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une histoire
Par Cheni Poussière le 2/11/2002 à 12:22:31 (#2461143)
Bonne lecture.
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Le vent est rouge.
Et le vent hurle : colère !
Je m'efforce de tousser, de cracher le sable brûlant qui s'accumule dans ma gorge, mais la tempête redouble.
Je sens l'Ombre s'avancer et lentement s'immiscer en moi.
"Nar'lii, Nar'liina ! Eveillez-vous petit Maître. Déjà les dattiers se réchauffent les pieds au soleil. Eveillez-vous, on vous attend"
La nourrice ouvrit d'un geste les épais rideaux de lin, et une chaude lumière baigna la pièce. Au centre de celle-ci, une masse informe de fourrures et de peaux remua. Une voix étouffée jaillit.
- Je n'irai pas !
La jeune femme sourit : toujours le même rituel.
- En ce cas il est fort probable que votre père confiera l'accomplissement du Zzin'ra au dernier-né de ses enfants. Et qui dès lors devra garder les ghâari dans la chaleur du zénith ? Vous, à n'en pas douter.
La menace dut paraître suffisamment redoutable, car une petite tête blonde et ensommeillée émergea tout soudain des fourrures.
- Je vous déteste, Melis'a, dit l'enfant, faisant la moue. Puis il sauta sur ses pieds.
- Quel jour sommes nous ? demanda-t'il en baillant.
Elle s'affairait à présent autour de lui, l'enveloppant savamment d'une ample pièce de tissu clair.
- Le dix-septième, dit-elle.
- Oh vraiment ?
Il se gratta le nez.
- Combien en reste-t'il ?
- Sans doute plus d'une centaine, petit Maître.
Il soupira.
- Ca n'en finira donc jamais !
Elle posa ses deux mains sur les épaules de l'enfant, et le dévisagea gravement.
- Vous avez encore fait des cauchemards, n'est-ce pas ?
Baissant la tête, il aquiesça en silence. Elle démela lentement de ses doigts les cheveux du garçon, et peu à peu les peurs et les ombres de la nuit s'envolèrent.
- Vous savez, dit-il après un moment, quand j'ai dit que je vous détestais...
- Je sais, petit Maître, je sais. Filez maintenant.
Elle se détourna et s'en alla ouvrir la fenêtre. Puis, immobile dans la lumière du matin, elle murmura doucement un chant au jour-enfant.
Le garçon la contemplait. Il lui semblait la connaître de toujours, comme un rêve du crépuscule qu'on n'oublie pas à l'aube. Elle n'était pas bien grande, pour une femme de l'Est. Même ici, ou l'économie et la mesure en toutes choses était une nécessité, on la disait plutôt petite. Mais menue aurait été plus approprié : il émanait d'elle cette sorte de grâce fragile que l'on craint d'abimer par un mouvement trop brusque. Elle allait pieds nus, et se vêtait de bleu. Elle souriait volontier, riait facilement, mais on la voyait souvent le soir assise dans le sable à regarder le ciel. Quelle tristesse passée qu'elle ne pouvait chanter brillait dans les étoiles? Troublé, le garçon sortit sans un bruit.
La pièce donnait sur un couloir vouté dont le plafond s'ouvrait à intervalles régulier en cascades de lumière. Il n'y avait nulle autre ornement que les jeux de clair et d'obscur rythmés par la pierre blanche. On entendait du dehors l'appel rauque d'une femelle ghâar rassemblant ses petits. L'enfant passa devant les portes closes des chambres de ses jeunes frères et soeurs. Ceux-ci s'étaient levés dès l'aurore, et menaient probablement déjà les grands troupeaux à la pâture ou au lac.
Peut-être aurait-il aimé courir lui aussi parmis les placides géants, sentir l'odeur âcre de leur toison.
Peut-être aurait-il voulu marcher dans le sable : ils lui avaient dit que c'était chaud et doux sur les pieds.
Peut-être se demandait-il ce qu'il y avait au-delà de Ng'ani, la grande dune qui chaque soir à l'horizon berçait le soleil fatigué.
Peut-être.
A vrai dire, il ne savait pas trop quoi penser de tout cela. Ce n'était pour lui que la rumeur diffuse d'un monde inaccessible (un scorpion noir, grand comme deux mains, avait dit Lenianè, la plus jeune de ses soeurs). Il voyait briller le souvenir du désert dans les yeux des Ns'aani, Ceux-du-Sable, et il lui arrivait de les envier. Mais lui était un Akwanè, son univers était la Maison, son pouvoir était l'Eau. De sa vie il n'avait quitté la demeure de son père.
Il traversa une enfilade de pièces étriquées et déboucha dans la vaste cour intérieure qui était le coeur de la bâtisse. Un portique soutenu par de fins pilastres de pierre courrait tout autour du jardin. Une vieille femme cueillait avec soin quelque plante odorante qu'elle déposait dans un panier. Absorbée par sa besogne, elle ne parut pas remarquer l'enfant qui passait à l'ombre des colonnes. Le jeune garçon traversa la cour, disparut à l'intérieur de la maison, franchit d'autres salles, d'autres corridors et finit par s'arrêter. Il se tenait devant une ouverture basse qui semblait n'avoir pas été construite à proprement parler, mais creusée à même la roche, encore que nulle aspérité n'y fut visible. De là, un tunnel s'enfonçait en pente douce dans l'obscurité. Un très léger courant d'air frais en sortait. Il réprima un frisson et s'y engagea. Il ne fallut guère longtemps pour que la lumière provenant de l'ouverture derrière lui faiblisse, puis disparaisse tout à fait. Le tunnel descendait toujours, parfaitement rectiligne, sans aucune bosse, aucun creux, aucun angle où se prendre les pieds. Il suffisait à l'enfant d'écarter légèrement les bras pour sentir défiler sous ses doigts, des deux côtés, les parois froides et lisses. Il marcha donc ainsi, s'enfonçant toujours d'avantage sous la surface. Enfin, l'étroit corridor éclata en une caverne vertigineuse. Il y régnait une pâle clarté, mais on n'aurait pu dire si elle émanait du lac sombre et glacé qui dormait là, au fond du monde, ou des parois brillantes, comme taillées dans du verre, qui surgissaient de l'eau et s'élevaient si haut que l'on ne pouvait discerner l'endroit où elles se rejoignaient. Un homme était assis au bord du lac. Il leva les yeux vers l'enfant, et l'invita d'un geste à prendre place auprès de lui. Le garçon s'accroupit. Tout deux tournèrent leurs regards vers le centre de la caverne.
Il y eut comme un grincement, suivi d'un cliquetis.
Au milieu des eaux noires, la machine s'éveilla.
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to be continued.... mais sans doute pas ici.
éditations diverses pour cause de gourrages orthographiques et autres.
Par Ranah D'Hµr le 2/11/2002 à 12:23:43 (#2461151)
Par Ame Darken le 2/11/2002 à 12:27:29 (#2461183)
A si continued ici ...
Ame"forticheuh en Englois"Darken
:doute:
hihi
Par Nienna Fayree le 2/11/2002 à 12:29:34 (#2461192)
Par Drazhar Ul'Gar le 2/11/2002 à 12:53:29 (#2461340)
Par Minon Poussiere le 2/11/2002 à 20:13:42 (#2464387)
J'aimerais bien, s'il en a envie, qu'il en fasse un livre de cette histoire .. peut être le verrez vous dans une librairie pres de chez vous dans un an ou deux :)
toujours aussi bon écrivain mon amour a moi :amour: :amour:
*heureuse d'avoir vu la suite de ce qu'elle avait pu voir avant son départ*
Par Laura-Anne De Vil le 2/11/2002 à 22:01:08 (#2465189)
Par LeBaronDeLaNuit le 3/11/2002 à 1:51:35 (#2466506)
Par Kob Hyde le 3/11/2002 à 3:11:54 (#2466758)
Kob *ki fait son caprice* Hyde
Par Minon Poussiere le 3/11/2002 à 8:38:19 (#2467184)
Par Thylis-Turennen le 3/11/2002 à 9:39:33 (#2467261)
Bon c'est pas tout ça mais je doit aller voir si Morty Dod ou Zeed on posté par le plus grand des hazards , la tournée des grands ducs du forum quoi :)
Par Cheni Poussière le 3/11/2002 à 16:50:03 (#2470220)
P.K.Dick écrit autour de 60 pages utilisables par jour. Grmble. Personne n'a des amphets en rab ? :ange:
Y avait personne à Nantes ces derniers jours ? Geeks ! :rolleyes:
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