Quatre ans plus tard, à la prison de Goldmoon...

Par Felomes le 9/11/2001 à 12:54:00 (#286974)

La porte de la cellule s'ouvre, et l'allure frèle d'un prisonnier hirsute, le teint pâle, les yeux morts, se révele dans un rai de lumière.

Deux heures plus tard, le prisonnier, remonté dans une cellule du rez de chaussée, touche du bout des doigts un parchemin posé sur une table basse. Le parchemin est étrangement tiède, tandis que le bois de la table, glacé, lui évoque celui d'un cercueil.

- Qu'est-ce ?

La voix calme et posée d'un homme, assis en face de lui, lui répond.

- Votre billet de sortie, Felomes.

- ...

Le bruit des vêtements de l'homme qui approche sa main de la sienne. Le contact d'une plume. Felomes lève instinctivement la tête en direction du conseiller.

- Vous n'avez plus qu'à le signer.

"... qu'est-il écrit", dit Felomes d'une voix monotone.

L'homme du Roy prend son inspiration, et attend un instant. Puis il saisit doucement la feuille, et entâme la lecture.

- Moi, Felomes, jure de façon solennelle devant Artherk et au su de tous, renoncer aux croyances du culte de l'Haruspice, à ses idéologies, ainsi qu'à contribuer à sa survivance ou tout acte lui étant favorable. Je prête et scelle ce serment dès aujourd'hui et à jam...

- C'est ridicule. Vous savez que je les hais et qu'ils ont toujours été mes ennemis.

- Je sais surtout que vous avez espionné pour leur compte, Felomes. Comment voulez-vous que les gens, et à plus forte raison le Roy, puissent croire que vous avez trahi la Couronne pour une cause que vous ne défendez pas ?

- Combien de fois devrais-je vous répéter...

- Qu'on en finisse ! Je n'aime pas perdre mon temps.

Le colonel Vuilard était sorti de son silence, et le ton qu'il employait fit bien comprendre à Felomes qu'il n'avait aucun intérêt à expliquer son point de vue.

- Laissez-moi guider votre main, Felomes.

Résigné, l'ancien garde royal se laisse faire, et signe le parchemin d'une main qu'il aurait voulu moins tremblante. Ceci fait, Vuilard prend la parole, tandis que l'autre homme enroule le parchemin et se lève.

- Je vais signer votre fiche de sortie, Felomes, et la transmettre aux juges. Votre cas est désormais entre les mains de la justice civile.

Felomes ne répond pas, et se contente de poser sa tête contre le mur de la cellule.

- En tout cas, je vois que vous allez mieux. Les guérisseurs ont fait un bon travail.

- Vous ne vouliez pas libérer un mort, je présume. Toujours ce souci ridicule d'attirer la sympathie du peuple...

- Epargnez-moi ce genre d'état d'âme. Votre noirceur a suffisamment causé de tort.

Le bruit d'un bâton de bois tombant aux pieds de l'ancien haruspicien se fait entendre.

- Vous en aurez besoin, en attendant que vous puissiez voir à nouveau.

- Et voir quoi...

La porte de la cellule se referme, puis le silence se fait.

[ 09 novembre 2001: Message édité par : Felomes ]