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Week end

Par Dodgee MIP le 13/1/2003 à 16:51:26 (#3011153)

L’aube se lève sur le désert de glace. Morne et triste, la pierre se fend par endroit ; elle crie, elle pleure de douleur sous le froid, et sa plainte monotone monte jusqu’au firmament, attirant la foule avide des nuages, spectateurs anonymes. Dans cette jungle urbaine, il s’avance prudemment. Un pas, encore un autre. La semelle est prise au piège entre le froid macadam et le pied qui la comprime. Il sait qu’elle n’a pas d’autres choix que de le servir, elle ne peut rien, rien à part céder, enfin, et laisser passer l’ennemi, cet air piquant qui enveloppe tout dans ses serres, et diffuse ses baisers glacés.

A nouveau ses pas martèlent le sol, ce béton que le froid a rendu insensible. Il cligne des yeux pour oublier l’air glacé qui vient agresser ses pupilles, et se concentre sur le spectacle qui se joue devant lui. Les premières lueurs s’envolent pour chercher les fenêtres, laissant leur éclat se disperser dans les airs. Lentement la ville tentaculaire s’étire, massant ses membres endoloris par un trop long sommeil, et sans compassion, elle ignore leurs gémissements de douleurs. Ce pourrait être une scène de toute beauté, ce n’est qu’un quotidien tant de fois répété. Ce matin encore, il reste à l’affût de ces détails qui viendront troubler l’ordre établi, et donner à la représentation son caractère unique.

Un pigeon s’égare, déversant sa fiente. Raté.

Il lève les yeux, regardant le volatile s’éloigner non sans remercier la providence d’avoir échapper au bombardement. A moins d’une dizaine de centimètres de lui, la tâche d’un blanc verdâtre s’étend déjà sur le bitume. Un fin soupir de soulagement, un nouveau nuage de buée part à l’assaut de la cité. Combien de temps mettra-t-il avant de succomber au froid ? Plus loin, une silhouette s’avance, la démarche encore mal assurée. Tous ne sont pas égaux devant le réveil. La tête est baissée, l’horizon restreint, le spectacle se limite à ce béton gris et aux chaussures, à ces trottoirs usées et défraîchis, à ces quelques lueurs qui se réfléchissent dans la glace. La silhouette n’est pas encore humaine, elle le deviendra sans doute plus tard, ailleurs, pas ici dans cette rue où hurle un souffle glacé. Déjà elle disparaît au coin d’une rue, s’effaçant de son horizon pour rejoindre les ténèbres.

De l’autre côté de la place, une lumière accueillante invite les rares passants. L’enseigne lumineuse se dresse comme un phare dans les restes de la marée nocturne. Un café. Quelques visages y sont enfermés, mornes paysages cherchant un peu de chaleur au-dessus d’un liquide marron. Les vapeurs emplissent les vitres d’une fine buée, laissant le parfum du liquide régner dans la pièce. Un instant, il hésite, entrevoyant déjà les douces sensations qui l’envelopperaient sitôt la porte franchie, mais déjà il se reprend, pensant aux tâches si nombreuses, trop nombreuses, qui l’attendent. Il n’a pas le temps, il presse le pas.

La fine couche de givre se craquèle sous ses pas, menaçant de le laisse choir jusqu’au sol, si proche. Un peu plus loin il aperçoit ce visage connu, une voisine, pressée visiblement. Un sourire, quelques mots échangés, déjà il s’est remis en route. Là, plus loin, il aperçoit sa première destination. Le gouffre s’ouvre, exhalant une bouffée d’air chaud en même temps qu’une masse grouillante. Hommes, femmes, enfants, autant d’individualités qui se fondent en ce moment en une foule compacte et inhumaine. Ils poussent, pressent et avancent, chaotique flot qui suit les chemins invisibles de la rivière. Repoussé par la violence du mouvement, il s’arrête enfin, contemplant le spectacle.

Un soupir, une nouvelle bouffée blanche qui bientôt disparaît.

Prenant une grande inspiration, il se jette finalement dans les flots en furie, et prend place parmi la marée humaine. Il y repense encore ; il y a si peu, il était en week-end. Tant pis.

Par Corielle le 13/1/2003 à 17:23:44 (#3011384)

Bébé dragon aurait-il un problème récurrent avec les lundis matin ?
le solo en sol majeur de ce mignon petit réveil matin en forme de cigale (voire du port USB en string de Subtil :aide: )...
la douce mélodie des concerts de klaxons...
le souffle chaud et suave des bouches du métro...
la joie de piétiner parmi ses concitoyens tous plus pressés les uns que les autres d'aller participer au développement de leur entreprise...
le plaisir de humer les relents de transpiration de son voisin de bus...

Tous ces petits bonheurs du lundi matin n'auraient-ils donc aucun effet bénéfique sur ton moral ?

Par Dodgee MIP le 13/1/2003 à 17:25:40 (#3011396)

En vérité, tout ça me donne faim :)

Par Hôte des Songes le 13/1/2003 à 18:15:10 (#3011794)

:lit:

Provient du message de Dodgee MIP
En vérité, tout ça me donne faim :)



Un pigeon ségare, déversant sa fiente.

:monstre:

Par Subtil le 14/1/2003 à 4:33:47 (#3015939)

Tellement vrai et tellement déprimant .... allé encore 4 grosse journées et c'est le week end :)

Par Aina Lloth ( :p ) le 14/1/2003 à 9:18:47 (#3016417)

Week end? ça existe encore ça?

*...*

:doute:

*...*

:sanglote:

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