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Exorcisme
Par Nof SuivantSamedi le 8/9/2002 à 15:25:48 (#2119664)
Ils lavaient capturée hier au soir, entre chien et loup, alors que les rayons du soleil mourrant teintaient encore de douces couleurs chatoyantes le ciel déjà étoilé, près du vieux saule où elle avait ses habitudes. Qui était celui qui avait alerté la garde, qui avait surpris sa singulière présence, il lignorait. Ils ne connaissaient que les noms des onze courageux hommes darmes qui lavaient rouée de coups, et jetée en cage, afin de lapporter aux autorités.
Gravissant une à une les raides marches en colimaçon, sengouffrant dans le boyau étroit et glissant, se tenant de sa main libre à la rampe brinquebalante, il se hisse lentement vers les hauteurs putrides, la lueur ocre de sa torche dessinant sur les murs de brique moisie son ombre sinistre. Pas après pas, il avance vers le sommet.
Exhibée en place du village, son jugement fut rendu par le bourgmestre, flanqué de sa garde en armures dapparat, ses vielles côtes de mailles briquées afin de les faire reluire, alors que lêtre difforme subissait les crachats et jets dimmondices. Les pierres avaient été interdites, elle devait rester vivante jusquau verdict. Les Albionnais ne sont pas des barbares, ils savent ce que justice veut dire.
Ebloui par léclatante lumière du jour, sa tête émerge des profondeurs de la tour, cheveux au vent. Il jette sa torche en arrière, et couvre de son regard les terres environnantes. Le bourg où il vécut. Les terres de son père. Le puits du village, où sa mère devait être à lheure actuelle. La place, encore surplombée dun fin panache de fumée noire, où il passa son enfance, rejouant avec ses camarades milles et unes batailles contre les monstres aux frontières, la cour de Camelot, et la victoire, toujours prochaine, des forces dAlbion. En y repensant, il sourit à lidée quil jouait plus quà son tour le rôle dArthur.
Un murmure parcouru la foule alors que les Saints Paladins de lEglise linvestirent, garde rapprochée du prêtre qui les menait, tout vêtu de blanc et de pourpre, sa crosse brillant des feux de sa foi. La garce était accusée davoir envoûtée un garçon du village, laffaire était donc du ressort de la Lumière. Un exorcisme devait être pratiqué, afin de délivrer sa pauvre âme de lemprise du Mal.
Fermant les yeux, il écarte les bras, fait un pas en avant. Le vent souffle à ses oreilles, faisant claquer les pans de sa chemise, laissant voleter la fine pluie lacrymale qui sécoule le long de ses tempes. Sa dernière pensée, alors que son crane produit un craquement sourd en rencontrant le sol, va à son aimée, son amante depuis cette douce nuit dété, il y a quatre ans, où il lavait rencontrée, perdue, apeurée, la douce elfe qui fut ce soir brûlée vive.
Par Thallya le 8/9/2002 à 20:38:21 (#2121802)
Une bien belle et triste histoire qui change du style habituel.
Par Elric le 8/9/2002 à 22:01:24 (#2122497)
Par Phemios de Lys le 8/9/2002 à 22:13:18 (#2122574)
Ennyn Aron Pedo Mellon a Minna, Im Rarvi Hain Enchentra a Eregion Theuthant I Thiw Hin....
Seul celui qui sait comment mourir sait comment vivre....
Phemios de Lys
Par grovilain le 8/9/2002 à 23:42:21 (#2123077)
(ma préférée de l'auteur pour le moment - Put1 comment ke je peu esperer tout owner en étant sentimental com sa)
Gro
PS : vous avez lu la fille du roi des elfes de Lord Dunsany ?
Par Bouldepoils le 9/9/2002 à 1:16:10 (#2123410)
Depuis Roméo et Juliette on sait pourtant que les histoires d'amour inter-ethniques finissent mal.
Mais bon, mourir pour une elfe, c'est mourir pour des nèfles.
Par Dae le 9/9/2002 à 6:33:18 (#2123940)
Superbe conte
Par Sefrenia le 9/9/2002 à 8:20:45 (#2124101)
Par Nostenfer le 9/9/2002 à 8:21:33 (#2124105)
niarkniark
Par Sowulhildidaga le 9/9/2002 à 9:49:24 (#2124283)
Alorvoyonvoir... çatoutenfertoumortsproutchparterre, etpinoreillepointuestoutecramcram... vivivi, çatoubonpourkobolds :D
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