Une ame perdue (II)

Par Boreale le 7/6/2001 à 1:18:00 (#365220)

Elle a franchi le portail luminescent, et la
voila dans un royaume aussi étrange que surprenant.
Ici le temps semble n'avoir pas de prise, comme si
nous étions sur le fil d'une réalité qui se
construit, se cherche en allant d'avant en
arrière. C'est là que Mordenthal a envoyé Boreale,
afin qu'elle y trouve l'Oracle. Mais déjà mille
dangers se dresse devant elle, et je prie à chaque
instant que sa pierre de destinée lui échappe,
que cette vie qui me retient prisonnier cesse
enfin! Las, même ces monstres légendaires ne
semblent venir à bout de sa magie noire. Enfin je
souris, la voyant hésiter, reculer face à des
adversaires trop formidables. Je connais sa vanité
qui la poussera à continuer coute que coute...

Quelqu'un approche, un puissant séraphe d'Artherk.
Et je la vois sourire, je ne devine que trop bien
ce qui va se passer. Je crie, je hurle mes
avertissements à ce séraphe, mais rien n'y fait.
Il ne me voit pas, pauvre esprit, lui dire qui
il aide, qui est cette jeune femme à l'aspect si
fragile et combien il devrait plutot la frapper
mille fois que l'aider. Déjà il s'avance, sur de
lui au milieu des protecteurs temporels. Il ne
remarque pas, durant un court moment, le sourire
de victoire qu'elle affiche. Et c'est sans
encombre qu'elle parvient au portail. Une fois
celui ci franchit, le séraphe ne pourra plus
l'aider. Elle sera à nouveau seule, face aux
épreuves de l'Oracle. Se retournant pour
remercier son protecteur d'un sourire, elle
franchit le portail d'Ogrimar.

Je ne sais combien de temps elle a bataillé.
Au fil du temps elle devenait moins vive, moins
rapide sous les assauts de ses adversaires,
qui franchaissaient ses barrières de protection.
Alors qu'elle faiblissait, l'inattendu se
produisit. Des entrailles du sol surgirent des
flammes et une forme s'en dégagea. Une séraphe
d'Ogrimar! Je frémis en voyant qu'Ogrimar lui
accorde ainsi sa protection... Rien n'est gagné
pourtant, la séraphe est à peine plus puissante,
une jeune séraphe surement, mais le renfort
est appréciable. Pour Ogrimar, cette dernière
l'aidera à aller aussi loin que ses forces
le lui permettront. Ensembles, elles franchirent
la chambre de la perséverance, avant d'être
finalement séparées dans un mystérieux
labyrinthe d'illusions. La séraphe s'arrêta
alors, à bout de force.

- Ici s'arrête ma route et mes forces.
Qu'Ogrimar veille sur ta route et ta destinée.

Ces mots prononcés, la séraphe disparut dans
un éclat de flammes, laissant Boreale seule au
milieu de ces murs illusoires...

Par Boreale le 7/6/2001 à 1:19:00 (#365221)

L'Oracle. J'ai du mal à croire que celui qui défie
le temps et veille sur l'équilibre se présente à
nous dans un corps humain. Mais ce n'est qu'une
apparence, sans doute choisit il d'apparaitre sous
la forme qu'il veut, la forme humaine étant sans
doute la plus appropriée pour nous. Sans qu'il
laisse rien paraitre, il devine ma présence, il
sent mon regard peser. Pourtant il ne me prête
aucune attention. Je n'ai pas franchi les épreuves,
je ne suis qu'un esprit qui n'a aucune valeur pour
celui qui juge ceux qui franchissent ces portes.

Son attention s'est portée sur Boreale, qui
a su franchir les dernières épreuves. Elle va
renaître, et par la même elle ne pourra garder
son contrôle sur les âmes qu'elle a emprisonné.
Je serais libre! Je ne sais depuis combien de
temps j'attends cela. Mes pensées vagabondent
déjà devant la délivrance prochaine. Quand
enfin, elle accepte de renaître...

Alors que Boreale disparait sous mes yeux,
j'attends avec anxiété que les chaines qui
me retiennent encore en ce monde s'estompe.
Mais rien ne vient. Ce n'est pas elle pourtant
qui me retient. Elle n'est plus, ou du moins plus
en état de me retenir. Pourquoi ne puis je gouter
au repos qui m'est du? Ce n'est pas possible, je
cherche l'énergie qui me tient encore captif.
La, Arakas, les montagnes. Alors que je m'envole
pour en trouver la source, je la devine déjà.
C'est sans chercher que je pénètre dans cette
grotte si familière. Le miroir des âmes. Alors
que j'approche de la surface du lac, je crois
entendre le gémissement de toutes ces âmes,
de tous ceux qui ont péri ici, et qui sont à
jamais lié. Et la noirceur qui se dégage du
fond du lac est plus oppressante que jamais.

Je tomberais à genou si je possédais encore un
corps. Le désespoir m'envahit maintenant, tandis
que je comprends. Quelqu'un approche, et je n'ai
même pas à regarder pour savoir. Lentement je me
retourne, pour apercevoir cette silhouette
familière. Elle est plus belle que jamais,
plus sombre aussi. De longues ailes noires
se confondent dans l'obscurité de la grotte.
Boreale... Je savais qu'elle reviendrait ici,
repuiser dans les âmes prisonnières la source
de sa puissance. Et elle savait aussi que je
ne pourrais me libérer. Que comme toutes ces
âmes, j'étais lié au miroir, lié à elle par
un lien bien plus fort que je ne pouvais
l'imaginer.

- Eh bien Valamyr, on comptait m'abandonner?

Quelle aura, malgré qu'elle soit encore
désorientée par sa renaissance, son emprise
sur le miroir reste intacte. Et par la même, son
emprise sur nous. Je sens sa volonté m'écraser,
alors que retentit son rire dans la caverne.
Puis le noir...

Par Boreale le 7/6/2001 à 1:20:00 (#365222)

Le noir était complet. Rien ne semblait
perturber le calme de la grotte, si ce
n'est le cliquetis occasionnel des os
ou encore quelques rats imprudents qui
osaient encore s'aventurer par ici. La
plupart avaient fui, sentant instinctivement
le danger, les autres perissaient souvent,
leur faible vie aspirée par le miroir des
âmes, ou offert en pature aux squelettes.
Là, sans bouger, une séraphe d'Ogrimar
se tenait à coté du lac, comme en transe.

Cela faisait maintenant quelques jours
que Boreale puisait dans les âmes perdues
la force qui lui faisait défaut depuis sa
renaissance. Avide de ces âmes riches,
à la volonté forte et aux mémoires remplies,
elle recouvrait jour après jour de sa
puissance. Le flux qui la reliait au lac,
comme un noir courant qui émanait des
profondeurs du lac, était presque visible,
tangible.

Un bruit de pas, un simple son qui résonne
dans la caverne. Boreale ouvre les yeux,
scrute déjà le halo de lumière qui se
rapproche. D'une main elle commence déjà à
tracer des runes dans l'air, de l'autre
elle empoigne quelques cailloux sur le sol.
Le bruit des os brisés et qui retombent
n'est que trop clair, les squelettes ne sont
pas de taille face au visiteur innattendu.
Le voilà qui approche, un mage visiblement,
à en croire les flammes qui jailissent de
la paume de ses mains.

D'un geste de sa main, la séraphe projette
les pierres à travers les runes qu'elle
avait tracé. L'air crépite alors, tandis
que les projectiles se chargent de glace.
Le mage se tourne et voit arriver la
dizaine de projectiles glacés, trop tard.
Avant qu'il n'aie pu projeter ses flammes
pour se protéger, les projectiles se fichent
dans sa chair, le projetant au mur,
l'immobilisant. Il ressent alors ce froid
qui le gagne, celui de la glace, et pire
encore, celui de sa vie qui est aspirée
par la jeune femme. Alors qu'elle draine
le dernier souffle de vie du mage, Boreale
sourit. Il est temps de se remettre en
marche...

Par Lana. le 16/11/2001 à 11:56:00 (#365223)

*aide à la rétrospective de Conrad*