Hébêtement...

Par Shaena le 5/12/2002 à 7:57:50 (#2714477)

On trouve souvent dans les rues de Lighthaven ces personnes sales, dégoûtantes et puantes. Ces personnes qui n'ont sûrement pas eu de chance avec leur destin. Ces personnes qui, parmi toutes les autres qui jouissent de leur bien être et de leur plaisir aux choses artificielles, trouvent un tout autre bonheur dans l'absence de leurs âmes et dans le Chaos qui s'offre à eux. Ce qu'il en résulte? L'hébêtement... Car leurs âmes sont faibles, faibles comme un coeur qui ne bat pas assez lorsque l'amour frappe à sa porte, faibles comme la flamme qui brûle les hommes lorsqu'ils s'approchent de la mort et qu'ils veulent fuir.
Ces pauvres gens des rues n'ont d'autre choix que de vivre. Mais ce jour là, ils pourraient s'ouvrir à leur destin car une ombre s'approchait, lente, haute et belle. Elle leur fit peur au début, une simple peur de l'inconnu et sûrement de l'ennemi qui vient s'approprier les richesses des autres: les nourritures ramassées ça et là dans les ordures. Puis ils commencèrent à prendre conscience que cette silhouette ne venait pas voler. Une voix les appelait tous, une tentation à laquelle ils essayaient de résister puisque leur conscience leur criait de résister.
Seul l'un d'eux ne le fit pas. Et il s'avança en traînant ce que l'on pouvait appeler un corps vers cette ombre. Devant elle, il s'arrêta et s'assit, attendant quelquechose, attendant peut-être ce qui lui avait été promis. Shaena souleva la capuche qui lui avait gardé le visage dans l'ombre et s'agenouilla pour scruter de son regard froid et morbide l'hébêté. Il sentait fort la pourriture, le dégoût et le manque d'hygiène mais elle préféra se passer de ces odeurs qui auraient sûrement fait fuir le plus grand des Arthekiens.

Ton nom, demanda-t-elle sans intonation dans sa voix.

Nom... A pas.

Tu dois bien en avoir un?

Nan, a pas. Là pour dame demandé huhu.

Et tu te sens prêt?

Prêt toujours depuis début.

Alors passe ce que depuis toujours tu devrais traverser.

L'âme était faible, se l'approprier était simple. La flamme que l'on pouvait trouver dans le corps d'autres personnes n'étaient pas à l'intérieur car depuis longtemps elle avait été soufflée par le désespoir.
L'hébêté s'écroula comme une masse sur le sol, ayant accueilli la mort comme une délivrance, se rendant compte au dernier moment de l'importance de la vie. Mais c'était trop tard.

L'âme est dans la mienne. La réponse se trouve à l'intérieur et la porte s'ouvrira.

La force de la faiblesse de l'âme fut utilisé. Dans cet endroit, il était facile de les trouver car c'était de la pourriture et le dégoût qu'ils se nourrissaient pour la plupart. Shaena, elle, n'était pas venue pour se nourrir. Une voix d'outre tombe se fit entendre alors que le reste des hébêtés s'enfuyaient telle des fourmis cherchant à fuir le pied de l'humain qui s'abattait sur elles.

Ce n'est pas la première fois...

Non...

Pourquoi m'as-tu appelé? Tu veux connaître la réponse? Celle qui fait frémir une partie de toi et celle que tu accepteras...

On peut changer ce qui a déjà été fait.

Ton destin est scellé. Et lorsque le feu renversera les victimes, tu seras présente pour leur vengeance. Le sol noir, le sang qui coule, cette chaleur... Tu t'en souviens. Et tu y retournera.

Shaena ne répondit pas tandis que la présence se faisait moins sentir. L'âme avait été totalement consumée. Elle serra les poings, replaça sa sombre capuche et repartit comme elle était venue, laissant un homme derrière elle, un mort, un cadavre... Un hébêté.

Par Mysteron le 6/12/2002 à 10:55:13 (#2722850)

Au fond de la ruelle, un groupe de pauvres hères restent prostrés, massés tels des rats affolés, alors que s'éloigne l'ange de mort.
L'un d'entre eux, cependant, se redresse. Baissant sa capuche il révèle un visage couturé au regard décidé, orné de cheveux drus et d'épais sourcils noirs.

Arthon regarde partir Shaena, songeur...

Un des hébétés parmi lesquels il était dissimulé s'accroche aux haillons qu'il a revêtu pour l'occasion, ses yeux châssieux n'évoquant quasiment plus rien d'humain.

Arthon prend délicatement la tête du pauvre homme entre ses mains, comme on cajole un enfant.

"Il ne faut pas lui en vouloir... Elle ne sait plus trop à quel monde elle appartient.", dit-il doucement au miséreux qui gémit en réponse, tout en caressant son front.

Puis, sur un "chut !" presque maternel, il lui brise la nuque d'un mouvement sec et vigoureux, le laissant retomber mollement contre son jarret. Essuyant ses mains à ses hardes il laisse Shaena s'éloigner, silencieux...