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Imprévisible jeu, dangereux pari

Par Nuit d'onyx le 29/10/2002 à 7:40:49 (#2429394)

Tant de temps a passé depuis sa trahison, et pourtant il ose reparaître devant moi.
Qu'est-il venu chercher, le pardon ou sa rétribution ?
J'écoute ses mensonges (je les connais déjà). Malgré tous ses jeux, malgré sa duplicité, malgré le plaisir qu'il en a tiré, il se présente encore comme l'innocente victime d'un engrenage sordide. (ils ont toujours de bonnes excuses, ne sont jamais responsables. Amusant.)

Alors, je lui dis mon mépris, je lui dis l'indifférence, je lui dis sa séduction comme un jeu, sa compagnie comme un divertissement futile. Je lui dis les larmes sur les joues de la Conseillère, je lui dis ce qu'il a détruit, je lui dis combien je me suis joué de lui car il s'est joué de moi, et d'elle.
Je ne lui dis pas la douceur des Nuits dans la chaleur de ses bras. Je ne lui dis pas le repos éphémère d'une âme déchirée sur les brisants du destin. Je ne lui dis pas l'oubli, l'espace d'un instant où l'on se laisse aller à fermer les yeux, pour goûter en ses mots ou sa musique une poussière de bonheur. Je ne lui dis pas l'apaisement d'une attente insensée, de l'appel avide de l'au-delà, ou comment s'estompait en ses caresses le désespoir croissant d'une Nuit sans retour. Je ne lui dis pas la volupté des sens lorsque l'ivresse des corps enlacés efface la réalité des lendemains.
Je ne lui dis rien de cela.
Je lui dis qu'il n'est rien et n'a jamais rien été. Je le réduis au néant qu'un coeur ne saurait contempler, car il ne mérite rien de plus.

(Elle avait raison, c'est dans son orgueil que l'homme est vulnérable). Je ne blesse pas son amour (quel amour, cette comédie ?), je blesse son orgueil, je blesse sa fierté.
Je sens mes mots percer vers son coeur, plus puissants qu'une flèche. Percer alors même qu'il les refuse longuement en guise de bouclier, souriant et criant au mensonge, comme j'ai crié aux siens.

Comment ai-je pu le laisser se saisir de mes poignets ? La violence d'une entrave sans violence (les gestes d'un amant), il m'empêche de le fuir, il n'est pas terrassé, il joue avec moi, il joue encore, de ses mots, de son regard argent, fouillant mon âme, tentant de mettre à vif mes sentiments, mes nerfs à fleur de peau (ne rien laisser paraître). Il veut un aveu, il veut un amour, au moins celui du passé, au moins celui d'un instant.

Mais tu ne sais pas la détermination qui brûle en moi, tu ne sais pas la force qui m'habite. Je ne suis pas celle que tu as connu (crois avoir connu.), j'ai grandi mille fois et mon âme se fortifie aux étoiles retrouvées comme elle se fortifie des douleurs du passé et des larmes de tes victimes. Je ne céderai pas. Je ne peux pas céder, je suis désormais sans faille, ne vois-tu pas ? (sans faille.)

Je n'ai pas appelé la garde, comme je l'en ai menacé, j'ai su trouver les mots, au final il relâche mes poignets, je suis libre. Bientôt je serai partie. (victorieuse...)
Les paroles qui suivent ne sont que bagatelles, j'ai déjà gagné, il le sait (le sait-il ?). Son bouclier est tombé et il ne lui reste plus que la triste réalité que je me suis attachée à lui offrir.

Tu as voulu jouer, mais l'amour n'est pas un jeu.
Tu as voulu jouer, mais je ne suis pas un jouet.
Tu as voulu jouer, mais il est temps de payer ta mise.
Tu as mal choisi ton adversaire.

La partie est finie.

Par Nuit d'onyx le 29/10/2002 à 7:43:50 (#2429397)

Mais la partie n'était pas finie.
Et il n'y aurait pas de vainqueur, seulement un échiquier dévasté mué en champ de ruines...



(à suivre, enfin peut-être)

Par Aina HarLeaQuin le 29/10/2002 à 12:29:13 (#2430950)

La mort évite de vomir devant le spectacle des mêmes danses sans cesses répétées. Des même mensonges, des mêmes mascarades branlantes dans leurs solitudes. Jouer avec le coeur des unes pour mieux aider les autres. Prétendre aimer à en avoir pitié.
Jouer de son esprit de musicien et de poète pour mieux détruire encore et encore... Qu'a t'il donc appris? Rien, strictement rien. Sait il aimer? Non, il ne l'a jamais su.
La mort évite les désillusions. La mort n'est pas mensongère.

Par Un Enfant de la Nuit le 29/10/2002 à 17:54:32 (#2433776)

Quel dommage que dans ce grand jeu les cartes soient si mal distribuées...

(*voulait surtout remonter le post :p*)

Par Syndrael le 1/11/2002 à 13:50:30 (#2455518)

Tu te joue d'elle sans égard, sans la moindre considération pour son âme déjà blessée, sans autre attention que celle de la chair, cautionnée par des mots, empreints d'une tendresse feinte, d'un amour déjà distribué aux quatre vent dans lequel on ne peut voir la moindre sincérité.. sinon une poussière - derrière un masque de chaleur couvrant l'égoïsme et la cruauté - une poussière, peut-être de l'affection, ou bien la malsaine satisfaction de s'aimer à travers elle.

Comme il est cruel pour le pantin blessé de se trouver face à ce que l'on prenait pour une victime de plus, une proie facile et crédule.. Comme il est insoutenable de voir son mâle orgueil anéanti, sa virile assurance foulée au pieds par la découverte d'un jeu dont on fut l'instigateur, sans en rester maître plus de quelques jours.
Trahison révélée, juste vengeance, réponse sordide à des mensonges plus douloureux encore.

Ne t'en relève jamais.. tu ne sais que dispenser mort et souffrance, goûte à ton oeuvre, et savoure son exquise amertume, le miroir ne peut être briser qu'en se blessant davantage encore sur ses éclats.

Syndrael.

Illusions

Par Sombre Lune le 1/11/2002 à 14:30:58 (#2455802)

Les victimes ne sont jamais celles que l'ont croit, elle ne connaissait que trop cruellement cette vérité. Tandis que certaines jouent les martyres offensées, d'autres, en silence, tentent d'oublier ce que ces fausses vierges diaphanes ont violé de leur être, de leur âme, le chaos pourtant tant aimé qui gît en leur sein désormais, pour l’infini.

Elle se rappelle ces sourires sucrés, ces gestes esquissés, cette belle félonne se croyant discrète; farce d’un soir, la lune pour témoin principal, tandis qu’elle pensait que vers elle et elle seule volaient les mots tendres et doux, tel un scalpel prêt a entailler les chairs de son cœur. Comme il avait réussi à être habile, lui, le funambule, Maître des mots, conscient du gouffre sur lequel il évoluait, gestes calculés au moindre millimètre, voix envoûtante semblant charmer chaque être présent.

Comme elle aurait aimé jouir de ce spectacle entre acteurs de haut vol, nulle sincérité de part et d’autre. A quoi bon, cela n’amène jamais rien de tangible ! Et la belle ne se donne du mal que si cela peut lui rapporter quelque gloire ou pouvoir, tout le monde le sait bien, ou se devrait peut être de mieux le deviner. Le jeu aurait donc cessé, faute de participants à éblouir ? Quel dommage…

Enfin, le jeu continuerai sûrement. Autre scène, autres acteurs. Toujours la joute de talents qui s’affrontent, pour une gloire éphémère, un plaisir subtil, une joie tangible que procure la domination, ne serait ce que durant quelques instants fugaces, d’un être semblable à soi même. La lutte contre le miroir, contre son âme damnée, contre ce que l’on est, pour oublier, à jamais.

Retournement

Par Nuit d'onyx le 4/11/2002 à 9:26:40 (#2475276)

Soudain un rire éclate, et son hilarité, alors que je m'apprête à partir, arrête un instant le geste de mes doigts.
Dans un feint soubresaut de rire, déjà il a tiré sa dague, déjà il est sur moi. L'inoffensif amant soudain se fait prédateur - prise au dépourvu je tente d'esquiver mais trop tard, il me maîtrise d'une clef, sa lame tout près de mon visage, à sa merci...

Je le maudis, je me maudis... Comment ai-je pu baisser ma garde ?... Mais... qui aurait cru...

La démence dans son regard, une flamme dansante... J'y lis une insondable tristesse (Ai-je si bien touché ma cible ?)... mêlée d'une profonde rage...(il en est devenu fou...)
Il me frappe, je lutte contre l'inconscience, il me traîne, m'entraîne... je suis sa prisonnière...
Encore incrédule, je tente de reprendre pied, d'appréhender ce nouvel interlocuteur dont je ne sais plus rien...

Il m'accuse maintenant du vide dans lequel je l'ai précipité, un vide tel qu'il n'en a pas ressenti depuis la mort de ses parents, dit-il...

La folie dans son regard... la folie...(M'aimait-il vraiment ?) Je repousse le doute, ce n'est pas le moment (étrange que ce soit dans la haine qu'on entrevoit l'amour...)

Gagner du temps...

Je ne peux que tenter de temporiser... modérer... faire durer (que compte-t-il faire ?...)
Je ne peux me concentrer assez pour appeler de l'aide, mais j'entends vaguement leurs appels, leurs questions... Mon silence les inquiète, déjà ils me cherchent... Gagner du temps.(Combien de temps avant qu'ils me trouvent, ici?)

L'heure n'est plus à la fierté mais à la survie. J'aimerais lui cracher ma rage mais je tache d'apaiser la sienne.
Je pourrais lui avouer un amour, lui concéder une tendresse passée... mais il est trop tard pour cela et l'homme n'aura pas la stupidité d'y croire maintenant... Etrange ironie, lui me somme de croire en son amour...

Mes paroles me semblent creuses, plates répliques d'une condamnée en sursis, funambule sur la corde raide de sa folie. Elles se font plus douces parfois, puis m'échappent avec cette fièvre de lui faire ravaler ses mensonges (et s'il ne mentait pas?).
Dans sa main sa dague, et dans ses yeux argent cette démence vibrante de douleur, qui me rappellent toutes deux combien la situation a échappé à mon contrôle...


Les ombres nocturnes se déchirent soudain pour la laisser apparaître, obscure providence surgie de la Nuit, dont la noirceur vengeresse se rehausse de sang, inattendue et tant attendue. Combat, lutte, j'y assiste impuissante...
Ils sont nombreux maintenant (c'est fini). Il s'approche de moi, son arme à la main (il n'osera pas.), mais déjà ils l'encerclent.
Mais la folie comme l'amour n'accepte aucune limite, et l'embrasement de ma pierre de destinée déjà m'annonce sa sentence et le prix de mes erreurs...


La partie est finie.
Je crois que nous avons tous deux perdus...

Par Un Enfant de la Nuit le 4/11/2002 à 19:25:42 (#2479989)

Il l'avait cherché longuement a travers les recoins deserts du royaume des la nouvelle de sa disparition, esperant parvenir a la trouver avant qu'il ne lui arrive malheur mais il avait échoué dans ses recherches. Il se précipita au temple lorsqu'il appris que sa pierre avait brillée. Elle était la, allongée sur le sol de pierre glacial du temple, entourée par une assemblée de pretres afférés a lui prodiguer des soins dans l'urgence. Il s'avanca ecartant l'un des pretres pour l'appercevoir et s'enquerir de son etat. Il fut surpris et horrifié en voyant l'etendu de sa blessure. Il s'agenouilla auprès d'elle alors que deux sentiments naissaient en lui qui n'allaient pas le quitter de si tot.

Tout d'abord une profonde inquiètude de la voir ainsi dans un tel etat,la peur de la voir disparaitre. L'autre sentiment était bien plus sombre, une colère, une rage sans nom a l'encontre de celui qui avait osé commettre une telle ignominie sur elle, sur celle qu'il aimait. Il s'efforcait toutefois de contenir cette rage tentant de paraitre appaisant lorsqu'il s'adressait a elle tout en harangant les pretres pour qu'ils s'activent davantage afin qu'elle puisse etre transportée ailleurs pour recevoir des soins plus complets et recuperer en toute sécurité, les passages dans le temple n'etant pas pour le rassurer. Il fut rejoins par un garde royal et apres un temps il la ramenèrent a son domicile pour qu'elle y soit alitée. Il la veilla un temps,la questionant sur ce qui c'etait passé sans insister pour ne pas etre préssant. Il voulait simplement le nom du responsable et il l'avait eu. Il se retira ensuite la laissant se reposer alors qu'il partait a la recherche du fou qui allait subir sa colère mais apres des heures de recherches infructueuses il du se resoudre a rentrer et retourner auprès d'elle. La vengeance viendrait en temps voulu. Il veilla sur elle un long moment alors qu'elle s'etait assoupie, detachant difficilement son regard triste de son doux visage. Puis il prit finalement place dans la pièce voisine attentif au moindre bruit suspect mais rien ne vint troubler la nuit et le petit matin passé il s'assoupi a son tour.

Par Drazhar Ul'Gar le 4/11/2002 à 19:47:30 (#2480202)

On ne peut qu'admirer cette suite de rps.

Par Vision de la Nuit le 5/11/2002 à 14:50:15 (#2486178)

Les pièces s'abattent une par une.

Shâh Mat : Le Roi est mort.

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