Amnésie quand tu nous tiens...

Par castor le 26/10/2001 à 22:46:00 (#360836)

Au milieu dune petite clairière au nord de Lighthaven, un maigre feu tremblote. Auprès de lui, un homme vêtu dune armure aux pièces de cuir noircies par un pigment minéral semble intensément absorbé dans la lecture de parchemins jaunis aux bords découpés comme autant de puzzles.

* contemple les parchemins quIs lui a donnés *

*murmure * Ainsi je sais lireDonc je dois savoir écrire

*sort une plume de sa besace et un petit bol de terre *
*attrape de petits bouts de charbon de bois, les met ensuite dans le bol et les écrase avec un petit mortier de silex improvisé *
*dilue avec un peu deau et tente décrire sur les pages blanches dun vieux livre ramassé dans les ordures de LightHaven * MouaisCa fera laffaire

*commence à écrire, tout en grattant sa barbiche blonde tressée de petits cailloux blancs percés en leur centre*

Mémoires de Casse-Trogne, linconnu, même de lui-même.

En effet, pour moi, la vie vient de commencer il y a trois joursAvant ça, rien, la page blanche.Une foutue page blanchePas un mot ni même un seul caractère
Quel écrivain na rêvé de débuter son récit par « Soudain »Cest pourtant bien mon histoire qui commence par « Soudain »
Soudain je suis allongé, nu sur des pavés gris et froidsUne vision au ras-du-sol sur deux pieds crottés chaussés de dures semelles de cuir rigideUne voix qui me dit : « Je suis le Frère KirianQue puis-je faire pour vous ? ».
Me dire ce que je fais ici par exemple ?
Et le vieux bougre qui me répond : « Désolé, je ne sais rien à ce sujet ».
Pendant quil séloigne, je me contempleJe ne peux pas me balader dans cette tenue
Ce corps Etrange sensation qui me submergeJe ne me reconnais pasIl est réellement déroutant de se regarder comme on le ferait dun parfait inconnu qui se présente à vous dans le plus simple appareilLesprit saute rapidement didée en idée et se fige soudain sur la question qui anéantit toute possibilité de penser à autre choseQui je suis ?
Trois petits mots tous simples mais si lourds de sensJe massois alors contre un bancNonJe me laisse tomber contre un bancLe plus grand des désarrois menvahit, me laissant prostré contre le bois durant de longues, très longues minutes, sans autre pensée cohérente que cette maudite Question Puis vient la réaction de lesprit, la rébellion contre cette fatalitéJe fouille dans le chaos de mes pensées, les yeux fermés, tentant de me souvenir de moide Lui devrais-je même dire Je ne crois pas le connaître, ce moi davantPuis simpose peu à peu la folle évidence : je me suis totalement inconnu

.............
Cest une bien peu accorte rossinante qui ma ensuite sorti dune longue période de stupeur , en me criant de mhabiller, que je nétais quun sale exhibitionniste et que je devrais avoir honte, parmi moult cris et autres noms doiseauxLui ayant bien évidemment montré mon dénuement le plus total (et dans les deux sens du mot, sil vous plaît ), je ne reçus quune copieuse bordée dinsultes et de jurons apparemment spécialement inventés pour loccasion
Cest larrivée de Dame Shiria Astrae Troy qui a débloqué cette intenable situation Dame Shiria
Cest vrai, dabord ça ma fait un choc de voir une femme, magnifique sans aucun conteste, mais avec une curieuse paire dappendices dorsaux. Des ailes soyeuses et blanches semblait-il...Et la créature parlait en plusEt pas dune voix de crécelle, non monsieurUne voix chaleureuse et douceQui charme lesprit par son rythme et sa mélodieAssurément, une rencontre placée sous le signe de la Fortune Cest Dame Shiria qui ma fait remarquer le tatouage que javais sur le couUne sorte de surnom, un surnom de combat par exempleCasse-TrogneJai eu loccasion dy penserCe nom nest pas plus mauvais quun autreAussi je mappelle désormais Casse-TrogneCest elle également qui ma acheté des vêtements, et une arme pour me défendre, mavertissant de nombreux périls emplissant les recoins dArrakas (ArrakasEtait-ce déjà mon univers, ou bien viens-je dun autre temps, dun autre univers même ? Je ne sais pasJe ne reconnais rien&#8230 )
Mais cest grâce à elle aussi, en me proposant un miroir pour me peigner, que jai découvert la petite pierre mauve suspendue à mon coupJe nai rien dit, elle portait la même, semblait trouver ça normal, aussi ai-je préféré taire mon ignoranceCette pierre, ma pierre, je la connais par contreEnfin, cest un sentiment très diffus, mais je suis certain quelle est intimement liée à moi Et peut-être même à tout ce quil marrive, puisque cétait le seul objet en ma possession à mon « arrivée »
Et cest encore Dame Shiria qui, pour mes premières passes darme, ma mené dans des sous-sols crasseux arpentés par de tous jeunes hommes en quête de gloire et de richesses, le front fier et larme à la main, les bouches retentissantes dimprécations diverses dans une langue inconnue semblant composée quasi-uniquement de sons sapparentant à nos consonnes. Cest au cours de courts assauts contre de multiples créatures belliqueuses, que je me suis senti une certaine affinité pour les armesVisions fugaces de sang sur une lame, de coups furieux sur un bouclier dont le bois éclate sous leur violence La lame que je manie me semble familière mais sans plusJe ne men sers pas encore avec beaucoup de bonheur, mais je la tiens avec une assurance instinctive, pas comme un objet dont on ne sait pas se servirPeut-être un piste

*sarrête décrire et baille férocement *
*referme le livre dans un claquement sec *
*alimente le feu pour la nuit et sallonge auprès de lui dans une couverture grise *

[ 26 octobre 2001: Message édité par : Casse-Trogne ]

[ 26 octobre 2001: Message édité par : Casse-Trogne ]