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Tenessia et les dieux
Par Tenessia le 14/8/2002 à 10:32:48 (#1960234)
- Père, qui est Artherk ?
Le père de Tenessia laissa un instant ses longues mains fines et blanches en suspens sur les cordes de harpe. Puis, il se remit à jouer, répondant laconiquement :
- Cest un dieu...
Tenessia replongea dans sa lecture, et se fit un devoir den saisir le sens en séclairant de la maigre explication de son père. Puis, renonçant, elle sadressa à nouveau à son père :
- Quest ce quun dieu, père ?
Le nephilim sinterrompit à nouveau. Les notes fluides et légères, comme à regret, se diluèrent et laissèrent place au silence. Le père de Tenessia se tourna vers lenfant, et porta sur elle son regard grave et doux.
- Il est dit : "De tout temps, les êtres pensants d'Althea ont invoqué des puissances supérieures pour les protéger". Ces puissances sont les dieux, mon enfant, et Artherk est lun deux.
- Il y aurait donc plusieurs puissances ?
- Cest cela...
- Qui sont ces dieux, Père ?
Le père eut un bref sourire, empreint dune certaine ironie :
- Vous le découvrirez en temps et en heure, mon enfant, lorsque vous croiserez leurs fidèles... Ils ne manqueront pas de vous convaincre dembrasser leur foi, ils ne manqueront pas darguments pour vous inciter à vous joindre à eux...
- Ho... Cela est-il donc important pour les fidèles de ces dieux de convaincre ?
- Pour certains dentre eux, oui... dautres sont plus discrets et se satisfont de leur propre foi... Vous ferez vite la différence entre les fanatiques et les autres...
- Ces croyances peuvent mener au fanatisme ?
- Oui, lintolérance et les préjugés sont souvent de mise lorsquil est question des dieux...
- Avez-vous un dieu, père ?
Les ailes noires frémirent.
- Autrefois, oui, jétais jeune... je me suis fourvoyé... et je lai payé... cher... Cest pourquoi aujourdhui et jamais, Tenessia, je ne vous en dirai pas davantage sur les dieux. Vous ferez vos choix, le moment venu.
- Votre dieu vous a-t-il puni ?
- Non, Tenessia... ce sont les hommes... Ils agissent au nom de leur dieu et parle pour lui. Leur dieu est à leur image, ils ont créé cette image parce quils nont pas la force daffronter leur immense solitude et leur fragilité face à linsondable univers. Les pouvoirs quils confèrent à leurs dieux ne sont émanations que de leur propre volonté à acquérir ces pouvoirs. Ne jugez jamais un homme sur son dieu, sondez plutôt son coeur. Si vous avez assez de jugement, vous découvrirez peut-être quils ont tous le même dieu : eux-mêmes. Et que leurs vains combats, ils le mènent pour eux-mêmes, se drapant dans de grands idéaux, nommés Bien ou Mal... alors même que le Bien et le Mal sont les deux plateaux dune même balance... et quen notre conscience nous possédons ces deux mystérieux aspects du Grand Tout. Le seul combat à mener devrait être intime : maintenir léquilibre en soi. Si toutefois nous sommes tentés de servir, nous ne devrions avoir pour but commun que de trouver léquilibre pour tous. Mais je ne veux point vous influencer, mon enfant, encore une fois, vous ferez vos choix... puissent-ils vous conduire vers la paix intérieure...
Le néphilim se retourna vers sa harpe et ses deux mains légères reprirent leur vol sur les cordes, blancs papillons au service des plus doux soupirs du coeur.
Tenessia savait quil nen dirait pas davantage aujourdhui. Elle reprit sa lecture, tandis quelle pensait que son choix était fait : elle se battrai pour léquilibre.
Par Khaelon Lloth le 14/8/2002 à 11:00:26 (#1960374)
:lit: :)
Par Hatonjan le 14/8/2002 à 11:15:52 (#1960448)
La foi est une conviction personnelle, informer sur la sienne n'est pas un mal l'obliger est cassé meme la notion de foi.
Je ne hais point les ogrimarien ni les arthekien sauf ceux qui veulent imposer par arogance leur savoir sans meme discuter.
Par Itana Tilae le 15/8/2002 à 9:30:05 (#1964932)
Je me demande ce qu'en penserait Dame Tenessia...
Par Alabasyr le 15/8/2002 à 16:45:04 (#1966210)
- Quel dieu priez vous Messire Khosann ? Demanda la jeune fille, le regard brillant comme à chaque fois qu'elle pensait avoir mis le doigt sur une question fondamentale. Comme souvent, il la regarda avec ce mélange de lassitude et de condescendance qui devait contribuer à faire de lui une figure vaguement paternelle pour l'"enfant" :
- Dieu me préserve de la religion... cita-t-il pour se seule réponse, avant de se replonger dans l'écriture de ses vers.
- Dans ce livre, on parle de Syl et de Sélène, deux soeurs ennemies dit-on, s'acharna-t-elle, désignant la couverture de l'ouvrage qu'elle avait dû subtiliser durant sa dernière nuit de travail.
Il observa l'ouvrage, un sourire amusé au coin des lèvres, constatant qu'il s'agissait d'un authentique et aride traité de théologie. Il se demanda quelle religion prêchait celui là, sous une probable apparence d'objectivité et d'encyclopédisme.
- Magnifique. Répondit-il pour couper une éventuelle répartie à son silence.
- On dit que Sélène est généreuse et qu'elle aide les démunis tandis que Syl.. hmmm... favorise la connaissance et la puissance magique. Ajouta-t-elle, déchiffrant avec peine les arabesques oubliés de l'écriture antique de l'ouvrage.
Cette fois, il rit. Il avait réponse à sa question. Elle poursuivit, au fil de sa lecture :
- Il y a aussi Iago mais je ne les aime pas trop.
- Ah oui, et pourquoi cela ? Ils sont pourtant le symbole de l'art que je t'enseigne. Objecta-t-il avec une ironique solennité. Ils sont aussi les fournisseurs d'une grande partie du fruit de tes larcins *mince sourire* Sans de bons et niais marchands Iagonites pour nous confier leurs entrepots, où irait la profession ?
Cela eut pour effet de l'emplir de confusion et d'indécision et elle se décida enfin à refermer le livre, une moue de frustation sur le visage :
- Pourquoi est-ce si compliqué ?
- Ca n'a rien de compliqué, bien au contraire. Répliqua-t-il, s'amusant de son désarroi, sans perdre de vue qu'il avait duré assez longtemps. Donne moi ça.
Elle lui présenta l'ouvrage, dont il se saisit, avant de le jeter dans l'ardeur de l'âtre, aprés en avoir survolé quelques pages, sans doute par acquis de conscience.
Elle ouvrit la bouche, et de grands yeux, mais ses mots furent stoppé avant de commencer leur course.
- Tu n'en aurais pas retirer grand chose en le revendant.. Et encore moins en le lisant. Intéressons nous donc à ce problème fort simple, puisqu'il semble te préoccupper.
Et se rassit en tailleur, l'observant avec une attention soutenue. Elle attaqua :
- Mais si c'est si simple Messire K..
- Cela fait trois jours maintenant que tu ne devrais plus m'appeller ainsi, j'ai été suffisamment diplomate pourtant. Coupa-t-il, il ajouta, sans plus dissimuler la menace : Je vais devoir te rendre à la rue.
- A.. Alabasyr, comment cela peut-il être simple si on en fait des ouvrages de plus de mille pages ?
- Ah. Voilà enfin une question pertinente. Mais comme toujours, ce n'est pas la chose qui est compliquée mais l'usage que l'on en fait. Qu'est-ce qu'une dague ?
La question la laissa perplexe un instant, alors qu'elle semblait chercher le lien. Mais son regard lui indiqua que ce n'était pas ce qu'il attendait. Elle bafouilla un rapide :
- Une pièce d'acier aiguisée, destinée à..
- Parfait. Ce n'est rien de plus que ça. Son but et son usage n'en font pas partie intégrante.
Le visage de la jeune femme s'illumina lentement tandis qu'une nouvelle perspective de réflexion voyait le jour en elle. Il acheva :
- Si simple, et pourtant, combien de temps ai-je passé à t'en enseigner le maniement ? Il ne lui laissa pas le temps de chercher réponse à cette question futile et enchaina :
-Les dieux sont ce que les hommes en font. A la base, ils ne sont que des êtres supérieurs. Un jour, un ami m'a demandé, comme toi, quel dieu je priais. Il affirmait qu'il était impossible de ne pas croire en l'existance d'entités qui avaient une telle influence sur le monde. Mais cette influence, ce sont des fidèles qui s'en réclament. Où est la preuve ?
- Les miracles ! Retorqua-t-elle avec un sourire qui mourut l'instant d'aprés
- Nous vivons dans un monde où la magie, elle, est une puissance indéniable ; quelle différence constates-tu entre un sort un miracle ? La façon de l'invoquer, de le mettre en scène. Cela n'a aucune valeur selon moi.
- C'est étrange.. *interloquée*
- Tu as raison Syndrael, il est bien étrange de s'encombrer d'êtres créateurs qui dirigent nos destinées lorsque tout peu s'expliquer en quelques phrases. Montrez moi un dieu, alors je croirai probablement en lui. Qu'il me menace, et peut-être accepterai-je de le vénérer.
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Alabasyr K.
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Par Tenessia le 15/8/2002 à 18:08:46 (#1966514)
Par Gengis Khan le 16/8/2002 à 14:41:58 (#1970231)
Par Snoopy le 16/8/2002 à 19:13:58 (#1971570)
Solitaires doutes
Par Tenessia le 17/8/2002 à 7:48:32 (#1973710)
La tête lourde de pensées moroses, elle déposa linfusion sur la console, et sassit, attendant que la boisson refroidisse un peu, tandis que la lassitude prenait possession de son esprit.
Artherk, Ogrimar, Feyd, Titania, Sélène, Syl, Iago.... et tous les autres... des dieux, des esprits, des entités, que sais-je encore....
Tenessia ne sy retrouvait plus. Elle avait choisi de servir un Roy, Théodore le Bon, et se retrouvait à amender pour délit dopinion... Le mal, pour Tenessia était une chose concrète, celui qui tue, qui vole, qui insulte, peu importe en quel nom, que ce soit en son nom propre ou en celui dun dieu, celui-là fait le mal. Celui qui porte atteinte à lordre public ou à la dignité dautrui, qui insulte le Roy et la noblesse, celui là doit être mis à lindex.
Servant le Roy, elle veillait à lapplication des édits royaux. Mais où était lédit validant le pouvoir des Inquisiteurs ?
Voilà quon avait dressé un bûcher, voilà que lon songeait à employer les méthodes propres aux féaux du mal... le marquage... Le mal serait-il en train de gagner la partie ? Léquilibre serait-il rompu pour que les défenseurs du bien soient gagnés eux-mêmes par la gangrène ?
Linquisition...
Tenessia frissonna. Ce mot resurgissait danciennes histoires, de laube de lhumanité, porteur du plus sinistre message. Des prêtres... autour dun bûcher... linconcevable prenait forme, et la menace ne venait point de cette prophétie dont elle ne souciait que pour son aspect symbolique.
Le regard de Tenessia erra sur les murs de cette petite chambre dauberge qui était son refuge au sein de la plus absolue solitude. Elle posa instinctivement sa main sur sa poitrine. Sous la robe, il y avait encore la marque dOgrimar.
- Votre dieu ne peut rien contre moi, avait-elle dit à Khorn Darken, je ne crois pas en lui, je suis libre.
Cette marque, qui devait la tourmenter, nétait rien quun signe sur sa peau. Ogrimar ne venait point la hanter de cauchemars, de la même façon quArtherk ne venait point éclairer sa route... Ses cauchemars surgissaient de ses propres doutes, sa route séclairait à la lumière de ses propres convictions.
Le fanatisme allait il gagner les serviteurs du Roy ? Elle avait prêté serment à la Baronne. A elle seule. Et lon avait souillé la ville de la Baronne en dressant un bûcher... Tenessia se rangerait aux côtés de la Baronne, fidèle à son serment. Mais lorsque la Baronne validerait ces méthodes, que ferait-elle, elle, Tenessia ?
Elle soupira. Un serment engage une vie... Il faudra obéir, le front lisse... Démissionner ? Tenessia ny songe pas un instant. Les impuissants démissionnent. Tenessia restera à lintérieur, parce que cest à lintérieur que lon travaille au maintien de léquilibre.
Des jours sombres arrivent peut-être... Cest le moment de chasser les doutes, cest le moment de se dresser, impavide, faible peut-être en apparence, mais forte de respect et damour, forte despoirs en un avenir meilleur, et portée par une croyance en lhumain, en lui seul.
- Père ! Combien vous me manquez ! Murmura-t-elle pour elle-même. Que mauriez vous conseillé ?
Un vague sourire effleura ses lèvres. Vous ne mauriez rien conseillé, nest ce pas ? Vous mauriez placée devant mes choix, évitant de prendre partie, et vos mains sur la harpe auraient repris leur course vers lineffable chant du coeur.
Longue vie à la Baronne ! songea-t-elle avec conviction.
Et vive le Roy, se força-t-elle à penser. Vive le Roy ! Nétait ce pas ce que lon avait crié autour du bûcher...
Sur les murs de la petite chambre, les ombres prennent des formes monstrueuses... et on dirait quelles avancent...
Par Syndrael le 17/8/2002 à 17:54:09 (#1975479)
Leylia paraissait troublée lorsqu'elle lui avait dit cela, mais sereine, dans le même temps, car au milieu de cet effrondrement, il y aurait toujours ce nous.
Etrangement, c'était précisemment ce que ressentais Syndrael à ce moment, et qu'elle avait préféré imputer à ses douleurs et peines récentes. Peut-être y avait-il une des raisons concrètes à cette impression alors..
Il avait d'abord eu le harcelement des Ogrimariens.. inénarrables Ogrimariens, toujours en quête d'une méfait quelquonque à accomplir, sans but ni logique. Sans autre volonté qu'appliquer la parole démente du sombre, nuire.. sans relâche. Angel Darken ne devait pas être bien loin de la vérité lorsque Syndrael lui avait demandé les raisons de cet acharnement : Il n'y a pas de raison à chercher, Ogrimar est mal et chaos. Cette folle était morte depuis, cela les avait au moins distrait un moment, mais à quel prix..
Puis, les Feydiens, mais ça ne faisait pas grande différence en fait, les moyens ne changeaient pas, quant aux buts, ils semblaient bien lointains. A croire que la tisseuse ne servait plus le Juge mais le ténébreux. Dans sa sauvagerie, elle avait fait de ses aveugles serviteurs des fous sanguinaires, des bouchers, des vautours.. les termes ne manquaient pas. Pas tous bien entendu.. mais comme toujours, ils suivraient, ils se conformeraient au modèle pour survivre.
L'affaire des Rogues avait achevé de lui faire perdre foi en la justice et le Roy. Les conclusions hatives et plus que douteuses du juge royal la faisait grandement douter de l'intégrité des serviteurs du royaume, serviteurs de l'ordre et du bien, ceux là même qui avaient dressé le bucher, qu'elle n'avait heureusement pas vu à l'oeuvre. Détestable, abjecte, inhumain... Le zèle de la justice se muait en fanatisme pour contrer le fanatisme de l'ennemi, et ce fanatisme. Mais cela, on ne s'en rendrait probablement pas compte avant le jugement, elle espérait être là le moment venu, pour voir certains visages..
La perte de foi la plus grave était sans doute celle en l'humain. Folie, cruauté, bêtise et aveuglement.. elle connaissait tout cela depuis bien longtemps, malgré ses illusions persistantes, mais les blessures de son coeur et ses sentiments trahis achevaient de lui faire perdre confiance en la bonté de l'âme humaine.
Heureusement, Leylia était là, peut-être son inhumanité la rendait-être meilleure, imperméable à l'ouvrage pernitieux qui se tissais au fil du temps. Elle qui apaisait ses peines d'un regard, guérissant d'un baiser les blessures les plus profondes.
Et le jugement venait.. sans doute était-il la cause de cette frénésie, la source de tout ces maux. Que penserait donc l'Haruspice en les voyant... Maudit Juge !
Syndrael
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