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Mercenaire.

Par Gérard Angmar le 6/11/2002 à 15:04:01 (#2495872)

Gérard assena presque négligemmant un grand coup de marteau de guerre sur le bouclier de son adversaire direct. Le métal forgé plia sous l'impact et les os du bras craquèrent dans un bruit sinistre, bientôt couvert par le cri déchirant de la victime qui crachait des flots de sang. Gérard dégaina prestement la dague qu'il portait à la ceinture et s'agenouilla pour égorger son ennemi avant que celui-ci ne puisse porter un dernier coup. Se relevant aussitôt, il se tourna vers sa prochaine cible.

Il en allait ainsi en bataille : pas de répit, pas de sentiment, pas de perte d'attention, ou bien c'est l'ennemi qui en profiterait pour vous enfoncer six pouces d'acier dans le buffet. L'esprit de Gérard était totalement libéré quand il se battait, paisible paradoxalement. Il agissait machinalement, passant d'un adversaire à l'autre, d'un mouvement uniforme et continu, bien rôdé par les années d'entrainement intensif qui avaient fait de lui le combattant qu'il était. Tour à tour officier, soldat, espion, commando, ... Peu importait la mission pour autant que l'employeur payait bien. Le mois dernier il accomplissait quelque tâche exécutive pour un serviteur d'Ogrimar, cette semaine il se battait dans l'armée d'un Duc des Marches de l'est qui souhaitait renverser la baronnie voisine, détenue par son cousin.

Il avait été engagé comme mercenaire et intégré à un peloton d'auxiliaires. Peu lui importait qu'on lui donna des ordres, même si le sergent était peu compétent, il se battait pour l'argent et se souciait peu de savoir qui sortirait vainqueur du conflit, pour autant qu'il tire son épingle du jeu. Le deuxième bataillon de lanciers, sur sa droite, avait réussi une percée dans les rangs serrés de l'ennemi dont les livrées vert et orange jonchaient maintenant le sol, tachées de boue et de sang écarlate. Profitant de la brèche ainsi ouverte, les auxiliaires se ruaient déjà plus avant. Gérard enfonça le côté du heaume d'un épéiste qui le défiait et lui perfora la tempe ; la voie à présent dégagée il se rua à la suite de ses camarades d'un temps. Le combat était âpre mais il avait connut pire. D'ailleurs, les armées ducales gagnaient peu à peu du terrain depuis les dernières heures, et Gérard savait reconnaître les signes annonciateurs de la fin d'une bataille.

Un soldat allié tomba sur sa droite, le torse transformé en pelote d'épingles par une volée de flèches venue de l'arrière des lignes ennemies. Il leva instinctivement son bouclier de bois sombre et recula presque sous le choc des flèches qui s'y enfoncèrent immédiatement. S'aidant de quelques signes de la main et des bras, langage universel compris par tous les guerriers de par le monde connu, il invita cinq ou six personnes à se joindre à lui pour une attaque éclair sur la colline ou la petite ligne des archers était installée. Alors qu'ils courraient dans cette direction, deux des leurs tombèrent encore sous la pluie de fer et de bois qui s'abattit sur eux. Mais il était trop tard déjà pour les archers. Encombrés par leurs arcs longs et peu entraînés au combat rapproché, il ne furent pas de taille. Bientôt, les lames des compagnons de Gérard tranchaient facilement à travers toile et tendons.

Une sonnerie de trompe retentit. Le Duc se décidait enfin à faire donner la cavalerie. Dans un grondement de sabots pareil à un orage fougueux, les troupes de choc montées chargèrent sur la droite du champ de bataille, s'insérant dans la formation ennemie comme un coin dans une bûche. Ce fût le coup de grâce, la débandade. L'ennemi était en déroute, on entendit sonner la retraite.

* * *

Le feu de camp crépitait joyeusement, éclairant la nuit d'encre de sa chaleur orangée. Les hommes riaient et buvaient, fêtant la victoire et honorant la mémoire des compagnons tombés au front. De belles pièces de viande achevaient de cuire sur les rôtissoires, l'ambiance était à la liesse. Le fond sonore était ponctué de grand coups sourds, signe que les béliers finissaient d'abattre chaque mètre des murailles de ce qui avait autrefois été le château du Baron de ces terres. Gérard, un peu à l'écart comme à son habitude, comptait sa paye. Une fois qu'il se fût assuré que pas une piécette d'or brillant ne manquait à l'appel, il ramassa ses affaires, ceignit son ceinturon et jeta son sac sur son épaule. Sans un regard en arrière pour ceux qui avaient été ses frères d'armes d'un moment, il s'enfonça dans la nuit.
Si la lumière de la lune avait été suffisante, on aurait pu distinguer sur son visage un rictus, un sourire presque, alors qu'il songeait à son retour en Goldmoon. Oui, le mercenaire souriait.

Par Bonald le 6/11/2002 à 15:40:03 (#2496219)

Lu avec plaisir :)

Par Missmite le 20/11/2002 à 16:58:50 (#2603651)

Relu avec plaisir :)

Par Krynn's Corp le 20/11/2002 à 17:03:30 (#2603689)

Qu'il vive !! (en Rome Antique, le pouce vers le bas signifiait que le combattant avait le droit à la vie, et non l'inverse.)
:merci:

Par Bonald le 20/11/2002 à 17:27:45 (#2603936)

Heu, tu es sûr? *emet un big doute*

pas sur

Par zortar wyl le 20/11/2002 à 17:30:17 (#2603962)

*emet un tres big doute*moi j'aurais dit le contraire il me semble que le pouce en bas signifie LA MORT.

Par Krynn's Corp le 20/11/2002 à 17:32:13 (#2603986)

Moi j'crois bien que justement, tout le monde se méprend la dessus. Et que le pouce en bas signifiait la vie, et non l'inverse.

Par Mindalann le 20/11/2002 à 18:55:02 (#2604842)

Messieurs et mesdames,

Ce mercenaire avide de son or peut vous paraitre bien simple d'esprit, voire bien creux, sans intérêt aucun.

Et pourtant...

Derrière ses apparences de guerrier sans âme et sans coeur, il y a quelque chose de bien plus grand. Parlez lui, vous verrez.

Gérard, merci de nos longues discussions ponctuée de mes passes d'armes. Je ne les ai pas oubliées.


Mindalann
Rodeur de la Communauté des Druides de Goldmoon, qui parfois fait aussi figure de guerrière sans âme et sans coeur.

Par Meliange la Succube le 20/11/2002 à 19:23:23 (#2605150)

D'accord avec le vieux moi... Le signe s'adressant au gladiateur vainqueur et non au vaincu, il est logique de penser que le pouce vers le haut signifie: vas-y acheve-le! alors que le pouce vers le bas signifie: arrete, je ne t'encourage pas à continuer.
Enfin, c'est mon raisonnement, aucune idée si c'est juste ou pas.

*une sylphes curieuse, voleuse :p*

Par Okalik Taram le 20/11/2002 à 19:31:59 (#2605247)

*ecoute le recit avec interet*..*marmone* je revoit ces batailles sur les terres de blacksilver ou au large de ses oceans et toute tacheter par le sang de ces pauvres inocent.

Ces meme inocent qui avait ete torturer, tué, voir pour les femmes violer, ces inocents dont je me suis battu pour defendre leur honneur et par principe..
Je revoit ces Hommes avide d'or et de pouvoir rire sourire et hurler sur ces pauvres paysans.
Ces marchand d'esclave fortuner payant leur homme a grande quantité d'or, les aveuglant !

Ces meme Hommes, que je prit presque plaisir par la rage et la colere qui me consuma, a les transpercer eventrer et decapiter dans la neige rougit par le sang du royaume de Blacksilver.
Leur corp vide de toute energie vital, eparpiller autour de moi, les chaumiere des paysans encore fumante, je regardait ce massacres et les murs noircit par la haine et la betise humaine.
Des pleure m'interpella et une enfant en boule sur elle meme les yeux rougit par ses larmes avait survecut au flame et au lame de ces pillard, ces pirates, ces mercenaires.

Au regard de cet enfant en vivant me souriant, mom coeur se remplit de chaleur, mom salaire celui des vivant, la reconaissance et l'honneur. L'amour et la vie...
je porta l'enfant sur mes epaules et reprit ma route au village le plus proche...
*soupir* je me demande se qu'elle est devenur *laisse apparaitre un sourire*
*remarque la sylphe qui l'a espionner*
Mais ..mais veut tu filer petite curieuse ?

Ma touche perso !

Par Archange OgrIrl le 20/11/2002 à 19:44:43 (#2605382)

La plupart des Combats se déroulait Sine missione , c'est-à-dire sans survivants. Mais le vainqueur pouvait être libéré s'il faisait le spectacle, et le vaincu épargné par... un pouce vers le haut d'un consul ou de l'empereur himself.

M'enfin je suis pas un spécialiste de la période du bas-Empire Romain, je suis plutôt concentré sur le Haut-Empire ou les arènes de combats servaient de paturage aux chèvres, dans un Empire Romain d'occident en pleine décadence.

Par Bonald le 20/11/2002 à 19:48:34 (#2605426)

Désolé pour le HRP, d'autant que j'ai bien aimé ton texte, mais cette histoire me tarabuste (je sais c'est idiot).

A la fin du combat, celui qui savoue vaincu demande grâce, allongé à terre. L empereur consulte la foule: "Mitte", répond- elle en agitant des mouchoirs blancs, alors lempereur lève le pouce. "Ingula": égorge-le, peut elle aussi clamer. Lempereur baisse alors le pouce, et le malheureux est égorgé !

Tiré du site : http://www.ac-grenoble.fr/lamure/latin/divertissement.htm

Donc Fiz, tu veux bien nous citer ne serait-ce qu'une source, car je n'ai rien trouvé qui puisse confirmer tes dires.

Par Krynn's Corp le 20/11/2002 à 19:54:21 (#2605496)

Bon, il semblerait que je me plante. C'est dingue les certitudes bizarres que l'on peut avoir parfois.

Par Gérard Angmar le 20/11/2002 à 20:26:06 (#2605850)

Provient du message de Bonald
Désolé pour le HRP, d'autant que j'ai bien aimé ton texte, mais cette histoire me tarabuste (je sais c'est idiot).


Pas de problème, je ne suis pas un intégriste du HS.

Méfie-toi des dragons...

Par Gérard Angmar le 21/11/2002 à 13:57:30 (#2611338)

La porte de bois massif vola en éclats d'un seul coup de botte ferrée. Des échardes s'éparpillèrent dans toute la pièce alors que le mercenaire pénétrait dans le laboratoire, souillant de boue les tapis bigarrés et les riches soieries. La petite pièce circulaire était située tout au sommet de la tour nord, il n'avait pas été de tout repos de parvenir jusqu'ici, la demi douzaine de cadavres de gardes gisant dans les escaliers pouvait en témoigner.

Un léger frottement se fit entendre derrière lui et aussitôt Gérard se retournat. Un garde rampait péniblement, une arbalète pointée dans sa direction. Le pauvre hère se vidait de son sang et mettait manifestement ses dernières forces dans une tentative désespérée. Rapide comme l'éclair, Gérard lui brisa le poignet sous sa botte. La garde lacha l'arbalète dans un cri étouffé. Un puissant coup de pied dans les côtes l'envoya valser dans les escaliers qu'il dégringolat, tantôt sur la tête, tantôt sur les genoux. Il ne cria plus.

L'objet de la convoitise de Gérard se trouvait là, sur le bureau de chêne qui faisait face à la porte. Celui-ci était parsemé d'alambics et de parchemins, un encrier et une plume trainaient dans un coin. Les murs de la pièce eux-même n'étaient qu'immenses bibliothèques, abrittant quelques tomes de savoir oubliés. Pas une fenêtre ne laissait pénétrer en ces lieux la lumière du jour, seules quelques flammes tremblottantes lançaient des ombres blafardes. Gérard s'approcha du bureau.

Il allait comme pour tendre la main quand un petit courant d'air frais le fit frissonner. Il n'y avait pourtant nul orifice d'appel d'air dans la pièce... Lentement, il pivotat sur lui-même. Un homme d'un certain âge, les cheveux et la barbichette grisonnant, lui faisait face. Son visage était inexpressif, serain. Gérard en était à se demander comment il avait pu entrer sans faire aucun bruit que son oreille exercée n'avait pu détecter lorqsqu'il fut frappé par les atours de l'étrange personnage. Celui-ci était vêtu d'une longue robe aux reflets orangés, des liserés de flammes paraissaient s'agiter réellement sur ses contours. Une courte cape rouge pendait dans son dos et sa tête était négligeamment coiffée d'un chapeau pointu aux bords tarabiscotés.

- Un sorcier... , mumurat Gérard dans un souffle.

L'homme lui sourit, dévoilant des dents jaunes et usées. Voulant prendre son nouvel adversaire de vitesse, Gérard porta la main à son fourreau. Mais il ne fut pas le plus rapide cette fois. Le sorcier n'eut qu'une parole à prononcer pour faire se rougir instantanément l'épée de Gérard. Celui-ci fut contraint de la lacher immédiatement. Elle tomba à terre, encore fumante et irradiante. Mais Gérard n'eut guère le temps de souffler. Dans un mot de pouvoir, le sorcier dirigeat calmement ses mains dans sa direction, projetant une boule de feu meurtrière sur le mercenaire. Dans un fracas d'explosion, Gérard fut projeté contre une bibliothèque, à l'autre bout de la pièce. Il présentait de nombreuses brulures aux visage et aux mains, sa barbe était roussie par endroit.

Il fit un effort pour se hisser sur ses jambes flageollantes mais un second globe furieux le percuta de plein fouet. Gérard s'écroulat, immobile ou presque. D'un pas léger mais décidé, le sorcier s'approcha de lui. Respectant une distance prudente, il observait Gérard qui luttait pour ne pas sombrer dans l'inconscience. Dans un nouvel effort, Gérard se mit à genoux. Levant la tête lentement, il fixa le sorcier. Le visage de Gérard était marqué par les brulures et du sang lui coulait d'un coin de la bouche. Mais il souriait. Surpris, le sorcier ouvrit de grands yeux en apercevant la fiole vide que Gérard tenait encore fébrilement dans sa main.

Essuyant sa bouche d'un revers de gant, Gérard se redressa. Les yeux maintenant écarquillés par la peur, le sorcier projeta un nouveau torrant de feu sur le mercenaire. Gérard se mit à rire, d'un rire grave et profond, alors qu'il avançait parmi les flammes, implacable, ses bras puissants tendus vers le sorcier dont la tête disparut bientôt entièrement sous leur étreinte.

Par Eloa Ilua le 21/11/2002 à 14:36:57 (#2611629)

*adore quand papa ou maman lui raconte les exploits de Gérard le Mercenaire*

Par Mabelle Ylis le 22/11/2002 à 13:17:20 (#2618496)

Elle avait entendu parler de ce mercenaire, qui, à ce que les paysans, gardes, petites gentes disaient, se trouvait aussi habile que sans scrupule..

Une rumeur commençait à se répandre dans tout Althéa.. Une des tours des mages venait d'être mise à feu et a sang..
Plus d'une dizaine de cadavres de gardes avait été retrouvée.. Une pièce presqu'entièrement incendiée.
Des morceaux de verre pillé, des liasses de vieux parchemin éparpillés, des couvertures de manuels anciens retrouvés sans contenu jonchaient le sol des pièces...

Encore une action de ce mercenaire..
Se demanda t-elle..

Elle s'assis à son bureau et se mit à écrire une longue lettre adressée à l'un de ses frères.
Elle pris son pigeon, y attacha la lettre et lui demanda d'aller lui remettre au plus vite

Par Gérard Angmar le 22/11/2002 à 15:25:20 (#2619529)

Ce soir, le mercenaire est assassin.

La nuit noire est sans lune, ce soir. On peut distinguer, ombres sur l'ombre, de paresseux nuages d'orage qui se laissent mollement glisser dans le ciel nocturne. Il fait encore sec, mais lourd. La tension dans l'air est palpable, les paysans se plaignaient encore ce midi, il fallait que ça éclate.
Un vol de corbeaux non loin témoigne de la proximité du cimetière. Leurs croassements sonnent comme le glas pour quelqu'un, ce soir. Des tombes voisines s'élève une brume légère, comme souvent dans les lieux de sépulture. On s'attendrait presque à voir surgir un feu-follet, on n'en serait pas surpris.

C'est un sale travail. Mais il faut bien que quelqu'un le fasse. C'est dangereux, on risque de se faire prendre. Si l'on aperçoit le visage de l'assassin, tous les gardes du pays seront à ses trousses. Il n'aura alors plus qu'à changer de paysage, radicalement. On a beau être un bretteur talentueux, on ne peut affronter un peloton au complet. Ce n'est pas très loyal, pas question ici de duel. On attaque par surprise, il faut tuer à coup sûr, de manière nette, sans bavure. Le bras ne doit pas trembler en cet instant-là. On tremble toujours la première fois, c'est comme ça. Mais ça passe vite. C'est la première fois que c'est le plus difficile.
Mais ça paye bien.

Perché comme une gargouille, Gérard observe la petite cour intérieur de l'église. Accroupi sur le clocher, se tenant d'une main à la croix, reposant son autre bras sur son genou, le capuchon bien rabattu pour masquer ses traits, il attend, patient. C'est une affaire de méthode, de méticulosité, de précision. Comme disait toujours le grand-père de Gérard, avant l'heure ce n'est pas l'heure, après l'heure ce n'est plus l'heure. Gérard avait toujours pensé que la ponctualité consistait aussi bien en le fait de ne pas arriver en retard que de ne pas arriver en avance.

Gérard resserre la boucle de son ceinturon, vérifie les minces plaques métalliques rivetées dans la doublure de ses manches comme protection. C'est une affaire de mobilité, de légèreté, d'être leste. Pas question ici de se promener en plastron de plaque, non. Il faut avoir une complète liberté de mouvement. Alors Gérard a recours à cette technique inconnue des gens d'ici, une technique qu'il a apprise parmi d'autres lors de son voyage dans l'extrême est. Ils ont de fameux assassins, en Oriant... Vifs comme l'éclair, précis comme la flèche, et quand ils ont frappé, c'est comme si seul un courant d'air était passé.

Gérard est entièrement vêtu de noir, pour se fondre dans l'obscurité. Comme il est là, il est semblable à un oiseau de proie guettant sa future victime pour fondre sur elle à l'instant de faiblesse. Il hume l'air de la nuit, les sens aux aguets. Sentant l'heure approcher, il enduit de poison la pointe de ses armes avec soin. Il enroule machinalement un garrot autour de son avant-bras gauche, prêt à s'en servir si l'occasion se présentait.
Il fait doux, ce soir.

On y est. L'ombre de la croix, éclairée par les torches de la rue, se trouve exactement à la verticale de l'étoile la plus brillante de ce ciel molletonné. L'heure est venue. La cour est déserte maintenant, les prêtres sont rentrés chacun dans leur cellule, les serviteurs dans leurs quartiers. Gérard se laisse silencieusement glisser le long du mur, arrivé à son pied il marque un temps d'arrêt, tous les sens en éveil. Pas un bruit.
On pourrait croire qu'un assassin n'accorde pas de valeur à la vie humaine. Il n'en est rien. C'est pourquoi il se déplace caché, dans l'ombre, préférant la dissimulation à l'affrontement, même face à des adversaires qu'il n'aurait aucun mal à défaire. En effet, si l'un d'eux venait à l'apercevoir, il devrait les réduire au silence immédiatement. Il lui faut donc rester discret afin de n'avoir à tuer qu'une seule et unique personne : celle de son contrat.

Se mouvant comme un félin agile à travers les colonnades, Gérard se délecte du contraste entre cette mission toute en finesse et le fracas grossier des batailles rangées. Etre mercenaire c'est cela aussi : la variété. Autant dire qu'on n'a pas le temps de s'ennuyer...
Après s'être introduit dans les bâtiments par une fenêtre restée négligemment ouverte, Gérard parcourt maintenant les couloirs, les salles, les allées. Retenant son souffle, plaqué contre un mur, dans la pénombre, il regarde passer une petite procession de moines. Plus que quelques pas... Gérard s'immobilise devant une porte. Il prend une profonde inspiration puis pose la main sur la poignée.

Quelqu'un va mourir, ce soir.

Par Uld la morte le 22/11/2002 à 16:01:26 (#2619785)

c'est vraiment très bien écrit. Pour un texte long on le lit sans problèmes

Félicitations

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