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S'il vous plaît lisez ca
Par Shade le 21/12/2002 Ă 13:44:28 (#2847243)
par Dalai
Mes plus prophétiques salutations à tous,
T4C prend fin. Au fur et à mesure des mois, ce jeu aux débuts modestes s’est mû sous nos climats en une titanesque aventure multijoueurs francophone. Et avant que vous vous posiez la question de la pertinence de mon intervention, je vous réponds d’avance : « oui, j’en sais quelque chose. » Pour ceux qui se sont déjà penché sur le background de la Quatrième prophétie, vous avez pu y lire entre autres noms plus glorieux celui de Dalai. Et Dalai, c’est moi.
Pour tout vous dire, ça m’arrangerait que vous arrêtiez de vous pincer le bras à la moule marinière, vous n’êtes pas devant la première forme d’intelligence artificielle au monde ! Dalai, bien qu’il ne soit plus qu’une petite ligne dans un background étoffé ainsi qu’une portion de souvenirs amusés et quoique peu soient au courant de cette étrangeté, c’est avant tout un vrai personnage de T4C, jeu dont le nom complet cadrait encore à l’époque, ô joie de la logique éphémère, avec ses initiales. Je vous parle bel et bien de The 4th Coming.
C’est de ce personnage de T4C que je vais maintenant vous parler. Votre impression est juste, vous vous trouvez en effet sur le point de lire les souvenirs inintéressants et vaniteux d’un prophète nudiste. A croire que vous avez vraiment du temps à perdre, mais bon, vous faites comme vous le sentez, les gars... Le peu que cette histoire a de pittoresque est de mettre en scène les débuts de T4C en tant que jeu francophone du portail .
Dalai a été créé lors d’une nuit désœuvrée passé chez un ami, sur les serveurs états-uniens du jeu, alors que rien ne présageait que The Fourth Coming arriverait un jour en trombe dans le désert qu’était alors le jeu de rôles massivement multijoueurs francophone. A vous qui avez vécu l’aventure du côté de la langue d’Apollinaire, je dois resituer à tout hasard le contexte du jeu Outre-Atlantique.
Il vous arrive de pester contre le HRP (qu’on pourrait traduire de différentes façons plus ou moins pertinentes comme « à écharper », « hors contexte », « joueur à joueur » ou encore « Hors RolePlay »), ne niez pas, on vous a vu. Et bien sans vous vouloir vous traiter d’ingrats, parce que je vous aime bien, ça me fait la même impression que le cochon qui crache sur son lard parce qu’il y a trop de couenne. Parce figurez-vous que là -bas, dans les contrées texanes virtuelles de l’époque, le terme de HRP n’a pas sa place. Non, malheureux amis ! je ne veux pas dire que le respect du roleplay y est optimal, je veux dire qu’il y est nul !
Le « shout », séparé en tout et pour tout à cette époque austère en un canal, ne servait qu’à vendre des objets comme on vend des poissons sur Arakas ou comme on tue les krakras à la criée (ou l’inverse, peut-être...). Et le joueur de T4C ne concevait pas le roleplay. Oui, oui, mes frères et mes sœurs, nous pourrions juger ces pauvres âmes égarées... Mais que diable ! paix et amour ! Penchons-nous un instant sur cette façon de concevoir le jeu.
Le moteur de T4C est parmi les plus simples, inspiré du jeu de rôles trop classique dans lequel votre seul but dans l’existence est de décalquer des monstres méchants pour devenir quasiment invulnérable. C’est d’ailleurs parce que ce moteur est simple sous tous rapports que je trouve que a effectué un impressionnant travail d’adaptation à ses propres desseins, que je traduirais grossièrement par « faire d’un jeu tout bidon un truc drôlement chouette ». Mais pour les louanges, nous verrons cela plus tard, si vous permettez.
Après tout, ce n’est qu’un jeu sommaire dans lequel vous tuez des monstres sans concevoir que le personnage que vous incarnez puisse avoir un passé, une personnalité, des cors au pied qui ne soient pas aux mêmes endroits que ceux des autres ; en bref, autre chose que grosse épée + grosse armure. Pourquoi pas ? Des générations de gens normalement intelligents se sont éclatés sur Pacman, dont le concept est encore plus simpliste (quoique génial) que celui de T4C.
Justement : Pacman. Si un glouton, au bout de la cent-vingtième partie, vous avait abordé un jour pour vous parler roleplay, ça vous aurait fait drôle, pas vrai ?
« Holà , de la boule jaune ! Ne croyez-vous pas que le sanglant sillon tracé par votre béante gueule violente s’est suffisamment creusé ?! Les miens souffrent de votre appétit féroce, cette vendetta entre nos deux familles a assez duré ! Quittez ces terres, ou mon neveu bailli vous fera regretter d’avoir occis tant des nôtres sous l’égide immonde d’un sentiment chimérique d’impunité ! Monstre !
[HRP]
Sale PK !
[/HRP] »
Le tout est sans doute que tous les joueurs soient d’accord sur la façon dont il est de bon ton de jouer. De la même façon que vous étiez d’accord pour ne pas vous insulter et pour entourer vos didascalies d’astérisques, les joueurs états-uniens s’étaient tacitement accordés pour éclater la tronche des streums sans se prendre la tête. Chacun prend son plaisir où il le veut, pas vrai ? Certaines personnes semblent même prendre du plaisir à manger des épinards, et nul ne peut les juger ! Les snober, oui, bien sûr, mais les juger, non. Et les empêcher d’en manger, surtout pas.
C’est à ce stade qu’en créant mon personnage dans le monde T4C, j’ai péché. Méat ne coule pas, comme le dit le philosophe. Un joueur qui vient sur T4C pour y bafouer les règles du roleplay se met à contre-courant. Ça existe, c’est vrai, mais c’est censément interdit, au nom du respect du plaisir de jeu des autres. Je me suis ce jour-là rendu coupable du crime inverse.
Dans leur monde de brutes, il m’a, je le confesse, pris l’envie de jouer un personnage de façon marrante, sans focaliser sur le massacre de rats que je considérais d’ailleurs comme des innocents. J’ai même fait le choix de prendre l’autoroute carrément à l’envers en prônant la paix et l’amour dans un monde où la principale forme de progression, sinon morale, passait par le combat et la mort. Inanité technique d’un contraste gouleyant, on s’est fendu la poire. Chacun prend son plaisir où il veut, je l’ai déjà dit, mais bon... je continue à penser que la majorité des jeux massivement multijoueurs sur des serveurs des Etats-Unis ne se démarquent des jeux en solo que par le nombre d’insultes.
En prenant ces braves tueurs de bêbêtes au dépourvu, je me suis certes rendu coupable avoué d’un comportement analogue dans le fonctionnement à celui du Free PK (joueur se livrant à des actes de meurtre gratuit dans le seul but de nuire aux autres joueurs directement, ce qu’on appelle une tête de nœud par chez moi – mais je ne vous apprends rien, tant je suppose que mes deux lecteurs et demi sont des joueurs confirmés du jeu thème de ma diatribe). J’ai fait du RP sur un jeu HRP. En quoi serais-je plus vertueux qu’un joueur faisant du HRP sur un jeu (censé) être RP ? Non, non, ne me défendez pas, je suis un monstre !
Bon, OK, j’en rajoute. D’ailleurs, j’ai une excuse. Disons au moins une circonstance atténuante. Alors que le Free venant mettre le bazar chez les joueurs roleplay le faisait clairement pour prendre le chou des autres joueurs, j’ai agi par désœuvrement. Au contraire de ces salopiauds, je n’avais d’autre endroit où aller, je voulais crier à la face du monde mon désir de vivre des aventures multijoueurs en ligne qui puissent rivaliser en fun avec mes meilleurs moments de jeu de rôles sur table. De nos jours, j’aurais encore moins d’arguments de défense si j’allais jouer les intégristes du roleplay sur Diablo II (qui est certes un jeu de qualité mais pas fait pour le social...) parce je sais qu’il existe des jeux qui ont pour vocation d’offrir des terrains de jeu roleplay. A l’époque, c’était le désert. Alors, j’ai planté ma tente dans le but de laisser les générations futures y bâtir une cité.
« Quelle vanité, ce prophète ! » vous dites-vous ! Ben mine de rien, cette escapade a profité à tout le jeu massivement multijoueurs francophone. Alors permettez que je me la pète un peu, même si le mérite revient à ceux qui ont développé le jeu pour notre public. Comment y a-t-elle profité ? C’est bien ce que je vais conter au seul lecteur qui me reste à ce stade de mon manifeste (bisous maman).
Quand j’ai créé Dalai, je n’avais même pas Internet chez moi. Même si j’étais familier avec ce milieu ainsi qu’avec le jeu vidéo en général, ce monde m’était distant. De plus, je n’avais pas en tête la manie de la conservation propre aux hardcore gamers qui développent un personnage pendant des mois et des mois dans le seul but de pouvoir vaincre d’un revers de main négligeant les plus terrifiantes monstruosités de leur environnement. Au cœur de cette ambiance, j’ai donc créé un personnage décalé, prophète nudiste, amateur de sauterelles et acquis aux causes admirables de la paix et de l’amour.
Durant deux nuits, ce personnage discuta, tergiversa, hurla au monde son amour des sauterelles (allez savoir pourquoi), attrapa froid, incita les mortels à se débarrasser de leurs possessions matérielles, essaya d’expliquer aux GM (game masters, terme qu’on pourrait apparenter à « maître de jeu », « animateur » ou encore « gourou ») que lui aussi était une sorte de dieu, j’en passe et des meilleures. J’en ai énervé certains, mais bon, je me suis bien marré.
Ilthar, chez lequel j’avais créé le dit personnage, a décidé après mon départ de reprendre ce personnage pour en tirer le même plaisir de jeu que celui dont j’avais eu le privilège. C’était un plaisir de jeu basé sur le décalage et l’humour, certes, mais c’était avant toute chose une forme de roleplay. Une première sur T4C. Ce qui aboutit à des crises de nerf pour une poignée de texans devait en revanche enclencher une petite révolution du JDR online pour la francophonie.
Je vous passe les moments d’anthologie propres à ce personnage, déjà interprété par deux personnes distinctes, sous la bannière d’un concept, d’une personnalité propre. Après quelques aventures palpitantes et/ou poilantes, il s’est avéré qu’une troisième personne, de qualité et de notre connaissance, s’est intéressée à ce jeu et au potentiel qu’il présentait pour qui s’intéressait à autre chose qu’au monster bashing : Camber... Monsieur Camber.
T4C et , ne serait-ce qu’indirectement, venaient de se rencontrer. Ils avaient tout pour se plaire, leurs sigles comportaient le même nombre de caractères ; il y a des signes qui ne trompent pas. Coup de foudre dans l’air, le début d’une belle histoire, dont la fin est déjà là . Même si cette séparation en attriste légitimement un bon nombre, l’affaire fut belle et apporta son lot de bons moments.
Camber aussi, ce sacré chenapan, se prit vite à incarner Dalai. Là où la légèreté du ton caractérisait mes incarnations et où l’humour signait celles d’Ilthar, Camber se servait de notre prophète préféré avec une impressionnante malice. Je me souviens avec émotion du jour ou un dénommé Vampire avait cru que Dalai était un GM. Résultat : il abandonna à deux reprises toutes ses possessions matérielles (ce qui en accord avec le gameplay de T4C était relativement grave, surtout pour un joueur acharné et pugnace) en croyant avoir le droit, en retour de son obéissance aux injonctions schizoïdes du nudiste déluré, à des niveaux supplémentaires. Ah ! la jeunesse...
Ce cher Camber une fois ferré, le destin des deux sigles était presque indubitablement lié. Et une aventure qui continue de m’impressionner s’engagea, dont vous connaissez vraisemblablement les grandes lignes, pour y avoir même pris part, au moins pour certains d’entre vous. a traduit, adapté, chapoté et porté à maturité T4C, en faisant le fer de lance du jeu massivement multijoueurs pour ceux qui n’ont que peu d’aise avec la langue shakespearienne. Et en plus, ils ont mis Dalai dans le background, les amours. A la mesure de la frénésie volubile qui aujourd’hui m’anime, ça m’a fait schtroumpfement plaisir.
C’est un beau roman, c’est une belle histoire, etc. Vous n’êtes pas d’accord ? Libre à vous, mes agneaux ! Comme je le dis pour la troisième fois (ça devient d’ailleurs pénible, vous ne trouvez pas ?), chacun prend son plaisir où il veut, et peut-être bien que ce n’est pas votre genre de jeu, ou que vous lui trouvez des éléments qui ne sont pas à votre goût. Vous pouvez tout aussi bien vous être arrêté(e) à Pacman, je vous comprends aussi. Cependant, même si j’ai toujours placé mes aventures T4Céennes sous le signe olympien de l’amour, de la paix, des sauterelles et de l’harmonie, il y a des réactions qui m’énervent vraiment.
Ce qui me courrouce au point de l’indignation à géométrie primesautière, ce sont ces joueurs qui considèrent T4C comme une aventure ratée après y avoir passé des heures, des jours, des mois. Qu’on puisse apporter une critique intelligemment constructive sur un jeu ou une plateforme, je ne le tolère pas seulement, je l’encourage. Qu’on nie que T4C a révolutionné le visage du massivement multijoueurs de ce côté de la Manche et de l’Atlantique, ça me trouble un peu mais bon, pourquoi pas. Et alors qu’on dise qu’un jeu sur lequel on s’est amusé des heures durant est tout nul, ça a tendance à m’escagasser la bouilloire à courgettes.
a assuré l’entretien de ces serveurs sans rien faire payer aux joueurs, ils ont de fait assuré à nombre de personnes une initiation de qualité au domaine de l’interprétation théâtrale virtuelle, ils ont ouvert un marché (rien que ça) et ils nous ont quand permis de bien nous marrer. A titre purement personnel, je trouve ça pas mal.
Et je dis « quetsche ! » aux hargneux de tout poil qui viendront fustiger le jeu sous des prétextes vagues, je trouve fort de café de voir des joueurs aigris mordre la main qui les a gavés d’onirisme gratuit, surtout quand on constate les efforts déployés derrière. Moi aussi, il y a des choses qui me dépassent chez le joueur de T4C ! A l’époque de la naissance de Dalai, il ne me serait jamais venu l’idée de dire GH au lieu de grasshopper par exemple, curieuses créatures que vous êtes. Mais ça ne me pousse pas à dire que ce jeu est nul pour autant, car j’estime que T4C est une réussite.
Le jeu de base n’est pas terrible, et il y a d’autant plus de mérite d’en avoir fait un jeu à tant de succès. C’est vrai, vous n’aurez jamais eu de capes vertes alors que vous étiez un héros ! Encore que le terme de héros est peut-être à relativiser si on considère qu’un être qui se contente de renaître instantanément dans un temple dès qu’il est vaincu n’a pas grand-chose d’héroïque, mais c’est un autre débat.
C’est la fin de la route pour nous tous, nous avons connu, ensemble ou non, joies et peines autour de ce jeu devenu immense. Moi-même, j’ai mon lot de regrets (et remarquez que je le porte avec une sobriété épatante, pas vrai ?) Je me souviens du crève-cœur que ce fut quand j’ai réalisé que le titre français du jeu n’était pas un hommage à votre serviteur, et je souffre beaucoup de ne pas pouvoir afficher « Prophète sur Prophétie » sur mon CV. Mais bon, vous aurez remarqué que ce n’est pas mon genre de me plaindre, ainsi cesserai-je.
En un mot comme en 2646, merci . Et bon jeu Ă tous, oĂą que vous Ă©chouiez Ă lÂ’avenir.
Prophétiquement vôtre
Dalai
VIVE LES REDEMPTEURS !!!! :ange:
Par Shade le 21/12/2002 Ă 13:49:45 (#2847281)
Si comme dans le monde de Troy les dieux sont crées selon le nombre de leur fidéle je pense que tu peux te considérer comme un dieu ...
PAIX ET AMOUR !
FORCE ET HONNEUR !
CARPE DIEM !
Par -Shad Wild- le 21/12/2002 Ă 13:55:54 (#2847319)
Par Shade le 21/12/2002 Ă 14:04:42 (#2847364)
Sinon au fait comment ca va toi ? Ca faisait longtemps dis moi ! Tu as toujours ton permis ? :D
arfouille
Par Stella Wild le 21/12/2002 Ă 14:10:48 (#2847410)
Par Fenrill le 21/12/2002 Ă 15:00:16 (#2847669)
Par Kirshtan le 21/12/2002 Ă 15:27:40 (#2847754)
Par Heraut le 21/12/2002 Ă 15:35:40 (#2847793)
^^
*content de l'avoir lu*
*comme quoi les redos sont quand mĂŞme les suivants d'une vaste bouffonnerie :E*
Hiswe, La Brume...
Par Wadleight le 21/12/2002 Ă 21:44:05 (#2849734)
Je connaissais déjà ce texte, pas depuis longtemps mais je connaissais (je connaissais néanmoins l'histoire dans ses grandes lignes). Je n'ai pu que regretter doublement l'abandon des rédempteurs tout le temps que j'ai pu y être sur Harn 1 pendant 8 mois par l'équipe (aucun anim, pas une animation, rien de la part du coord,...) :rolleyes:
Après reflexion et surtout le temps faisant son oeuvre...
Re-merci à Shad et Shade de m'avoir aidé et surtout bien sûr La Douce et Eva l'intérimaire ainsi que tout ceux qui ont participé au jeu rédempteur, sans oublier les "hautes autorités de la rédemption" ;) Neckio :bouffon: et Licorne :amour:
J'espère juste qu'avec mon costume de bunny et mes bas résilles, j'ai pu maintenir le niveau intellectuel du culte ;)De Heraut : *comme quoi les redos sont quand même les suivants d'une vaste bouffonnerie :E*
Pour moi les bouffons, c'est surtout ceux qui prétendaient que Dalaï était un envoyé masqué de l'haruspice :p
Paix et Amour et...Sauterelles donc :rasta:
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