Bienvenue sur JeuxOnLine - MMO, MMORPG et MOBA !
Les sites de JeuxOnLine...
 

Panneau de contrôle

Recherche | Retour aux forums

JOL Archives

Carnet de route

Par Graetel le 2/8/2002 à 20:09:52 (#1901664)

Le voyage durait maintenant depuis des semaines...

Il avait fallu tout d'abord traverser les mers à bord d'un galion dont les marins qui ne dessaoûlaient pas, avaient souvent dû redresser le cap... Et cet idiot de Glenor, qui un soir s'était endormi sur la barre, alors que nous avions jeté l'ancre, laissant le navire tournoyer indéfiniment sur lui-même...


Mais nous avions finalement atteint la terre ferme, et après une longue marche dans l'inconnu, j'avais fini par entendre le nom de la contrée que j'avais abordée : Armor

Les côtes rocailleuses semées de buissons épineux m'avaient surprises, mais j'aimais à sentir mon visage fouetté par l'air vif qui soufflait continuellement tel un chant lancinant.
La chasse était bonne, et mon arc fidèle ne m'avait pas fait défaut... quelque lapereau à la broche et même !un civet de sanglier avaient régalées mes papilles.
J'aimais le soir me perdre dans l'infini scintillement des étoiles, où ma déesse bienfaisante me comblait de mille ravissements du coeur...

Je pensais à mon frère, à mes amis et à toutes les âmes connues en Althéa, dont les voix chantaient encore à mes oreilles comme un doux réconfort.


Mais une nuit, il me sembla distinguer une musique étrange, accompagnée du tressaut de petits pas rapides. Et hop ! sans que je m'en rendis compte, voilà qu'une multitude de petits êtres pas plus hauts que 5 pouces m'entrainaient dans leur ronde infernale... Leur mélodie avait comme ensorcellé mes pieds qui virevoltaient à leur suite dans une farandole interminable !!! Mais ils s'arrêtèrent soudain, ayant saisi le mouvement de fuite d'une petite lettre qui s'était échappée de mon sac, dont le contenu lui aussi tourbillonnait tout autour...
Trop essoufflée pour articuler un seul mot ni pour esquisser un seul geste de plus, je n'avais pu les empêcher de lire avidement le contenude cette correspondance...
Tout à coup, ils m'entourèrent d'un bond et l'un d'eux s'adressa à moi :

- "Graetel, donc ?" ,souriant d'un air malicieux

-" Alors ma belle, on a perdu ses amours ?

Voyant ma mine déconfite, (maudissant le sort d'avoir été percée à jour), ils se consultèrent quelques instants... Puis tous en choeur, ils s'adressèrent à moi :

"Que choisis-tu ? l'or du Soleil ou le vol de la Nuit ?"

Naturellement, mon esprit ne tergiversa pas et la Nuit l'emportais sur le Soleil... mais je posais la question :

"Qu'est-ce que le vol de la Nuit ?"

"Tu verras bien ma belle... ? Alors que choisis-tu ?"

"Eh bien, le vol del a Nuit ! car Sélène est ma déesse bienaimée..."

"Tu l'auras donc !"

Et dans un grand éclat de rire, ils disparurent en un instant, me laissant exténuée et intriguée comme on peut l'être en pareilles circonstances....



Lorsque je m'éveillais le soleil dardait de ses rayons la lande riante, couverte à présent d'arbres vert tendre et parsemée de fleurs de toutes couleurs... je ne sentais plus vent violent mais brise chaude et légère .... L'espoir en mon coeur, je cheminais tout le temps qu'il fit jour... Au coucher du soleil , une petite pluie commença de battre la campagne...Mais qu'importait la pluie, qu'importait l'orage ! L'été le mauvais temps n'est qu'une humeur passagère du beau temps sous-jacent et fixe, bien différent du beau temps instable et fluide de l'hiver et qui, au contraire, installé sur la terre où il s'est solidifié en denses feuillages sur lesquels la pluie peut s'égoutter sans compromettre la résistance de leur permanente joie, a hissé pour toute la saison ses pavillons de soie violette ou blanche. Et c'est sans tristesse que j'entendis les derniers roulements du tonnerre roucouler dans les lilas...


Je m'installais confortablement pour la nuit dans une petite clairière moussue que bordaient de jeunes arbrisseaux. L'humidité de cette nature détrempée me faisait frissonnner, mais je parvins à allumer un feu. Après avoir dégusté deux perdrix qui s'étaient laissées prendre à la volée de mes flèches, je me perdis en une longue méditation coeur à coeur avec Sélène, voix si chère à mon coeur...


Mais soudain,alors que la constellation du sagittaire venait de se lever...
... je sentis en moi comme un vague tournis... il s' emplifia en peu de temps , et je m'évanouissais d'une manière incompréhensible et lorsque je m'éveillais, je voletais dans les air, et me perchant sur un arbre, je vis du haut de ses branches les dernières braises de mon petit foyer s'éteindre ...
Que m'arrivait-il donc ?

Par Khaelon Lloth le 2/8/2002 à 20:34:51 (#1901883)

Rhaaaa la suite!!!! C'est quoi cette manie de couper au meilleur moment, c'est pire que les pubs à la télé!
:sanglote:

Tres amusant en tout cas:)

Par Alanis Lyn le 3/8/2002 à 3:09:27 (#1904855)

*se demande ou en est Greatel dans son voyage*

Par Syndrael le 3/8/2002 à 13:12:40 (#1906201)

:lit:
Et reviens vite surtout :)

Par Alith Anar le 3/8/2002 à 13:57:31 (#1906426)

Carnet de route... carnet de route... carnet de route...

Ca n'est pas sans rappeler...

Par Graetel le 4/8/2002 à 13:51:24 (#1911166)

Depuis deux semaines maintenant, je battais la campagne, espérant que Sélène me remettrait sur la route des petits hommes qui m'avaient affligée de pareils tourments nocturnes... Certes, j'avais fini par m'habituer aux inconvénients qui en découlaient, mais cela restait assez facheux... et je devais à tout pris savoir comment conjurer le sort...
Ce jour-là, comme les précédents, était pluvieux, et mes vêtements collaient ma peau frisonnante. Alors que mon "aventure nocturne" venait de se terminer, n'arrivant pas à trouver le sommeil, glacée que j'étais, je me remis en marche.

j' avais réussi à sortir de la forêt et les falaises se dressaient à nouveau devant moi, bordant une mer houleuse dont les embruns parvenaient jusqu'à mon visage.

J'aperçus une lueur à quelque distance.
En m'approchant, je découvris une grossière hutte de pierres éclairées par quelques restes de braises. De chaque côté du foyer se dressaient deux rochers à côté de deux bûches. Je m'assis sur l'une des pierres et ranimai le feu avec quelques brindilles.
Au bout de quelque temps, une sorte de ... nain apparut, le visage frippé, encadrant de petits yeux perçants. Il s'installa en face de moi. Et nous restâmes ainsi, jusqu'à ce que les flammes encore une fois, s'éteignent. Le nain s'empara d'une bûche, la brisa sur son genou et mit les morceaux dans le feu. Quand le bois fut épuisé, le nain me fit signe de mettre l'autre bûche...
Sur la défensive depuis quelques temps, je n'en fis rien, craignant quelque piège.Nous demeurâmes donc face à face jusqu'à l'aube.
Alors, d'un seul coup, le nain, la hutte et le feu disparurent et je me retrouvais les jambes qui pendaient dans un précipice !!!
Je songeais qu'alors, si je m'étais levée pour prendre la bûche que me désignait le nain, j'aurais péri dans le gouffre !!!

Par CelaK le 4/8/2002 à 13:57:24 (#1911191)

:lit:

Par Khaelon Lloth le 4/8/2002 à 13:58:06 (#1911196)

La suite ne déçoit pas du tout , au contraire:)
D'ailleurs, si on pouvait en savoir plus sur ces nains

*Attends donc la suite*

Par Graetel le 12/8/2002 à 1:38:44 (#1948587)

Enfin je puis écrire quelques mots...
Songeant que les falaises ne me valaient rien, je décidais de m'enfoncer dans les terres. Je fus assez étonnée de ne faire aucune rencontre dans les forêt, ayant constaté à mes dépends que cette contrée grouillait de nabots étranges.

J'ai tout de même croisé quelques patrouilles de gobelins... j'avais le sentiment de me sentir chez moi, aux abords de Windhowl. Je croisais également quelques orcs errants. Et à nouveau des gobelins. Mais ceux-là portaient des bonnets rouges, et je devais apprendre plus tard que la couleur de leur bonnet ne provenait de nulle teinture, si ce n'est le sang de leurs victimes. Ils semblaient aller se ravitailler, au cours des combats, à un gros tonneau...quand j'appris ce qu'il contenait, je frissonnais d'effroi : c'était du Vin-de-Tous-Les-Hiboux...autrement dit du hibou pressé, et fermenté avec une sorte de d'eau de vie douteuse...

Ma fois, j'entrainais ma vigueur au combat par ces rencontres...
Le soir, je ne m'arrêtais que lorsque j'avais trouvé un endroit mettant en valeur le Royaume de Sélène-La-Très-Belle...

La réponse qui me venait à l'esprit, concernant ces nains, était qu'ils erraient sous forme de fantômes... Leur race avait-elle donc bien été héradiquée par l'Haruspice ?
Je devais tenter de toutes mes forces de retrouver ces petits danseurs... une antidote ne pouvait manquer d'exister...
Ou au moins trouverais-je une personne pouvant me fournir un début d'indice ?

Par Graetel le 12/8/2002 à 1:59:07 (#1948652)

Voilà que depuis des jours entiers je parcourais cette forêt, quand j'en entrevis enfin la lisière. Le soir était tombé et le chemin serpentait sous la brillance des étoiles.

Tout d'un coup on fit :

- BOUH !

derrière moi...
Je sursautais, et me retournant vivement, je ne vis rien... Mais aussitôt j'entendis :

- BOUh !!

- Qui vive !

- BOUh !

- Hola !, fis-je, sortant cette fois une flêche de mon carquois et ajustant mon tir...

Mais à ce moment-là, une pelletée de petits graviers se mirent à sautiller autour de mes pieds ; j'essayais, en marchant, de m'en débarasser, puis en donnant des coups de pieds, et
Pan ! Apparut devant moi un crapeau me fixant de ses yeux globuleux ; je tentais de ne pas trébucher en marchant, comme il venait entraver mes pas... , et
Pan ! Il se changea en chat miaulant !
Comme il se faufilait entre mes jambes je le chassais de nouveau...
Mais cette fois, j'avais devant moi un chien menaçant de ses crocs
Je marchais cette fois à reculon...
Quand il devint un bouc piaffant ! Puis un cheval se cabrant, et hénissant...
Je reculais de plus belle, quand j'eus soudain devant les yeux un taureau énorme, fulminant, qui commença à charger !!!

Inutile de dire que je fuyais à toutes jambes, et ne me retournais qu'en entendant des rires à gorge déployée...
Vexée, je vis un drôle de petit homme, bossu, l'oeil torve, doigts crochus, vêtu d'un costume de bouffon aux couleurs fanées, de collants tire-bouchonnés et de poulaines usées, qui me faisait des culs tourniaux et mille gambades moqueuses...
Je ressentis à ce moment-là le vague étourdissement devenu familier, et m'éloignais de lui, désormais ahuri et muet...

Par Aina HarLeaQuin le 12/8/2002 à 2:46:44 (#1948767)

Et bien si un amour perdu mène à ça... :mdr:

Par Syris Lloth le 12/8/2002 à 5:18:37 (#1949064)

Mais que c'est agréable à lire tout ça =))
Vraiment content que Graetel revienne parmi nous, si c'est bien de cela dont il s'agit, et je l'espère :)

Par Khaelon Lloth le 12/8/2002 à 10:33:53 (#1949645)

Toujours aussi bien, bravo :)

Par Itana Tilae le 12/8/2002 à 11:47:06 (#1949967)

Que de belles histoires :)

Par Graetel le 14/8/2002 à 16:08:43 (#1962009)

Je décidais de continuer hors de la forêt, et marchais jusqu’au point du jour dans une lande de rochers couverte de broussailles et assez escarpée. Lorsque les premiers rayons dardèrent la campagne, apparurent ça et là les touffes violacées et jaunes des bruyères et ajoncs en fleurs. Je me sentais descendre vers des terres abritées, par d’interminables lacets sillonnant les collines recouvertes de buissons épais.
L’astre de sa courbe approchait du zénith quand j’aperçu de loin d’abord le toit d’une petite chaumière qui fut bientôt accompagnée d’autres habitations, assez éloignées les unes des autres, entre lesquelles paissaient quelques bêtes. Toute une petite vie paysanne se découvrit alors à mes yeux charmés et heureux de rencontrer enfin une atmosphère familière.
Cependant, en y regardant de plus près, j’eus la sensation que les vaches se mouvaient curieusement, meuglant également de drôle de façon. Intriguée, j’accélérais le pas. J’entendis soudain des cris et des pleurs bruyants. Cherchant la source de ces bruits, je découvris une vieille femme dans tous ses états, sur le pas de sa chaumière.
Ma brusque arrivée fit soudain cesser ces démonstrations de détresse. Elle me toisa, l’air méfiant et abattu.

- Bonjour, bonne vieille ! Lui dis-je avec un sourire compatissant. Qu’est-ce donc qui vous fait pleurer ainsi ?

- D’où vous v’nez, mon ptit ?

- Eh bien c’est une longue histoire ! Je me suis, à vrai dire, égarée et…

- Egarée... Hin ! Je l'pense bien ! Vu d'où c'est qu'vous v'nez, j'me doute ben qu'vous avez du en faire des rencontres, héhéhé...

Elle me toisait sans cesse et m'observait sous toutes les coutures de la tête aux pieds.

- Ah ! Mais c'est-y qu'vous avez l'air solide, même si zêtes fluette hin ! comme brin de fille...

Je souriais bêtement, prise dans le flot de paroles de cette vieille femme. Je réussis cependant à lui dire :

- Mais dites-moi, bonne vieille, pourquoi pleuriez-vous avec tant de chaleur ?

- Ah ! fit-elle en levant les bras au ciel, recommençant à gémir... Le malheur est sur nous ! D'abord le Pixie qui...

- Le ... Pixie ...?

- Zavez jamais vu ? Bah... Grosse tête, corps minuscule, cheveux roux, yeux bigles et nez retroussé, bondissant comme un vrai petit diable ! Mais nous, pensez- donc ! Par ici, c'est qu'on les respecte, nous ! On lui porte des oeufs colorés, et tenez ! (elle mîmait chacune de ses paroles, et là elle me brandissait sous les yeux une petite amulette) il faut porter du bronze sur soi ! Zen avez ?

Je fis non de la tête... Elle reprit :

- Eh ben hier au soir, vla-t-y pas qu'il est passé par là, une vraie furie, et qu'il m'a laissé mes vaches malades et mon lait tourné ! Mais si y'avait qu'ça ! La même nuit, L'Effrainée est venue...

Et elle recommença ses pleurs de plus belle...

- Elle a volé sur le fil à linge une chemise de mon homme... Et voilà qu'il se tord de douleur depuis ce matin... son tour va arriver !

- Son tour ? (Je ne comprenais pas un traitre mot de ses paroles...)

- Ah ma ptite demoiselle... L'Effrainée est la pire chose qui puisse nous arriver ! Personne n'a jamais osé l'approcher. Et quand elle vole une chemise c'est pour la teindre de sang ! Elle hante le torent de Mar Du, lavant les vêtements sanguinolents de ceux qui vont mourir... On dit que ces esprits sont les fantômes des femmes mortes en couches. Or celle-ci est une naine....

- Mais... Alors, si on allait lui voler la chemise de votre homme, peut-être guérirait-il ?

- Ah ma ptite demoiselle... Impossible ! Si on lui adresse ne serait-ce que la moindre parole, elle vous tient aussitôt en son pouvoir ! Or, quand on l'approche, elle vous insulte tellement que c'est impossible de ne pas lui répondre... !

Je redressais la tête et lui déclarais :

- J'irai, dès ce soir, bonne vieille ! et ton vieux ne mourra pas !

La vieille femme paraissait ravie de mon offre, mais ne croyait guère au succès de mon entreprise... Mais me voyant si décidée, elle décida de rendre ce qu'elle considérait déjà comme le dernier jour de ma vie, le plus agréable possible... Me servant de bons petits plats et des liqueurs délicieuses et fruitées.
J'en profitais pour lui narrer les plus curieuses de mes aventures, notament celle du nain qui s'était transformé...

- Ah ! Mais c'était le Mourioche ! me dit-elle ! On l'a rencontré ! Mon homme avait un soir trouvé une brebis non loin de là. A l'étable il l'enferme. Le lendemain, quand il lui porte à boire, c'est une vache qu'il trouve... Et le jour d'après, c'est un cheval... " Bigre !" qu'il a songé... "Quel est ce mystère?". Le lendemain, c'est un chien noir aux yeux rouges qui lui montre ses crocs, rit de méchante joie et lui dit : " Pourquoi viens-tu me voir ainsi tous les matins ? Tu es bien curieux ! " Mon homme affolé courut chercher un bâton. A son retour, le Mourioche, car c'était lui ben sûr, s'en était allé avec tout le troupeau et la moitié de l'étable ! Avec les aut' fermiers, on a voulu la reconstruire... Mais ce que les mâçons construisaient le jour, le nain venait le défaire la nuit. Pis un beau jour, il est parti.

Pendant qu'elle parlait, j'observais ses allées et venues auprès de son vieux qui toussotait et crachait, à qui elle portait tisanes et décoctions de son secret.

Bientôt, le soir tomba, et après m'être bien fait décrire par la bonne vieille le chemin à suivre, ainsi que la chemise du vieil homme, je partais en quête de l'Effrainée...

Par Graetel le 14/8/2002 à 16:26:36 (#1962089)

Je cheminais déjà depuis plusieurs heures, lorsque j'entendis enfin le chant du torent... Je m'approchais discrètement, et observais au travers des buissons une scène très étrange... Un petite naine recourbée et frippée, penchée sur l'eau, lavait et frottait sans relâche des vêtements tâchés de sang qui semblait frais...

Lorsque soudain, je fus prise de mon tournis familier.... Pour une fois, cela tombait à pic ! Et je me laissais faire par cet état désormais ennivrant...

Je pouvais à présent la voir d'une vraie altitude... Et fixais de mes yeux avides le tas d'oripaux. Puis, enfin ! J'aperçu la fameuse chemise du vieux... Je fermais les yeux, me confiant à Sélène, et piquant d'un trait vers le tas, je visais la chemise et l'enserrais vivement. Puis je repartis, le souffle court, aussi vite que j'étais venue... L'Effrainée ne put que me maudire et m'abreuver d'insultes... Mais déjà, je prenais à toute allure le chemin du retour...
Malheureusement il était fort long, et ne voyant pas le temps passer, je fis une assez mauvaise chute.

Mais je retrouvais bientôt la chaumière avec la vieille qui attendait avec anxiété.
Quelle ne fut pas sa surprise de me voir arriver, tenant dans mes mains la fameuse chemise !
Elle me la prit fébrilement et alla la laver sur le champs. Puis elle la passa au vieux. Il sembla guérir instantanément... Ils se tournèrent alors vers moi, les yeux brillants, et bientôt gagnée par leur émotions, nous versâmes quelques pleurs de tendresse... Notre amitié était désormais scellée !
Mais je dus attendre le matin pour leur poser toutes les questions qui attendaient tant de réponses ! Et confiant mon sommeil à la douce Sélène, que je remerciais pour sa protection, et la chance que j'avais eue tout à l'heure, je m'endormais d'un paisible sommeil...

Par Graetel le 14/8/2002 à 16:53:42 (#1962206)

Au matin, nous prîmes le meilleur petit déjeuner qu'il m'ait été donné de goûter depuis mon départ de Goldmoon. L'air du matin était vif, mais pourtant un bon soleil nous permit de le prendre dehors, sous la tonnelle.

Ils n'avaient jamais entendu parler de Goldmoon et étaient assez surpris d'en entendre les coutumes, et ma description de leurs habitants les ravirent. Ils connaissaient désormais Hansel, et avaient grande envie de le voir. Je leur parlais de la finesse des doigts de Syndrael et l'enchantement qu'on ressentait à l'entendre jouer de la harpe. Je leur parlais de la douce dame Alanis, et bientôt, ils voulaient que tous vinssent vivre en Armor.
Je riais à leur propos, mais enfin, je leur posais la question qui me brûlait les lèvres... Connaissaient-ils les maudits petits diablotins qui m'avaient gratifiée d'une telle malédiction !
Bien entendu, ils avaient déjà eu à faire avec eux. Non pas personnellement, mais des personnes de leur entourage avaient, eux aussi été pris dans leur tourbillon infernal. Ils me déclarèrent qu'ils avaient nom Poulpikens, et ils me demandèrent qu'elle avait été la question posée et ce que j'avais répondu...

- Ah ! firent-ils. Heureusement que tu n'as pas pris l'Or du Soleil ! Un jeune homme de chez nous, assez cupide, l'avait choisi. Vla-t-y pas qu'à chaque parole qu'il prononçait, une pièce d'or tombait de sa bouche... Au début, il était content. Mais bientôt, il s'averra qu'il n'osait plus parler, tant c'était dérangeant. Et puis tout le monde voulait le faire parler pour ramasser à sa suite les tas de pièces d'or. Alors il est parti dans le vaste monde... On a entendu dire qu'il était un prince maintenant. Mais il est devenu très réservé, lui alors si bavard...
Alors pour ton affaire, nous, on sait pas comment conjurer le sort... Mais en tout cas c'qu'on sait, c'est qu'il faut que tu retrouves l'objet qu'ils ont laissé à terre à leur départ. Car grâce à cet objet, tu pourras te débarrasser de la malédiction, si tu fais les bonnes choses ! Mais le mieux c'est que tu ailles à Porsguern. Là bas, tu trouveras des mages qui te reseigneront mieux.
En tout cas, tu as eu de la chance de ne pas mourir d'épuisement, comme la plupart de ceux qui tombent en leurs rondes...

Ravie de ce début de réponse, je décidais de me remettre en route dès le lendemain, même s'il me coûtait de quitter mes hôtes si chaleureux.
Et nous passâmes une dernière soirée à contempler les étoiles. Je leur parlais de Sélène et ils étaient émerveillés. Ils me posaient mille questions. Et je ne tarissais pas... Je leur conseillais de mettre sous sa garde le village, afin qu'aucun troubliaux ne vienne plus leur causer soucis. Et ils semblaient décidés à en parler à leurs voisins dès le lendemain. Ils manquaient d'instructions disaient-ils. Mais je leur déclarais avec ferme conviction que Sélène s'adressait avant tout aux plus pauvres, et que nulle instruction ne vallait l'enseignement qu'elle même portait aux coeur de ses fidèles, les nuits claires et étoilées, comme les nuits les plus sombres.

Eux me parlèrent des nains. Ils envahissaient pendant une certaine période de l'année les nuits de l'Armor. Impossible alors de mettre la main sur la moindre pierre précieuse, et les forgerons devaient quitter à la hâte leurs forges désormais la proie des petits revenants. Sous toutes les pierres levées, on trouvait Nutou, Sôtés, Kourrils, Poulpikens...

Par Graetel le 14/8/2002 à 17:01:01 (#1962242)

Le moment des adieux arriva. La bonne vieille pleurait de tendresse, et me disait que vraiment, j'étais la fille qu'elle aurait voulu avoir. Ah ! ces bons vieux !
Ils ne me laissèrent partir qu'après avoir gonflé mon sac de provisions exquises.
La vieille enfin, me tendit un mouchoir qu'elle-même avait brodé, me disant :

- Si tu es poursuivie, il te suffira le lancer le mouchoir derrière toi : il se changera en lac.

Puis elle me tendit un petit peigne fin, me disant :

- Si tes poursuivants persistent malgrès tout, lance ce peigne : il se changera en une forêt si épaisse que nul ne pourra la franchir...

J'étais étonnée par ces objets, me disant que s'ils étaient nombreux, le pays tout entier allait bientôt se couvrir de forêts impénétrables et de lacs profonds. Mais sans plus d'explications je pris soigneusement les objets, et remerciais de tout coeur.

- Tu as sauvé la vie de mon homme, et la mienne aussi : sans lui je ne suis plus rien, et tu me remercies !

Je sourais tendrement...
Ils m'indiquèrent assez précisément le chemin à suivre jusqu'à Porsguern et, après quelques déchirants adieux, je commençais ma route. L'air était délicieux, et la joie au coeur, pleine d'espoirs nouveau, une chanson me vint bientôt à la bouche...

Par Khaelon Lloth le 14/8/2002 à 20:07:55 (#1963124)

*Prends la liberté de transmettre ses félicitations pour la tres belle et amusante histoire avant que la dite chanson soit postée*

Par Syndrael le 17/8/2002 à 5:43:22 (#1973585)

*Trouve que ce post s'est échoué bien bas soudain* ;)

Par Graetel le 19/8/2002 à 14:52:51 (#1984989)

*chante*

Je suis un peu fou
Sac au dos
Sans trève
J'emporte mon hibou
Mon banjo
Et mes rêves

Ah ! qu'il fait bon là-bas
Allez vivre à l'aventure
Coucher sur le sol dur
Au fond des bois
Quand la lune se lèvera
Mon hibou hullulera, tiou, tiou lalalala....

Par Khaelon Lloth le 19/8/2002 à 18:23:37 (#1986261)

Toujours aussi sympas:)

Par Graetel le 22/8/2002 à 13:57:01 (#2004532)

Une nuit, alors que la pluie résonnait à mes oreilles, les cheveux ruisselants, tout comme mes vêtements collants qui semblaient vouloir s'imprimer jusqu'à la moelle de mes os, je pénètrais une grotte avec une joie indiscible, et c'est là que je rencontrais Aldaron, jeune mage au service de Lugh.
Il était si aimable, si beau, si courtoises ses manières, exerçant un attrait tel que j'en ressentis quelque frayeur, mais faisant naître en moi un trouble que je n'osais m'avouer, que mon corps ne pouvait nier à en croire les battements de mon coeur, le poids ressenti en mon ventre, et la nervosité de mes gestes que je tentais de réprimer. Et ses yeux et ses façons semblaient refléter le même trouble que le mien.

Nous fîmes route ensembles de longs jours, discutant de son étrange patrie ; je ne fus pas longue à constater que, comme mes bons vieux, il n'avait pas de pierre de destinée.

Nous avions regagné les falaises que je redoutais maintenant, d'autant que celles-là me rappelaient des souvenirs.

Une nuit où nous étions tapis dans les herbes folles, nous observions une étrange fête sur les hauteurs : autour d'un feu dansaient des vierges nues et des hommes couverts de peaux et têtes de cerf, une femme revêtue d'une longue tunique noire présidant l'assemblée et proférant des paroles solennelles, inaudibles de là où nous étions.
Et, chose curieuse, c'est là que j'aperçus soudain, entre Aldalron et moi un bref scintillement : un pendentif dont l'attrait était irrésistible. Je mis aussitôt autour de mon cou la chaîne en bronze, et exhibant sur ma poitrine la plaque de turquoise enchassée de minuscules fragments d'or.
Un regard d'Aldaron, et nous fûmes soudain pris dans un tourbillon de caresses et de baisers enivrants, nous abandonnant bientôt à tous les plaisirs de l'amour enfin exprimé, avec la fougue de ceux qui ont attendu, nos corps frémissants et étroitement liés.
Au matin, je m'éveillais au creux de ses bras : il avait pris mon coeur dans ma poitrine et mis le sien à la place.
Mais alors que je parcourais avec lui les terres mêmes qui m'avaient accueillies, je lui désignais l'endroit où j'avais accosté ; nul doute désormais que le pendentif retrouvé n'était autre que celui laissé à mon intention par les Poulpikens à leur départ.

Il ne connaissait toujours pas mon terrible secret.
Je finis cependant par le lui révéler, croyant pouvoir traduire la richesse de cette expérience, décrire la fluidité lucide et merveilleuse de l'instant, imprégnée des parfums de la nuit, mais les mots me venaient si banals et si ternes que les phrases se brisaient d'elles-mêmes.
Il eut alors un regard que je ne lui avais jamais connu. Il me déclara :

- " Tu as le pendentif, c'est une bonne chose. "

Et il me révéla à son tour ce que celui qui m'épouserait devrait accomplir pour conjurer le sort, car il était dans ses terres, chez lui, et en connaissait bien les us et coutumes.
Je n'attendais désormais qu'une chose : m'unir à lui pour toujours et qu'il me débarrasât de ce mordet.
Hélas, il en fut tout autrement : il me déclara tout net que son destin n'était pas de me délivrer de cette malédiction, que, du reste, il était fiancé, qu'il ne pouvait faire affront à sa famille qui comptait tant sur cette union, qu'elle était druidesse également...
Un matin, il n'était plus là... me laissant étourdie de sombre désespoir, brisée, prête à me donner la mort...

JOL Archives 1.0.1
@ JOL / JeuxOnLine