Ces nuits où l'on meurt à peine

Par Azulynn Tvar le 20/9/2002 à 19:27:47 (#2197121)

La nuit, courant d'air sur mon coeur soir après soir. Le néant propre à l'afflux des souvenirs et des images, qu'un peintre cruel redessinait quotidiennement, insidieusement, après la victoire de l'aube ; le néant insatiable, absorbant des océans de larmes, laissant dans son sillage une fragrance d'ironie et l'épuisement, l'épuisement fou et douloureux qui fait plier l'échine.

Cet instant où je ne voulais que mourir, mourir dans un trop-plein de blanc d'étoiles et de lumière, avoir été fugace comme les sentiments, comme celui qui m'a emportée et dévastée à nouveau.

Suis-je destinée aux douleurs ardentes, destruction et peur, larmes et souvenirs ? Un coeur qui déjà renaquit de ses cendres le peut-il une nouvelle fois ? N'aurais-je pas du me laisser aller aux eaux, à leur glace qui m'aurait endormie sans douleur, sur cette plage... Mourir par les flots, leur abandonner une chair par trop torturée. Pourquoi avoir résisté...

Un pas sur le parquet. Je ne m'y attendais pas. Elle vit sans doute les larmes et le corps éperdu, abattu entre les draps. Elle tenait une tasse fumante, doucement, dans le désir évident et infini de ne pas troubler les ombres fragiles, ses ailes luisant dans un éclat de lune. Je lui ai tendu les bras longs et fins, leur blancheur palpitante. Elle s'est assise, dans un désir fou de cacher de son corps le spectre et de résorber une fêlure latente, un tremblement de terre intérieur.

Les larmes intolérables dans les veines prêtes à éclater, à hurler leur douleur en un torrent furieux, l'instant ultime où l'on expire - ou survit. Et puis rien. Rien que les pleurs silencieux dans la nuit qui tissait sa toile sur le néant, celui qui aspire protège et perd, rien que ce pathétique vide et la tasse fumante à mon chevet, quand elle me parlait doucement, des mots inintelligibles, ce n'était pas vraiment important, rien qu'un lien avec la réalité, mais étrange et coulant comme une rivière scintillante. Elle m'a bercée, longuement, ses ailes courbées autour de moi, berceau brumeux et maternel, intraitable papillon jamais bien loin de ma douleur. Elle chasse toujours tout d'un geste, brisant les tempêtes, comme seule elle a toujours su le faire. Je crois que je me suis dit : je ne peux pas mourir maintenant, ce serait indécent dans tout ce blanc.



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Par Azulynn Tvar le 20/9/2002 à 19:33:18 (#2197140)

Dédicace à Isis. Ecrit sur Florent Pagny - Savoir aimer, Zazie, Within Tempation. ;)

Par Dyvim Tvar le 20/9/2002 à 19:39:59 (#2197187)

C'est superbe princesse, comme toujours :):amour:

Par Fenrill le 20/9/2002 à 19:41:18 (#2197201)

C'est trés trés neau même :) ;)

Par Isis le 20/9/2002 à 20:18:36 (#2197453)

Etre simplement la,
L'entouré de ses bras
Geste doux sechant ses pleurs
Consoler sa douleur.
Meme dans cette impuissance certaine
A pouvoir apaisser toutes ses peines.

Rester et deumeurer
Toujours prete a l'aider
Immuable et sereine,
Partager joie et peine.
La garder contre soi, le temps qu'il faudra
Puis la laisser s'en aller quand son coeur sera plus gaie.


Je reste, je suis la,
Tout pret de toi.
Ma vie, mon enfant,
Mon coeur, je t'aime tant.




( ma zuzu !!:amour: :amour: )

Par Ibuki Tribal le 20/9/2002 à 21:35:25 (#2198029)

:amour: :chut:

Par Aina HarLeaQuin le 20/9/2002 à 23:48:26 (#2198949)

L'amour dans toute sa splendeur n'apporte que souffrance. Cette souffrance qui arrive, on ne sait comment, douloureuse, égoïste mais tellement présente. Non l'amour n'est pas un cadeau pour quelqu'un qui veut préserver son coeur.

Très joli comme toujours. :merci:

Par Alanis Lyn le 21/9/2002 à 10:55:00 (#2200505)

*aimerait avoir autant de talent qu'Azulynn, ou au moins une petite fraction de son talent, pour savoir ecrire en reponse un joli post rp*

*mais se contente de s'incliner humblement avec l'assurance que cela fera remonter le superbe post*