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Un manuscrit lancé à travers le temps

Par Marlysa le 28/10/2002 Ă  18:33:46 (#2426342)

*les larmes aux yeux*

Tous, je viens vous remettre une copie du manuscrit que j'ai retrouvé il y a de cela bien longtemps...Ecris dans une langue dont feu ma mère n'avait guère eu le temps de m'apprendre que les rudiments j'ai du opérer la traduction et...

*essuie sa joue*

...je vous fait donc part de ce qui s'avère etre sûrement le dernier ecrit de ma regrettée mère Laeira.

*tient son père dans une tendre étreinte pendant qu'il prend connaissance de ces ecrits*

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Une vie fragile débutait à peine...Mais déjà l'ombre de l'Haruspice se profilait sur sa vie.

Amoureuse de tout ce que notre monde, Althéa, pouvait lui apporter, la jeune Laeira ne se méfiait pas de ce qui se cachait à l'écart de tant de beautés, tapis dans l'ombre et attendant son heure, l'heure de la Quatrième Prophétie. Car vint un jour qui semblait comme tout autre paisible, où se faufilant parmi l'obscurité du crépuscule naissant, allant d'arbre en arbre, de sombres adeptes de l’Haruspice vinrent montrer à ses parents, isolés dans leur splendide maison harmonieusement plantée en pleine forêt, toute la force et la détermination d'un être qui vouait, selon ses adorateurs, l'Humanité à la destruction.

Sur les sentiers menant à son doux foyer, le regard aiguisée de la jeune fille rencontra des lambeaux d'un tissu dur et sombre accrochés de-ci de-là aux quelques ronces bordant le chemin. Alerte, intriguée, elle s'enfonça plus avant vers les ténèbres dans lesquelles elle allait être plongée. Peu à peu, l'inquiétude gagna son coeur... Aux tissus déchirés se substituèrent des traces de lutte... puis des traces de sang frais. Alors plongée dans la fougue de sa jeunesse, Laeira se rua, des larmes aux yeux, déjà convaincue des horreurs qu'elle allait rencontrer, vers ce qui resta depuis lors pour elle comme un sanctuaire inviolable: la demeure qui l'avait vu naitre et grandir.

Pourtant, seul un silence glacé répondit à ses plaintes larmoyantes, jetées dans le vide de la maisonnée comme ses poings sur les murs. Effondrée, interloquée, la jeune fille ne put comprendre ce qu'il était advenu bien qu'elle savait que tout alors ne serait plus qu'une lutte incessante dans la recherche désespérée de ces parents et de ses frères. Les jours passèrent... peu à peu... comme si le temps, lui aussi faisait son deuil...

Endurcie plutôt qu'affaiblie par ce malheur, Laeira, pleine de la force de la haine qui montait en elle, vivant de l'aumône au dépens des gens compatissant, s'entraînait nuits et jours afin de devenir une guerrière accomplie à même de faire sonner l'heure de sa juste vengeance. De longues années passèrent, sèches et vides de tout sentiment, pleine du seul entraînement que la jeune fille s'imposait...
Cependant, un jour, trop rare, où la tristesse chassait la haine de son coeur, un évènement vint à jamais changer sa vie: la déesse Syl lui apparu dans toute sa splendeur. Douce autant que sévère, la divinité lui rappela l'amour d'autrui que lui avait appris sa famille. Et, au souvenir des valeurs que la colère lui avait fait renier, la jeune mais déjà femme Laeira, décida qu'il était indigne d'ainsi souiller la mémoire de ses parents.

Dès lors, Laeira surpris tout un chacun la connaissant, prodiguant aussi bien les coups à ces ennemis imaginaires que la bonté sur son passage. Quelques rencontres vinrent encore enrichir sa personnalité et la destinée à laquelle elle était vouée: allant de jour en jour plus loin de sa contrée natale, elle trouva sur son chemin un duo qui la marqua. Un barde et un prêtre s'enquirent de ce pourquoi une fille comptant à peine seize années allait ainsi sur les chemins, seule, à l'exception de la longue épée battant sa cuisse. Ils l'écoutèrent avec autant de compassion que de peu de surprise, car en ces temps de plus en plus troublés, une pareille histoire n'était plus singulière à leurs oreilles ; ils la félicitèrent de la gentillesse qu'elle montrait tout en lui apprenant pour l'un, que la douceur aussi bien que la droiture était encore de ce monde, et pour l'autre, que la sagesse et la connaissance de la Mana devait toujours rester à ses yeux des qualités premières.

Laeira sut alors quelle était sa voie... Au fil des années, elle appris à manier tant des armes diverses que les arcanes que consentirent à lui apprendre les mages de Light Haven. Pour elle, il n'y avait pas de doute, elle se devait d'exceller dans les deux domaines devenant ainsi une paladine autant qu'une magicienne avertie.
Bien entendu, si au commencement ses premières taches avait été aussi peu reluisantes que de faire disparaitre la vermine des sous-sol du temple du village qui l'avait accueilli pour le compte du Samaritain, elle pu alors aller trouver des adversaires plus à sa taille.

Les rats pestiférés puis les généraux gobelins succédèrent aux gobelins plus maladroits et aux guêpes entêtées dans leur volonté de mourir... Elle approfondit ses connaissances de la magie et du maniement des armes, améliora son équipement afin de faire face au dangers nouveaux qui la guettaient... Pendant ce temps, Laeira put tisser de nombreux liens avec ceux que le chaos avait jeter comme elle sur les routes d'Althéa parmi lesquels elle trouva enfin l'amour en la personne de Slayne. Ils partagèrent alors chacune de leurs aventures et c'est toujours ensemble sur le chemin que vous pouviez les rencontrer, clamant leur amour fougueux au coeur même de la bataille afin de se donner plus de courage.

Et un jour, un jour béni, loin de l'enfant complice et bienveillant qu'elle avait connu, elle retrouva en son frère Bahamut, un apprenti magicien qui put de nouveau prendre place au sein de son existence. Quelques jours après, comme si ce bonheur ne pouvait à lui seul effacer les années difficiles qu'elle avait connues, son second frère Ikit Jalg vint les rejoindre. Ce fut un moment magique pour chacun d’eux et profitant de la force de cet instant, Slayne lui fit officiellement sa demande en mariage... qu'elle s'empressa d'accepter.

Les enfants jadis séparés se retrouvèrent un à un…pour la plus grande joie de la Maison…mais la Roue de la Fortune vint à tourner…

Ikit était de fait bien instable…et la foi dans la bonté, l’ordre et l’honneur que désirait lui inculquer sa sœur ne put lutter plus longtemps face aux expériences inconnues de tous qu’il fit seul…Aussi peu à peu Ikit en vint au vol, et à l’adoration d’Haruspice…
Malgré tout dans un élan de sympathie pour celle qui restait envers et contre tout sa sœur, il décida de lui-même de renier sa famille pour ne point lui porter ombrage.

Les années passèrent, et Laeira donna à son mari, quatres enfants : Lolia, Pixie, Sizeri et Marlysa…Durant un temps la vie fut radieuse pour les Fleen qui ne cessaient de se retrouver par les chemins. Mais là encore…la fatalité devait les rattraper.

Encore toutes jeunes, Lolia et Pixie s’enfoncèrent imprudemment dans la forêt non loin de LightHaven et plus personne ne les revit…Pleurant toutes les larmes de son corps, Laeira et son epoux partirent à leur recherche…qui s’averra infructueuse.

Aussi, le temps s’écoulant, les parents mirent en terre au cimetierre, deux cercueils vides portant à même-eux une plaque d’argent sur laquelle était inscrits le nom des petites et l’ultime message d’amour que leur lançait leur parent par delà la tombe.

Et les années passèrent, et passèrent encore…la famille Fleen découvrit peu à peu d’autres horizons, prêchant le Bien, soutenant leurs prochains…une véritable amitié lia peu à peu Laeira à Gorgoth et Jule, les frères de son mari , et réciproquement celui-ci tenta de mieux connaître Gaedorn, Bahamut ainsi que Xnor.

Vous qui lirez ce manuscrit qui que vous soyiez, je vous prie de bien vouloir m’excuser si vous connaissez notre Maison de ne point me tenir rigeur des impairs que je commets ici mais le temps m’est compté et déjà les pensées s’effacent…fuyantes, insaisissables, s’envolant vers le néant qui me gagne.

Gaedorn est certainement l’un des Fleen dont l’histoire est la plus nébuleuse…arrachés à ses frères et sœurs bien avant l’événement qui frappa Laeira il fut élevé selon ses dires mêmes par les centaures et ses parents n’en surent jamais d’avantage à ce sujet. Toujours est-il que ce nom…Gaedorn, il le tenait d’eux et le portait avec honneur….bien qu’ayant aussi le nom de Bahamut, nom que donnèrent Klix, leur père, et sa femme dont leur enfant n’ont de souvenir que son visage souriant penché sur eux, à l’enfant qui vit le jour après que Bahamut alias Gaedorn, leur fut enlevé, en mémoire de lui.

Les Fleen firent donc chacun leur chemin, non sans avoir de cesse de partager ensemble quelques moments de bonheur…Laeira se fit des amis qui s’avérèrent par la suite tout autre que ce qu’elle imaginait. Elle découvrit la Lune Rouge et en fit même partie un temps avant que de s’en aller voir ailleurs.

Xnor découvrit un jeune mage et se prit d’amitié pour lui, en faisant son disciple…et en mal d’affection, Laeira s’épris de lui et l’adopta, retrouvant ainsi la joie qu’avait une mère de voir grandir son enfant.

Peu avant d’être malheureusement possédée, elle donna le jour à son dernier enfant, une petite fille que Slayne et elle nommèrent Marlysa. Nul ne sait comment, Laeira vint à être possédée…Elle, prêtresse de Syl, sur la voie de la renaissance sous le jour d’Artherk, elle se prit d’une folie meurtrière et mêmes les siens n’étaient guère à l’abris de ses armes et de ses incantations…Reprenant un jour ses esprits au fin fond d’un cachot et privée de son livre de sorts, là, elle pleura…et pleura encore…Car n’ayant souvenir de ses actes elle ne pouvait comprendre la cruelle tournure du destin qui l’avait menée ici…

Clamant son innocence avec vigueur, les gardes furent bien obligés de reconnaître que la criminelle de jadis avait de fait été nécessairement la proie d’un maléfice tant elle respirait la tristesse et la bonté en ses quelques murs où ils la voyaient tourner en rond, un torrent de larmes s’écoulant de ses joues sur sa robe d’un blanc terni par les lieux.
Pris de pitié, et avouant bien malgré eux qu’elle était de fait plus une victime qu’une coupable, icelle fut libérée.

Laeira par la suite ne s’entraîna plus guère, et éleva sa fille paisiblement loin des désordres du monde…Jule , son beau-frère, adopta lui-même un enfançon auquel il donna le nom d’Arthur, et c’est avec sourire qu’elle les voyait ensemble, avec dans les yeux une joie qui s’était toujours refusé à lui, la paternité.

La vie s’écoula sans un jour pareil à la veille, Laeira prit part aux activités de la Kabbale du Ver, auprès de Uther qu’elle a aimé secrètement, mais un différent vint à l’en renvoyer…

Note : J’aurais tant aimé te voir devenir femme ma fille Marlysa… Malheureusement mon âme se meurt et je m’en vais bientôt rejoindre d’autres cieux.
Slayne, mon époux, sache que jusqu’à mon dernier soupir je n’aurais cessé de te chérir…
Vous, mes freres et toi, mon père, sachez que je m’en veux fort de vous infliger cette perte cruelle vous qui avez déjà tant souffert.



*lÂ’Ă©criture se fait de moins en moins lisible*

Prenez tous soin de notre MaisonÂ…et nÂ’oubliez pas que votre amour est votre force.

Laeira..


*la dernière lettre voit son train prolongé tout le long du manuscrit, comme si l’auteur avait été bousculé, renversé*

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