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Prison de verre

Par Carna Rogue le 21/7/2002 à 0:39:56 (#1835691)

Seule enfermée dans sa chambre d'auberge que les gardes avaient cru bon lui octroyer comme cellule sans doute provisoire, Carna observait son reflet dans un miroir. Les bouts de ses doigts parcouraient lentement les traits défigurés de son visage, pareils aux regards d'un fou sanguinaire admirant d'une fascination morbide les victimes de ses pulsions assassines. Ses yeux apercevaient son image refletée sans vraiment la voir, observant derière ce reflet honni une déchéance bien plus grande que celle de sa beauté éphèmère.

Une seule erreur, un seul geste sans doute, l'équivalent en acte d'un misérable souffle avait fait s'écrouler le chateau de carte, n'en laissant aucune debout, pauvre construction branlante dont elle se croyait la reine de papier mâché. Voilà que de reine elle devenait criminelle, que de pion elle devenait pièce sacrifiée, que le papillon en était revenu au stade d'hideuse chenille, parcourant a l'envers un temps qui, lui, ne cesse de s'écouler dans le même sens. Il ne lui restait rien, sinon sa vie et ce qu'elle en ferait...

D'un geste rageur, elle lança le miroir contre le sol, où il éclata en une multitude de morceaux, chacun d'eux lui renvoyant tour a tour une image d'elle-même mutilée, misérable, semblant d'être humain, épave échouée contre les récifs de l'existence... Un a un ils lui rappelaient ses erreurs, combien ses certitudes n'étaient que du vent, combien elle avait été stupide... et doucement ils lui murmuraient qu'elle devrait tout reconstruire, instillant en elle le doute quand a ses forces, quand a ses capicités a le faire...

Chaque morceau, du moindre au plus grand, dressait tour a tour un mur devant elle, les murs d'une prison de verre bien plus oppressants que ceux de sa chambre, qui occultaient jusqu'a l'existence de ces derniers. Et alors qu'elle sombrait dans un sommeil où les démons de son esprit remplaceraient rêves et cauhemards, elle se demandait si elle pourrait encore les briser, ces parois de verres...

Par Azaël Lloth le 21/7/2002 à 1:23:37 (#1835787)

:lit:

Par Khaelon Lloth le 21/7/2002 à 2:35:43 (#1836000)

:lit: :lit:

Tres bien écrit, bravo.:)

Par Iann-Nyo Darken le 21/7/2002 à 8:55:32 (#1836424)

:lit: :amour: :amour:

Par Nayah le 21/7/2002 à 12:59:37 (#1836954)

:lit:
voila qui est prometteur :)

hop !

Par Ibuki Tribal le 21/7/2002 à 17:21:29 (#1837797)

...:lit:

Par Kehldarin Osten MSF le 21/7/2002 à 22:15:14 (#1838978)

Ces dernières semaines avaient étaient éprouvantes. Bien sûr il avait accepté de veiller Carna et d'aider à son rétablissement. Inconsciente au début, il n'avait pu soulager ses blessures par le pouvoir de la lumière. Mais après la venue de Filnor, Carna avait enfin accepté ce qu'elle refusait depuis lors, sans doute inconsciemment. Ses frères étaient venu de la commanderie de l'ordre, en face du temple. Les multiples blessures et fractures de la jeune femme avaient été un jeu d'enfant pour des soigneurs de leur trempe. Ils étaient tous partis, et lui était resté. Ils n'avaient pas pu retirer la marque de son front, et si leurs incantations l'avaient un peu estompée, elle aparaissait encore nettement. Et c'était ça qui lui faisait mal, malheureusement. Un des OL avait apporté une cape et lui avait donné, appaisant un peu sa honte en cachant ce qui restait de sa brûlure, mais elle avait encore sanglotté longtemps avant de s'endormir. Kehldarin avait ressenti sa souffrance interieure, tentant tant bien que mal de lui rendre courage, mais est-ce qu'il avait réussi?

Les jours suivants, elle n'avait pas arêté de demander des nouvelles de sa soeur, de sa fille adoptive. Elle avait même ordonné qu'il la reconduise à Lighthaven. Elle avais semblé convaincue quand il lui avait expliqué qu'il n'en étais pas question, mais à la première inattention de sa part, il pouvait être sûr qu'elle serait partie. Nirlin l'avait remplacé le temps qu'il dorme, et elle n'avait pas été moins ferme : "vous sortirez quand vous serez tirée d'affaire". Alors elle avait patienté, bon gré mal gré. Et un jour elle avait demandé à être conduite en prison. Une telle idée était sûrement dûe au capitaine Sans Nom. Il avait réussi à lui faire sortir l'idée de la tête, et l'après-midi s'était écoulé dans le calme. Pourtant, le soir, des coups sourds sur la porte étaient venus troubler le silence de la pièce.

Les gardes royaux avaient semblé à peine surpris de le trouver ici. Par ordre du juge royal, l'haruspicienne Carna Rogue devait être arrêtée et emprisonnée. Il avait essayé d'argumenter, mais en vain. Il réflechissait encore quand il avait senti une main sur son épaule. Carna était venue sans un bruit, et elle acceptait la sentence, bien que n'étant pas haruspicienne. Il n'avait plus discuté, se contentant de suivre en silence la petite troupe. Carna avait refusé qu'on l'aide, et avait fini par arriver aux portes de la ville.

A présent elle était dans cette pièce aux murs nus, avec simplement un lit. Elle avait échappé à la prison dite "de haute sécurité", mais pas à celle-ci, plus une annexe de la taverne voisine qu'une véritable prison. Heureusement qu'il avait dit que son état de santé lui interdisait la prison. Il avait fallu la laisser, mais les gardes n'avaient rien dit, et avaient quitté les lieux quand il s'était planté devant la porte. Une chance, cette imprudente était capable de tenter de s'évader. Non seulement elle n'irait pas loin dans son état, mais en plus elle risquait de se blesser en se faisant reprendre.

Pourvu que les autres non plus ne la laissent pas tomber. On ne refuse pas sa main à quelqu'un qu'on a poussé par dessus bord et qui risque de se noyer. Assis en tailleur devant la porte, le heraut regarda par la fenêtre le soir qui tombait. Avec l'obscurité venait le découragement. Qu'Artherk éclaire nos coeurs et nos âmes, elles en ont bien besoin.

Par Filnor le 22/7/2002 à 13:18:55 (#1841653)

Carna a un choix a faire a présent. Filnor est venu pour lui rappeler les possibilités qu'elle avait.

Il se souvient de ses débuts quand il voulait faire comme elle, rester neutre. Enfin elle commence a comprendre, comme lui il y a des années, qu'il faut faire des choix et qu'ils ne peuvent toujours être neutre...

Par Syndrael le 22/7/2002 à 16:29:35 (#1842757)

Depuis quelques jours maintenant, depuis le retentissant début de cette tragédie qui l'avait laissée à genoux, la vie de Syndrael se résumait à voyager d'une prison à une autre. Porte de chêne ou grille de fer, cloisons de briques déchaussées ou monumentales barrières de pierre, un lit défait ou une couchette sommaire.. que ce soit à l'auberge ou dans les geôles royales ne changeait rien, seul comptait l'enfermement. Et le leur était plus douloureux encore qu'il était tant physique que psychologique. Carna pleurait sa beauté ravagée, son impuissance et le poids de ses erreurs, Aloisia voulait se croire coupable d'un crime qu'elle n'avait pas commis, ne se fiant plus à personne, désespérée de retrouver ce qui lui tenait tant à coeur. Alors la jeune prêtresse se partageait entre elles deux, s'efforçant de leur insuffler une force qu'elle doutait d'avoir elle même, le courage de s'accrocher à ce qu'il leur restait, leur amour, leur fille, autant de choses qui n'étaient pas détruites, le reste n'étant que futilité en comparaison.

Elle avait organisée le sauvetage d'Aloisia avec l'aide de Kehldarin et Gnub, ce dernier ayant ramené à sa cause de nombreux héros et mercenaires pour défaire les Haruspiciens et leur arracher la captive. L'ordre de la lumière et les spadassins s'étaient aussi joint à la cause, ainsi que Vincent ou Gabriel, dont l'intervention fut aussi salutaire. Mais aucune attaque n'avait eu lieu et la conseillère avait été retrouvée inconsciente, aux abords du château Bane. La petite troupe n'avait rien cherché de plus que la ramener en lieux sûr, jugeant plus sage de ne s'en prendre à la forteresse que s'ils y étaient absolument contraints. Trop d'armées s'étaient échouées sur ses murailles pour qu'ils réitèrent l'expérience, même s'ils semblaient avoir l'avantage en nombre et en puissance. Ils avaient ramené Aloisia au poste de la garde de Silversky où Syndrael l'avait veillée une bonne partie de la soirée, avant de la quitter quelques heures, à la recherche de Carna. Lorsqu'elle était arrivée au temple de Windhowl avec Kehldarin, le soulagement et l'effroi s'étaient encore cruellement entrechoqués dans son esprit exténué. Soulagement de la voir vivante, alors qu'elle l'avait cru perdue, horreur à la vue de ce qu'ils lui avaient infligé..

Kehldarin était resté à son chevet tandis que Syndrael repartait pour Silversky. Elle avait passé la journée suivante aux côtés d'Aloisia, la rassurant sur l'état de sa compagne, restant avec elle pour l'apaiser, la soulager du poids de ce qu'elle venait de vivre, même si elle en avait subit des dommages visibles moins conséquents. Elle avait passé une nouvelle nuit à la veiller, sombrant parfois elle aussi involontairement. Le lendemain, elle apprit que les prêtres de Windhowl ne pouvaient rien pour Carna et la lumière de Kehldarin semblait aussi impuissante. Elle se souvint alors du présent de Gnub, cette fiole qu'elle avait accepté presque machinalement. Pourtant, celle ci était issue d'Artherk lui même et le récit qu'on lui en fit lui donnait grand espoir quand à son succès, là où tant d'autres soins avaient échoués et elle réalisait à présent l'incommensurable valeur de ce présent. Elle ignorait presque, en fait, pourquoi il avait fait cela, sinon pour défendre une cause qui lui semblait juste, et ce geste allait maintenant révéler son importance.
..Mais rien n'y fit. Gnub avait hasardé que la foi de Carna pouvait y être pour quelque chose mais rien ne pouvait être tenté tant qu'elle serait inconsciente.. rien, sinon...

Syndrael aurait aimé voir Vas Grav Hur pour ce genre d'affaire mais Filnor fut le premier qu'elle rencontra. Elle n'avait en lui qu'une confiance très relative et seuls les efforts presque surnaturellement explicites d'Onyx, le chat de Carna, pour lui faire quitter la pièce la fit consentir à laisser le mage seul avec elle. Elle ne le regretta pas. Nulle ne pu savoir comment il y était parvenu mais après son départ, sans un mot, les échecs devinrent succès et les blessures cicatrices, grâces aux propriétés de la potion, et aux efforts conjugués de Kehldarin et de son ordre. Seule la marque subsistait pour le moment, souvenir cuisant de son erreur, symbole d'une foi avec laquelle elle n'avait rien à voir mais dont la marque profonde la condamnerait longtemps à des jugements aussi absurdes que celui dont le juge avait fait preuve en les faisant emprisonner, quelques temps plus tard. Il s'était fié à son seul regard, voyant trahison et non infiltration, incapable de prendre ce recul nécessaire qui lui avait tant fait défaut depuis sa prise de fonction et avait tant fait souffrir, de juger avec discernement sans se laisser aveugler par ce que ses ennemis mettaient sous ses yeux sans subtilité.

Elles étaient emprisonnées à présent.. Certes, la vicomtesse ne resterait pas insensible à cette injustice, déterminée à rendre sa place à la conseillère déchue, mais pour le moment, les requêtes adressées aux Roy ne donnaient rien.. Ce bon Roy, aveugle aux troubles de son peuple, protégé par les brillantes murailles de son palais d'argent, si majestueux et si vain.

Carna fut la première qu'elle trouva, dans une annexe de l'auberge reconvertie à la hâte en quartier de détention. Le crissement du verre d'un miroir sous ses pieds et la voile que la captive portait sur le visage ne laissait aucun doute sur son état d'esprit, aussi s'efforça-t-elle de lui rendre un peu de joie, d'espoir, ne serait-ce qu'un sourire ou un éclat dans ses yeux, seule parcelle de son visage qu'elle daigna lui révéler.
Par ceux ci, elle su que sa visite n'avait pas été vaine, aussi la prolongea-t-elle au maximum, abusant peut-être de la patience du garde, qui n'en manifesta cependant rien, la saluant courtoisement avant de reprendre impassiblement son poste.

Elle aurait aimé participer à la soirée en l'honneur de Sélène, pour Elle, son culte, et pour encourager Lorana, qu'elle n'entendrait de ce fait pas réciter, mais Silversky la retenait, son engagement auprès de la comtesse et son conseiller, et surtout Aloisia, elle aussi détenue depuis peu aux prisons royales. Les préparatifs de l'élection ou peut-être le nombre inhabituel de prisonniers avaient crées une effervescence peu commune que la garde et l'ordre de la lumière refoulaient avec une fermeté sans faille. A tel point qu'elle crut ne jamais parvenir à son but.
Elle fut finalement conduite à la cellule mais l'élection avait avorté. Contretemps, absences, désorganisation, l'événement fut reporté une nouvelle fois, la bonne celle là, avec un peu de chance.
Cela ne l'empêcha pas de rester avec Aloisia pour la soutenir, elle dont le moral était décidément au plus bas. Elle qui avait connu le meilleur et se retrouvait démise de ses fonctions du jour au lendemain pour une erreur judiciaire que le désespoir commençait à lui faire croire justifiée.
Ce ne fut pas inutile non plus, et elle resta une nouvelle fois avec elle, le temps de s'assurer qu'elle allait mieux et tiendrait jusqu'au jugement, ou sinon sa prochaine visite.

De prison en prison, de cellule en cellule.. peut-être était-elle enfermée aussi, à sa façon. Le doute l'assaillait mais elle ne voulait rien laisser voir de sa détresse, au point de plus ôter son heaume que lorsqu'elle venait voir quelqu'un. Il était le symbole glacial de sa détermination à lutter, à tenir encore un peu, pour Lorana, qui avait tellement de besoin d'elle, et Leylia, si loin.. exilée, mais ne quittant jamais son coeur et sa mémoire.



Syndrael.

http://membres.lycos.fr/lanala/SyndriSign.jpg

Par Prophetia Astrae le 24/7/2002 à 0:40:07 (#1851275)

:lit: :amour: *hop*

*Aime pas voir de joli poste rp descendre trop bas :D*

Par Prophetia Astrae le 24/7/2002 à 8:00:45 (#1852088)

Voila plusieurs jours que la jeune pretresse avait laisse Carna dans le temples de Hurlevent, ses blessures etaient profondes et d'une gravite sans precedent, elle etait au bord de l'eternel voyage, la jeune apprentie avait tout tenter pour la soigner, mais malgres tous ses efforts, elle n'avait reussi qu'a stabiliser son etat.

Suite a la venue de Khorn, la menaçant de mort si elle continuait ses soins, elle se vut dans l'obligation, bien contre sa propre volonte de quitter les lieux rapidement lorsqu'elle recut le coup d'epee.

La jeune fille etait partit loin dans un lieux reculle connu de personne afin de se remettre de sa blessure et pour lui permettre de prier les esprit afin qu'ils viennent en aide a Carna qu'elle avait laissee a l'agonie.

Elle se trouvait la, debout devant l'immensite de l'ocean, baignant dans la douce lumiere d'Hupra, bercee par le doux bruit des milles chants de Schess, elle ne pouvait oter de sa tete cette image de cette pauvre femme deffigurer, elle sentait la colere monter en elle, les poings serres, elle tentait de retrouver la serenite et se mit a prier pour son salut. Mais que pouvait il bien lui etre arrive depuis son depart? Elle resterait la, afin de retrouver la paix interieur et elle partirait a sa rencontre pour savoir comment elle se porte.


- Que Titania te protege douce Carna, les esprits sont avec toi....

Sur ces paroles, Prophetia s'alonga dans l'herbe et s'endormit, la tete remplit de ces terribles images de Carna au bord de l'agonie

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