Un passant... [Récit]

Par Khyok le 1/8/2002 à 0:26:35 (#1886763)

Le soleil se mourrait déjà sur les flots, l'ouest de la cité des Vents s'embrasait du couchant rouge sang... Les ombers s'allongeaient dans les rues où les derniers passants pressaient le pas, où les dernières fenêtres se fermaient...

Un homme, l'allure lente, le dos courbé, les yeux baissés, tenant d'une main meurtrie un bâton de marche, s'avançait sur la route. L'air agare et pourtant noble, ses vêtements froissés et entachés de sang paraissait avoir vu les plus hautes cours des Royaumes... pour retomber dans les plus bas fonds.

L'homme entra à grand peine dans la cité, les gardes lui jetant à peine un regard, les passants ne s'attardant pas sur un badeau pareil.
Sans logis, apparemment sans le sous (la désarois frappe t il tout homme qui le mérite, quel que soit son rang ou son âge ?), il cherchait vaguement des yeux un endroit où prendre un tant soit peu de repos, attendant paisiblement le jour dans la moiteur nocturne de l'été...

Un banc, là, à quelques pas de lui... Il s'assit, les derniers rayons lui caressant le visage. Il sourit. Le réconfort est parfois si simple à trouver...
Il s'étendit sur la banc de pierre, peu confortable, sa sacoche en guise d'oreiller. Ses yeux se fermaient tant que la Lune montait dans les cieux...
Bientôt sa quiétude fut troublée, en sursaut il se réveilla; la porte de la bâtisse venait de claquer. Il la regarda plus attentivement, une taverne, le Dragon Buveur, c'était là ce que disait l'écriteau... de la lumière filtrait encore sous la porte, l'établissement semblait encore bien animé...

Intrigué il héla la jeune femme qui sortait de l'Auberge... une servante à prioris :
"Hola Damoiselle, quelle est donc la cause de cette tardive animation alors que la ville paisiblement s'endort ?"
A la jeune fille de se retourner, d'esquisser un sourire poli et de répondre :
"Oh, rien de plus qu'une de ses réunions barbantes entre les maints clergés et autres factions de ce Royaume sire ! Rentrez chez vous, il vaudrait mieux, les lieux sont peu sûrs la nuits venue..." Hatant le pas, elle s'éclipsa.

L'homme se leva, s'étira tranquillement sous les étoiles et fixa quelques temps la Taverne qui semblait peu à peu s'endomir. Bientot, se dit il, les plus grands pontes de ces Terres sortiront...
Il se décida alors à se placer sur le banc, bien en face de l'entrée, et à attendre la venue de ces si Nobles Personnes...

Iago :

Un homme richement vêtu se dessina sur le pas de la porte, criant en guise d'adieu à la tablée derrière lui :
Je me rentre les amis ! Demain j'ai encore des affaires à faire.. merci de m'avoir enrichi en choississant cette taverne ! Il rit dans sa barbe, refermant la porte..
Le manant, voyant devant lui un homme de bonne fortune, richement habillée et rondouillard, se leva et esquissant une révérence lui demanda :
Pardonnez un pauvre homme de vous importuner de la sorte, mais n'auriez vous pas quelques piécettes mon bon Seigneur ?
Le Marchand ne lui lança qu'un regard méprisant, et se hata de quitter la compagnie d'un homme dont la mauvaise fortune semblait pour lui le pire des péché !
Donner quelques pièces, non mais pas fou lui... ah ah... *plus haut* Gloire et Fortune pauvre manant !
Soupirant, le vieil homme se rassit... et attendit.
La seule fortune que j'ai est ce banc et les étoiles comme toit. Egoiste...

Syl :

Une femme sortit en deuxième de la Taverne, la démarche légère, les courbes agréables. Elle salua l'assemblée d'un sourire avant de se fondre dans la nuit.
Comme pour le Iagi, au passant de lui demander quelques pièces. Elle lui sourit en retour... presque par pitié pour un animal blessé...
Syl saura vous guider et percer le mystère qui vous apporta la déchéance... Gardez la foi, courage... Je n'ai malheureusement rien sur moi... de plus que cela. *Elle lui tend une pomme* Bon appétit... A elle de s'éclipser à son tour, le sourire s'effaçant rapidement de ses lèvres, sans autre attention...

Les Adeptes de la Nature :

A peine la Sylienne se perdait elle au détour d'une rue que la porte se rouvrit, laissant apparaitre un homme, tout aussi courbé et vieux que ce pauvre passant. Il souhaita la bonne nuit aux personnes encore présentes, et ferma la porte de chêne, manquant en se retournant d'heurter notre homme.
Milles excuses sire... *Il le dévisagea et haussa un sourcil* Puis je vous aider ?
Après un court salut, le vieil homme lui demanda quelques pièces, encore une fois, pressant l'Adepte de lui offrir ainsi le gite pour la nuit.
Mais mon bon sire ! Vous vous plaignez de profiter de la nuit et des arbres comme seul logis ? Voila bien quelqu'un qui ne sait pas ce qu'il manque, ni la beauté qu'il a sous les yeux !
A lui de rétorquer : Mes jambes me font souffrir, mes tempes semblent frappées par milles nains, par pitié aidez moi !
L'Adepte de la Nature qui partait déjà se retourna :Soignez avec des plantes et profitez de la paisible insouciance de la nuit que vous offrez la Nature; puissent ses Esprits vous protiger !
Et il se fondit à son tour dans la nuit...
Me voila bien aise de votre protection, vous avez autant de pitié pour un homme qu'une meute de loup ! Et il se rassit en gromellant.

Sélène :

L'homme se rassit, toujours aussi amer... Manquant de s'assoupir, la lumière s'échappant de l'auberge lui fit rouvrir les yeux. Une femme silencieuse en sortit, à l'allure féline et gracieuse... Il referma doucement la porte, ne voulant déranger (voulant s'enfuir au plus vite ?), et se retrouva en face du vieil homme souriant.
Pardonnez un pauvre ère tel que moi Madame, mais n'auriez vous pas quelques pièces afin que je trouve le logis et de quoi requinquer mes vieux os ?...
La belle femme le toisa de ses yeux perçants, souriant mystérieusement... elle semblait hésiter entre considérer cet homme comme un mendiant ou un prince déchu, au vu de ses habits et de ses manières... au vu aussi de sa pauvreté plus qu'apparente. Elle porta sa main à sa ceinture et en décrocha une petite bourse scellée dans laquelle tintait plus d'or qu'il n'en fallait pour une nuit.
Elle lui tendit, souriant par la même occasion de son sourire le plus chaleureux et le plus charmeur.
Tenez, prenez donc ceci sire, que la Dame des Ombres vous veille pendant cette nuit de repos. Vous semblez épuisé, courrez dans la taverne vous reposer ! Remerciez Sélène, elle protège les pauvres tel que vous, dormez tranquille ! Gloire à Sa Dame. Elle lui mit alors la bourse dans la main... en profitant pour le déléster de son unique relique, sa chevalière. Elle séloigna sans autre attention, souriant dans la pénombre de cette trouvaille... un princé déchu.
Une fois la femme partie, l'homme s'assit à nouveau et ouvrit la bourse, un sourire ravi aux lèvres. Las ! Quelle déception quand il vit que la bourse ne contenait que quelques pièces d'or... et de cuivres, beaucoup. Il secoua la tête de dépit, se résignant à attendre encore un peu.
Voila qu'une femme qui me disait apporter sa Compassion me fait riche une seconde, et pauvre une éternité... Elle m'offre l'ombre de la bonté, et je crois avoir trouvé l'aurore...

L'Haruspice :

Le voyant se lamenter sur son banc, un homme s'arrêta, visiblement intrigué...
- Allons le vieil homme, que t'arrive t il donc ? Un problème, une rancoeur, t'habiterait il ?
- Hélas sire, si vous saviez, je ne cherche que le réconfort d'un lit et quelques pièces dans la main des puissants de ce Royaume, et je ne voit que le reflet d'une Humanité se complaisant dans ses Fois et dans son égoïsme... La charité, je ne demande que cela, quelques pièces.
- Et toi tu te complais dans ta mendicité, tu ne cherches que la bonté et la générosité chez des Hommes impurs. Viens avec moi, je te montrerai la Pureté, je te montrerai la félicité et le Salut dans les Paroles du Juge, au delà de l'or, au deça des richesses !
Le vieil homme sembla hésiter... regardant autour de lui l'air perplexe, il suivit l'Illuminé.. quelques pas... avant de se réfugier dans une ruelle et de laisser l'homme à sa folie.
Navré l'ami, ta proposition était... intéressante, mais le sang et une foi aveugle ne me tente que peu. Je ne cherche que la Paix et le repos, est ce trop demandé ?... Apparemment...

Brehan :

Un homme sortit bruyemment de la salle, maintenant peuplée que de quelques saoulés, visiblement éméché, soutenu par un homme deux fois plus frêle que lui, son armure rutilante, l'arme ceinte dans un fourreau incrusté de pierrerie.. l'air noble, puissant. Il salua (beugla un au revoir) au tavernier avant de laisser son accompagnateur refermer la porte après avoir humblement salué les quelques attardés. Le vieil homme accourut, souriant toujours autant.
Pardonnez ma demande Noble Chevalier, mais n'auriez vous pas quelques pièces pour qu'un vieil homme fatigué puisse se reposer ? Avec tous les trésors amacés dans vos victoires... quelques piècettes, hm ?...
A son interlocuteur de s'emporter brusquement à ces paroles.
Tu veux de l'or vieil homme ?! Et bien va le gagner à la sueur de ton front, de tes efforts, la générosité n'est que pour les faibles, et celui qui demande se rabaisse au point de se demander s'il a encore un honneur ! Gloire à Bréhan, Force et Honneur ! Et son ami à coté de le calmer... le conduisant dans sa proche maisonnée...
Et bien soit... force et honneur... oui, mais la force m'a quitté il y a bien des années, l'honneur n'est qu'une chimère qui flatte l'égo des hommes... *Soupire* Puisse t il un jour comprendre que ses semblables... sont ses semblables, et ses égaux.

Le Rédempteur :

L'ami du Bréhanite de revenir ensuite sur ses pas, souriant, la démarche légère, sa robe blanche flottant aux vents nocturnes... doux et taciturne.
Et bien alors viel homme ? Auriez vous besoin d'un refuge pour la nuit ? Je n'ai autre chose à vous offrir que ma bourse, mais si elle puit appaiser quelque peu votre fatigue, prenez la. *Il lui tend une petite bourse* Paix et Amour vous gardent ! Prenez soin de vous, et ne prenez surtout pas d'Elsan dans cette auberge ! La Sha, songez y , la Sha !
Et il repartit comme il était venu, souriant en guise d'adieu au vieil homme étonné.




Celui ci entrouvrit la bourse, plongeant son regard sur les quelques piécettes qu'elle contenait. Oh, pas grand chose, de quoi prendre une chambre, peut être une bière aussi, en effet...
L'homme allait pousser la porte... mais regardant une nouvelle fois autour de lui, il se ravisa, et plongea dans la nuit à la recherche d'une échoppe ouverte à cette heure tardive.

L'aube pointait... le Rédempteur de la veille ouvrit la porte de sa demeure, sifflotant dans l'air matinal, lissa sa robe noire fraichement lavée, et entreprit de faire un tour de la cité par cette pâle matinée.
Au détour d'une rue, d'une ruelle, il croisa le vieillard de la veille, bien matinal pour un voyageur exténué, à son gout... mais qu'importe.
- Alors vieil homme, la nuit vous a t elle été profitable ? Prêt à vous remettre en chemin, ou comptez vous rester ici ?
- *Il lui sourit étrangement* Oui... la nuit me fut très profitable. Vous m'avez fait riche et heureux sire, soyez en loué..
- *Au Rédempteur de s'empourprer* Qui refuserait quelques piécettes, allons, ce n'était rien. Partez en Paix, puisse la Destinée vous sourire !
L'homme de bonne humeur s'inclina lentement, par courtoisie plutot que par respect. Levant la tête, il remarqua que la main du vieillard était tachée de sang, interloqué, il se releva prestemment.
- Allons vieil homme, que vous est il arrivé ? Quelques problèmes au Dragon Buveur ?
- Des problèmes ? Non.. enfin pas pour moi... Pour un Iagi par contre... il a payé son égocentrisme et son arrogance *Il sort une dague couverte de sang* Et m'a récompensé de ce beau geste en me donnant sa bourse... Qu'il repose en paix.
- Comment... avez vous pu osé... Un homme vous fait preuve de bonté à votre égard, et vous récompensez ses semblables par le sang ?! Est ce là votre sens de l'équité et l'altruisme ?!
- Je l'ai traité comme il l'a fait à mon égard, le mépris et la veangeance ont été ma seule réponse !
- C'en est trop, assassin, voila ce que vous êtes. Aveuglé par votre personne. Vous parliez d'égoisme, vous ne valez pas mieux ! Votre coeur se ronge de rancoeur, le Bréhanite avait raison, vous auriez du gagner ce qui vous revenait à la sueur de votre front, non par le sang des autres !

Le Rédempteur entrouvra sa longue robe noire sur un fourreau, et sortit son épée, calmement, toisant froidement l'homme en face de lui.

Le Rédempteur Noir :

Puissent l'Humanité et tes semblables te pardonner tes fautes, puisses tu ne jamais faire de mal... Non, tu n'en feras jamais plus. A ton tour, pour tes méfaits, pour le mal que tu as causé, soit pardonné, soit lavé de tes fautes dans ton propre sang... dans celui de l'homme à qui tu as ôté la vie... Adieu vieil homme, je te croyais sage et habité de Paix... tu n'étais que rancoeur et haine pour tes frères...

L'épée frappa.


Paix, Amour, Justice...

Par Chich de Sian le 1/8/2002 à 0:42:00 (#1886831)

:lit:

Superbe

Par Wakan le 1/8/2002 à 0:42:49 (#1886836)

Joli travail :)

Par - Sargamatas - le 1/8/2002 à 0:47:50 (#1886853)

:lit:

Par Ravendas le 1/8/2002 à 1:12:27 (#1886961)

:lit:
Très bien écrit :)

Par Muska le 1/8/2002 à 1:22:29 (#1887006)

:lit:
Très bien écrit en effet. :)

Par Zaph Le Chat le 1/8/2002 à 1:31:58 (#1887051)

:lit: (Excelent ,rien a redire dessus)

Par Maehl le 1/8/2002 à 2:10:55 (#1887217)

*illuminé qui apprécie :)*

Par Bintz le 1/8/2002 à 4:35:26 (#1887669)

*Reconnait une fable qu'il a lu un jour, en une sombre bibliotheque*

*Sourit imperceptiblement et s'en retourne a sa garde*

Par Itrhyn Astea le 1/8/2002 à 4:39:54 (#1887684)

:lit:
long a lire :p

Par Ayame le 1/8/2002 à 5:25:29 (#1887787)

Joli,neuveu :)

Par Xerxces De Narisa le 1/8/2002 à 9:58:15 (#1888188)

:lit: Y a du boulot !

Par Segura le 1/8/2002 à 10:00:22 (#1888197)

:lit: :lit: Sublime http://forums.jeuxonline.info/images/icons/icon14.gif

Par Tann Skaya le 1/8/2002 à 10:43:06 (#1888414)

:lit:

Par Khyok le 1/8/2002 à 14:06:32 (#1889923)

Merci à tous :merci:

Au moins j'ai pas l'impression d'avoir perdu deux heures de ma vie (quoique) :D

Paix & Amour

EHLP, oups !

Par Legolas_Esthal le 5/12/2002 à 18:58:40 (#2719027)

:lit:
Ah ouais la vraiment joli Khyok :p
Tu m'étonneras toujours :ange:

Par Fred Shezar Gs le 5/12/2002 à 20:02:16 (#2719567)

:lit:
Good, very good ,)

Par Cedrokk le 5/12/2002 à 21:43:54 (#2720297)

:lit: très bien Khyok, je te donne un chocolat :D

Par Legolas Esthal le 5/12/2002 à 22:15:44 (#2720482)

ahahah :bouffon: quel marrant ce cedrokk :ange:

Par lunargent le 5/12/2002 à 23:44:47 (#2721067)

Rien qu'une larme...

Par Vetea Follis le 6/12/2002 à 6:31:06 (#2721989)

Une vision mordante... et intéressante, un travail d'observation sur de nombreuses années assurément.
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Excellent, p'tit slip de pessimiste va ;)

Par Erya JAD-Wytt le 6/12/2002 à 8:21:08 (#2722208)

Bravo :)

Par Squallou le 9/12/2002 à 3:10:54 (#2741455)

L'être rachitique, maigri par la faim, sa peau marquée de ses os paraîssant à sa surface, succomba sous le coup qu'assenait le Noir Rédempteur. Ainsi l'homme avide, lui qui ne semblait émettre qu'une unique requête, accueillait la mort de son dernier souffle.

Comme d'habitude Kyky, j'ai pas besoin de te dire ce que j'en pense. C'en est à couper le souffle. ;)

Par Satchette le 18/1/2003 à 20:56:09 (#3050489)

Hop !
A l'époque j'avais apprit énormément de choses grâce à ce post et à son auteur, merci à lui :)

Par Yuna Askani le 18/1/2003 à 21:51:11 (#3050724)

Il m'avais échapé ce post :p

Long a lire, mais superbe. :)

Par Nalya De Narisa ! le 18/1/2003 à 22:27:05 (#3050797)

Même si j'aime pas te dire ça Khykhy...
C'est superbement bien écrit !
Rah j'voulais pas l'dire, mais bon...
Paix et Amour m'sieur :)

Par RedWolf-Synaa le 18/1/2003 à 23:04:18 (#3051000)

:lit:
Zoli :)

Par Khyok le 19/1/2003 à 2:13:13 (#3051524)

*Passe avec un panneau de pub en bavant, signe de contentement et de remerciement*

Beuh...

Merci à tous. ;)

Par KoP le 19/1/2003 à 2:46:04 (#3051618)

C'est nul cette histoire où un Iagis meurt!


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Mewkop, Prêtre Iagis :p