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Légendes de Fanaani - 5ème partie
Par Fanaani le 24/7/2002 Ă 20:02:07 (#1855708)
Une fois de plus, la prêtresse s’était attelée à la tache, noircissant consciencieusement les parchemins avec la traduction du manuscrit. Plus à l’aise à présent, sans doute par habitude, elle parvenait à traduire plus rapidement que par le passé, même si certains passages se révélaient ardus et obscurs. Ainsi, sous la lumière vacillante d’une flamme, la femme aux ailes sombres travaillait silencieusement, totalement concentrée sur son travail. De temps à autre, elle relevait la tête du manuscrit, cherchant un nouveau feuillet ou une autre plume, avant de se remettre à l’ouvrage. Ce n’est qu’au matin qu’elle s’arrêta enfin, exténuée mais heureuse d’avoir achevé la traduction d’un nouveau chapitre. Soufflant la bougie, elle se retira de la pièce pour aller trouver le sommeil. Derrière elle, le manuscrit ronronnait doucement, comme satisfait de sa soirée…
Dans lÂ’enfer des brumes blanchesÂ…
Extraits du journal de Quelevan Tanesties
21ème jour de l’an 198
Moi, Quelevan Tanesties, je commence aujourd’hui ce journal qui marque le début de mes aventures, loin de notre belle cité de Fayn. Hier, j’ai eu de nouveau un différent avec mon père, Jhorun. Face à l’opprobre qui touche notre famille, celui ci n’a jamais voulu défendre nos ancêtres. Pire, il est parfois dans les rangs de ceux qui les accusent de bien des maux, n’hésitant pas à rappeler à nos détracteurs que lui n’a jamais été un aventurier et a toujours vécu paisiblement, par opposition à d’autres de notre famille. Je lui ai encore une fois rappelé sa lâcheté hier soir, alors que je prenais ma décision. Je ne serais pas un de ces moutons qu’il peut apaiser avec ses belles paroles, j’irais moi-même chercher mes réponses. Si nos ancêtres ont commis un crime ou un pêché en voulant s’aventurer trop loin, ce n’est pas en restant dans l’ignorance et la relative sécurité de notre ville que nous le découvrirons. Je pars à présent sur leurs traces pour faire la lumière sur ce passé mystérieux, et prouver à tous que notre famille n’a pas à avoir honte, au contraire. Mes amis Selia et Fendril m’accompagnent dans cette aventure, je sais que je peux compter sur leur bravoure et leur esprit.
Jusqu’à présent, seules des embarcations de fortune ont tenté de traverser les brumes qui semblent cacher l’horizon. Si les éléments semblent y être plus sauvages, empêchant nos prédécesseurs de passer, nous avons décidé de tenter cette fois avec un véritable navire. Les préparatifs furent exécutés en secret. Les craintes concernant pareille tentative, et les rumeurs qui courent n’étant guère encourageantes, Selia craignait une action de nos détracteurs pour nous empêcher de partir à la rencontre des brumes sur notre navire. Celui ci fut donc construit et préparé un peu à l’écart, assez loin de nos terres afin de préserver notre projet. Avec un peu de chance, nous reviendrons dans quelques semaines avec ce que nous aurions pu découvrir de l’autre coté, brisant ces vieilles légendes et ces craintes. J’ai du mal à trouver le sommeil tant je suis excité par l’idée de ce que nous pourrons découvrir de l’autre coté. Demain, à l’aube, nous partirons tous les trois rejoindre le navire et les quelques hommes qui sont partants pour cette expédition. Une nouvelle page de notre histoire s’écrit peut-être en ce moment.
22ème jour de l’an 198
C’est parti à présent. Selia et Fendril m’ont rejoint alors que le soleil venait d’apparaître sur la ligne d’horizon, et c’est sous ces augures orangées que nous nous sommes mis en route dans le plus grand secret. Selia, notre chasseresse nous a guidés dans la jungle qui nous sépare de la côte, et nous espérons rejoindre le rivage dans la semaine. Le temps qu’ils se rendent compte de notre disparition, et même s’ils voulaient se lancer à notre recherche, nous serons rendus sur les lieux. J’ai hâte de pouvoir voir la mer et ces barrières de brumes qui alimentent tant de crainte. En quoi sont-elles différentes de cette faible brume matinale qui nous accueille le matin ? Pourquoi vouloir à tout prix les diaboliser ?
30ème jour de l’an 198
Enfin, nous voici sur la côte. La marée n’étant pas favorable, nous partirons demain, avec le navire. Au loin, on distingue déjà ces bancs brumeux qui semblent s’étirer paresseusement sur les eaux. Se confondant avec le blanc du lointain, ils donnent un caractère mystérieux à cet horizon, une certaine majesté. Fendril s’est occupé de vérifier une dernière fois l’embarcation. Large et robuste, elle devrait pouvoir naviguer sur les flots sans encombre. De plus le ciel clair ne laisse guère la place aux intempéries qui pourraient nous rendre la traversée difficile.
31ème jour de l’an 198
Nous nous sommes perdus dans la brume… Ce que nous prenions d’abord pour quelques bancs de brumes s'est révélé être bien plus important alors que nous nous enfoncions à l’intérieur. Une fois dans ce brouillard, il est impossible de voir à plus de quelques mètres, et la navigation est dangereuse. L’origine des brumes nous est encore inconnue, mais le pire reste à craindre. Fendril s’évertue à maintenir un cap afin de pouvoir ressortir des brumes rapidement, mais le moindre récif, indétectable dans cet endroit pourrait nous être fatal…
32ème jour de l’an 198
Cela fait maintenant une journée que nous n’avons pas quitté cet enfer blanc. L’inquiétude nous gagne tous l’un après l’autre. Surtout depuis que Fendril nous a révélé que selon lui, selon le cap que nous avons pris nous devrions être ressorti depuis quelques heures. Nous tentons par tous les moyens de regagner notre île à présent, c’est sans doute plus sage en attendant.
33ème jour de l’an 198
Un des hommes qui nous accompagnait a disparu… Les autres ont cru l’entendre crier, avant qu’il ne se jette à l’eau. Malgré nos appels, nos recherches, nous n’avons plus aucune trace de lui. La tension monte à chaque instant. Le fait de ne pas voir où nous allons, et surtout de ne pas réussir à revenir sur nos pas n’y est pas étranger. Déjà certains murmurent que Kely joue avec nous avant de tous nous tuer. Je crois qu’il faut rassurer tout le monde. Je vais leur parler ce soir.
34ème jour de l’an 198
Selia était absente ce matin quand je suis allé la réveiller. Personne n’a rien vu ou entendu, et sa disparition nous a tous glacé un peu plus d’effroi. Je commence à croire que nous ne ressortirons jamais de ces brumes… J’ai fait donner des consignes comme quoi nous devrons toujours rester par deux afin d’éviter ces disparitions. Je prie que ce mystère puisse être éclairci au plus vite.
36ème jour de l’an 198
Malgré la plus grande prudence, les disparitions ont continué. A présent, c’est certain, le navire ne peut pas retrouver sa route, et une force semble nous perdre au milieu des brumes. Bientôt nous ne serons plus assez pour le manœuvrer. J’ai demandé à ce que l’on prépare les barques pour tenter de regagner le rivage par nous même. Les hommes étaient prêts à tenter leur chance à la nage de toutes façons. Kely revient dans toutes les discussions, et il est toujours difficile d’admettre que l’on ait pu se tromper. Demain matin, nous tenterons notre chance. Puissent les dieux avoir pitié de nous…
Cet extrait fut retrouvé sur une barque à la dérive, qui s’échoua sur la cote de Fanaani. Aucune trace ne fut jamais retrouvée de ses occupants, qui tombèrent sans doute une fois de plus dans les griffes de Kely. A partir de ce tragique incident, tout le monde fut persuadé que Kely était le gardien de notre île, et que quiconque oserait tenter de partir subirait le même sort.
Par Gabriel Thylin MSF le 24/7/2002 Ă 21:20:22 (#1856113)
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