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La fin des Espoirs.
Par Khyok le 16/12/2002 à 21:59:48 (#2807694)
Hélas, La Constellation s'alligna, les sourires des gens qui se croyaient à l'abris dans les bras de Chimères, l'Esprit posé contre le sein de leur Mère, le poing serré dans celui de leur Père, périrent.
Certains pourtant croyaient en autre chose, croyaient en l'Homme, dans la Paix et l'Avenir. Ceux-là c'étaient battus leur vie durant, elle est aujourd'hui terminée, laissez moi vous conter leurs fins... la Fin des Espoirs.
Chapitre I : Aelnor Rajh.
Une silhouette drappée de noir s'approcha, le pas hésitant, le front fiévreux, près du temple Maudit : l'Antre d'Ogrimar semblait scintiller de milles deux surnaturels, provenant de l'autel... Non, de devant l'Autel Ensanglanté.
Le guerrier, le regard balayant furtivement le temple, pénétra, le menton haut, presque arrogant face à Celui dont il arborait les méthodes sans déclamer les préceptes.
Il s'agenouilla devant le portail, la porte magique scintillait telle une étoile au milieu des ténèbres... un battement de coeur, le sang qui lui montait aux tempes... l'Avenir, il était là, là Il ne pourrait plus rien.
Il regarda derrière lui, les yeux luisant de la folie des égoïstes. Il se disait Rédempteur, il préchait ces Idées d'unité et d'Altruisme. Où étaient-elles ces idées ? Disparu devant la simple vision d'une vie plus longue.
Il passa la main aux travers des éthers pulsants... déjà la Porte s'effaçait...
Un tourbillon de sentiments et d'idées faisait rage dans son esprit : Union et Amour... Vivre... la vie, n'était-ce pas là le plus important, la sienne seule serait déjà bien !
Sur un banc de marbre gris, encore en état, il déposa une rose noire et un trousseau de clef, presque souriant : lui, vivrait... lui...
D'un pas rapide - presque fou - il passa la Porte Magique et sauta à pied joints dans ce nouveau monde qui s'offrait à lui : Un Monde vivant et doré, voilà ce qui l'attendait !
L'étendue qui s'offrait à lui était déserte et glacée... Et l'or ?! Et la Vie ?! Un Royaume pauvre de toute vie... et pourtant, ce portail n'avait-il point été emprunté auparavant ? Et pourtant, nulle âme qui vive...
Il voyait la Porte faiblir derrière lui, bientôt elle ne serait plus... triste éphémère qu'est la Magye.
Et pourtant, un pas se fit entendre derrière lui. Un grand Néphylim, tout couvert d'une armure rutilante se tenait derrière lui... alerte, aussi étonné que sombre...
D'un geste vif il se jeta sur lui, plantant sa dague avec abilité :
- Meurt ! Tu entends ? Ce Royaume est mien à présent, mien !
Tout couvert de sang et la folie flambant dans ses yeux, il s'admira quelques temps dans les pupilles dilatées du cadavre.
- A moi...
Puis son sang se glaça, quelques notes résonnaient dans sa tête : une berceuse, telle que la chantait sa mère.
- Entends, mon enfant, la voix de tes semblables, aime les, sourit-leur... ils te le rendront...
Il lacha sa dague de sang toute habillée et sentit son coeur cesser de battre.
- Paix, Amour et Justice...
Ces mots résonnèrent dans sa tête quelques instants... qui lui semblèrent une éternité. Paix, Amour, Justice, Paix, Amour, Justice... on lui avait enseigné ces mots, sans pour autant savoir ce qu'ils voulaient réellement dire... il avait su, il avait trouvé la Vérité et sa Voie... Or, son égoïsme l'en avait éloigné, horreur qu'est la Nature Humaine, elle pousse parfois les Hommes à faire le contraire que ce que la Raison leur dicterait : c'est ce qu'on appelle les Sentiments, c'est ce que chez lui on appelera Folie.
Se baissant lentement, il accrocha son regard sur la dépouille sanglante du séraphin...
D'un geste vif et bref, il se planta sa dague dans le coeur.
Sa dernière vision fût celle du Portail se refermant sous ses yeux...
Par Khyok le 16/12/2002 à 22:32:01 (#2808015)
La foule grouillait dans Stonecrest, cette cité dans laquelle la peur et l'anarchie avait fait loi durant plusieurs jours s'étaient agitée dans la soirée.
- Un Démon ! un Démon ! le Juge est à nos portes, habitants ! la Prophétie est là !
Imbécile, bougonna-t-il, nous ne sommes pas encore prêts... si le Juge est si juste qu'on le dit, il sait qu'il nous faut encore du temps...
Un jeune homme aux yeux affolés le bouscula, faisant voler sa robe teintée de noire, un éclair argenté apparut et replongea dans les ténèbres sans attendre.
- Paix, Amour et Calme, voici ce qu'il faudrait vous inculquer, jeunes sots.
Une voix horrible vint lui frapper les tympans, alors qu'il approchait de la fontaine de la ville.
- INDIGNES ! Vous avez été jugés indignes, Humains !
Indignes... ainsi le combat était perdu ? Impossible, cela ne pouvait être le cas, nous sommes si proches du but, l'Humanité... Elle a combattu les Lieutenants, mais ils étaient une menace, c'était là de la défense... Juge, Ô toi Haruspice, toi qui annonça la Quatrième Prophétie à l'Humanité et la fit partager à tant d'hommes, dont mes aïeux... Es-tu donc si cruel ?
Indignes...
Il suivit, les yeux hagards, la foule qui se précipitait vers le Saint Temple d'Artherk. Là s'étaient déjà rassemblés le plus hardis, le plus grands guerriers et les meilleurs magiciens.
- Fous que vous êtes ! Voulez-vous vous donc vous battre ?! N'avez-vous pas compris que seul la parole et un coeur saint étaient source d'avenir ? Vous réitérez les erreurs... Vous commettez la faute qui fit que les Nains périrent... il est trop tard, nous allons aussi périr...
Une bête plus gigantesque encore que les Montagnes Cendrées de son pays d'origine, un Démon plus terrifiant que le Bord-du-Monde-dont-on-ne-revient-pas apparut sous ses yeux. Elle se tenait droite, un sourire mauvais balafrant son visage.
- Vous avez étendu, créatures ?! Il est temps de périr !
Une multitude de gens, plus désespérés que courageur se jetèrent sur l'infâme créature...
Il s'était adossé à un arbre, il entrevoyait la scène, les larmes aux yeux : tous avaient échoué.
Il vit un corps voler, et s'écraser contre un mur, il vit une hache plus grande encore qu'un homme voltiger et s'abattre dans un fracas horrible sur la populace. Il préféra fermer les yeux, il n'était pas lâche, simplement résigné.
Résigné à mourir, à abandonner, quelle pensée horrible...
Son coeur le tiraillait plus que jamais, son désir de non-violence était plus fort encore qu'en ce jour de serment, mais quel combat vain, quel désespoir animait les personnes qui luttaient...
Il fallait pourtant répondre, répondre au désespoir et à l'adversité, par tous les moyens, non ?
Hélas, non...
Il entrouvrit sa robe noire, les yeux fermés, il tâtonna contre sa hanche... le fléau était là, il n'était pas sorti depuis.. depuis la mort de Tidal.
Il défit l'attache et entrouvrit un oeil pour voir se faire happer par les vents le Ruban Bleu de la Noire Rédemption.
Il s'avança de sa démarche tranquille jusqu'au milieu de la foule en furie, une goutte de sang vint lui gicler au visage, là un homme s'écroula.
Horrifié, il recula, hésitant entre fuite et folie... Dans un soupire rageux il se jeta sur la Bête et abattit son fléau sur son genou.
Sans grand succès. Il fit quelques pas en arrière quand le Démon darda un regard de braises sur lui : "Ma dernière seconde, mon ultime souffle..."
Pourtant la douleur ne se fit pas sentir, le disciple de Dalaï et de Tidal restait là, devant le Démon, sans bouger, désemparé; l'Envoyé de l'Haruspice souriait, dans ce qui semblait être un sourire victorieux, voire méchant, presque heureux...
Et pourtant rien.
Il secoua la tête et se prépara à un nouvel assaut quand :
- Paix & Amour...
Cette voix, qui plus est... ses amis et maitres... ils lui soufflaient.
Il se retourna, et les yeux embués de larmes, malgré son âge, il courut comme un enfant.
Il arriva, hors d'haleine et le coeur gros jusque devant une falaise.
- J'ai osé défaire ce Ruban, c'est là que la faiblesse est flagrante, au moment où...
Il n'osa finir sa phrase, et jetant un regard en arrière sur la débacle presque finie d'une Humanité déchue, il ferma les yeux, pensant à ses amis, à sa famille. Bientôt...
- Traditoris ne vive...
Telles furent ses dernières paroles avant qu'une ombre disparaisse dans l'abysse mouvante des flots, une pluie de larmes accompagné la descente aux enfers et le Pardon d'un Rédempteur...
Par Khyok le 16/12/2002 à 23:17:51 (#2808497)
Un sourire, une odeur de cerisier blanc qui flotte dans les rues de la Ville des Vents. Un sourire rêveur illuminait le visage de la jeune fille. Toi du haut de tes 13 ans, tu admires la vie, tu souris au premier garçon qui passe... tu rougis, si pleine d'innocence.
Pourtant, jeune Elyn, ne vois-tu point venir ? Le ciel qui s'assombrit, les voix qui pénètrent, carverneuses, en ton crâne.
Tu n'y prêtes pas attention, frivolité est parfois mère de folie...
Un cri qui retentit, là ! Là... ah non, il n'est plus, il s'est tut. Un éclair qui brise le miroir de ta tranquillité, petite Ezeil, ton inconscience de la situation va-t-elle te pousser à passer ton chemin, ou la curiosité maladive - triste défaut - t'obligera-t-elle à aller voir ?
La jeune Rédemptrice s'en alla, la mine guillerette, vers l'origine du cri, une rue, une autre... un croisement... la fontaine de Windhowl...
Une masse écailleuse et énorme semble avachie auprès du point d'eau, brisé sous les coups.
Une respiration rauque, fiévreuse, teintée de folie, semble monter de l'étrange animal.
La jeune fille s'approche, s'agenouille aux côtés de l'animal millénaire :
- Un Dragon !
Et au dit réptil d'ouvrir l'oeil... et de répondre d'une voix cruelle, brûlante de violence.
- "Un" Dragon ?! Je suis le Traitre, celui que mes frères appelle l'Infâme, celui qui s'allia au Juge... Insignifiante créature, toi qui t'apprête à être chatiée... je suis Caern Sidhe, Dragon Millénaire et resplendissant.
La petite fille ne semblait écouter que d'une oreille distraite, elle posa sa main sur une légère blessure de l'immense animal, la caressant, comme pour l'appaiser...
Le Dragon posa des yeux flamboyants de haine sur Elyn et guérit sa blessure avec le sang d'une vierge...
- Papa... Maman... j'arrive...
Chapitre IV : Khyok Ezeil.
Assis sous un arbre, les vergers de Windhowl...
"La douce senteur de l'hiver, la sens-tu, l'apprécies-tu, Rédempteur ?" Elle l'enivre et le fait sourire...
Et pourtant, il ne veut pas, mais pourrais les entendre, les clameurs des gens rassemblés non-loin de là, devant le temple dArtherkien, les yeux exorbités devant Ezar et ses légions.
Un pétale de pommier qui vole jusque sur sa cuisse, la quiétude de la mort approchante, s'il en est ainsi, alors autant profiter des derniers instants...
Il fit rouler une petite pierre scintillante comme un astre se reflétant dans le mer, où était-elle...?
Une silhouette se dessina entre les arbres. Un petit chapeau vert flottant au milieu du verger, un spectre tendre qui vint s'asseoir à ses côtés...
Il l'enveloppa dans sa robe de velours noir, les yeux cernés et les cheveux grisonnant, sa vie cesserait bientôt de pulser dans ses veines. Maintenant ou demain...
Assis là, charmé, il n'avait que faire du monde; toi qui a dit te battre pour l'Humanité toute ta vie, tu n'as combattu que pour ta propre survie, forçant les autres à parcourir ton sillon. Lui qui se disait altruiste, l'égoïsme le tiraillait, qu'il était bon de sourire à la Lune sans pour autant se soucier des reflets ensanglantés qu'elle laissait entrevoir à l'Humanité.
Une larme perla sur la joue ridée de l'ancien Conseiller de la ville, de l'ancien Capitaine, de l'ancien Juge Noir... il avait tant abandonné pour lui-même, par lâcheté, par amour, par fatigue.
On connait la valeur du joyau que l'on tient entre les mains que lorsqu'il se brise en milles morceaux...
Dans le ciel d'hiver, tout de sang maculé, une vie flamba par delà les amours, et au firmament des passions, brilla à jamais...
J'ai plongé mes yeux dans ton regard d'ébène,
Ennivré, charmé, j'ai cru trouvé l'Eden
Tes lèvres, ton regard et ton parfum,
Admirée et suppliée de rester à mes côtés,
Iiréelle, berçante tendresse, jouvence damnée,
Même transgressé les noms et les visages, pour ma Reine !
Et la raison fuit, laissant place à la peine...
A jamais...
Par Lisath Terra le 16/12/2002 à 23:20:02 (#2808522)
;) http://forums.jeuxonline.info/images/icons/icon14.gif
Par Khyok le 16/12/2002 à 23:25:12 (#2808573)
La mort est une chose bien douce, lorsque les yeux plongés dans ceux qui vous sont chers, vous ne sentez pas la douleur.
C et autre peut être vous même, peut être votre aimée, peut être une multitude d'êtres.
Souriez, vous qui lisez ce texte, car c'est que vous êtes encore vivant.
Peut-être le combat de quelques hommes tombera dans l'oubli ou passera à la postérité, mais certains ont combattu - presque - jusqu'au bout pour les autres...
La Voie des Apôtres de la Rédemption, emplie d'Amour et d'Altruisme, la Voie des Paladins, Bouclier Sacrifié de l'Humanité, la Voie Damnée, celle de la Noire Rédemption, aux coeurs déchirés, ont combattu et flamboyé, laissez s'éteindre dans un sourire le feu de quelques coeurs...
Paix & Amour. Quelques mots, si emplis de Vérité, si déçus par la Destinée...
Fin.
Ou peut-être un simple recommencement...
Par Cyriane Aegis le 16/12/2002 à 23:44:08 (#2808751)
*attendait la fin avec beaucoup d'impatience*
Par Fartha le 17/12/2002 à 0:48:02 (#2809381)
SI tu crois que c'est passé inaperçu...
Par Khyok le 17/12/2002 à 1:24:26 (#2809600)
Provient du message de Fartha
Aelnor Rajh??? :doute:
SI tu crois que c'est passé inaperçu...
Si j'ai persisté avec ce nom c'est... avant tout pour rendre hommage et expliciter toute l'admiration que j'ai pour un joueur qui a bercé mes premiers moments de roleplay.
Un joueur et un animateur pour lequel j'ai eu et j'ai toujours beaucoup d'estime.
:)
Par Wolrajh le 17/12/2002 à 13:39:16 (#2812597)
Pas besoin de t'abaisser si bas, vil traitre!
Sinon, tes textes, j'kiffe.
Par Yuna Cryd le 17/12/2002 à 13:47:40 (#2812681)
Par Khyok le 17/12/2002 à 15:59:11 (#2813805)
Le dernier sourire d'une jeune fille : Elyn, Chapitre III...
Par Zandramas le 17/12/2002 à 18:53:30 (#2815595)
:lit:
J'adore ! :merci:
Par Goldar le 17/12/2002 à 19:36:52 (#2816016)
JOL Archives 1.0.1
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