Post-romantique Mélan(L?)colie .

Par Rainn le 5/2/2003 à 21:35:27 (#3179217)

Tout se casse en mille morceaux .

Un à un , mes souvenirs , lentement
Coulent sur les murs de ma chambre
Oh , il fait si beau , je suis si froide
Mystique et fragile , une plume d'ambre .

Je me lève , les lèvres brûlantes
D'une nuit trop pâle qui s'étire
Encore , dans mes chairs d'amante
Désabusée , vouée peut-être au pire .

Je me suis restée silencieuse ,
Depuis un jour bien trop rouge
Où , salaud , tu avais ce sourire
Devant cette petite fille si peureuse .

Nul besoin d'épiloguer , ni de verser des larmes
Les murs seront les seuls à s'être cachés
Je n'ai pas besoin de scrupules , ni d'autres armes
Je suis si crue et froide , belle et insensée .

Les rêves m'ont depuis longtemps vrillée
Le poids de mon propre corps , à présent
Me semble intolérable , je n'ai rien d'un ange
Goutte de pluie , perle de fange .

Transperce .

Ce jour funeste , j'aurais voulu
Être la harpie que je suis aujourd'hui
Rentrer mes griffes dans ta poitrine
Et en ressortir ton coeur noirci .

Entre mes mains le presser
Et percer de mes yeux exsangues
Le visage d'un meurtrier .

Te regarder ensuite tomber
Et rouler , disparaître dans la cendre
Toi , voleur de mes années .

Maintenant , les bouches des gens
N'ont plus que flammes à mon égard
Partout où je passe , je le sens
Les épines , les lames , les dards .

Oublie .

Les matins où , de guerre lasse
Je me laisse porter par l'écume
Sous la tutelle d'un ciel tenace
Je m'exténue à force d'amertume .

Mais c'en est bien trop sous la trame
Faisons la paix , je vous en conjure
Vous aurez mon corps et mon âme
Encore , tendre vin pour calmer vos injures .

...

Elle rôdait comme un fantôme , dans une rue banale . Rien de précis , rien de droit , d'extraordinaire dans son regard . Si j'écris son histoire , c'est parcequ'elle et moi ne formons qu'un . Elle est mon excuse pour la tristesse Amer excuse , un fou qui jette à la mer une cargaison de plumes . Puissiez-vous entendre ce message . Ma douleur n'est pas belle mais envoûtante . Rien n'est beau . Tout est voilé . Comme j'aurais aimé être comme elle mais je suis moi . Tant mieux .. Je n'ai pas la trempe d'un héros , et au lieu de piétiner mon malheur , restons dignes , sourds et silencieux . Arrivera un jour ou le roseau , lui aussi , se brisera , et j'ai peur . Et j'ai peur .

. Elle rôdait comme un fantôme , personne ne l'a vue .

Elle portait le monde
Personne ne s'en est aperçu .

Par Bréto Shin le 5/2/2003 à 21:51:12 (#3179307)

Tout a été dit. :) Ou est à dire. :)

Par Secoia Feals Galikea le 6/2/2003 à 4:59:12 (#3181113)

Wash...Que des émotions et point de mots pour vous dire comme je vous comprends et aussi comme je la comprends ...

Par Rainn le 6/2/2003 à 19:24:38 (#3185039)

Une galet , une pierre tombe
Dans mon océan , dans mon ombre
Ca se voit sur mon visage
J’ai l’air désert de sinistre présage

Lorsque je m’en vais , à demi cachée
Camouflé dans une amertume
Si peu voilée , pourtant
M’offrir à l’herbe , baignée de lune .

Offrir mon esprit si las , timide offrande
Au peuple qui vit entre les blés
Etendu , vidée , respirant cette lande
Oublier cette vision si compliquée .

Confiner en mon cÂœur les outrageants vers
Que je lance si souvent , dans le silence cruel
A ceux qui piétinent mon désert
Qui étalent leurs crimes et tâchent mes ailes .

Oh , Ailes si noires qui me poussent
Lorsque je mÂ’essouffle
A être prise par le vertige , d’un gouffre
Mes deux mains contre la vitre
Mes deux mains contre le vide .
Liées .
Sauter ..

Tout est si compliqué ..
Le présent hérisse mes veines
De milles aiguiller dÂ’acier
Le passé hantent mes jours
Chaque heure , encore et toujours
LÂ’avenir est un magma de peurs
Une douce et fondante liqueur
Qui assoupit , et régule mon cœur
Un doux poison , et ses vapeurs
Seront les brumes de mon déclin .
Peur . Je ne tiens plus qu'à ce filin ..
Plus d’excès , plus trop d’espoirs
Juste un peu de rancÂœur .

Un peu de pluie , un peu dÂ’acide
Comme si je n’étais qu’une image
Un éclat de l’herbe , ombre placide
Qui se faufile , morte , entre les nuages .

Comme si je nÂ’existais pas .

Mais lorsqu’entre mes draps rejetés
Je m’éveille , baignée de lumière
Les jambes repliées , pleine de langueur
Je mÂ’en vais retrouver lÂ’herbe et sa douceur.

Poser ma tête contre ses murmures
Ecouter la complainte de la Nature
Je suis trop épuisée , trop mûre
Que mon tombeau soit de lauriers Â…

Puis ma tête se balance .

Il faut me lever , mentir , encore .
Oublier mes songes évanouis
Jouer aux reines de la nuit
Frêle enfant esclave des corps .

Et rien , rien nÂ’arrive jamais .
Je traverse les jours comme la marée
Timide , je regarde au dehors .
Puis je me replie , et je mÂ’endors .

Les sources de mes yeux
Sont taries depuis longtemps
Plus d’averses , plus d’émois
Une mer si noire , je nÂ’existe pas .

La tête dans les bras .
Personne ne verra , personne ne comprend .
Pas même moi .
Plus même moi …

Un jour , je me lèverai .
Et ce jour , le sang va couler
Si je tiens , si mon souffle ardent
Ne m’a pas déjà asphyxiée .

Ô …
Douce pluie .
Ruissèle en moi .
Vide mon cÂœur .
Et creuse les voies
Voici lÂ’heure
Du trépas .

Délicieuse enfant .. Entre mes mains nées .
Triste vision , en mon esprit éclose .
Si je trouve le bonheur , dans cette humanité
Que tu la trouves aussi , dans un autre esprit .

Vogue , ne t’arrêtes pas à moi .
Je t’ai donné vie , la vie qui me creuse .
Fuis-moi , je tÂ’en prie ..
Irréel spectre , je te voudrais heureuse .
Plus heureuse .
Que moi .

Je voudrais que tu existes ..
Et qu'on puise crever les voiles .
Maudire l'éternité .
Ô toi , toute mon histoire
Toute ma volupté .

Par Rainn le 6/2/2003 à 20:29:29 (#3185495)

Arrêtez ,
Vous ne voyez pas
Les vides sanglants
Que vous laissez ?

A chaque coup , à vos rires
Je m’écroule , dans la poussière .
Un de plus , un pas en arrière
Vers le pire .

Je veux simplement mÂ’enfuir
Tenez , calmez vos offenses .
Arrêtez , je n’ai plus de sens
Laissez mes larmes sÂ’enfuir
Dans le silence .

Vous ne voyez pas comme je le vois
Le jour décliner , chaque soir
Toujours , les mêmes larmes de silence
Je veux partir vers lÂ’horizon .

Sans connaître ma route ni son destin
Ne m’arrêter dans aucun taudis
Que pour toujours les sentiers , les chemins
Retiennent mon nom maudit .

Je voudrais juste quitter les épines
Laisser toutes les roses faner
Oh , oublier lÂ’odeur sanguine
Des nuits passées à m’écouler .

Arrêtez , vous ne voyez pas
Que tout cela est révolu ?
Pourquoi vous acharner ,
Les fantômes ne saignent plus .

Allez .. continuez , puis finalement
Jetez mon corps à la marée
Quand je serai morte , montée aux cieux
Je me regarderai bleuir , sur les flots azurés .

Linceul invisible , je disparaîtrai
Une dernière vision , un dernier regard
Déjà plus rien , je serai libre
Il est trop tard .
Le soleil aurait du se lever Â…

Corps salin , charrié par les vents
Les perles de sel verront mon outrage
Les marques de sang , l’esprit dément
Tout cela coulera entre les orages .

Plus un soupir .
Plus une martyr .
Plus même un symbole .
Tout juste une petit soupir .

Mon oubli , par les flots .
Vous savez .. même sous les coups
Et l'amertume ,
...
Je vous aurai aimé .