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La guerre, toujours la guerre...
Par Fleinys le 11/12/2002 à 12:14:27 (#2759224)
Bonjour à tous :)
Voici un petit texte de ma composition, que j'ai écrit de manière assez générale, mais que l'on peut transposer à DAoC... Une fin de soirée à Emain Macha, par exemple ;)
Bonne lecture :lit: :cool:
Par Fleinys le 11/12/2002 à 12:15:13 (#2759234)
Sur une terre dévastée par la guerre, la haine et la souffrance...
Dans la lumière rougeâtre et pâlissante du soleil couchant, s'étend une grande plaine presque désertique, encadrée par quelques montagnes et de vastes forêts.
Mais ce n'est pas n'importe quelle plaine, et pas n'importe quel moment. C'est la fin de la grande bataille, au moment où l'on ne sait encore quelle armée a gagné, quand les survivants se retirent dans leurs camps respectifs pour panser leurs blessures ou pleurer leurs morts. Et des morts, il y en a, si nombreux que la plaine en est grandement jonchée ; et les derniers gémissements s'éteignent peu à peu, dans l'espoir d'une nouvelle réconfortante (mais les morts ne gagnent jamais) ; et le silence s'étend lentement tandis que le jour baisse, silence parfois interrompu par les cris des corneilles, par le souffle léger du vent... ou par le bruit presque imperceptible des pas.
Les pas d'une personne, encore vivante, qui s'avance entre les cadavres.
Elle n'a encore pu reprendre complètement son souffle, et sent son cur battre - mais il bat, et il battra encore !... Les sens toujours aux aguets, si jamais un ennemi voulait encore la surprendre ; elle jette un regard circulaire aux alentours : des morts, et des ruines, et des arbres calcinés... même la terre est calcinée par endroits... et encore des cadavres, et cette odeur de mort, qui plane et pèse de plus en plus...
Et des morts, partout. Beaucoup de familles ne verront pas rentrer leurs pères, leurs oncles, leurs amis... Et même des femmes... et des gens si jeunes, qu'ils passeraient presque pour leurs enfants. Des générations réunies dans une seule et dernière étreinte...
Elle soupire. Elle en a tant vu, et se demande encore combien elle en verra, elle qui poursuit malgré tout son chemin au milieu de cette boucherie. Elle a survécu, encore, mais commence déjà à regretter la flèche qui ne l'a pas transpercée, ou l'épée qui ne l'a pas achevée, au début du combat, et qui lui auraient au moins évité de connaître... cela.
...
Un bruit, sur la gauche.
Fleinys s'est déjà retournée, lames en garde, prête à se défendre. Mais ce n'était que le tintement d'une épée tombée de la main raidie de son ancien propriétaire, sur un sol récemment piétiné et rougi par...
Elle détourne la tête, et range ses armes. Elle-même ne s'en est pas sortie indemne, sa cuirasse de cuir clouté est zébrée de nombreuses éraflures et déchirée même par endroits, et quelques linges enroulés à la va-vite autour de son bras gauche témoignent, par leurs écarlates et poisseuses textures, de la rudesse des combats.
Il faut continuer d'avancer. Continuer de supporter cette horreur, jusqu'au camp de repli, à quelques lieues au sud-ouest. Diverses interrogations tournent vaguement dans son esprit, à quoi bon tout ça, quand cela finira t'il ?
Mais elle n'en connaît pas les réponses, et doute de les découvrir un jour... Elle avance encore, tout en dégageant du pied quelques épaves encombrant son chemin, des morceaux de boucliers, des éclats de boulets de catapultes, des choses indéfinissables, carbonisées...
Elle allait atteindre le sommet d'une colline, légèrement dégagée par rapport au reste de la plaine, semblait-il, quand soudain...
(A suivre...)
Par Fleinys le 11/12/2002 à 16:09:44 (#2761600)
Fleinys s'arrête, interdite.
Derrière elle, pas très loin sur sa droite. Quelqu'un s'est relevé, et marche dans sa direction. Des pas lourds, à la sonorité légèrement métallique... Un homme en armure.
Elle se retourne brusquement, en furie, tout en dégainant sa rapière. Les fantassins de l'escadre dont elle avait fait partie étaient, tout comme elle, parés de cuir renforcé, jusque dans la mort (à part elle, combien d'autres... ? Non, ne pas y penser, pas maintenant). Leurs adversaires lors de cette sanglante bataille avaient, eux, consacré un plus grand intérêt à leur protection, c'est pourquoi cet homme en armure doit très certainement être un ennemi...
C'est un ennemi.
Il était assis au pied d'une souche d'arbre, récupérant lentement ses forces. Derrière les fentes de son casque, il l'a vue arriver, monter à la colline. Il s'est alors relevé, et mis en marche dans sa direction, épée au clair. Les armoiries colorées de son armure sont le gage d'un rang élevé au sein de son armée, un chevalier sans doute. Tout en avançant, il pointe son épée dans sa direction ; ses intentions sont claires.
Ohh non, pas encore...
Rapière en main droite, elle prend une courte épée en main gauche, une épée aiguisée et crantée destinée à percer les cuirasses les plus résistantes. Elle ne veut pas de ce combat, mais elle n'a ni l'endurance nécessaire ni la volonté de fuir, et quelque chose la pousse malgré tout vers cet ultime affrontement, un sentiment de désespoir...
Mais elle se reprend, et tandis que le chevalier ennemi monte lentement la côte, elle l'avertit d'une voix claire et forte. Ses propres mots lui semblent tonitruants en comparaison du silence mortuaire qui précédait, et le vent lui-même semble retenir ses rafales susceptibles de disperser sa voix.
« Arrêtez ! Navancez pas. »
Le chevalier s'arrête un court instant, puis reprend lentement son ascension. Elle tente alors de le convaincre...
« Je ne veux plus me battre. Il nous est encore possible d'éviter cet affrontement inutile ! N'approchez pas... Sinon, je devrai vous tuer. »
Elle entend alors sa réponse, d'une voix sourde et rocailleuse, porteuse d'un accent prononcé, mais néanmoins intelligible. Seulement trois mots, mais si lourds de sens...
« Peur... du combat ? »
C'est indéniablement une provocation. Elle est si lasse, et si écurée de tout ça... mais elle n'a plus le choix.
Il arrive en haut de la colline, face à elle. Ils se jaugent quelques instants du regard...
Puis il lève brusquement son épée, et porte la première estocade, qu'elle pare sans grande difficulté.
(A suivre...)
Par Fleinys le 12/12/2002 à 9:36:14 (#2767402)
Le combat est bref, mais intense...
Chaque fois que la lourde épée tente de se frayer un douloureux chemin, elle se trouve bloquée par une rapière vivace et fermement maniée. Chaque fois que cette dernière se risque vers un point faible de l'armure, elle se heurte aussitôt à un petit bouclier ramassé précédemment sur le champ de bataille.
Au milieu de cette cacophonie d'acier, Fleinys tente alors une attaque foudroyante, et l'épée mordante, qui jusque là se contentait de parer, se dirige droit vers la gorge de son adversaire...
Mais celui-ci a deviné son geste. D'un mouvement de son épée, il repousse avec force la rapière, tout en se baissant soudainement, de sorte que l'épée ne fait que riper sur son casque... Puis, profitant de la surprise de Fleinys, il la repousse violemment, en donnant un méchant coup de bouclier sur son bandage au bras gauche, ce qui l'envoie valser au loin.
« HAahhh !! »
Fleinys a du mal à retrouver tous ses esprits. Elle est à terre, résistant avec grande peine à la douleur fulgurante qui se réveille dans son bras... N'entendant plus que sa respiration rapide et haletante, elle tente alors de se relever, et se retrouve à genoux, la main droite plaquée sur ses bandages. Tout en serrant les dents, elle attend l'attaque finale qui mettra fin à ce combat stupide, le dernier coup qui lui sera fatal...
...et qui ne vient pas.
Elle relève alors la tête, et voit le chevalier, debout à quelques pas devant elle, en train d'attendre. Il a ramassé l'épée mordante de Fleinys et l'examine un peu, puis prend son bouclier et les jette tous deux au loin, derrière lui. Il plante alors le bout de son épée en terre, et, ses deux mains posées sur le pommeau, la regarde quelques instants.
« Debout. » lui dit-il.
Elle fixe son regard sur le sien...
« ...Quoi ? » s'étonne t'elle, tout en éprouvant un vague espoir.
« Le combat... pas terminé. »
Elle soupire.
Est-il en train de jouer avec moi, ou a t'il vraiment un sens de l'honneur ? se demande t'elle...
« Pourquoi ?... Pourquoi doit-il continuer ? »
« C'est ainsi... » est sa seule réponse, laconique.
Fleinys regarde autour d'elle, et voit sa rapière, juste à côté. Elle en prend la poignée dans sa main droite, et se relève lentement, les yeux fixés sur le chevalier adverse. Le voyant reprendre son épée et la pointer vers elle en signe de défi, elle hésite un peu, puis, tenant de ses deux mains et d'une prise assurée la garde de la rapière, et la portant à hauteur de son visage, elle charge sur lui en criant.
Ce qui suit lui est très confus. Tout juste remarque t'elle quelques détails... La sensation poisseuse de son propre sang souillant la garde de son épée, dans sa main droite... Le choc de l'affrontement, et les yeux du chevalier à travers les fentes de son casque, des yeux clairs, sans qu'elle ait le temps d'en définir précisément la couleur...
Une sensation de vertige quand il la repousse avec force, et l'éclat des dernières lueurs du soleil sur le morceau de lame voltigeant dans les airs, quand il brise la rapière en deux dans un claquement sec, et d'un seul coup de son épée...
Un sentiment de résignation mêlé de tristesse quand elle recule, lâchant la poignée de son épée brisée, et de brève surprise quand...
Elle ne sait sur quoi elle a trébuché. Mais elle tombe en arrière, en roulé-boulé incessant, dévalant la pente de la colline jusqu'au bas du côté opposé... Curieuse fin pour un combat, a t'elle le temps de penser avant de perdre connaissance.
(A suivre...)
Par Fleinys le 12/12/2002 à 16:38:04 (#2770696)
[Rêves étranges, troublés, confus ; cris et pleurs, violence et mort, entremêlés ; mais, étrangement, une note d'espoir sur la fin, un... sourire ?]
...
A t'elle rêvé tout cela ? Est-elle encore vivante ?
La fraîcheur de la nuit la fait frissonner...
Allongée sur le dos, elle ouvre lentement les yeux, et voit un ciel bleu sombre et dégagé, parsemé de nombreuses étoiles scintillantes.
Elle vit.
Et, comme pour l'en persuader, la douleur de ses blessures revient en sa mémoire, et la fait un peu grimacer. Puis, ses autres sensations reviennent, au fur et à mesure qu'elle reprend pleinement conscience d'elle-même.
Une impression de froide humidité dans la main droite l'étonne ; mais elle comprend mieux en l'agitant, et en tournant légèrement la tête dans sa direction : sa main est plongée dans un petit ruisseau, dont le cours sinueux serpente le long de la colline pour se perdre dans les bois environnants. Toujours allongée, elle en profite alors pour se rafraîchir et se nettoyer un peu la figure, salie par le sang et la boue.
Puis elle tente de se relever, mais, en bougeant, elle entend un léger tintement, une petite chose métallique qui était posée sur elle et qui tombe sur le sol. Elle s'assied, et constate que, hormis sa blessure au bras gauche et quelques contusions dues à sa chute, elle n'a rien de grave. Elle se met alors machinalement à fouiller un peu autour d'elle, pour finalement mettre la main sur l'objet métallique : une broche, du genre de celles utilisées pour maintenir une cape en place. Au toucher, elle reconnaît un blason, des armoiries qui lui rappellent...
Elle se lève. Derrière elle, la lune fait de même, éclairant peu à peu la scène d'une lueur blafarde. Fleinys suit des yeux le cours du ruisseau, puis regarde vers le haut de la colline. Personne.
Il l'a épargnée.
En remontant au sommet, tandis que quelques cailloux roulent sous ses pas, elle cherche des réponses autant qu'un chemin praticable... Pourquoi l'a t'il laissée en vie ? Elle était à sa merci, et il semblait si déterminé à...
Elle atteint bientôt le sommet de la colline. Apparemment, aucun homme de vivant aux alentours. Elle ne met pas longtemps à trouver, luisante au clair de lune sur les lieux de leur combat, l'épée du chevalier, abandonnée au sol, comme par négligence. En l'examinant de plus près, elle se rend compte qu'il s'agit d'une épée ordinaire, sans marque distinctive, l'épée d'un simple soldat ennemi. Ebréchée.
La laissant là, elle continue de chercher, et retrouve bientôt son épée mordante, qu'elle remet au fourreau. On ne sait jamais. Puis, elle reprend sa route vers le sud-ouest, vers le dernier camp des lignes avancées, où elle se reposera et se soignera quelques temps avant de reprendre sa route vers l'intérieur des terres. Elle sait déjà qu'elle quittera l'armée, malgré toutes les menaces de ses supérieurs. Elle désertera s'il le faut. De tout cela, elle est si lasse...
Elle avance dans la nuit, sûre de sa route. Le vent est tombé, seul résonne le grésillement ininterrompu des insectes nocturnes. Elle tient encore dans sa main la broche, et son index suit sans cesse les contours du blason...
Cet homme, que voulait-il ?
Une chouette hulule dans le lointain. Fleinys, tout en marchant, entend aussi quelques bruits suspects de prime abord, et porte la main à son oreille pour mieux les écouter. C'est alors qu'elle se rend compte qu'il lui manque une mèche de ses longs cheveux auburn.
(Fin. Ou commencement, qui sait ?)
Par anonymus le 12/12/2002 à 16:52:11 (#2770844)
J'ai pas eu le courage de tout lire !!!
Tu peux pas faire une résumé pour les pressé du forum comme moi?
Merci d'avance
Par Cora le 12/12/2002 à 16:56:06 (#2770886)
Bravo !! on veux la suite :lit:
Par Shion le 12/12/2002 à 16:59:22 (#2770918)
mes félicitations :)
mais après une journée de travail c'est épuisant à lire :ange:
Par Leaveg le 12/12/2002 à 17:05:53 (#2770984)
je dirais plutot que ca ressource aprés une journée de travail :)
petit bémol qd meme ..... viiiiiiiiiite la suite :)
Par Fleinys le 12/12/2002 à 17:11:18 (#2771040)
Provient du message de Shion
c'est très bien écrit, et le travail impressionant
mes félicitations :)
mais après une journée de travail c'est épuisant à lire :ange:
Provient du message de anonymus
Desole,
J'ai pas eu le courage de tout lire !!!
Ce n'est pas faute d'y avoir découpé en quatre épisodes, pourtant :p
...Merci à vous, pour vos commentaires ;)
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