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Coeur-Radiant (Génèse de l'ordre-3)

Par THEPP le 17/12/2002 Ă  16:21:05 (#2814015)

Embuscade (3ème épisode)


Haletant presque, Pierre s'écria " Conrad, une dizaine de vikings ont profité de l'accalmie pour venir mener un raid, nous avons perdu 12 hommes ", et reprenant son souffle bruyamment, " Sans l'intervention du Baron et de ses hommes je ne serais… "

" Attend, Â… " le coupe Conrad en sautant de son cheval.
" Reprend tout depuis le début, 12 hommes morts mais comment ? ".
La joie de la chasse réussie venait d'être balayée d'un coup, jamais , au grand jamais, il n'aurait dû laisser seul le jeune chevalier. Il aurait dû être au côté de ses hommes…

Pierre après quelques secondes reprenait un peu plus calmement.
"C'était ce matin, peu de temps après ton départ, pour ne pas laisser nos hommes totalement inactifs, je pris un détachement pour faire le tour des fermes avoisinantes en laissant le commandement au Père Greybeard. Vers midi, alors que nous reprenions le chemin du château, nous fîmes halte au point d'eau des fées ; rien ne laissait présager une attaque… "


Les chevaux étaient fatigués, et les hommes avait besoin de se délasser les jambes.
" Halte, sergent nous prenons quelques minutes de repos, abreuvez les chevaux Ă  la mare "
Pierre descendit lentement de cheval et confiât la bride de celui-ci à son écuyer.
" Sergent, je prend les Ă©claireurs avec moi nous montons sur la colline pour observer les passes. ".
" Bien Messire " répondit le sergent.
" Koufir et Frassenois avec le Chevalier, nous nous occuperons de vos bĂŞtes ".

BientĂ´t suivit des deux Ă©claireurs, le Chevalier atteint le sommet et sortit sa longue vue pour observer les passes.
En bas, les hommes riaient et se restauraient d'un morceau de viande séchée. Le froid était encore très sévère, et il avait fallu briser la glace sur la mare pour permettre aux chevaux d'y boire.

Le sergent Korben Divineright n'était pas né de la dernière pluie, voilà déjà 5 ans qu'il guerroyait au côté du Chevalier Briskhaven.
Et donc, bien qu'il n'en n'ait pas reçu l'ordre, il prit avec lui l'éclaireur Oktay et s'enquit d'un point d'observation pour monter la garde. Tout ce calme, cette sérénité le mettait mal à l'aise.
"C'est quand tout va bien, qu'il faut redouter le mal " lui disait souvent son oncle, et il avait probablement raison.

Assis dans son arbre, Oktay suivait des yeux la route qui menait au château, et ensuite ramenait son regard sur les pourtours du camp improvisé.
Rien, non rien, pas le moindre bruitÂ… " Sergent, il fait trop calme, il n'y pas d'animaux dans le coin, il fautÂ….Tcchhhaaak ".
La flèche avait traversé le pauvre éclaireur de part en part pour se ficher profondément dans le tronc l'empêchant de basculer dans le vide.
Korben se jeta sous une souche tout en essayant de repérer le tireur. En levant la tête, il vit les yeux vitreux, sans vie de l'éclaireur.

Il lui fallait avertir ses hommes. " Alerte, une embuscade, Â…. ".
Tout en prévenant la troupe, il continuait d'observer pour découvrir d'où le trait avait été tiré.
Plus bas, il entendait le fracas d'un combat qui s'engageait.
Un léger bruit, proche… des pas dans la neige fraîche et craquante attira son attention. Il se penche et distingue les pieds d'un être de petite taille, et à travers les braie la couleur bleue de la peau du Kobold.
Pendant encore de longue secondes il attend guettant la présence d'un autre ennemi, mais le temps presse, ses hommes ont besoin de lui. Ne pouvant dégainer sans bruit sa lourde épée, il prend son stylet et en vérifie le tranchant sur le cuir de son gant. Ensuite, d'un bond, il se lève et se jète sur le kobold. Ce dernier, ne s'y attendait manifestement pas, une flèche encochée dans son arc, il visait la mêlée quelques mètres plus bas. Sous le choc, le petit être s'écroula, et sa gorge émit un dernier gargouillement alors que l'arme du sergent la lui perforait.

" Un de moinsÂ… " dit Ă  mi-voix Korben tout en se relevant.
Il essuya rapidement le stylet sur sa manche et le rengaina pour prendre sa fidèle lame, ce faisant, il vit le carnage, plusieurs de ses hommes gisaient dans leur sang, quelques uns combattaient encore avec rage et détermination. L'issue du combat était compromise, d'autant qu'un Shaman Troll utilisait ses sortilèges pour foudroyer les derniers défenseurs. Mais il ne serait pas dit qu'un Divineright aurait faibli au combat. Affermissant sa prise sur son Espadon, il fonça vers le shaman pour lui faire payer la mort des albionnais.

Korben lança son cri de guerre " Mon sang pour mon roi ", et se jeta dans la mêlée.
Un instant surpris par cette attaque foudroyante, le Troll prit au dépourvu en perdit presque l'usage d'une jambe, mais c'était sans conter sur l'exceptionnelle endurance de ces créatures. Laissant un instant ses talents thaumaturgiques de côté, il reprit ses instincts bestiaux, et dans un cri de haine et de souffrance, il prit son marteau-lucerne et l'écrasa sur le bouclier de Korben. Le choc fut violent et le bouclier se brisa. Le sergent ne put se maintenir debout qu'avec difficulté, mais il y puisa encore plus de courage et pour contrer les cri haineux du Troll, il enfonça profondément sa lame dans l'abdomen du Thane. Mais rien ne semblait pouvoir arrêter ce monstre, d'un revers de son marteau, il frappa au menton, le coup brusque fit lâcher l'espadon au Sergent. Rapidement, il recula pour se mettre hors de portée des coups de l'animal furieux tout en en sortant son stylet.
Autour de lui, les bruits du combat semblaient s'éteindre, il se tourna rapidement pour s'assurer de la survie de ses hommes, mais il n'y avait plus que des morts près de lui, seul deux paladins dos à dos continuaient à donner la réplique aux vikings. C'est à ce moment, qu'il entendit l'incantation, le thane appelait les forces de la nature, l'heure n'était plus à la victoire, il continua de reculer tout en faisant face, il mourrait peut-être mais pas dos à l'ennemi. Ses pieds entrèrent dans l'eau déjà teintée du sang de ses compagnons. L'éclair frappa et tout devint sombre, ses jambes cessèrent de lui obéirent et comme dans un rêve son corps s'écroula lentement dans la mare aux fées.
Que les ancĂŞtres accueillent dignement ce vaillant combattant.

Pierre observait les passes et son attention fut attirée par des traces fraîches dans la neige, il se retourna pour crier au sergent de placer des gardes.
Un sourire s'esquissa sur son visage, ce vieux Divineright ne changerait jamais, il avait pris un homme et s'était posté à l'opposé du camp sur une petite butte.
Rassuré, il ramena son attention sur les plaines enneigées pour suivre la direction des traces. A moins d'une lieue, elles se perdaient dans les bois. Il valait mieux ne pas…
A cet instant retentit le cri d'alerte du sergent.

" Eclaireur, nous sommes attaqués, vite au camp "
D'ici, Pierre ne voyait qu'un partie du bivouac, mais il entendait très bien les bruits du combat. Passant la petite butte qui lui cachait la vue, il arriva juste à temps pour voir que sa troupe était déjà décimée, deux paladins résistaient encore à une centaine de mètres, et le sergent Divineright était au prise avec un énorme Troll.
Des bruits sur la droite attirèrent son attention. Un nain venait d'apparaître suivi de 2 vikings, auxquels il donna rapidement des ordres. Les guerriers nordiques sortirent prestement leur hache et leur bouclier pour s'avancer vers nous. Pierre dégaina sa masse et se porta à la rencontre des vikings, pendant ce temps les éclaireurs encochaient rapidement des flèches à leurs arcs. Puis tout alla très vite, les nordiques se contentèrent de parer les coups et de se protéger du mieux qu'ils purent des flèches, tout en faisant écran au nain. Soudain un grand éclair multicolore barra l'horizon et les membres des albionnais se paralysèrent.
Rapidement ils furent ligotés et amenés sur un chariot qui attendait non loin de là. Ils étaient apparemment les seuls survivants. Ils furent bientôt rejoint par la dépouille d'un kobold et de 2 vikings. Si les dépouilles des albionnais pouvaient pourrir sur place, celle des combattants de Midgard leur étaient précieuses.


" ….voilà, pendant près d'une heure nous fûmes cahotés sur un chemin qui mène aux passes. " pendant que Pierre expliquait son aventure, Conrad et lui s'étaient rapprochés du donjon, et le baron s'était porté à leur rencontre.

" Et c'est là que j'interviens ", un sourire carnassier au lèvre le Baron de Sonersee tend sa main au Chevalier Briskhaven. "
Nous pistions depuis ce matin le convoi qui emporta le pauvre Chevalier de Beaumont, malheureusement mes éclaireurs ne purent me prévenir à temps du drame qui se jouait à moins d'une lieue, et lorsque nous arrivâmes sur place, il était trop tard. "
Tout en parlant le groupe était entré dans la tour où ils furent rejoints par le comte de Harkt et le Père Greybeard.

Sonnersee reprit " Je laissais un détachement pour garder les dépouilles de vos hommes et me précipitais à la suite de ces mécréants. Après une courte demi-heure, nous avions rattrapé et même dépassé les assassins, en nombre supérieur, je décidais d'une attaque de toute part sur la colonne. En quelques minutes l'affrontement fut terminé, affaibli par le premier combat les Midgard ne purent résister à mes arbalétriers et à mes hommes d'armes ", le baron s'interrompt quelques instants pour sourires avec suffisance au Chevalier de Beaumont.
"Et quel ne fut pas ma surprise en découvrant Monsieur de Beaumont et deux de ses éclaireurs ficelés à l'arrière du chariot. Voilà, nous avons abandonnés les dépouilles de ces assassins aux loups et nous avons ramenés les corps ainsi que les ex-prisonniers ", un sourire est en permanence figé sur le visage de Sonnersee.
Par contre, Pierre de Beaumont semble avoir beaucoup de mal Ă  contenir sa rage.
"Baron de Sonnersee, je vous ai déjà remercié et le fait encore, mais je vous rappelle qu'il n'y a rien de risible dans cette situation. " sur ces mots Pierre se lève et s'éloigne pour se réchauffer près de l'âtre.

Pendant ce temps, Conrad semble être comme hypnotisé, la mort de ses hommes et surtout de son fidèle Divineright lui pèse sur le Cœur.
"Baron, au nom du roi permettez-moi de vous remercier d'avoir fait justice aussi prestement et sauvé la vie de 3 des mes hommes. "

" Ce n'est que normal, mon bon Chevalier, c'est mon devoir de vassal que de protéger les terres de mon roi ".

La salle retombât dans un silence pesant.
Ce fut le comte de Harkt qui brisa l'Ă©tau.
"Puis-je me permettre de demander à mon puissant voisin et ami, ce qui justement, lui a fait traverser mes terres avec 50 hommes en armes ? ". lança-t-il sur le ton de la conversation.

Une lueur parcouru les yeux du baron, et tandis qu'il relevait lentement la tête, son sourire s'effaça quelques instants.
"Mais voyons cher comte, j'obéis aux ordres du roi, n'a-t-il pas promis des renforts aux Chevaliers de Beaumont et Briskhaven, et bien me voilà, je suis les renforts " le sourire était revenu encore plus sournois et sardonique.

Ce soir là, malgré la viande qui fut servie en abondance, peu de convives avaient le cœur à rire, bien au contraire. Et même parmi la troupe, nombre d'amis étaient tombés et ce fut le cœur lourd que beaucoup allèrent se reposer.

Briskhaven décida d'aller se recueillir devant les dépouilles de ses anciens compagnons d'armes.
Dans la chapelle silencieuse, il trouva le père Greybeard qui priait.

" Mon fils,.. ", commença le prêtre en se retournant.
" Je viens vous accompagner mon père. ".
Il s'agenouillèrent tout deux et pendant de longue minute se recueillirent en silence.

" Mon âme est lourde, mon père, je me sens coupable, coupable de n'avoir pas été à leur côté. Je me sens lâche… " une larme coulait sur la joue du chevalier.
"Ressaisissez-vous Briskhaven, vous prenez-vous pour dieu, capable de changer ce qui Ă©tait Ă©crit, nous pouvons aider le destin mais pas l'Ă©crire. "
La main du prĂŞtre se posa sur l'Ă©paule du Chevalier
"Les assassins ont payés, ils sont tous morts, le baron, même s'il ne m'est pas des plus sympathique, a rendu une justice expéditive mais en accord avec les lois de la guerre. Demain d'autres viendront, et cette fois ils s'en prendront peut-être à de pauvres villageois sans défense. C'est pourquoi, il faut que vous vous repreniez, pour que dés que possible vous réunissiez une troupe pour partir à la rencontre de ses pilleurs Midgard. "

" Vous avais raison, mon père, il faut vivre pour les vivants et non pour les morts ", un sourire triste se dessine sur les traits de Briskhaven.
Et comme le répétait souvent Korben Divineright " C'est quand… " en attaquant la phrase, il rechercha le corps de son fidèle sergent mais pas de trace de celui-ci. Se pourrait-il…




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Par Zone51 le 18/12/2002 Ă  8:52:10 (#2819967)

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