La clef d'une vie perdue.

Par Xantcha le 15/12/2002 à 22:59:07 (#2797515)

La lame ensanglantée était encore plongée dans sa poitrine, et le corps immobile ne laissait plus échapper aucun souffle.

Depuis des semaines les assauts des lieutenants du Juge entamaient les chairs et le moral des hommes. Le fragile espoir du Hallal était menacé par ceux qui préféraient prendre les armes, sûrs d’eux-mêmes et de leur force...
Des fétus de paille face à la bourrasque. Des illuminés qui ne trouvaient plus que la force d'un chant pour aller à l'encontre de la Volonté du Juge, ou se fiaient orgueilleusement à la puissance du muscle et de l'acier contre les armures et la peau millénaire, aussi solide que le roc, des Lieutenants...
La guerrière avait abandonné les Enfants de l'Haruspice lorsqu'elle avait compris qu'elle avait perdu sa foi dans l'Homme. Ses yeux ne lui servaient plus, mais elle sentait, entendait, et ressentait, chaque jour, l'approche du grand jour. Celui où le cycle de l'Homme serait brisé, comme avaient été brisés ceux des Elfes, puis des Nains.

La lame glisse hors des chairs meurtries, et sort du corps à présent étendu au sol, inanimé à jamais dans la froide étreinte de la mort...

Les dés étaient jetés... Ce soir là, trois lieutenants du Juge s'étaient présentés aux Hommes. Leur décret était tombé, et l'Homme devait périr. Lorsque la hache du Prince s'abattit sur Syr de Mélyn, la révolte gronda à travers les rangs des Enfants de l'Haruspice. Ils sauveraient l'Homme car telle était leur tâche...
La guerrière était présente, et rien ne lui échappa. La rébellion de ses anciens Frères et Sœurs de foi, l'assaut sauvage des Hommes sur les trois Lieutenants, le Hallal, assourdissant, repris en chœur, faisant battre en retraite les trois créatures...
Elle ne dégaina pas son arme, bien que l'envie fut forte. Elle ne reprit pas le chant avec les autres. A quoi bon? Si l'Haruspice devait décider la fin de l'Humanité, il avait raison. N'était-il pas le Juge? Les Hommes ne méritaient pas de subsister, car ils resteraient toujours une menace tant pour eux, que pour tout ce qui vivait...

Un regard d'incompréhension tombe sur le cadavre, mais l'heure n'est pas à se poser des questions... L'homme, son arme bien en main, se détourne et court vers la bataille, vers son destin...

Les assauts avaient redoublés d'intensité. Chaque jour, les victimes se faisaient plus nombreuses, et les prêtes n'arrivaient plus à gérer le flot de blessés, estropiés, et moribonds.
Elle n'avait toujours pas pris part aux combats, ni aux chants d'espoir. Elle devenait de plus en plus sombre, et déterminée dans sa voie. Leoryn, la dernière pour laquelle elle aurait voulu lutter, devait ressentir ce qui se passait en elle... Peut être en souffrir. Mais il était trop tard, à présent, car son choix était fait. Son arme ne brillerait plus qu'une fois entre ses mains, une dernière fois...
La menace devait disparaître... Althéa devait être sauvée de ce danger...

Un jeune homme, un adolescent, certainement, son arme brisée à la garde, trébuche sur le corps. Machinalement, il baisse les yeux.

L'heure était venue. Demios avait était terrassé, et Baazul et Ezar grondaient de colère et de rage meurtrière. Le Hallal s'éleva, mais le cœur manquait à beaucoup. La peur s'y était installée, latente, mais plus sûrement qu'aucune lame ou qu'aucune flèche. Le doute étreignait les esprit...
Une onde terrible, un sortilège puissant renversa tous les présents au sol. Les deux Lieutenants se mirent à rire.
Et Il vint.
Et Il rendit son verdict.
Et le dernier combat des Hommes commença.
Avec un soupire, mêlé de tristesse et de soulagement, la guerrière sortit enfin son arme. Une large épée dont la lame, brillante, avait été affûtée par ses soins durant des jours...

Résolue, elle tourna le dos aux Lieutenants et à leur armée, et se lança contre les Hommes.

Quelques combats... Et un choc terrible à la poitrine lui coupa le souffle, et la mit à genoux. Elle eut un triste sourire. Elle n'avait pas tenu la promesse qu'elle avait faite à celle qu'elle avait considéré comme sa petite sœur.
Elle glissa lentement au sol, un fin filet de sang lui échappant de la bouche. Elle savait qu'à présent...
Althéa serait libérée des Hommes...

La Volonté du Juge serait faite.

Le jeune homme reste un instant à regarder la femme au sol. Elle avait du être belle autrefois, mais son visage portait la fatigue de ceux auxquels la vie n'a rien apporté, si ce n'est des doutes, des remords, des regrets, et des malheurs. Ses cheveux d'un blanc aux reflets argentés sont détachés, et se mêlent à la boue du chemin.
Il se penche. A-t-il rêvé? Il lui semblait avoir vu une cicatrice, sur la joue gauche. Mais la peau est parfaitement lisse.
Il hausse les épaules. Il aperçoit, dans la main de la femme, une magnifique épée, parfaitement aiguisée. Il a un sourire. Il jette la garde qu'il tient à la main derrière lui, et arrache l'étoffe violette qui retient l'arme dans la main de la guerrière, et soulève la lourde lame avec un sourire soulagé.
Et il repart, à son tour, vers son inexorable destinée... Celle des Hommes...

Et la Quatrième Prophétie s'accomplit.

Par Gohin/Haili/Tya le 15/12/2002 à 23:05:42 (#2797577)

*Gohin passa par la et chuchotta*:

Tout avait etait predi....

*Gohin reparta rejoindre les siens*

Par Leoryn Orea le 15/12/2002 à 23:50:24 (#2797945)

Leoryn parcourait les terres depuis quelques jours déjà, elle cherchait les corps de ceux qu'elle connaissait. Elle trouva celui de la guerrière... Xantcha ... celle qui l'avait souvent aidé dans les moments difficiles et de doute. Elle avait été la, toujours a lui laissé le choix de ses décisions, jamais elle n'avait tenté de l'influencer. Elle se souvenait des paroles des la guerrière, les hommes couraient a leurs pertes. Elle avait en de nombreuses fois eu l'occasion d faire briller la pierre de Leoryn encore petite mais toujours elles parlaient. Xantcha avait préféré laisser Leoryn dans son monde et la protégea quand enfin la petite avait découvert ce monde ou elle vivait.

Elle pris le corps dans ses bras, l'énergie de la tristesse lui donnait la force d'incanter pour guérir le corps sans vie comme elle l'avait fait pour les autres. Elle l'emmena vers le cimetière ou elle avait déjà déposait les corps de ceux qu'elle aimait.

Xantcha avait rangé son épée depuis tant de jours ... bien avant l'arrivée de l'Haruspice. Les corps des hommes à cotés du corps de la guerrière montraient qu'elle s'était battu contre eux. Ainsi elle avait combattu, pas du cotés que Leoryn espérait mais elle avait combattu. Un léger sourire se dessina sur son visage. Le souvenir d'avoir trouvé celle qui fut une amie ... elle était sa confidente, elle connaissait tout de Leoryn mais ne l'avait jamais jugée ni forcé a la suivre.

Elle avait était plus que ceux que les gens avaient vu de la guerrière, elle était une grande soeur...

repose toi grande soeur...