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Le maître de guerre : Chroniques de sombres cieux
Par MortifeR le 4/11/2002 Ã 23:49:40 (#2482588)
-Voilà un singulier patronyme, étranger.
Le tavernier considéra dun il faussement accueillant la massive silhouette qui sétait présentée à lui. Il nétait pas dici, cela ne faisait aucun doute. Et il parlait un dialecte tout juste compréhensible, un Althéen aux accents antiques et dépouillés. Il semblait faire des efforts pour sexprimer par mots plutôt que par grognements. Cétait pourtant un individu dun exotisme rare pour un village aussi commun et ordinaire. Et son or était aussi bon que celui de nimporte qui.
-Je viens dune contrée où rageaient mille volcans. Parfois, quand leurs cendres venaient à cacher le soleil, la pluie elle-même en devenait noire. Cest ce que nous appelions Gorgothrax.
Le tavernier eut un moment de recul, interrompant un instant le geste circulaire de sa main droite essuyant une chope humide. Cet homme était bien affable et si sa conversation avait un avant-goût sinistre, elle nen était pas moins distrayante. Laubergiste reprit son sourire à la saveur si commerciale. Après tout, il ignorait si lhomme était saoul, sans doute valait-il mieux le faire parler que de mettre en colère une telle masse. Dans la pénombre, il paraissait difficile de dire si lépaisse chevelure appartenait bien à un être humain où un énorme fauve aux yeux brillants, doté dun verbe approximatif.
-Eh bien, nous ferez vous le plaisir de nous conter votre histoire ? Rien quà vous voir je gage quelle est peu commune.
Laubergiste regretta immédiatement ses paroles. La lente respiration du mastodonte se figea un instant qui lui sembla une éternité. Puis la courbe singulière du visage hirsute se déforma dun sourire désordonné, que la lumière dune bougie solitaire fit apparaître en un amas incohérent démail acéré.
-Pourquoi pas, après tout cette histoire a rongé trop longtemps ma vieille carcasse.
Le tavernier se détendit légèrement, en un imperceptible soupir. Sil avait su, il aurait fuit à ce moment, quand il nen savait pas encore trop. Il se serait jeté dans la nuit livide des premières neiges, en priant pour que le monstre ne le poursuive pas pour le dévorer. Mais il ne savait pas encore.
Par Alanis Lyn le 5/11/2002 Ã 0:13:59 (#2482694)
*attend la suite*
Par Caspian De Vil le 5/11/2002 Ã 0:17:47 (#2482713)
J'ai pas dis que sté mon cas hin ! :doute:
m'enfin...pauvre aubergiste quand-même :p
Par MortifeR le 5/11/2002 Ã 1:10:49 (#2482926)
Cet amour du sang nous conduisit à soumettre les hommes des autres tribus, dont nous dévorions les guerriers pour absorber leur puissance. Cétait une période glorieuse et sombre, une histoire écrite de larmes et de sang, où le guerrier courageux triomphait sur les faibles et les médiocres. Nous étions libres, alors. Pas comme vous qui suivez le récipiendaire dun pouvoir usurpé, au mieux volé par hérédité. Nous ne craignions guère que les elfes, les vrais seigneurs des terres dalors
Un rire gras se fit entendre derrière Gorgothrax, échappé de la gorge indélicate de quelque guerrier suivant le récit parmi lassistance.
-Comme ça on a côtoyé les elfes, hein ?
La remarque fut saluée par une poignée de rires timides, mais personne ne quittait des yeux lénorme masse appuyée au comptoir. Un grognement sauvage sen échappa. Et Gorgothrax exposa finalement à la lumière ses traits disgracieux.
Les rires se turent.
Il était plus petit que la vaste majorité de la racaille rassemblée ici. Son visage où se confondaient rides et cicatrices était déformé dun rictus ambiguë, à mi chemin entre la haine et larrogance. Entre ses lèvres apparut une rangée de dents solides, anormalement effilées. Sa chevelure abondante et grisonnante laissait voir une oreille atrophiée, apparemment arrachée, tandis que de lautre pendaient plusieurs anneaux de métal. Au bout de ses formidables épaules pendaient deux bras à la taille dissymétrique, néanmoins dune circonférence extraordinaire. Ils étaient prolongés dune paire de mains avec laquelle le monstre aurait pu aisément recouvrir la cage thoracique dun homme ordinaire, dotées de longues griffes robustes.
Le bretteur qui avait rit de lui eut un mouvement de recul, accompagné dun juron. Avant quil fasse un pas vers la sortie, il était déjà mort. La bête furieuse avait saisit sa tête à deux mains, pour la détacher des épaules.
Le reste des clients resta un instant figé face à la violence et à la rapidité de ce qui venait de se passer. Ils ne semblaient pas réellement avoir compris, pas plus que linconscient dont la tête venait de tomber sur le sol avec un bruit sourd.
Le silence sétait fait complet, presque pesant dans son intensité. Gorgothrax se saisit nonchalamment dune énorme table en chêne pour la placer face à la porte de lauberge, interdisant toute tentative de séchapper, si tant est quun seul de ses interlocuteurs ait encore pu bouger ou émettre un son.
Alors le monstre sinstalla à nouveau, lair détaché, avant de continuer son récit. Cette fois-ci, seul le rythme dérangeant du sang coulant de ses mains sur le plancher laccompagnait de gouttes à la régularité répugnante.
Par Castor tout-terrain! le 5/11/2002 Ã 1:11:08 (#2482927)
Edit : Pff..je post et il la post la suite!!
*va lire*
Re-edit: :eek:
Faut pas rire de Gorgothrax http://www.metal-rules.com/forum/images/smiles/icon_evil.gif
Compris?
le maitre de guerre
Par Phoenix Ardent le 5/11/2002 Ã 3:28:05 (#2483276)
- Je vais en faire du paté de couilles et te tailler la bite en copaux
ouch pas coule l'US ARMY :eek:
Par Gabriel Thylin MSF le 5/11/2002 Ã 10:27:53 (#2484172)
Par Yolinne Ninette MIP le 5/11/2002 Ã 19:05:29 (#2488698)
Gaby tu as parlé d'apéros ? j'ai faim. Très faim. T'm'en donnes ?
Par Gengis Khan le 5/11/2002 Ã 19:57:44 (#2489275)
y a les catins qui dansent , les racailles qui s'cachent
Et leurs victimes qui dechantent ,
Quand leur sang sur le pavé souillé fait des tâches
Dans les bas quarties on est pas en sécurité
Dans ce coupe gorge sanglant
On peut a tout moment s' faire tuer,
s' faire voler surtout si on est innocent
Pas d'justice ni d'lois ici
La Mort gouverne la vie
Marche ou creve c'est not'devise
La prudence et les armes sont d'mise
Dans une ruelle ou dans une taverne
Si t'es chanceux tu vivras
Mais si t'es en manque de veine
Dis toi qu'tu mourras comme un paria
Chienne de vie com' dirait l'autre
Qui vienne se faire faire les poches
Dans nos ruelles si moches
Si y creve ca sera sa faute.
(:D )
Le règne du sang
Par MortifeR le 8/11/2002 Ã 0:02:04 (#2509492)
Je survécus une vingtaine dannée, avec eux. Ils étaient faibles et imbéciles, lâches, malhabiles et dégénérés. Quand lun de nous était faible ou malade, nous le dévorions. Mais jamais nous navions pensé à voler les richesses des nôtres mieux nantis, se prélassant dans les richesses des autres tribus défaites et soumises. Nous nous contentions de vivre dans leur ombre, admirant leurs corps puissants et parfaits, leur force et leur vigueur, alors que les autres villages humains tombaient un à un.
Notre race oubliée et misérable aurait pu survivre des siècles ainsi, protégée des guerres faute de navoir ni richesse, ni génie. Rien qui ne puisse attirer la convoitise des peuples conquérants.
Mais ceux qui nous avaient exilés, les seigneurs comme nous les appelions, étaient devenus dangereux. Ils avaient vampirisé lensemble des nations humaines pour sapproprier leur science, et étaient désormais décidés à prendre dassaut les cités elfes.
Quoiquil en soit, nous étions jadis pour les elfes ce que les orques sont pour vous actuellement. Et les seigneurs qui livrèrent bataille contre les elfes durent se replier loin au cur des terres des volcans. Bon nombre dentre eux avaient été massacrés par larmée dune citée fortifiée. Un groupe de cavaliers Hauts-elfes avait même poursuivi les fuyards pour détruire leur village et les dissuader de recommencer.
Hier ils étaient les seigneurs, ce qui nous avaient rejetés pour notre faiblesse et notre laideur, et voilà quils partageaient maintenant notre sort. Je ne compris lironie de ce retournement que bien plus tard. Pour lheure, nous étions en danger. Ils étaient affamés, certains blessés, loin de chez eux et de leurs terres. Retranchés sur un domaine déchiré par les flammes et puant le souffre. Quand ils découvrirent qui nous étions et que nous étions nombreux, ils se mirent à nous chasser pour ne pas mourir de faim.
Comme jai méprisé les oubliés alors Ils avaient toujours vécu dans la soumission. Et même si nous étions bien plus nombreux que les seigneurs, nous ne savions que fuir, vivre dans la lâcheté et la faiblesse qui nous caractérisaient.
Les seigneurs étaient beaux et raffinés, jusque dans leur déchéance. Ils avaient acquis tout ce qui ferait plus tard des hommes un grand peuple. Leur défaite était temporaire, la notre était une destiné.
Cest un jour de pluie noire que je me décidai à ébranler lordre des choses. Lun deux, jeune et fort, grand et élancé, me chassait, poussé par la faim. Il ignorait que javais faim aussi. Des restes de sa dépouille je dérobai tout ce qui pouvait lêtre, tout ce qui brillait, et surtout son arme. Dautres suivirent, et je mappropriais leur force à chaque fois que je dévorais leurs chairs. Ils étaient si arrogants quaucun deux ne réalisa que jallais les exterminer.
Cette guérilla dura plus de 10 années, pendant lesquelles je me nourrissais des seigneurs, alors que les seigneurs se nourrissaient des oubliés. Je devins plus fort que je ne lavais jamais été. Et une nuit jeus le plaisir de me rassasier du sang de leur maître de guerre. Il ny avait plus de seigneurs, plus doubliés. Seuls quelques esclaves subsistaient encore dans les montagnes noires, à la recherche dun signe de vie. Les autres tribus humaines, enfin libérées du joug des miens, purent sadonner à toutes leurs occupations insipides et ineptes. Ils déclamaient des vers et regardaient le ciel avec un air idiot, comme si les étoiles leurs soufflaient des secrets.
Quant à moi, je mapprêtais à marcher sur eux.
Par Caspian De Vil le 8/11/2002 Ã 0:13:27 (#2509552)
Rha ce morty, il a une façon de vous faire dresser les cheveux sur la tête avec ses histoires...:rolleyes:
Superbement écrit cela dit :)
Par Drazhar Ul'Gar le 8/11/2002 Ã 0:15:43 (#2509573)
Par Jeanne DoreggaN le 10/11/2002 Ã 18:55:40 (#2526683)
:eek:
Le Dompteur de lames
Par MortifeR le 11/11/2002 Ã 8:57:30 (#2532100)
Javais été devancé cependant. Par une force dune violence aveugle, un roi démon qui avait traversé les millénaires, auréolé de terreur et suivi de sa suite sanguinaire. Je pénétrai dans un empire en ruine, pleurant en dinterminables larmes les râles de cent mille agonies. Pendant des jours je me perdis dans des citées grises et dévastées. Un pâle reflet du royaume qui nous avait inspiré tant de crainte et de respect. Cest au milieu des cadavres encore chauds, enivré de ce récent parfum dapocalypse que je découvrit le dernier Grand Dompteur de lames.
Il se tenait droit et fier en un deuil silencieux, sur les cadavres de ses frères. Etrangement épargné par le fléau qui avait emporté les siens, il semblait considérer avec incrédulité sa déchéance soudaine et inattendue. Impassible. Le sang le troublait à peine. Il était animé dun souci plus impérial, détaché du constat pourtant dramatique dêtre un des derniers représentants dune espèce désormais éteinte : Son règne venait de prendre fin. Il semblait simplement contrarié.
Comme je lai admiré, alors. Il ne me remarqua pas, tout dabord. Il scrutait lhorizon, ses bras chargés dor croisés sur son buste puissant, il était harmonieux, svelte, superbe. Un seigneur de la plus belle espèce. De longs cheveux aux reflets dorés tombaient en une cascade lumineuse sur ses épaules recouvertes dune armure finement forgée, et dans son regard dun bleu glacial, je pouvais lire tout ce que je ne serai jamais. Lui navait quà se servir de tout ce que les dieux lui avaient confié. La force, la souplesse et la superbe. Jaurais voulu les lui ravir. Prendre au destin ce quil mavait refusé, pour me moquer, pour contrarier la volonté divine et détruire les desseins supérieurs. Et pourquoi s'était-il vu épargner par le destructeur d'empire ?
Dans une flaque de sang, josai un coup dil rapide à mon propre reflet : Mes lèvres difformes et épaisses, se retroussant à la manière de babines sur mes dents mal alignées. Mon dos voûté et tordu, chargé de pièces darmures disparates et usées. Mes bras, si puissants mais si désespérément inaptes à chérir. Et mes mains, qui jamais ne pourraient exprimer le beau dans son ultime représentation : lart. Elles étaient énormes. Larges et griffues, faites pour tuer.
Il se retourna vers moi, sans la moindre expression de frayeur ou de surprise. Il portait à son flanc une arme dun raffinement et dune perfection que jappréhendais pour la première fois Jétais dévoré de convoitise. Pour tout ce quil était et possédait.
Par Drazhar Ul'Gar le 11/11/2002 Ã 11:24:20 (#2532867)
Par Gabriel Thylin MSF le 11/11/2002 Ã 16:07:56 (#2535688)
Par -Darksoul Zenox- le 11/11/2002 Ã 16:18:20 (#2535790)
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