître. Tout à coup, lévidence me saute aux yeux.
Naya
Naya Shade
De vieux récits de mon père me reviennent en tête, tous parlent de la grandeur de celle qui se tient fièrement devant moi.
Baissant mon arme, je ne peux que balbutier un faible salut.
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