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Déchue
Par Irfaela Leane le 13/12/2002 Ã 9:52:01 (#2775500)
*Elle a beaucoup réfléchit ces derniers jours sur ce qui venait de lui arriver. La rencontre de l'homme qu'elle aime depuis peu, si intensément qu'elle en est perdue.*
*Elle avait pensé un moment que c'est pour cet amour envers le Séraphin d'Artherk qu'Ogrimar, ce dieu qu'elle avait servi, l'avait déchue.*
*Les rumeurs de la venue de l'Haruspice, l'avait aussi ébranlée.*
*Mais cette nuit durant ces songes, elle avait compris, son coeur l'avait aidé.*
*Elle se lève doucement, se recoiffe le visage rayonnant, un sourire lumineux se dessinant. Elle murmure comme pour elle même, mais aussi pour qu'il l'entende.*
J'arrive.
*Sa marche est assurée, le pas leste et rapide, sa route est maintenant tracée ...*
Lumière noire
Par Athis "Junior" Krynn le 13/12/2002 Ã 13:48:49 (#2777085)
Seul dans sa retraite, à l'abri des regards, Athis se dévêt. Lentement, il entre dans l'eau glacée de la rivière souterraine.
La morsure du froid est vive, immédiate, et son coeur se serre, s'arrêtant - une fois de plus, songe-t-il... - de battre un instant. Une secousse de mort...
Frayeurs, ombres, effervescence chaotique...
Le monde s'estompe autour de lui en un halo rougeâtre, puis disparaît...
Une présence subsiste, une lumière sombre, familière. Une présence divine...
Les souvenirs affluent, les visages aussi.
Le visage délicat, serein, d'un enfant mort et pourtant vivant. Un prénom... Mnémon.
Son père, désormais instrument de mort.
Vatsy, que Sélène à nouveau refusa d'accueillir, et désormais si sombre...
Myriah... La jeune archère le regarde de ses yeux purs et naïfs, emplie d'amour au delà de raison, prête à tout pardonner.
Irfaela, la trouble prêtresse qui ravit son coeur alors que sa raison vacillait sous le lourd savoir...
Arthon, lui apprenant la funeste nouvelle condamnant irrévocablement ce monde...
Les visages s'estompent, se fondent en une figure familière. Les traits aimés de sa mère, Kalilah... Mais les yeux de Kalilah sont des ciels d'hiver piqués d'étoiles, et si ses lèvres bougent les mots demeurent informulés, comme lui parvenant au travers des âges, sensations plutôt que paroles...
Le corps d'un séraphe, nu, abandonné. Il flotte à la surface d'un lac souterrain, ses bras et ailes déployés en croix, tel un oiseau mort. Son visage, enfoui dans l'eau, est hagard, yeux grands ouverts, et de sa bouche entrouverte s'échappe un maigre collier de perles d'air...
Lancinants, les mots de sa mère, de ses mères, lui parviennent, détachés cette fois, martelant son âme jusqu'à y pénétrer...
"Tu es toujours toi, Athis. Tout est encore possible, Ã chaque seconde de vie..."
La vie... Un dernier visage, celui d'un homme aux longs cheveux tressés, au visage à la fois puissant et enfantin. Lachlan Stowe, le Lion d'Aras, qui lui communiqua sa foi...
La vie... Sa vie... Poursuivre, et faire ce qui est juste. Préserver, et garder foi, car la vie est tout. Peu importe l'espèce, peu importent les drames...
Dans un dernier sursaut, Athis se détourne et fuit ces visions. Il lui semble être alors aspiré dans un tunnel vertigineux, angoissant, ... Une naissance, un enfantement dans la douleur.
Dans un cri il réussit à se redresser, décollant à grand peine ses ailes détrempées de la surface moirée...
Vivant...
Visage crispé, grimaçant, le séraphe entreprend alors de se laver soigneusement, chaque morsure de l'eau glaciale le rendant plus fervent, s'infligeant brûlures glacées comme autant d'exhortations à la vie.
Kia, la jeune fauconne au plumage roux et Onto, le vieux loup au pelage sombre sont restés là , impassibles, regardant la scène de leurs yeux chatoyants, tels deux assesseurs...
Le séraphe sort de l'eau en gestes saccadés, grelottant. Chaque pas semble déchirer ses muscles tétanisés et son ventre, sa tête lui font mal à en perdre raison. Ses ailes, lourdes, détrempées, lui forment comme une traîne.
Il titube jusqu'à un coffre posé dans une anfractuosité de la caverne et, tremblant, en fait jouer les serrures. Après s'être frictionné Athis se saisit alors des vêtements contenus dans le coffre, et les revêt, pour la seconde fois. Le lourd mantel semble adhérer à son corps, en épouser les contours.
Il revient à la rivière, s'agenouille... Et contemple le visage triste d'un ange déchu, non de sa foi mais de ses espoirs. Un ange aux habits sombres, dont les yeux reflètent désormais une amère douceur, aussi noirs que ses funestes habits.
Athis, jadis enfant de Laewin, dernier en ce monde à chérir d'une même âme la Mère et les deux Soeurs, laisse ses pas l'entraîner profondément dans la nuit et les ombres douces.
Un ange noir au coeur pur et meurtri, qui ira jusqu'au bout... de la vie.
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