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le voyage des âmes
Par Aude le 6/10/2002 Ã 18:07:12 (#2290311)
Un tel phénomène, un tel don que le sien ne doit pas être trop ébruité. Beaucoup d'esprits étroits auraient peur.
Déjà , les prêtres qui l'ont recueillie dans son enfance l'ont rejetée pour ça... et lui ont donné un nom qu'elle n'avait encore jamais compris.
Pourtant... quelques personnes savent... naturellement, toutes ces âmes revenues...et les quelques amis à qui elle s'est confiée.
Mais maintenant elle se cache, elle ne vit que la nuit, reprenant alors une posture normale, toute blanche dans sa robe noire.
Plus personne, parmi les hommes, n'a besoin d'elle, ses enfants sont assez grands.
Alors, elle accomplit enfin sa mission, parmi les ombres, auxquelles elle commence dangereusement à ressembler.
Bien entendu tout le monde sait que des rituels sont parfois accomplis pour ramener des personnes à la vie... Mais...
Voyager parmi les âmes errantes.... quand bon lui semble...ou quand elle se sent happée par ce monde de l'au dela...
Ca, ça paraitrait bien étrange à certains...Ils penseraient qu'elle joue avec la mort, que malencontreusement un être vil pourrait prendre possession d'un corps neuf...
Bref, ils penseraient certainement à de la sorcellerie. Alors qu' Aude a compris depuis longtemps qu'elle n'est là que pour dialoguer avec ces âmes perdues... et, oui, c'est vrai, à éventuellement les ramener à une certaine raison.
Raison qui leur donne peut-être envie de réintégrer leur corps... pas encore tout à fait mort...s'ils le veulent...
voire...échanger....
Par Azharial del'Amrhyn le 8/10/2002 Ã 15:23:20 (#2297969)
Peut-être que ces Ames emprisonnées dans des lieux dont il est préférable de taire les noms, peut-être ces Ames peuvent-elles encore être jointes.
L'Ombre est certaine que ces Ames se battent avec l'espoir eternel et intemporel de pouvoir revoir la Lumière, de pouvoir de nouveau contempler un coucher de Soleil, fut-ce le dernier, de pouvoir observer les visages rayonnants de joie des uns et des autres, de pouvoir sentir tout simplement la Vie dans une fleur, un arbre, un oiseau, un lièvre, un ruisseau...
Ces Ames, elle en est certaine, ne sont pas perdues... si seulement elles pouvaient être localisées précisemment et jointes...
Mais d'observatrice, l'Ombre a-t-elle le droit de devenir actrice ?
un jeu dangereux
Par Aude le 8/10/2002 Ã 18:25:10 (#2299181)
La Mort n'est pas la fin..."
Voici ce que Aude se répète sans fin et tel est le message qu'elle tente de transmettre.
Parfois, oui, parfois.. tout est bien fini, mais alors, quand c'est le cas, jamais elle ne peut toucher les âmes de ceux qui sont vraiment partis pour toujours.
D'autres fois encore, des âmes sont prisonnières de maléfices... d'autres personnes qui souhaitent les voir loin, à tout jamais.
Et pourtant... combien de "jeunes" morts voudraient bien revenir si on se donnait la peine de leur donner une chance...
Lorsqu'elle songe à ça, un rire rauque se fait entendre, elle doit passer pour folle, certainement ! Mais à vrai dire... c'est tellement drôle de quantifier le temps, lorsqu'on est en présence d'une éternité...
Naturellement, Aude ne "contacte" et n'aide que ceux dont elle n'a point peur. C'est son seul repère pour juger de qui a le droit ou pas de revenir grâce (ou à cause) d'elle.
Sinon, comment décider ? Qui est digne ? Qui non ? Ce n'est pas à elle de choisir ! Et ceci, elle ne le perd jamais de vue.
Une farouche volonté de vivre (ou revivre) et le fait de n'être pas agressif, voilà les seules chances de l'émouvoir.
En plein désert, l'endroit qu'elle fréquente le plus, lors de certaines nuits glaciales, elle se souvient...
Lorsqu'elle-même se débattait dans l'au delà ... quelque chose l'avait effleuré... Depuis, sans cesse, elle tente de définir ce que c'était...
Elle ne perd pas espoir. Cette... quoi que cela puisse être... ce n'était ni violent ni dangereux pour elle.
De temps à autres, l'impression que cela revient... comme un souffle...et repart aussitôt, comme en quête d'une improbable vérité.
Qui sait ? Peut-être finiront-elles par s'effleurer à nouveau ? ces deux "entités" si différentes...Se rencontrer avant qu'il ne soit trop tard...
Voyant le soleil se lever, Aude se dépêche de retourner se cacher, à nouveau, elle brûle tout, seul un morceau de parchemin mal éteint flotte au vent. On peut y lire cette phrase :
"...a vie n'est rien,
La Mort n'est pas la fin..."
Par Azharial del'Amrhyn le 11/10/2002 Ã 11:00:37 (#2315512)
Restant à l'abris des regards, silencieuse comme la Grande Faucheuse, elle se rapproche d'un repère particulierement bien dissimulé aux yeux des mortels. Elle sent la présence. Elle s'arrête pendant de longues secondes, d'éternelles minutes, des heures innombrables... des journées passent, des années défilent, des siècles s'enchainent, immuables.
Elle l'observe.
Dans un clignement d'oeil, elle a autrefois apercu son ancien protégé piégé dans ce lieu innommable où même elle n'est pas autorisée à se rendre. Elle a entrevu son duel sans fin contre des forces obscures qui siègent dans l'Univers depuis des Eons. En cet instant elle a cependant su qu'éternel peut parfois rimer avec fin. Vouloir...
L'Ombre sert toujours sous son mantel un antique parchemin rédigé par cet être prisonnier, elle ne peut encore s'en défaire, il est trop tôt. Craquelé par endroits, ce parchemin se désagrège lentement mais inexorablement. Bientôt, il sera temps de l'offrir au monde... ou de le deposer dans une tombe. Elle décide cependant de détacher délicatement un fin bout du parchemin... une lettre, une seule, sur ce morceau, la lettre 'K'...
L'Ombre attend que la présence sombre dans un étrange sommeil pour déposer, sans un bruit, cette unique lettre près de son visage. Qui sait ce qu'il se passera ensuite...
L'Ombre tente de plonger son regard ... ailleurs ... puis s'eclipse discretement...
Par Aude le 15/10/2002 Ã 18:51:57 (#2341108)
Pourtant, sa part humaine a grandement besoin de repos... Son corps ne peut suivre ce rythme imposé trop longtemps
Aude sombre dans un étrange sommeil...
Naturellement, chaque fois que son âme n'a plus de limites imposées, elle s'éloigne un peu plus...
Seulement cette fois... c'est différent... une ombre semble flotter... pas très loin.... Aude se laisse bercer par cette présence, familière et attendue, mais toujours inconnue et intrigante.
Son âme et... l' "autre" semblent ne jamais pouvoir se rencontrer vraiment, bien que, manifestement, chacune attende quelque chose de l'autre.
Plus rien !
Plus aucun souvenir ... plus après ce flottement. A-t-elle seulement rêvé ? A-t-elle vraiment ressenti la présence ?
L'éveil est lent, comme si Aude devait déployer ses membres après une longue attente.
En ouvrant les yeux, elle sait... Elle voit ce morceau de parchemin si précieux. Cela signifie qu'elle n'a pas seulement imaginé tout ceci...
Elle le regarde et le regarde encore, obstinément, anxieusement, jusqu'à ce que cette seule et unique lettre devienne trouble...
Puis elle range le fin vélin précieusement. Elle tente de comprendre ce qu'il peut bien signifier...
Un message de l'au-delà matérialisé... voilà qui serait bien douteux... une supercherie....? Certes non...
Elle décide d'attendre... de songer le plus fort possible à ce "K" si finement tracé... si usé... la prochaine fois qu'elle ira... la-bas..
Alors probablement, quelque chose se manifestera.
Désormais elle a hâte, elle prépare son prochain voyage... La nuit prochaine...
Par Azharial del'Amrhyn le 16/10/2002 Ã 22:37:39 (#2348931)
Les Temps changent et les évenements se précipitent.
L'Ombre apparait lentement, puis, n'hésitant plus une seconde de plus, déroule ce vénérable parchemin craquelé de toute part et entonne, d'une voix plus grave encore que le soupir des tombeaux, une très ancienne mélopée écrite par un être tombé dans l'oubli, écrite par celui qu'elle protegeait.
Tristesse des Ames.
Mille et milles Ames hurlent dans ce Désert de cendres,
Pleurant a jamais leur Vie sans jamais comprendre.
Leurs yeux, aveugles pour toujours, ne sonderont que les Abysses,
Dénuées de Lueur, dénuées de Lumière, dénuées de Délices.
Privées de leur Humanité, privées des Joies de la Vie,
Arpentant sans cesse ces Terres de Haines et de Douleurs,
Vivant sans lendemain dans la Mort les perpetuelles Terreurs,
Sombrant dans les Affres insondables d'une Eternelle Folie.
Noires Colombes assoiffées du Sang brulant des Mortels,
Harpies errantes dechainées, sanguinaires Ames Damnées,
Effrayantes Chimères tapies dans des Ombres Immortelles,
Tourments, souffrances impies, sans fin, sont condamnées.
Priez, vous qui respirez, vous qui vivez, pour elles, priez,
Ouvrez vos Ames à la Vie, à la Lumière, à la Pureté,
Offrez leur la Paix, offrez leur cette douce Sérénité.
Pour ton Ame, Verdi mon Ami, et pour toutes les Autres...
Puissent-elles trouver le repos...
L'Ombre précautionneusement roule de nouveau le parchemin et le tend à l'étrange femme.
Prenez-en soin, par lui, je suis persuadé qu'il reviendra avec celui qu'il était parti chercher.
Bonne chance, puissiez-vous trouver la Paix intérieure...
Par Aude le 17/10/2002 Ã 18:20:41 (#2353321)
Tout d'abord alertée, Aude écoute la tragique mélopée...
Bien sur, c'était cela... retrouver une âme... Elle décide que ce sera la dernière fois, il faut que cela aboutisse.
Dût-elle en patir plus tard, qui sait si cette nouvelle âme ne se retournera pas conre elle par la suite ?
Nantie d'un parchemin... d'un vague nom retenu... d'un étrange texte gravé dans sa mémoire, elle s'isole...
Elle ne dit rien avant de partir, elle sait que .... *elle ne sait toujours pas comment la nommer*... est capable de comprendre ses pensées.
Aude commence à respirer plus lentement... puis à ralentir les battements de son coeur... l'espèce de transe qu'elle connait si bien s'empare d'elle.... Et son âme part... à la recherche de celui ou celle (quelle importance la-bas...) qu'elle doit convaincre.
Par Azharial del'Amrhyn le 18/10/2002 Ã 19:31:12 (#2359135)
Une odeur de chairs calcinées emplit l'endroit. Des relents de souffre se font sentir à plusieurs dizaines de mètres. Des hurlements venus de nul part, de temps à autres, transpercent les êtres vivants. Des bruits innomables de corps déchiquetés, broyés ou encore tailladés retentissent de toute part. Des flashs d'images indéscriptibles apparaissent, des écorchés vifs, des noyés, des ravagés, des brulés et mille autres encore, puis disparaissent sans laisser de trace.
La femme, n'écoutant que son courage, plonge plus encore d'où semble provenir un profond et lointain murmure chargé d'espoir, une voix que nul démon, diable, succube et incube n'a réussi à faire fléchir. Son Ame, esquivant habilement la masse putride des tourmentés eternels, s'approche lentement mais surement de cette étrange source de calme, siegeant au milieu de ce spectacle d'atrocités.
Finalement, elle parvient au faît d'une colline de chairs sanglantes et d'os brisés, et entrevoit de dos un être titanesque dont tous les pores de la peau ecarlate respirent un Mal Infini. Cet être brandit victorieusement un bras humain arraché à hauteur du coude et le lance negligeament sur l'infame montagne. La voix provenant d'au-dela de la monstruosité reprend de nouveau...
Nai Fëalmar seruva oialmaressë...
Nai Nainiëlmar ahuva lÃrinnar...
Nai Hendilmar enkénuva Anar ortë ar eleni sÃlë...
(*)
L'horreur grogne au son de ces paroles et s'acharne de plus belle.
Grhtkkud askrrghh krschkakkk gh'chrksughh.
(**)
L'Ame de la femme, discrète, se deplace lentement pour apercevoir l'être dissimulé par le démon. Stupéfaite, elle entrevoit des ailes brisées, un corps mutilé de toutes parts, démembré, défiguré, mais dont la voix reste ferme malgré le masque de souffrance et de douleur posé sur ses traits. L'Ange semble défier à chaque instant le courroux du Seigneur démoniaque, la Lumière habite encore et toujours ses yeux aveugles pleurant des larmes de sang.
Soudain, l'Etre de Lumière lève son visage sans yeux dans la direction de l'Ame de la femme, un sourire se dessine sur ses lèvres craquelées, puis de nouveau il fait face à son terrible bourreau.
Démon, tu as perdu...
L'ignoble créature, malgré une masse impressionante, se retourne avec vivacité pour voir l'intruse. Elle pousse un cri de rage et charge griffes et crocs en avant, mais il est deja trop tard, l'Ame de la femme et de l'Ange changent deja de plan. Son attaque ne se solde que par une chute dans un amas d'os et de chairs et d'immondes invectives dans le néant...
Les deux Ames se déplacent à vive allure.
L'Ombre n'est plus lorsque la femme reprend doucement connaissance, à sa place git sur le sol l'Etre ailé. Sa respiration est saccadée mais il vit encore. Un mot un seul s'échappe de ses lèvres avant qu'il ne sombre dans l'inconscience...
Verdi...
------------
*
Puissent nos Ames reposer dans la félicité.
Puissent nos Lamentations se changer en chants.
Puissent nos Yeux voir encore se lever le Soleil et briller les etoiles.
**
Intraduisible. :p
Par Aude le 20/10/2002 Ã 19:01:51 (#2370351)
Le reveil, en général, était assez long et douloureux, comme si le corps restait asphixié pendant un temps.
Cette fois, il faut prendre sur soi...
Restant à l'endroit même où ils sont apparus, Aude continue de garder un contact avec l'ange à ses côtés pour lui prodiguer les forces qui ne tarderont pas à lui manquer. On ne fait jamais un tel voyage impunément...d'autant que la lumière qui se dégageait de cet être dans l'au-dela paraissait la seule chose restant intacte
Seulement... elle n'est guère douée pour soigner les vivants... aussi, elle espère intérieurement qu'ils auront la force d'attendre...
Elle entend vaguement le murmure de ce mot qu'elle ne saisit pas bien :
- " Verdi..."
Elle sent la faiblesse de l'être à ses côtés et attend impatiemment une aide...
Par Yavel Adel le 20/10/2002 Ã 21:48:32 (#2371477)
Songeur, il s'aperçut longtemps après qu'il se trouvait près d' un être ailé, tout comme lui pensa-t-il.Il était inconscient et semblait être très faible.
Il y avait une femme à coté de lui...Fatiguée elle aussi, mais d'une autre manière...
Il les regarda tous deux longtemps,la femme ne l'ayant pas aperçu de là où il était, et l'être étant toujours inconscient.
Il s'approcha d'eux doucement:
-"Bonjour Dame..."
La femme tourna vivement la tête, ce qui le troubla quelque peu, puis il se reprit:
-"Il semble que...Votre ami est mal en point...Puis-je vous aider...?"
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